14 365
modifications
mAucun résumé des modifications |
|||
Ligne 37 : | Ligne 37 : | ||
== Passages référencés dans l'article == | == Passages référencés dans l'article == | ||
En discutant et en expliquant la nature des Eléments invisibles et du | |||
"Feu Primordial" dont nous avons parlé plus haut, Eliphas Lévi l'appelle | |||
invariablement la "Lumière Astrale" : pour lui c'est le "Grand Agent | |||
Magique". Il en est incontestablement ainsi, mais seulement en ce qui | |||
concerne la Magie Noire, et sur les plans les moins élevés de ce que nous | |||
appelons l'Ether, dont le noumène est l'Akâsha ; même cela, pourtant, | |||
serait considéré comme incorrect par les Occultistes orthodoxes. La | |||
"Lumière Astrale" est tout simplement l'ancienne "Lumière sidérale" de | |||
Paracelse, et [I 242] dire avec ce dernier que "tout ce qui existe en a été | |||
évolué et qu'elle conserve et reproduit toutes les formes", c'est n'énoncer | |||
une vérité que dans la seconde proposition. La première est erronée, car si | |||
tout ce qui existe avait été évolué à travers (ou via) cet agent, il ne s'agirait | |||
pas de la Lumière Astrale, car cette dernière n'est pas ce qui contient toutes | |||
choses, elle est tout au plus ce sur quoi se réfléchit ce tout. [Eliphas Lévi | |||
en fait avec raison "une force de la Nature" au moyen de laquelle "un | |||
homme seul, s'il arrivait à s'en rendre maître... pourrait semer la confusion | |||
dans le monde et transformer son aspect", car c'est le "Grand Arcane de la | |||
Magie transcendante". En citant les paroles du grand Kabaliste Occidental, | |||
telles qu'elles ont été traduites, nous arriverons, peut-être, à mieux les | |||
expliquer, en y ajoutant, parfois, un ou deux mots, pour faire ressortir la | |||
différence qui existe entre les explications Occidentales et Orientales du | |||
même sujet. L'auteur dit, à propos du grand Agent Magique : | |||
Ce fluide ambiant et qui pénètre tout, ce rayon détaché | |||
de la Splendeur du Soleil [Central ou Spirituel]... fixé par | |||
la pesanteur de l'atmosphère [?!] et le pouvoir de | |||
l'attraction centrale... La Lumière Astrale, cet éther | |||
électro-magnétique, ce calorique vital et lumineux, est | |||
représenté sur d'anciens monuments par la ceinture d'Isis | |||
qui entoure deux bâtons... et dans les théogonies | |||
anciennes par le serpent qui dévore sa propre queue, | |||
emblème de la prudence, et de Saturne [emblème de | |||
l'infini, de l'immortalité et de Kronos – le Temps – et non | |||
pas du Dieu Saturne ou de la planète]. C'est le Dragon | |||
ailé de Médée, le double serpent du caducée et le | |||
tentateur de la Genèse mais c'est aussi le serpent d'airain | |||
de Moïse entourant le Tau... enfin, c'est le démon du | |||
dogmatisme exotérique et c'est vraiment la force aveugle | |||
[elle n'est pas aveugle et Lévi le savait bien] que les âmes | |||
doivent dominer afin de se détacher des liens de la terre, | |||
car si elles ne la dominaient pas, elles seraient absorbées | |||
par la force même qui leur a d'abord donné naissance, et | |||
retourneraient au feu central et éternel. | |||
({{ds}}, I, p. | ({{ds}}, I, p.274<ref>[[NDE]] : Dans l'ancienne édition, I, p.254. Dans l'édition française, I, p.241</ref>) | ||
({{ds}}, I, p. | Puisque la clef de la Genèse est en notre possession, la Cabale | ||
scientifique et symbolique nous dévoile le secret. Le Grand Serpent du | |||
Jardin d'Eden et le "Seigneur Dieu" sont identiques, ainsi que Jéhovah et | |||
Caïn – ce Caïn dont la Théologie parle comme d'un "meurtrier" et d'un | |||
MENTEUR à Dieu ! Jéhovah pousse le roi d'Israël à dénombrer le peuple, | |||
et ailleurs Satan le pousse à faire de même. Jéhovah se change en Serpents | |||
Ardents pour mordre ceux qui lui déplaisent, et Jéhovah anime le Serpent | |||
d'Airain qui les guérit. | |||
Ces récits, courts et en apparence contradictoires, que [II 140] l'on | |||
trouve dans l'Ancien Testament – contradictoires parce que les deux | |||
pouvoirs sont séparés, au lieu d'être considérés comme les deux aspects de | |||
la même chose – sont les échos, déformés par l'exotérisme et la théologie – | |||
au point de n'être plus reconnaissables – des dogmes universels et | |||
