Antahkarana
Antahkarana ou Antaskarana, du sanskrit. Ce mot possède des sens divers qui varient avec chaque école de philosophie et chaque secte. C'est ainsi que Sankarâchârya lui donne le sens de "compréhension", d'autres d' "instrument interne, l'Arme formée du principe pensant et de l'égoïsme", tandis que les occultistes l'expliquent comme le sentier ou le pont entre les Manas supérieur et inférieur, l'Ego divin, et l'Ame personnelle de l'homme.
Il sert de moyen de communication entre les deux et transmet de l'égo inférieur à l'Égo Supérieur toutes ces impressions et pensées personnelles des hommes qui peuvent, par leur nature, être assimilées et amassées par l'Entité impérissable, et être ainsi rendues immortelles avec elle, cela constituant les seuls éléments de la Personnalité évanescente qui survivent à la mort et au temps. Il va sans dire que seul ce qui est noble, spirituel et divin en l'homme peut témoigner dans l'Éternité qu'il a vécu.
(source : "Glossaire Théosophique" d'Héléna Blavatsky)
Présentation
Antahkarana ou Antaskarana. La voie ou le pont entre le "mental" supérieur et le "mental" inférieur, servant de moyen de communication entre les deux. Il est construit par l'aspirant lui-même, en matière mentale.
(source : "Initiation Humaine et Solaire" d'Alice Bailey)
Canal de communication entre la conscience de l’âme et le cerveau physique.
(source : "Traité sur la Magie Blanche" d'Alice Bailey, p.105)
Affirmations de base
J'ai dit, ici et ailleurs, que l'âme s'ancre en deux points du corps :
- 1. Il existe un fil d'énergie, que nous appelons l'aspect vie ou esprit, ancré dans le coeur. Il utilise le courant sanguin, ainsi qu'on le sait, comme agent de distribution ; au moyen du sang, l'énergie de vie régénère et coordonne tout l'organisme physique et maintient le corps en un "tout".
- 2. Il existe un fil d'énergie, que nous appelons l'aspect conscience, ou faculté de connaissance de l'âme, ancré au centre de la tête. Il gouverne le mécanisme de réponse que nous appelons le cerveau ; par son intermédiaire il dirige l'activité et amène la prise de conscience dans le corps tout entier, au moyen du système nerveux.
Ces deux facteurs d'énergie, connus des êtres humains en tant que vie et
connaissance, ou en tant qu'énergie de vie et intelligence, sont les deux pôles
d'existence de l'enfant. La tâche qui l'attend est de développer consciemment
l'aspect médian ou équilibrant qui est l'amour ou relation de groupe, afin que la
connaissance soit subordonnée au besoin et à l'intérêt du groupe, et que cette
énergie vivante soit dirigée consciemment, et avec intention, vers l'ensemble du
groupe. Ce faisant, un véritable équilibre sera obtenu, provoqué par la
reconnaissance que la Voie du Service est une technique scientifique pour
parvenir à cet équilibre.
(source : "Education dans le Nouvel Age" d'Alice Bailey, pp.92-94)
La connaissance-force s'exprime par le fil de conscience et par le fil de création.
Ces deux fils, pour le disciple, sont une fusion de la connaissance passée (fil de conscience) et de la connaissance actuelle (fil de création).
Le fil de vie, ou sutratma proprement dit, est étroitement uni à ces deux fils. Vous avez alors atma- buddhi-manas (ce dernier étant l'agent de création) fonctionnant consciemment dans une certaine mesure, chez l'aspirant.
La fusion de la personnalité et de l'âme est en cours, mais, lorsqu'elle a atteint un certain point, il apparaît qu'une créativité ou activité créatrice de la Volonté est nécessaire pour jeter un pont entre la Triade spirituelle et la personnalité, en passant par l'âme.
Le pont qui doit être construit s'appelle techniquement antahkarana.
