Jamblique

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Jamblique, du grec. Grand théurge, mystique et écrivain des 3ème et 4ème siècles, Néo-platonicien et philosophe, né à Chalcis en Cœlésyrie (Syrie Creuse, entre les Monts du Liban, N. d. T.). Il n'y a jamais eu de biographie correcte de lui à cause de la haine des chrétiens ; mais ce qu'on a pu rassembler de sa vie dans des fragments isolés tirés d'ouvrages écrits par des auteurs impartiaux et indépendants, montre combien son caractère moral était excellent et saint, et son savoir étendu. On peut l'appeler le fondateur de la magie théurgique chez les Néo-platoniciens et celui qui avait fait revivre les mystères pratiques hors des temples et sanctuaires.

Tout d'abord, son école fut distincte de celle de Plotin et de Porphyre, fortement adversaires de la magie cérémonielle et de la théurgie pratique parce que dangereuse, quoique, plus tard, il convainquit Porphyre de sa justification en certains cas, et tous deux, maître et élève, crurent fermement à la théurgie et à la magie, dont la première est certainement la façon la plus élevée et la plus efficace de communiquer avec son égo supérieur par l'intermédiaire de son propre corps astral.

La théurgie est une magie bienveillante, et elle devient goëtique ou sombre et mauvaise seulement quand on en use pour la nécromancie ou à des fins égoïstes ; mais une telle magie ténébreuse n'a jamais été pratiquée par aucun théurge ou philosophe dont les noms nous sont parvenus non entachés d'une mauvaise action quelconque. Porphyre (qui devint l'instructeur de Jamblique en philosophie néo-platonicienne) en était tellement convaincu que, quoique ne pratiquant jamais la théurgie lui-même, il donna cependant des instructions pour l'acquisition de cette science sacrée.

C'est ainsi qu'il dit dans un de ses écrits, "Quiconque est familier avec la nature des apparitions divinement lumineuses (Φασµατα) sait aussi pour quelle raison il est demandé de s'abstenir de tous les oiseaux (et de nourriture animale) et particulièrement pour celui qui se hâte vers la libération de tout ce qui est de nature terrestre pour être intégré aux dieux célestes". (Voir Select Works par Thomas Taylor, p. 159). De plus, le même Porphyre mentionne, dans sa Vie de Plotin, un prêtre d'Egypte qui "à la demande d'un certain ami de Plotin lui fit voir dans le temple d'Isis à Rome, le daimon familier de ce philosophe".

En d'autres termes, il fit l'évocation théurgique (voir "Théurge") par laquelle l'hiérophante égyptien ou le mahâtma indien d'autrefois, pouvait recouvrir, son propre double astral, ou celui d'une autre personne, de l'apparition de son Ego Supérieur, ou ce que Bulwer Lytton appelle le "Soi Lumineux", l' "Augoeidès", et s'entretenir familièrement avec Lui.

C'est ce que Jamblique et beaucoup d'autres, y compris les Rose-Croix médiévaux, entendaient par union avec la Divinité. Jamblique écrivit beaucoup d'ouvrages mais il n'en existe plus que quelques-uns, par exemple ses Mystères Egyptiens et un traité Sur les Esprits, dans lequel il condamne avec sévérité tous rapports avec eux.

Il fut un biographe de Pythagore et en connaissait très bien le système ; il fut aussi versé dans les Mystères des Chaldéens. Il enseignait que l'Unique ou MONADE Universelle était le principe de toute unité aussi bien que de toute diversité, ou de l'homogénéité et de l'hétérogénéité ; que la duade, ou deux ("principes"), était l'intelligence, ou ce que nous appelons buddhi-manas ; que trois était l'âme (le manas inférieur), etc., etc. Il y a beaucoup d'idées théosophiques dans son enseignement, et ses œuvres sur les diverses espèces d'esprits (élémentals) sont une source de connaissance ésotérique pour l'étudiant. Ses austérités, la pureté de sa vie et sa conviction étaient grandes. On attribuait à Jamblique une lévitation à dix coudées au-dessus du sol, comme cela peut arriver à des yogins modernes, et même à de grands médiums.

(source : "Glossaire Théosophique" d'Héléna Blavatsky)