philosophiques de la Nature, que les anciens Sages comprenaient si bien. | |||
Nous retrouvons le même fond sous plusieurs personnifications des | |||
Pourânas, mais il y est bien plus ample et bien plus philosophiquement | |||
suggestif. | |||
Par exemple, Poulastya, un "Fils de Dieu", l'un des premiers | |||
descendants, est représenté comme le premier père des Démons, les | |||
Râkshasas, les tentateurs et les dévoreurs des hommes. Pishâchâ, un | |||
Démon féminin, est une fille de Daksha, lui aussi "Fils de Dieu" ; elle est | |||
encore un Dieu et la mère de tous les Pishâchas 262. Ceux que l'on appelle | |||
des Démons dans les Pourânas, sont des Diables très extraordinaires | |||
lorsqu'on les juge au point de vue des idées européennes et orthodoxes, | |||
puisque tous, Dânavas, Daityas, Pishâchas et Râkshasas, sont représentés | |||
comme extrêmement pieux, se conformant aux préceptes des Védas et | |||
quelques-uns, même, comme de grands Yogis. Mais ils sont opposés au | |||
clergé, au rituel, aux sacrifices et aux formules, ce que les principaux | |||
Yogis font précisément jusqu'à nos jours en Inde, sans être moins respectés | |||
pour cela, bien qu'il ne leur soit permis d'appartenir ni à une caste, ni à un | |||
rite ; et voilà pourquoi tous ces Géants et Titans pouraniques sont appelés | |||
des Diables. Les missionnaires, toujours à l'affût pour chercher à prouver, | |||
autant que possible, que les traditions hindoues ne sont que le reflet de la | |||
Bible juive, ont combiné tout un roman sur la prétendue identité de | |||
Poulastya et de Caïn et sur celle des Râkshasas et des Caïnites, les | |||
"Maudits" qui furent cause du "Déluge de Noé". (Voir l'ouvrage de l'abbé | |||
Gorresio qui donne au nom de Poulastya l'étymologie de "rejeté", c'est-àdire | |||
de Caïn, si vous le voulez bien.) Poulastya, dit notre abbé, habite | |||
Kedara, dont le nom signifie "un emplacement creusé", une mine, et la | |||
tradition ainsi que la Bible nous montrent Caïn comme le premier qui ait | |||
travaillé les métaux et les ait extraits ! | |||
S'il est très possible que les Gibborim ou Géants de la Bible sont les | |||
Râkshasas des Hindous, il est encore plus certain que tous les deux sont | |||
des Atlantéens et appartiennent aux races submergées. Quoi qu'il en soit, | |||
nul Satan n'aurait pu mettre plus de persistance à déprécier ses ennemis ou | |||
se montrer plus méprisant dans sa haine que ne le font les Théologiens | |||
chrétiens en le maudissant, lui Satan, comme le père de tous les maux. | |||
Comparez leurs vitupérations et [II 141] leurs opinions sur le Diable aux | |||
idées philosophiques des Sages Pourâniques et à leur mansuétude | |||
semblable à celle du Christ. Lorsque Parâshara, dont le père fut dévoré par | |||
un Râkshasa, se préparait à détruire la race entière par des artifices | |||
magiques, son grand-père, Vasishtha, après avoir prouvé au Sage irrité, par | |||
son propre aveu, que le Mal et karma existent, mais que les "Esprits | |||
malfaisants" n'existent pas, prononce les suggestives paroles suivantes : | |||
Que ta colère s'apaise ; les Râkshasas ne sont pas | |||
coupables ; la mort de ton père fut l'œuvre de la destinée | |||
[Karma]. La colère est la passion des insensés ; elle ne | |||
sied pas à l'homme sage. Par qui, peut-on demander, | |||
quelqu'un est-il tué ? Chaque homme recueille les | |||
conséquences de ses propres actes. La colère, mon fils, | |||
est la destruction de tous ce qu'un homme obtient... et | |||
empêche d'atteindre... l'émancipation. Les... sages fuient | |||
la colère ; ne sois pas, mon enfant, sujet à son influence. | |||
Ne permets plus qu'aucun de ces inoffensifs esprits des | |||
ténèbres soit consumé ; (que ton sacrifice cesse). La | |||
miséricorde est la puissance des bons 263. | |||
Tout "sacrifice" de ce genre, ou toute prière adressée à Dieu pour | |||
obtenir son assistance, n'est donc pas autre chose qu'un acte de magie | |||
noire. Ce que Parâshara demandait dans sa prière, c'était la destruction des | |||
Esprits des Ténèbres, pour sa vengeance personnelle. On le traite de Païen, | |||
et les Chrétiens l'ont condamné comme tel à l'enfer éternel. Pourtant, en | |||