Ce pont doit être construit par l'aspirant qui est focalisé sur le plan mental, car c'est la substance mentale (dans ses trois degrés) qui doit être utilisée, et les trois aspects du mental – l'atome permanent manasique, le Fils du Mental ou Ego et l'unité mentale – sont tous impliqués dans ce processus.
Les étudiants feraient bien d'apprendre que ce processus de construction de l'antahkarana est l'un des moyens par lesquels l'homme, trinité, devient une dualité. Quand la tâche est terminée et que l'antahkarana est véritablement construit – engendrant ainsi un alignement parfait entre la Monade et son
expression sur le plan physique – le corps de l'âme (le corps causal) est totalement et finalement détruit par le feu de la Monade, descendant par l'antahkarana. Il existe alors une complète réciprocité entre la Monade et l'âme parfaitement consciente sur le plan physique. L' "intermédiaire divin" n'est plus nécessaire. Le "Fils de Dieu qui est le Fils du Mental" meurt ; le "voile du temple est déchiré en deux, de haut en bas" ; la quatrième initiation est prise et vient alors la révélation du Père.
(source : "Traité sur les Sept Rayons - Les Rayons et les Initiations" d'Alice Bailey, p.384)
Le symbolisme de l'Antahkarana
Le symbolisme de l'antahkarana a une fâcheuse tendance à compliquer la compréhension de sa véritable nature. Puis-je vous rappeler que, de même que l'âme n'est pas un lotus à douze pétales flottant sur la substance mentale, mais en réalité un centre de force ou de douze énergies maintenues ensemble par la volonté de l'entité spirituelle (la Monade sur son propre plan), de même l'antahkarana n'est pas une série de fils d'énergie, lentement tissés par la personnalité fusionnée à l'âme, et rejoints par des fils correspondants projetés par la Triade spirituelle ; il est, en réalité, un état de conscience. Ces symboles sont des choses vraies et vivantes, créées par le pouvoir de la pensée du disciple, mais – dans l'espace et dans le temps – elles n'ont pas de véritable existence. La seule véritable existence est celle de la Monade sur son propre plan, Volonté active et expressive se faisant jour, puis, Amour actif dans l'établissement des relations, et Intelligence également active dans l'emploi des deux énergies supérieures. Il ne faut pas oublier que l'énergie de l'intelligence, centrée dans le mental, est l'instrument ou agent d'exécution des deux autres énergies monadiques. H.P.B. a enseigné que l'antahkarana était, en premier lieu, un canal d'énergies reliant les formes et leurs forces à leur source d'origine, et que le fil de vie traversait nécessairement le plan mental (avec ses trois aspects), unissant la Monade, l'âme et la personnalité en un ensemble vivant unique. Du point de vue technique, donc, point n'est besoin de ce prétendu pont, sauf en ce qui concerne un facteur important : il existe, de la part de la personnalité fusionnée avec l'âme, une rupture véritable de conscience entre le mental inférieur et le mental abstrait. Le mental supérieur (aspect le plus bas de la Triade spirituelle) peut être considéré comme une porte d'accès pour la conscience de la personnalité fusionnée avec l'âme, à un domaine plus élevé de contact et de prise de conscience. Mais je le répète – et vous pouvez le constater – il n'y a là rien d'autre que symbolisme ; il n'y a pas de porte, mais simplement un symbole indiquant les moyens d'accès.
Dans l'évolution totale de l'homme spirituel par l'incarnation, au cours d'incalculables centaines de vies, le processus tout entier n'est autre qu'une expansion de conscience et l'obtention – par stades successifs – d'une prise de conscience toujours plus inclusive. Il est bon de garder cela à l'esprit car, finalement, toutes ces images symboliques feront place à la réalité. La tâche – et c'est une véritable tâche – consistant à construire l'antahkarana et à créer ce qui franchira ce hiatus, est en vérité un effort organisé et conscient pour projeter la pensée concentrée de l'homme spirituel, du plan mental inférieur jusqu'à des zones de conscience qui ont été pressenties mais pas touchées ; cela implique l'utilisation de la totalité de la conscience déjà développée et déjà "illuminée" par l'âme, et un effort délibéré pour la rendre de plus en plus sensible à l'activité concentrée du monde des réalités spirituelles supérieures ; cela consiste à diriger le courant de pensée consciente vers le monde, pressenti et théoriquement reconnu, des Maîtres, de la Triade spirituelle et, finalement, de Shamballa. Les disciples devraient se rappeler que la Voie supérieure de l'Evolution est beaucoup plus simple que le sentier inférieur, et donc que l'enseignement relatif à la signification de l'antahkarana – première création de la personnalité fusionnée avec l'âme, en tant qu'être unitaire – est beaucoup plus simple que l'enseignement se rapportant à la personnalité dans les trois mondes de l'évolution humaine.
