« Magie » : différence entre les versions

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({{isis}}, I, pp.279 et s.<ref>[[NDE]] : Dans l'édition française, I, pp. 360-364</ref>)
({{isis}}, I, pp.279 et s.<ref>[[NDE]] : Dans l'édition française, I, pp. 360-364</ref>)


({{isis}}, II, p.99)
Mais les héritiers modernes de ces faussaires ecclésiastiques, qui
attribuent la magie, le spiritisme et même le magnétisme, à l'œuvre d'un
démon, oublient les classiques, ou peut-être ne les ont jamais lus. Aucun
de nos fanatiques n'a jamais regardé avec plus de dédain les abus de la
magie, que ne l'ont fait jadis les véritables initiés. Aucune loi moderne ou
médiévale n'a été plus sévère que celle des anciens hiérophantes. Certes,
ces derniers faisaient preuve de plus de discernement, de charité et de
justice que le clergé chrétien ; car, s'ils bannissaient le sorcier
"inconscient", la personne possédée d'un démon, hors des limites sacrées
du sanctuaire, au lieu de le brûler sans merci, les prêtres prenaient soin du
malheureux "possédé". Comme il y avait des hôpitaux expressément bâtis
à cet effet aux environs des temples, si l'ancien "médium" était possédé, on
en prenait soin et on le guérissait. Mais [114] pour celui qui, au moyen de
sorcellerie consciente, avait acquis des pouvoirs qui mettaient ses
semblables en danger, les prêtres de jadis étaient aussi sévères que la
justice elle-même. "Toute personne accidentellement coupable d'homicide,
ou d'un crime quelconque, ou convaincue de sorcellerie, était exclue des
Mystères Eleusiniens 197." Et il en était de même pour tous les autres
Mystères. Cette loi, mentionnée par tous les écrivains sur les anciennes
initiations, parle en elle-même. La prétention de saint Augustin, que toutes
les explications fournies par les Néo-Platoniciens étaient inventées par eux
de toutes pièces est parfaitement absurde ; car presque toutes les
cérémonies dans leur ordre véritable et successif sont mentionnées par
Platon d'une façon plus ou moins voilée. Les Mystères sont vieux comme
le monde, et celui qui est au courant des mythologies ésotériques des
différentes nations peut en suivre la trace en arrière jusqu'à l'époque antévédique
de l'Inde. La vertu la plus stricte et la plus grande pureté sont
exigées, aux Indes, du Vatou, ou Candidat, avant de pouvoir prétendre à
l'initiation, que ce soit pour devenir un simple Fakir, un Pourohita (prêtre
public) ou un Sannyâsi, un saint du second degré d'initiation, la plus sainte
et la plus vénérée entre toutes. Après sa victoire dans les terribles épreuves
qui précèdent son admission au temple intérieur des cryptes souterraines de sa pagode, le Sannyâsi passe le reste de sa vie dans le temple, en
pratiquant les quatre-vingt-quatre règles et les dix vertus assignées aux
Yoguis.


({{isis}}, II, p.189)
({{isis}}, II, p.99<ref>[[NDE]] : Dans l'édition française, III, pp.113-114</ref>)
 
