« Magie Noire » : différence entre les versions

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== Passages référencés dans l'article ==
== Passages référencés dans l'article ==


({{ds}}, I, p.274)
En discutant et en expliquant la nature des Eléments invisibles et du
"Feu Primordial" dont nous avons parlé plus haut, Eliphas Lévi l'appelle
invariablement la "Lumière Astrale" : pour lui c'est le "Grand Agent
Magique". Il en est incontestablement ainsi, mais seulement en ce qui
concerne la Magie Noire, et sur les plans les moins élevés de ce que nous
appelons l'Ether, dont le noumène est l'Akâsha ; même cela, pourtant,
serait considéré comme incorrect par les Occultistes orthodoxes. La
"Lumière Astrale" est tout simplement l'ancienne "Lumière sidérale" de
Paracelse, et [I 242] dire avec ce dernier que "tout ce qui existe en a été
évolué et qu'elle conserve et reproduit toutes les formes", c'est n'énoncer
une vérité que dans la seconde proposition. La première est erronée, car si
tout ce qui existe avait été évolué à travers (ou via) cet agent, il ne s'agirait
pas de la Lumière Astrale, car cette dernière n'est pas ce qui contient toutes
choses, elle est tout au plus ce sur quoi se réfléchit ce tout. [Eliphas Lévi
en fait avec raison "une force de la Nature" au moyen de laquelle "un
homme seul, s'il arrivait à s'en rendre maître... pourrait semer la confusion
dans le monde et transformer son aspect", car c'est le "Grand Arcane de la
Magie transcendante". En citant les paroles du grand Kabaliste Occidental,
telles qu'elles ont été traduites, nous arriverons, peut-être, à mieux les
expliquer, en y ajoutant, parfois, un ou deux mots, pour faire ressortir la
différence qui existe entre les explications Occidentales et Orientales du
même sujet. L'auteur dit, à propos du grand Agent Magique :
Ce fluide ambiant et qui pénètre tout, ce rayon détaché
de la Splendeur du Soleil [Central ou Spirituel]... fixé par
la pesanteur de l'atmosphère [?!] et le pouvoir de
l'attraction centrale... La Lumière Astrale, cet éther
électro-magnétique, ce calorique vital et lumineux, est
représenté sur d'anciens monuments par la ceinture d'Isis
qui entoure deux bâtons... et dans les théogonies
anciennes par le serpent qui dévore sa propre queue,
emblème de la prudence, et de Saturne [emblème de
l'infini, de l'immortalité et de Kronos – le Temps – et non
pas du Dieu Saturne ou de la planète]. C'est le Dragon
ailé de Médée, le double serpent du caducée et le
tentateur de la Genèse mais c'est aussi le serpent d'airain
de Moïse entourant le Tau... enfin, c'est le démon du
dogmatisme exotérique et c'est vraiment la force aveugle
[elle n'est pas aveugle et Lévi le savait bien] que les âmes
doivent dominer afin de se détacher des liens de la terre,
car si elles ne la dominaient pas, elles seraient absorbées
par la force même qui leur a d'abord donné naissance, et
retourneraient au feu central et éternel.


({{ds}}, I, p.448)
({{ds}}, I, p.274<ref>[[NDE]] : Dans l'ancienne édition, I, p.254. Dans l'édition française, I, p.241</ref>)