(source : "L'Etat de Disciple dans le Nouvel Age II" d'Alice Bailey, p.186-187)
Je voudrais ici faire une simple demande à l'étudiant sérieux. Réfléchissez aux quatre déclarations suivantes :
1. L'antahkarana exprime la qualité du magnétisme qui ouvre la porte du centre d'enseignement de la Grande Loge Blanche.
2. L'antahkarana est la force d'intégration consciente.
3. L'antahkarana est le moyen de transfert de la lumière.
4. L'antahkarana concerne la continuité de la perception de l'homme.
(source : "Education dans le Nouvel Age" d'Alice Bailey, p.44)
La Science de l'Antahkarana
La science de l'Antahkarana traite de la manière de jeter un pont sur le hiatus existant dans la conscience de l'homme, entre le monde de l'expérience humaine ordinaire, le monde triple du fonctionnement physique, émotionnel, mental, et les niveaux supérieurs de ce que l'on appelle le développement spirituel, qui est le monde des idées, de la perception intuitive, de la pénétration et de la compréhension spirituelle.
(source : "Education dans le Nouvel Age" d'Alice Bailey, p.2)
L'éducation est [...] la Science de l'Antahkarana.
(source : "Education dans le Nouvel Age" d'Alice Bailey, p.6)
La Science de l'Antahkarana est reliée à tout le problème de l'énergie, mais spécialement à l'énergie maniée par l'individu, et aux forces par lesquelles l'individu se relie à d'autres individus ou groupes. Pour plus de clarté, adoptons le terme de :
Energie : pour toutes les forces qui se déversent dans l'individu quelles que soient leur direction ou leur source. Ces énergies majeures ont été fréquemment nommées "sutratma", "fil de vie", ou "cordon d'argent".
Force : pour toutes les énergies qui – après avoir été dûment manipulées et concentrées – sont projetées par l'individu ou le groupe dans n'importe quelle direction, avec de nombreux motifs possibles, certains bons, certains égoïstes.
La Science de l'Antahkarana, en termes techniques et pour le groupe, est spécifiquement la science de la manifestation de la lumière, avec ses résultats de révélation et les changements qui s'ensuivent. Il faut se souvenir que :
La lumière est substantielle et, pour l'esprit, c'est la sublimation ou forme supérieure de la matière "matérielle".
La lumière est aussi la qualité ou caractéristique majeure de l'âme dans son propre domaine, et du corps éthérique (finalement réflexion de l'âme) dans les trois mondes de l'évolution humaine.
L'objet de la science dont nous traitons est de fusionner la lumière inférieure et la lumière supérieure, de sorte qu'une seule lumière brille dans la manifestation physique et une synthèse de lumière est obtenue.
En termes techniques, il existe deux corps de lumière – le corps vital ou éthérique et le véhicule de l'âme. L'un est le résultat de millénaires de vie incarnée et devient, avec le temps, un réservoir puissant d'énergies recueillies à partir d'un vaste éventail de contact, bien qu'il soit conditionné par le type de rayon dans ses trois aspects. Le corps éthérique existe et fonctionne puissamment aujourd'hui. Le corps de l'âme est en voie de lente construction ; c'est "une demeure éternelle qui n'a pas été faite de main d'homme" (II Co. 5 : 1) dit le Nouveau Testament. Il est intéressant de noter que l'Ancien Testament parle du corps éthérique et de sa construction, alors que le Nouveau Testament parle de la construction du corps spirituel.
