Christ

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Les Signes du Christ, peinture de Nicholas Roerich

Christ, du grec chrestos, "oint". Entité spirituelle appelée le "Sauveur" dans le christianisme. Esotériquement, le Christ est différent de Jésus, l'homme qui a été adombré par l'entité du Christ.

Le Christ, appelé aussi le Bodhisattva ou l'Instructeur du Monde, est le "Chef" du Deuxième Rayon de la Hiérarchie, l'aspect Amour-Sagesse. Il est appelé à s'incarner par un nouvel avatar dans les temps à venir, normalement au cours du XXIème siècle, pour fonder une religion universelle fondée sur la fraternité des Hommes. Il est le véritable Messiah des Juifs, l'Imam Mahdi des Musulmans ou le Seigneur Maitreya des Hindous, que les pratiquants de ces différentes religions attendent pour établir un temps de paix sur la Terre.

Le terme Christ en lui-même est emprunté d'une terminologie grecque initiatique qui avait cours dans les écoles des Mystères - le Chrestos - qui illustrait bien le processus occulte par lequel Jésus a connu l'adombrement de la part du Christ.

(source : "Initiation Humaine et Solaire" d'Alice Bailey)




Pour les Chrétiens, le Christ n'est qu'un autre nom pour Jésus. La philosophie des Gnostiques, des Initiés et des Hiérophantes le comprenait de toute autre façon. La signification du mot Christos, χριστος, comme celle de tous les mots grecs, doit se chercher dans le Sanscrit, son origine philologique. Dans cette langue, Kris veut dire sacré[1], et c'est de là que vient le nom de la divinité hindoue Krishna (le pur ou le sacré).

D'autre part, le Christos grec a plusieurs significations, comme l'oint (l'huile pure, chrism) et d'autres. Dans toutes les langues, bien que le synonyme du mot veuille dire essence pure ou sacrée, il représente la première émanation de la Divinité invisible, se manifestant tangiblement dans l'esprit. Le Logos grec, le Messie hébreu, le Verbe latin et la Virâdj, (le fils) hindou, sont identiquement les mêmes : ils représentent l'idée d'entités collectives – ou flammes détachées de l'unique et éternel centre de lumière.

« L'homme qui accomplit des actions pieuses, mais

intéressées [dans le seul but de sauver son âme] peut atteindre le rang des dévas [saints] [2] ; mais celui qui accomplit ces mêmes actions pieuses d'une manière désintéressée, se libère pour toujours des cinq éléments" (de la matière). "Percevant l'Ame Suprême dans tous les êtres, et tous les êtres dans l'Ame Suprême, en offrant sa propre âme en sacrifice, il s'identifie avec l'être qui rayonne dans sa propre splendeur. »

(Manou, livre XII, shlokas, 90, 91).

Ainsi, le Christos, pris comme une unité, n'est qu'une abstraction : une idée générale représentant la réunion collective d'innombrables entités spirituelles, qui sont l'émanation directe de la CAUSE PREMIERE infinie, invisible et incompréhensible – les esprits individuels humains, qu'on nomme, à tort, les âmes. Ce sont les fils divins de Dieu, dont quelques-uns seulement adombrent les hommes mortels, mais – et c'est le cas de la majorité, ils restent éternellement des esprits planétaires, et quelques-uns – la faible et rare minorité – s'unissent pendant la vie à quelques êtres humains. Des êtres Divins tels que le Bouddha-Gautama, Jésus, Lao-Tse, Krishna, et quelques autres, s'étaient unis en permanence avec leurs esprits, et par conséquent ils étaient devenus des Dieux sur la terre. D'autres comme Moise, Pythagore, Apollonius, Plotin, Confucius, Platon, Jamblique et quelques saints chrétiens, ayant été ainsi réunis par intervalles, ont pris rang dans l'histoire comme des demi-dieux et des guides de l'humanité. Une fois débarrassées de leurs tabernacles terrestres, leurs âmes libérées, dorénavant réunies pour toujours à leurs esprits, rejoignent l'armée resplendissante, unie en une seule solidarité spirituelle de pensées et d'actions, et qu'on nomme "l'Oint". Voilà donc la signification que donnaient les Gnostiques, lesquels en disant que le "Christos" a souffert spirituellement pour l'Humanité, voulaient impliquer que ce fut son Esprit Divin qui souffrit le plus.

(source : "Isis Dévoilée" d'Héléna Blavatsky, IV, pp.179 et s.)