({{ds}}, I, p.592)
Puisque la clef de la Genèse est en notre possession, la Cabale
scientifique et symbolique nous dévoile le secret. Le Grand Serpent du
Jardin d'Eden et le "Seigneur Dieu" sont identiques, ainsi que Jéhovah et
Caïn – ce Caïn dont la Théologie parle comme d'un "meurtrier" et d'un
MENTEUR à Dieu ! Jéhovah pousse le roi d'Israël à dénombrer le peuple,
et ailleurs Satan le pousse à faire de même. Jéhovah se change en Serpents
Ardents pour mordre ceux qui lui déplaisent, et Jéhovah anime le Serpent
d'Airain qui les guérit.
Ces récits, courts et en apparence contradictoires, que [II 140] l'on
trouve dans l'Ancien Testament – contradictoires parce que les deux
pouvoirs sont séparés, au lieu d'être considérés comme les deux aspects de
la même chose – sont les échos, déformés par l'exotérisme et la théologie –
au point de n'être plus reconnaissables – des dogmes universels et
philosophiques de la Nature, que les anciens Sages comprenaient si bien.
Nous retrouvons le même fond sous plusieurs personnifications des
Pourânas, mais il y est bien plus ample et bien plus philosophiquement
suggestif.
Par exemple, Poulastya, un "Fils de Dieu", l'un des premiers
descendants, est représenté comme le premier père des Démons, les
Râkshasas, les tentateurs et les dévoreurs des hommes. Pishâchâ, un
Démon féminin, est une fille de Daksha, lui aussi "Fils de Dieu" ; elle est
encore un Dieu et la mère de tous les Pishâchas 262. Ceux que l'on appelle
des Démons dans les Pourânas, sont des Diables très extraordinaires
lorsqu'on les juge au point de vue des idées européennes et orthodoxes,
puisque tous, Dânavas, Daityas, Pishâchas et Râkshasas, sont représentés
comme extrêmement pieux, se conformant aux préceptes des Védas et
quelques-uns, même, comme de grands Yogis. Mais ils sont opposés au
clergé, au rituel, aux sacrifices et aux formules, ce que les principaux
Yogis font précisément jusqu'à nos jours en Inde, sans être moins respectés
pour cela, bien qu'il ne leur soit permis d'appartenir ni à une caste, ni à un
rite ; et voilà pourquoi tous ces Géants et Titans pouraniques sont appelés
des Diables. Les missionnaires, toujours à l'affût pour chercher à prouver,
autant que possible, que les traditions hindoues ne sont que le reflet de la
Bible juive, ont combiné tout un roman sur la prétendue identité de
Poulastya et de Caïn et sur celle des Râkshasas et des Caïnites, les
"Maudits" qui furent cause du "Déluge de Noé". (Voir l'ouvrage de l'abbé
Gorresio qui donne au nom de Poulastya l'étymologie de "rejeté", c'est-àdire
de Caïn, si vous le voulez bien.) Poulastya, dit notre abbé, habite
Kedara, dont le nom signifie "un emplacement creusé", une mine, et la
tradition ainsi que la Bible nous montrent Caïn comme le premier qui ait
travaillé les métaux et les ait extraits !
S'il est très possible que les Gibborim ou Géants de la Bible sont les
Râkshasas des Hindous, il est encore plus certain que tous les deux sont
des Atlantéens et appartiennent aux races submergées. Quoi qu'il en soit,
nul Satan n'aurait pu mettre plus de persistance à déprécier ses ennemis ou
se montrer plus méprisant dans sa haine que ne le font les Théologiens
chrétiens en le maudissant, lui Satan, comme le père de tous les maux.
Comparez leurs vitupérations et [II 141] leurs opinions sur le Diable aux
idées philosophiques des Sages Pourâniques et à leur mansuétude
semblable à celle du Christ. Lorsque Parâshara, dont le père fut dévoré par
un Râkshasa, se préparait à détruire la race entière par des artifices
magiques, son grand-père, Vasishtha, après avoir prouvé au Sage irrité, par
son propre aveu, que le Mal et karma existent, mais que les "Esprits
malfaisants" n'existent pas, prononce les suggestives paroles suivantes :
Que ta colère s'apaise ; les Râkshasas ne sont pas
coupables ; la mort de ton père fut l'œuvre de la destinée
[Karma]. La colère est la passion des insensés ; elle ne
sied pas à l'homme sage. Par qui, peut-on demander,
quelqu'un est-il tué ? Chaque homme recueille les
conséquences de ses propres actes. La colère, mon fils,
est la destruction de tous ce qu'un homme obtient... et
empêche d'atteindre... l'émancipation. Les... sages fuient
la colère ; ne sois pas, mon enfant, sujet à son influence.
Ne permets plus qu'aucun de ces inoffensifs esprits des
ténèbres soit consumé ; (que ton sacrifice cesse). La
miséricorde est la puissance des bons 263.
Tout "sacrifice" de ce genre, ou toute prière adressée à Dieu pour
obtenir son assistance, n'est donc pas autre chose qu'un acte de magie
noire. Ce que Parâshara demandait dans sa prière, c'était la destruction des
Esprits des Ténèbres, pour sa vengeance personnelle. On le traite de Païen,
et les Chrétiens l'ont condamné comme tel à l'enfer éternel. Pourtant, en
quoi la prière que font les souverains et les généraux avant chaque bataille,
dans le but d'obtenir la destruction de leur ennemi, est-elle meilleure ? Une
pareille prière est toujours un acte de magie noire de la pire espèce,
dissimulé comme est le démon "M. Hyde" sous l'aspect de l'excellent
"docteur Jekyll" 264.
Dans la nature humaine le mal n'indique que la polarité de la Matière
et de l'Esprit, une lutte pour la vie entre les deux Principes manifestés dans
l'Espace et le Temps, Principes qui n'en font qu'un per se, puisqu'ils ont
leur racine dans l'Absolu. Dans le Cosmos, l'équilibre doit être maintenu.
Les opérations des deux contraires produisent l'harmonie, comme les
forces centripète et centrifuge qui, dépendant mutuellement l'une de l'autre,
sont nécessaires l'une à l'autre "pour que toutes deux puissent vivre". Si
l'une était arrêtée, l'action de l'autre deviendrait immédiatement soidestructive.
 