La Science de l'Antahkarana doit être étudiée de trois manières :
Concrètement et en relation avec le corps éthérique, qui est une forme substantielle, tangible, considérée comme telle par la science moderne, bien que non encore admise universellement.
Egoïquement, en relation avec l'âme et le corps de lumière par lequel l'homme spirituel doit fonctionner dans le monde des âmes et qui – lorsqu'il est fusionné avec le corps éthérique – produit la manifestation de la divinité sur terre, à un degré plus ou moins grand selon l'étendue de la fusion et la reconnaissance consciente par l'individu.
Abstraitement, en relation avec la connaissance-sagesse, deux mots qui se rapportent à la force et à l'énergie et à leur emploi par l'individu, dans son entourage et ses contacts. Réfléchissez à ces deux mots. Vous comprendrez à quel point il est nécessaire qu'il existe une certaine faculté de pensée abstraite, avant que les implications de cette nouvelle science puissent être comprises.
La Science de l'Antahkarana concerne le problème de la continuité de conscience, et le problème de la vie et de la mort. Gardez ces deux thèmes clairement à la pensée, car ils sont fondamentaux et importants.
La Science de l'Antahkarana traite du fil triple qui relie :
La monade, l'âme et la personnalité, reliant les trois véhicules périodiques et unifiant les sept principes.
La personnalité triple et son entourage dans les trois mondes de l'entreprise humaine et, plus tard, dans les deux autres mondes (ce qui fait cinq) de l'expression supra-humaine.
L'homme consciemment créateur et le monde des idées. Il doit prendre contact et exprimer ces dernières par le travail créateur, jetant ainsi un pont de lumière :
Entre le monde des âmes et le monde des phénomènes.
Entre le domaine de la beauté, de la réalité subjective, et le monde extérieur tangible.
Entre lui-même et les autres.
Entre groupe et groupe.
Plus tard, quand le Plan divin sera devenu une réalité pour lui, entre le quatrième règne (l'humain) et le cinquième règne (le royaume de Dieu).
Finalement entre l'humanité et la Hiérarchie.
La Science de l'Antahkarana est la science du fil triple qui existe depuis le début des temps, et relie l'homme à sa source monadique. La reconnaissance de ce fil et son emploi conscient en tant que Sentier et moyen de contacts toujours plus vastes, viennent relativement tard dans le processus d'évolution. Le but de tous les aspirants et disciples est de prendre conscience de ce courant d'énergie dans ses diversifications variées, et d'employer consciemment ces énergies de deux manières : intérieurement, pour le développement de soi, et au service du plan prévu pour l'humanité.
La Science de l'Antahkarana enseigne certaines vérités concernant ce fil, dont quelques unes pourraient être énumérées comme suit :
Le fil de vie vient directement de la monade, c'est-à-dire de l'Un, Ce fil est ancré dans le cœur pendant l'incarnation. C'est là qu'est le siège de la vie.
Le fil de conscience vient directement de l'âme. Il est ancré dans la tête. C'est là qu'est le siège de la conscience.
Le fil de l'activité créatrice : c'est l'être humain qui le met en route et le construit. Il est ancré dans la gorge, lorsqu'il est suffisamment construit. Ce fil est une extension ou une synthèse des deux fils fondamentaux. Ce fil créateur est lui-même de nature triple. Il est lentement construit par l'homme, au cours des âges. Lorsque l'homme s'éveille vraiment du point de vue de la conscience intelligente et du désir de s'exprimer pleinement, le processus s'accélère nettement. Ces trois fils mineurs créés par lui constituent le troisième fil de l'antahkarana qui relie finalement :
Le corps physique au corps éthérique, en passant du cœur à la rate, et de là au corps du prana, corps vital ou éthérique. Il s'unit à la force émanant des pétales égoïques de volonté.
Le corps éthérique au corps astral. Ce fil passe du plexus solaire au cœur, et de là au corps astral
- il recueille l'énergie du fil mentionné ci-dessus, et s'unit à la force émanant des pétales d'amour.