quoi la prière que font les souverains et les généraux avant chaque bataille, | |||
dans le but d'obtenir la destruction de leur ennemi, est-elle meilleure ? Une | |||
pareille prière est toujours un acte de magie noire de la pire espèce, | |||
dissimulé comme est le démon "M. Hyde" sous l'aspect de l'excellent | |||
"docteur Jekyll" 264. | |||
Dans la nature humaine le mal n'indique que la polarité de la Matière | |||
et de l'Esprit, une lutte pour la vie entre les deux Principes manifestés dans | |||
l'Espace et le Temps, Principes qui n'en font qu'un per se, puisqu'ils ont | |||
leur racine dans l'Absolu. Dans le Cosmos, l'équilibre doit être maintenu. | |||
Les opérations des deux contraires produisent l'harmonie, comme les | |||
forces centripète et centrifuge qui, dépendant mutuellement l'une de l'autre, | |||
sont nécessaires l'une à l'autre "pour que toutes deux puissent vivre". Si | |||
l'une était arrêtée, l'action de l'autre deviendrait immédiatement soidestructive. | |||
({{ds}}, I, p.448<ref>[[NDE]] : Dans l'ancienne édition, I, p.414. Dans l'édition française, II, p.139</ref>) | |||
L'enseignement lui-même sur la constitution septénaire des corps | |||
sidéraux et du macrocosme – d'où vient la division septénaire du | |||
microcosme ou l'Homme – a jusqu'ici été tenu parmi les plus ésotériques. | |||
Dans les anciens temps on ne le divulguait qu'au moment de l'Initiation, | |||
alors qu'on donnait les nombres les plus sacrés des cycles. Or, comme l'a | |||
annoncé déjà une revue théosophique 425, on n'a pas eu alors en vue la | |||
révélation de tout le système cosmogonique et on n'a même pas pensé que | |||
cela fût possible à cette époque où, en réponse à une multiplicité de | |||
questions posées par l'auteur du Bouddhisme Esotérique, il n'était donné | |||
que quelques parcelles d'information. Parmi ces questions, il s'en trouvait | |||
qui avaient trait à des problèmes tels qu'aucun MAITRE, quelque haut | |||
placé et indépendant qu'il pût être, n'aurait eu le droit d'y répondre et de | |||
divulguer ainsi au monde les mystères les plus honorés et les plus | |||
archaïques des anciens temples-collèges. Par conséquent, il n'y eut de | |||
révélées que quelques doctrines, et encore ne le furent-elles que dans leurs | |||
grandes lignes, tandis que les détails furent constamment passés sous | |||
silence et tous les efforts faits pour acquérir d'autres informations à ce sujet demeurèrent systématiquement et constamment insatisfaits. C'était | |||
parfaitement naturel. Des quatre Vidyâs tirées des sept branches de | |||
Connaissance dont on parle dans les Purânas – c'est-à-dire la Yajna Vidyâ, | |||
accomplissement des [I 152] rites religieux pour produire certains | |||
résultats ; la Mahâ Vidyâ, grande connaissance (Magie) maintenant | |||
dégénérée en culte Tântrique ; la Guhya Vidyâ, science des Mantras et de | |||
leur véritable rythme ou chant d'incantations mystiques, etc., et l'Atmâ | |||
Vidyâ ou vraie Sagesse spirituelle et divine – ce n'est que cette dernière | |||
qui puisse jeter une lumière finale et absolue sur les enseignements des | |||
trois premières. Sans l'aide d'Atmâ Vidyâ, les autres deviennent de simples | |||
sciences de surface, des grandeurs géométriques ayant longueur et largeur, | |||
mais sans aucune profondeur. Elles sont comme l'âme, les membres et le | |||
mental d'un homme qui dort, capable de mouvements machinaux, de rêves | |||
incohérents et même de somnambulisme, de produire des effets visibles, | |||
mais ces effets sont engendrés seulement par des causes instinctives, non | |||
intellectuelles, et encore moins produits par des impulsions spirituelles | |||
pleinement conscientes. On peut enseigner et expliquer beaucoup des trois | |||
premières sciences, mais si la clef de leurs enseignements n'est pas donnée | |||
par l'Atmâ Vidyâ, ils restent comme des fragments d'un livre dont le texte | |||
est mutilé, comme des ombres de grandes vérités, obscurément perçues par | |||
les plus spirituels, mais déformées au point d'être méconnaissables par | |||
ceux qui voudraient clouer toute ombre sur le mur. | |||
({{ds}}, I, p. 192<ref>[[NDE]] : Dans l'ancienne édition, I, p.168. Dans l'édition française, IV, p.151</ref>) | |||
({{ds}}, II, pp. 221) | ({{ds}}, II, pp. 221) |