({{ds}}, I, p.448<ref>[[NDE]] : Dans l'ancienne édition, I, p.414. Dans l'édition française, II, p.139</ref>)
 
L'enseignement lui-même sur la constitution septénaire des corps
sidéraux et du macrocosme – d'où vient la division septénaire du
microcosme ou l'Homme – a jusqu'ici été tenu parmi les plus ésotériques.
Dans les anciens temps on ne le divulguait qu'au moment de l'Initiation,
alors qu'on donnait les nombres les plus sacrés des cycles. Or, comme l'a
annoncé déjà une revue théosophique 425, on n'a pas eu alors en vue la
révélation de tout le système cosmogonique et on n'a même pas pensé que
cela fût possible à cette époque où, en réponse à une multiplicité de
questions posées par l'auteur du Bouddhisme Esotérique, il n'était donné
que quelques parcelles d'information. Parmi ces questions, il s'en trouvait
qui avaient trait à des problèmes tels qu'aucun MAITRE, quelque haut
placé et indépendant qu'il pût être, n'aurait eu le droit d'y répondre et de
divulguer ainsi au monde les mystères les plus honorés et les plus
archaïques des anciens temples-collèges. Par conséquent, il n'y eut de
révélées que quelques doctrines, et encore ne le furent-elles que dans leurs
grandes lignes, tandis que les détails furent constamment passés sous
silence et tous les efforts faits pour acquérir d'autres informations à ce sujet demeurèrent systématiquement et constamment insatisfaits. C'était
parfaitement naturel. Des quatre Vidyâs tirées des sept branches de
Connaissance dont on parle dans les Purânas – c'est-à-dire la Yajna Vidyâ,
accomplissement des [I 152] rites religieux pour produire certains
résultats ; la Mahâ Vidyâ, grande connaissance (Magie) maintenant
dégénérée en culte Tântrique ; la Guhya Vidyâ, science des Mantras et de
leur véritable rythme ou chant d'incantations mystiques, etc., et l'Atmâ
Vidyâ ou vraie Sagesse spirituelle et divine – ce n'est que cette dernière
qui puisse jeter une lumière finale et absolue sur les enseignements des
trois premières. Sans l'aide d'Atmâ Vidyâ, les autres deviennent de simples
sciences de surface, des grandeurs géométriques ayant longueur et largeur,
mais sans aucune profondeur. Elles sont comme l'âme, les membres et le
mental d'un homme qui dort, capable de mouvements machinaux, de rêves
incohérents et même de somnambulisme, de produire des effets visibles,
mais ces effets sont engendrés seulement par des causes instinctives, non
intellectuelles, et encore moins produits par des impulsions spirituelles
pleinement conscientes. On peut enseigner et expliquer beaucoup des trois
premières sciences, mais si la clef de leurs enseignements n'est pas donnée
par l'Atmâ Vidyâ, ils restent comme des fragments d'un livre dont le texte
est mutilé, comme des ombres de grandes vérités, obscurément perçues par
les plus spirituels, mais déformées au point d'être méconnaissables par
ceux qui voudraient clouer toute ombre sur le mur.
 
({{ds}}, I, p. 192<ref>[[NDE]] : Dans l'ancienne édition, I, p.168. Dans l'édition française, IV, p.151</ref>)


({{ds}}, II, pp. 221)
({{ds}}, II, pp. 221)
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