Le corps astral et le véhicule mental. Ce fil passe du centre ajna au centre de la tête, et de là au corps mental ; il recueille l'énergie des deux autres fils mentionnés ci-dessus, et s'unit à la force des pétales de connaissance.
Bien que ces trois énergies soient finalement tissées en un seul fil, elles demeurent cependant distinctes. Il faut se souvenir que le corps de l'âme est construit de pure lumière blanche, tandis que le corps éthérique est fait de lumière dorée.
La Science de l'Antahkarana traite donc de tout le système d'énergie, des processus d'utilisation, de transformation et de fusion. Elle traite aussi des énergies émises et de leur relation avec l'entourage ; elle est la base de la science des centres de force. Les énergies qui arrivent et qui passent constituent finalement deux grandes centrales d'énergie, l'une caractérisée par la puissance, et l'autre par l'amour ; ces énergies sont toutes dirigées dans le sens de l'illumination de l'individu et de l'humanité dans son ensemble, par le moyen de la Hiérarchie. C'est fondamentalement la Science du Sentier.
L'antahkarana donc est le fil de conscience, d'intelligence, l'agent récepteur de toutes les réactions sensibles. Le point intéressant à garder à l'esprit, et sur lequel il nous faut maintenant insister, c'est que ce fil de conscience est produit par l'âme et non par la monade. L'Ame du Monde déverse ses fils arachnéens de conscience sensible dans toutes les formes, dans toutes les cellules du corps, et dans tous les atomes. L'âme humaine, l'ange solaire, répète ce processus par rapport à son ombre ou réflexion, la personnalité. Ceci fait partie du travail créateur de l'âme. Mais, à son tour, l'être humain doit devenir créateur au sens mental du terme, et répéter ce processus, car en tous points le microcosme ressemble au macrocosme. Donc, par le fil de vie, l'âme crée et reproduit une personnalité dans laquelle elle peut fonctionner. Puis, par la construction de l'antahkarana, l'âme développe tout d'abord sa sensibilité sur le plan physique, et plus tard, elle jette un pont sur les ouvertures existant entre les trois aspects mentaux, par la méditation et le service. Ainsi se trouve terminé le sentier de retour vers le Centre, qui doit être parallèle au sentier allant vers l'extérieur.
(source : "Education dans le Nouvel Age" d'Alice Bailey, p.121 à 125)
Hiérarchie, responsabilité, influence réciproque de groupe, don de soi ou
sacrifice, voilà les quatre catégories de prises de conscience qui permettront à
chacun de jouer son rôle, et de participer à jeter un pont de personne à
personne, de groupe à groupe, de nation à nation, établissant ainsi le nouveau
monde de relations de corps reconnues ; cela produira, en fin de
compte, la civilisation de lumière et d'amour qui caractérisera l'âge du Verseau.
Ce sont ces quatre concepts qui sous-tendent la Science de l'Antahkarana, la Science de la Méditation, et la Science du Service. On ne doit pas interpréter leurs connotations dans un sens sentimental, ou selon les idées courantes, mais toujours sous l'angle de l'intelligence exercée et de la conscience développée spirituellement.
(source : "Education dans le Nouvel Age" d'Alice Bailey, pp.130-131)
Antahkarana et sutratma
Les étudiants devraient s'entraîner à distinguer entre le sutratma et l'antahkarana, entre le fil de vie et le fil de conscience. L'un est la base de l'immortalité, l'autre la base de la continuité. Il y a là une distinction subtile pour le chercheur. L'un des fils (le sutratma) relie et vivifie toutes les formes, les fondant en un tout qui fonctionne et incarne en lui-même la volonté et le dessein de l'entité qui s'exprime, qu'il s'agisse d'un homme, de Dieu, ou d'un cristal. L'autre fil (l'antahkarana) incarne la réceptivité de la conscience dans la forme à un champ de contacts qui s'étend régulièrement au sein de l'environnement. L'un est le courant direct de vie, ininterrompu et immuable, qui peut être considéré symboliquement comme le courant direct de l'énergie vivante s'écoulant du centre à la périphérie, de la source à l'expression extérieure ou apparition phénoménale. C'est la vie. Elle produit le processus individuel et l'évolution de toute forme.