Il ne nous est pas possible de pénétrer dans la pensée, les réactions et les plans du Christ.

En Palestine, Son apparition fut surtout prophétique. Son œuvre principale fut de poser les fondements pour les activités qui suivront Son retour, et de semer ce qu'Il récoltera pendant l'Age Nouveau. Le côté tragique de Sa venue, il y a deux mille ans, a été accentué par les théologiens, et ils ont tellement insisté sur Ses souffrances que l'aspect douloureux de l'histoire évangélique a exercé une influence prévalente dans le monde.


Le drame du Christ eut plusieurs raisons :


1. Il découvrit que l'humanité n'était pas prête à recevoir ce qu'Il venait lui donner, et qu'il Lui faudrait des siècles d'expérience, d'enseignement et d'épreuves avant qu'Il puisse commencer Son oeuvre véritable.
2. Il se rendit compte qu'Il lui fallait entrer en relation plus étroite avec ce centre qu'Il avait coutume d'appeler "la Maison du Père". C'est cette constatation qui Le conduisit à déclarer à Ses disciples qu'ils feraient de "plus grandes choses" que celles qu'Il avait accomplies, et qu'Il devait aller vers Son Père.
3. Il comprit qu'Il avait besoin de travailleurs et de disciples mieux formés et plus consacrés que cela n'était possible à cette époque, ou que cela n'a été possible depuis lors. C'est pourquoi il rassemble et instruit le Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde. Lorsqu'il y aura un nombre suffisant de serviteurs et de travailleurs éclairés, Il viendra et rien ne pourra empêcher Sa venue.
4. Il découvrit aussi que les hommes n'étaient alors pas assez désespérés pour "s'emparer du Royaume des Cieux par la violence". Ce n'est que dans le désespoir, et lorsqu'il a atteint l'extrême limite de ses ressources personnelles, que le disciple trouve le chemin de ce Royaume et est prêt à abandonner les voies anciennes. Ce qui est vrai pour l'individu doit l'être également, sur une plus vaste échelle, pour l'humanité.


(source : "Le Retour du Christ" d'Alice Bailey, pp.99-100)



Le Christos (leçon 5)


Nombreux parmi ceux à qui ces Instructions sont envoyés qui ne sont pas en mesure d'obtenir les ouvrages contenant nos explications de la Sagesse Ancienne, et à qui, par là-même, nombre de nos allusions sont inintelligibles. Cela est vrai en particulier pour ceux qui viennent de la dévotion à l'église moderne, qui tout en conservant pour la personne et pour le personnage de Jésus respect et amour, ne savent pas où Le placer dans l'échelle de la vie humaine, dans leurs convictions changées, ou bien qui ne sont pas disposés à Le mettre au même niveau que les autres hommes.

Chaque époque a son Christ ou Sauveur, qui peut se manifester dans diverses conditions et au travers d'un ou plusieurs corps humains ; mais par "âge" nous ne devons pas comprendre que cela signifie "centaines d'années", parce que nombre de milliers d'années comportent un âge tel qu'on y fait référence désormais.

Dans le premier volume de La Doctrine Secrète, dans les stances ouvertes du troisième chapitre, on peut trouver ces mots :

« Les trois tombèrent dans les quatre. »

Cette phrase continent le secret total de la manifestation des Sauveurs de tous les temps. Que soit considéré la trinité du Père, de la Mère et du Fils ; Atma, Buddhi, Manas ; Matière, Force et Conscience ; Désir, Volonté et Sagesse ; ou Corps, Ame et Esprit, cela n'a aucune conséquence ; en dernière analyse, ils sont tous Un, et ce Un en Trois est l'Absolu, la vie et l'être de tout ce qui est en manifestation sur tous les plans du Cosmos, et chacun doit être compris comme interchangeable, bien que complet en soi lorsqu'il est séparé ; et quelle que soit l'un des trois aspects (ou personnes, ainsi que l'église parle d'eux) qui se manifeste dans le temps ou l'éternité, se manifeste parfaitement ; et ainsi, se manifeste avec tous les attributs des deux autres.

Cette manifestation triple de la vie et de l'être "est éternelle dans les Cieux", et l'a toujours été, et le sera toujours dans cet état de conscience appelé communément Nirvana ou Paradis. Il est inconcevable de penser à Cela comme retirant quelque partie de lui-même, parce qu'Il est une unité, Il est le Dieu.