Il serait tout aussi inutile de nous en référer aux apôtres directs du
Christ, et de prouver qu'ils discutaient si Jésus avait jamais établi une
différence entre son "Père" et le "Seigneur Dieu" de Moise. Car il est
maintenant prouvé que c'est à tort qu'on a attribué à Clément le Romain les
Homélies de saint Clément, où l'on trouve les plus importantes discussions
à ce sujet telles qu'on les voit dans les controverses qui sont censées avoir
eu lieu entre saint Pierre et Simon le Magicien. Si cet ouvrage fut écrit par
un Ebionite, ainsi que le déclare l'auteur du Supernatural Religion d'accord
avec d'autres commentateurs 427, il doit avoir été écrit longtemps après
l'époque de saint Paul, à laquelle on l'attribue, ou alors la dispute au sujet
de l'identité de Jéhovah et de Dieu, le "Père de Jésus", a été faussée par des
interpolations ultérieures. Cette discussion est, par son essence même, en
contradiction avec les théories primitives des Ebionites. Ceux-ci, ainsi que
le prouvent Epiphane et Théodoret, étaient les successeurs directs de la
secte des Nazaréens (les Sabéens) 428, les "Disciples de Jean". Il dit, sans
équivoque, que les Ebionites croyaient aux Æons (émanations) ; que les
Nazaréens furent leurs instructeurs, et que "les uns enseignèrent aux autres
leur propre perversité". Par conséquent, professant les mêmes croyances
que les Nazaréens, les Ebionites n'eussent pas encouragé les doctrines soutenues par saint Pierre dans les Homélies. Les anciens Nazaréens, de
même que les nouveaux, dont les doctrines sont incorporées dans le Codex
Nazaraeus, ne nommaient jamais Jéhovah autrement que Adonaï Iurbo, le
Dieu des Avortons<ref>Les Ophites, par exemple, représentaient Adunaï, le troisième fils de Ilda-Baoth, comme un
Génie malfaisant et, de même que ses cinq autres frères, un ennemi acharné, adversaire de l'homme,
dont l'esprit divin et immortel lui donnait (à l'homme) le moyen de devenir le rival de ces Génies.</ref> (les Juifs orthodoxes). Ils tenaient leurs croyances et
leurs doctrines religieuses si secrètes, que même Epiphane, qui écrivit déjà
vers la fin du IVème siècle 430, confesse son ignorance au sujet de leur
véritable doctrine. "Abandonnant le nom de Jésus, dit l'Evêque de Salamis,
ils ne s'intitulent ni des Iessæns, ni ne veulent conserver le nom de Juifs ou
celui de Chrétiens, mais seulement celui de Nazaréens... Ils admettent la
résurrection des morts... mais pour ce qui concerne le Christ, je ne puis
dire s'ils croient qu'il n'était qu'un homme, ou suivant la vérité, s'ils
confessent qu'il est né de la Vierge par la vertu du saint Pneuma 431". [214]
Tandis que Simon le Magicien discute, dans les Homélies, au point de
vue des Gnostiques (y compris les Nazaréens et les Ebionites) saint Pierre,
en véritable apôtre de la circoncision qu'il est, s'en tient à l'ancienne Loi,
et, comme de juste, cherche à faire concorder sa foi dans la divinité du
Christ avec son ancienne foi dans le "Seigneur Dieu", et l'ex-protecteur du
"peuple élu". Ainsi que le fait voir l'auteur de Supernatural Religion,
l'Epitôme 432, qui est "un mélange des deux autres, probablement destiné à
les purger des théories hérétiques 433", et le plus grand nombre d'autres
critiques, attribuent aux Homélies une date qui n'est pas antérieure à la fin
du IIIème siècle, nous pouvons en conclure qu'ils doivent s'écarter
grandement de l'original, si jamais il a existé. Simon le Magicien
démontre, à travers tout l'ouvrage, que le Démiurge, l'Architecte du
Monde, n'est pas la Divinité la plus élevée ; et il fonde ses assertions sur la
parole de Jésus, lui-même, qui affirme que "nul homme n'a vu le Père".
Les Homélies font répudier par Pierre, avec force indignation, l'assertion
que les Patriarches n'étaient pas dignes d'avoir connu le Père ; à quoi,
Simon objecte, en citant de nouveau les paroles de Jésus, qui rend grâces
au "Seigneur du ciel et de la terre que ce qui est caché aux sages, a été révélé aux petits", prouvant, fort logiquement, d'après cette phrase, que les
Patriarches n'ont pas pu connaître le "Père". Pierre riposte, à son tour, que
l'expression "que ce qui est caché aux sages", etc..., se référait aux
mystères occultes de la création 434.
Par conséquent, si même cet argument de Pierre provenait de l'apôtre
lui-même, au lieu d'être "une fable religieuse", ainsi que le considère
l'auteur de Supernatural Religion, il n'apporterait aucune preuve en faveur
de l'identité du Dieu des Juifs avec le "Père" de Jésus. Ce ne serait qu'une
preuve de plus que Pierre demeura, du commencement à la fin, "l'apôtre de
la circoncision", c'est-à-dire un juif fidèle à ses vieilles traditions et un
défenseur de l'Ancien Testament. Ce dialogue prouve, de plus, la faiblesse
de la cause qu'il défend, car nous voyons dans l'Apôtre un homme qui,
bien qu'ayant été en relation intime avec Jésus, est incapable de nous
fournir la moindre preuve directe qu'il ait jamais pensé à enseigner que la
Paternité omnisciente et supérieurement bienfaisante qu'il prêchait était le
Dieu jaloux et le vengeur tonitruant du Mont Sinaï. Mais ce que les
Homélies prouvent véritablement, c'est que, suivant notre affirmation, il
existait une doctrine secrète prêchée par Jésus à quelques rares individus
qu'il jugeait aptes à [215] la recevoir et à la garder. Et Pierre dit : "Nous
nous souvenons que notre Seigneur et Maître nous dit, sur le ton du
commandement, gardez ces Mystères pour moi, et les fils de ma maison.
C'est pourquoi il exposait à ses disciples, en privé, les mystères du
royaume des cieux" 435.
 
({{isis}}, II, p.189<ref>[[NDE]] : Dans l'édition française, III, pp. 213-215</ref>)


Nous ne croyons pas en une magie qui dépasse la portée de
Nous ne croyons pas en une magie qui dépasse la portée de
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