C'est donc le sentier de la vie, qui va de la Monade à la personnalité, via l'âme. C'est l'âme sous forme de fil, qui est une et indivisible. Il communique l'énergie de la vie et s'ancre finalement au centre du cœur humain, et à quelque point focal central dans toutes les formes de l'expression divine. Il n'existe rien, et il ne reste rien que la vie. Le fil de conscience (l'antahkarana) est le résultat de l'union de la vie et de la substance, ou des énergies fondamentales qui constituent la première différenciation dans le temps et l'espace ; ceci produit quelque chose de différent, qui n'apparaît que lorsqu'a lieu une troisième manifestation divine, après l'union des dualités de base.
Le fil de vie, la corde d'argent ou sutratma est, en ce qui concerne l'homme, de nature double. Le fil de vie lui-même, qui est l'un des deux fils constituant le sutratma, est ancré dans le cœur, tandis que l'autre fil, incarnant le principe de la conscience, est ancré dans la tête. Cela vous le savez déjà mais je ressens la nécessité de le répéter constamment. Dans le travail du cycle de l'évolution cependant, l'homme doit répéter ce que Dieu a déjà fait. Il doit lui-même créer à la fois dans le monde de la conscience et dans le monde de la vie. Comme une araignée, l'homme tisse les fils de liaison, et prend ainsi contact avec ce qui l'entoure acquérant ainsi expérience et moyens de subsistance. Le symbole de l'araignée est souvent utilisé dans les livres d'occultisme anciens et dans les Ecritures de l'Inde touchant cette activité de l'être humain. Ces fils que l'homme crée sont au nombre de trois ; ajoutés aux deux fils de base qui ont été créés par l'âme, ils constituent les cinq types d'énergie qui font de l'homme un être conscient.
Les trois fils créés par l'homme sont ancrés dans le plexus solaire, la tête et le cœur. Quand le corps astral et le mental commencent à fonctionner comme une unité, et que l'âme elle aussi est reliée consciemment (n'oubliez pas qu'elle est toujours reliée inconsciemment), une extension de ce fil quintuple – les deux de base et les trois humains – est dirigée sur le centre de la gorge ; l'homme peut alors devenir un créateur conscient sur le plan physique. A partir de ces lignes majeures d'énergie, des lignes mineures peuvent rayonner à volonté. C'est sur cette connaissance que doit reposer tout futur développement psychique intelligent.
(source : "Traité sur les Sept Rayons - Les Rayons et les Initiations" d'Alice Bailey, p.362 à 364)
Les étudiants devraient s'entraîner à distinguer entre le sutratma et l'antahkarana, entre le fil de vie et le fil de conscience. L'un des fils est la base de l'immortalité et l'autre, la base de la continuité. Il y a là une subtile distinction pour le chercheur. L'un des fils (le sutratma) relie et vivifie toutes les formes en un tout qui fonctionne, et incarne la volonté et le dessein de l'entité qui s'exprime, qu'il s'agisse d'un homme, de Dieu, ou d'un cristal. L'autre fil (l'antahkarana) incarne la réponse de la conscience, qui est au sein de la forme, à un champ toujours plus vaste de contacts à l'intérieur du tout environnant.
(…)
Le fil de conscience (antahkarana) est le résultat de l'union de la vie et de la substance, ou des énergies de base qui constituent la première différenciation dans le temps et l'espace ; cela produit quelque chose de différent, qui n'apparaît que comme la troisième manifestation divine après que l'union des dualités de base ait été faite. C'est le fil qui est tissé comme résultat de l'apparition de la vie dans la forme sur le plan physique. De plus, en termes symboliques, on pourrait dire que le sutratma agit du haut vers le bas, et qu'il est la précipitation de la vie dans la manifestation extérieure. L'antahkarana est tissé, développé et créé, comme résultat de cette création primordiale ; il agit de bas en haut, de l'extérieur vers l'intérieur, du monde des phénomènes exotériques vers le monde des réalités subjectives et des causes.