Aucune forme de mots ne peut décrire de façon adéquate la descente de ce Dieu dans la Matière, matière qui n'était pas en manifestation tant que la descente n'était pas accomplie. Le principe de l'Ombre véhicule aussi près que possible l'idée du processus. Les Trois, c'est-à-dire, les Trois en Un - créèrent et devinrent toute Substance, toute Matière, par un processus apparenté à la projection d'une ombre sur le plan physique, c'est-à-dire en projetant la pensée créatrice dans une forme et substance temporaire ; cette substance ayant tous les attributs (dans un degré plus ou moins altéré) de ses progéniteurs.

Pour projeter une ombre, une forme doit passer entre la lumière du soleil et la terre ; le soleil, le corps et la terre sont trois degrés ou taux de vibration de la matière, et ils constituent les agents par l'intermédiaire desquels l'ombre est projetée, et ils correspondent aux trois différents agents et attributs des trois grands feux créateurs, représentés par la Trinité mentionnée précédemment.

Maitenant, afin de vous aider, vous qui trouvez cela difficile d'appréhender l'Unité dans la Diversité, nous allons prendre l'un des aspects de la Trinité - le Fils, qui doit aussi être considéré comme Substance Cosmique ou Matière, dans la trinité de Matière, Force et Conscience ; comme Corps, dans le Corps, l'Ame et l'Esprit ; comme Manas, dans Manas, Buddhi et Atma. Cet aspect du Fils est le Christos, le Sauveur, l'Ange de Lumière, qui chûte du paradis dans la manifestation, non pas parce qu'il est mauvais, mais afin d'accomplir le Désir, ou la Volonté du principe-Père, qui était la création de la matière, son évolution, et sa rédemption finale.

Chaque atome de la matière manifestée possède ce principe ; en conséquence, chaque être humain ; mais il est dormant jusqu'à ce qu'il soit mis en évidence et, développé ; et peut aussi être développés par les instincts les plus élevés de l'Ame. En conséquence, alors que nous sommes tous des Sauveurs en embryon, il en est seulement Un dans tous les âges qui soit en mesure de développer l'amour, l'endurance et le sacrifice-de-soi nécessaire pour un tel appel si élevé, et cet Unique devient le "Grand Frère" de la race et de l'âge auquel il appartient.

Dans Saint-Jean, Chapitre 17, verset 21, on trouve ces mots :

« Pour que tous ils soient un ; comme vous, mon Père, vous êtes en moi, et moi en vous ; pour que, eux aussi, ils soient un en nous, afin que le monde croie que vous m'avez envoyé. »

Cet espoir tel qu'exprimé dans ce passage très occulte et de la plus grande beauté, démontre la croyance soutenue par Jésus d'une involution finale de la matière dans le même ordre que l'évolution l'a manifestée et cela jusqu'au point élevé où l'involution devient une possibilité.

Le plus gros de la controverse entre la science et la religion ainsi qu'entre les différentes divisions des entités religieuses, est dû à la réticence de l'une des entités de considérer justement les points discutés de la philosophie des autres. Le Chrétien ignorant imagine que Jésus doit perdre en grandeur et en pouvoir s'il est considéré à partir du point de vue commun d'une monade évolutionnaire, ainsi que l'étaient les origines de la vie terrestre de toute l'humanité, alors qu'il est souvent fait référence à lui dans les travaux écclésiastiques comme "le premier-né parmi de nombreux frères". S'il est un frère de toute la race humaine, il était sûrement subjet aux lois communes de l'évolution. Nous ne désirons pas retirer la divinité de Jésus - nous désirons seulement montrer l'origine commune de la divinité pour toute l'humanité.


(source : Les Enseignements du Temple de Maître Hilarion)

Voir aussi

Notes et références

  1. Dans son débat avec Jacolliot sur l'orthographe exacte du Kristna hindou, M. Textor de Ravisi, catholique ultramontain, cherche à prouver que Christna devrait s'écrire Krishna ; car, comme celui-ci veut dire noir et que les statues de ce dieu sont généralement noires, le mot tire sa signification de la couleur. Nous renvoyons le lecteur à la réponse de Jacolliot dans son livre récent Christna et le Christ, où il est prouvé avec évidence que ce nom ne vient en aucune manière de la couleur.
  2. Les Bouddhistes et les Brahmanes ne possèdent pas d'équivalent pour le mot "miracle" dans le sens que lui attribue le Christianisme. La seule traduction correcte serait meipo, une merveille, une chose remarquable, mais non point une violation de la loi naturelle. Les "Saints" n'accomplissent que des meipos.