(source : "Education dans le Nouvel Age" d'Alice Bailey, p.22-23)
Voici un point intéressant qui devrait être noté soigneusement. Il détient la
clé du développement futur de la race. La nouvelle science de la psychologie,
qui a progressé si remarquablement pendant les trente dernières années, nous y
prépare. Les étudiants devraient s'entraîner à distinguer entre le sutratma et
l'antahkarana, entre le fil de vie et le fil de conscience. L'un des fils est la base
de l'immortalité et l'autre, la base de la continuité. Il y a là une subtile
distinction pour le chercheur. L'un des fils (le sutratma) relie et vivifie toutes
les formes en un tout qui fonctionne, et incarne la volonté et le dessein de
l'entité qui s'exprime, qu'il s'agisse d'un homme, de Dieu, ou d'un cristal.
L'autre fil (l'antahkarana) incarne la réponse de la conscience, qui est au sein de
la forme, à un champ toujours plus vaste de contacts à l'intérieur du tout
environnant.
Le sutratma est le courant direct de vie, ininterrompu et immuable, que l'on peut envisager, symboliquement, comme le flot direct d'énergie vivante s'écoulant du centre vers la périphérie, de la source vers l'expression extérieure, ou apparence phénoménale. C'est la vie. Il produit le processus individuel et le développement évolutif de toutes les formes. C'est donc le sentier de la vie qui va de la monade à la personnalité, via l'âme. C'est le fil égoïque qui est un et indivisible. Il transmet l'énergie de la vie et s'ancre finalement dans le centre du coeur humain, et dans quelque point focal central au sein de toutes les formes d'expression divine. Rien n'existe et rien ne demeure que la vie.
Le fil de conscience (antahkarana) est le résultat de l'union de la vie et de la substance, ou des énergies de base qui constituent la première différenciation dans le temps et l'espace ; cela produit quelque chose de différent. qui n'apparaît que comme la troisième manifestation divine après que l'union des dualités de base ait été faite. C'est le fil qui est tissé comme résultat de l'apparition de la vie dans la forme sur le plan physique. De plus, en termes symboliques, on pourrait dire que le sutratma agit du haut vers le bas. et qu'il est la précipitation de la vie dans la manifestation extérieure. L'antahkarana est tissé, développé et créé, comme résultat de cette création primordiale ; il agit de bas en haut, de l'extérieur vers l'intérieur, du monde des phénomènes exotériques vers le monde des réalités subjectives et des causes.
Ce "Sentier de Retour" le long duquel l'humanité se retire de l'extériorité et commence à enregistrer les connaissances intérieures conscientes de ce qui n'est pas phénoménal, a déjà atteint – par le processus évolutionnaire – un point de développement, permettant à certains êtres humains de suivre ce sentier, de la conscience physique à l'émotionnelle, de la conscience émotionnelle à la mentale. Cette partie du travail est déjà accomplie dans des milliers de cas, et ce qui est maintenant nécessaire est l'utilisation aisée et correcte de ce pouvoir. Ce fil d'énergie, coloré par une réaction sensible consciente, l'est plus tard par le discernement conscient du mental, ce qui produit l'intégration intérieure qui fait finalement de l'homme un être pensant efficace. Au début, ce fil est utilisé purement en vue d'intérêts égoïstes à mesure que le temps passe, il progresse régulièrement en force et en puissance, jusqu'à devenir un fil robuste, clair et net, qui va directement de la vie physique extérieure, d'un point à l'intérieur du cerveau, jusqu'au mécanisme intérieur. Ce fil néanmoins n'est pas identifié avec le mécanisme, mais avec la conscience de l'homme. Grâce à ce fil, l'homme prend conscience de sa vie émotionnelle sous ses nombreuses formes (notez l'expression) et prend conscience du monde de la pensée ; il apprend à penser et commence à fonctionner consciemment sur le plan mental, où les penseurs de la race – dont le nombre croît régulièrement – ont la vie, le mouvement et l'être. De plus en plus, il apprend à fouler ce sentier de conscience et, de ce fait, cesse de s'identifier à la forme extérieure animale ; il apprend à s'identifier avec les qualités et attributs intérieurs. Il vit d'abord la vie des rêves, puis la vie de la pensée. Puis vient le moment où cet aspect intérieur de l'antahkarana est achevé, et où la première grande unité consciente est consommée. L'homme est une personnalité vivante, consciente, intégrée. Le fil de continuité entre les trois aspects intérieurs de l'homme est établi et peut être utilisé. Il s'étend, si on peut employer un tel terme (mon intention est uniquement picturale), du centre de la tête au mental qui, à son tour, est un centre d'énergie dans le monde de la pensée. En même temps, cet antahkarana s'entrelace avec le fil de vie, ou sutratma, qui vient du centre du coeur. L'objectif de l'évolution dans la forme est alors relativement atteint.
Lorsqu'on en arrive à ce stade, la sensibilité continue à s'exercer vers l'univers environnant. L'homme tisse un fil semblable au fil que l'araignée tisse de façon si étonnante. Il va toujours plus loin dans son entourage possible, et découvre un aspect de lui-même auquel il n'avait guère songé dans les premiers stades de son développement. Il découvre l'âme et subit l'illusion de la dualité. C'est un stade nécessaire, mais non permanent. C'est celui qui caractérise l'aspirant de ce cycle mondial, peut-être devrais-je dire de ce manvantara ou de cette période mondiale. Il cherche à fusionner avec l'âme, à s'identifier, lui, personnalité consciente, avec l'âme adombrante. C'est à ce point, pour parler en termes techniques, que la vraie construction de l'antahkarana doit être entreprise. C'est le pont entre la personnalité et l'âme.
(source : "Education dans le Nouvel Age" d'Alice Bailey, pp.26-29)
Il faut noter ici que ce pont doit être construit dans l'aspect conscience et
concerne la continuité, chez l'homme, de la conscience de vie dans tous ses
aspects divers. L'énergie utilisée pour relier, dans la conscience, l'homme
physique et le corps astral est focalisée dans le plexus solaire. En termes
symboliques, beaucoup de personnes aujourd'hui font avancer ce pont, et
relient le mental aux deux aspects déjà reliés. Ce fil d'énergie émane de la tête,
y est ancré. Quelques personnes relient assidûment l'âme et le mental qui, à son
tour, est relié aux deux autres aspects. L'énergie de l'âme, lorsqu'elle est reliée
aux autres fils, est ancrée dans le coeur. Un très petit nombre de personnes (les
initiés), ayant effectué les synthèses inférieures, sont maintenant occupées à
obtenir une union encore plus élevée avec cette triple Réalité qui utilise l'âme
comme moyen d'expression, exactement comme l'âme, à son tour, s'efforce
d'utiliser son ombre, l'homme inférieur triple.
Ces distinctions et unifications sont des questions de forme, de symboles dans la parole, et sont utilisées pour exprimer des événements du monde des énergies et des forces dans lesquels l'homme est nettement impliqué. C'est de ces unifications que nous parlons quand la question de l'initiation est envisagée.
Le fil de vie, le cordon d'argent, ou sutratma, est de nature double en ce qui concerne l'homme. Le fil de vie lui-même, qui est l'un des deux fils constituant l'antahkarana, est ancré dans le coeur, tandis que l'autre fil, qui incarne le principe de la conscience, est ancré dans la tête. Vous le savez déjà, mais j'éprouve le besoin de le répéter constamment. Dans le travail du cycle évolutionnaire, néanmoins, l'homme doit répéter ce que Dieu a déjà fait. Il doit créer lui-même, à la fois dans le monde de la conscience et dans le monde de la vie. Comme l'araignée, l'homme tisse les fils de liaison et opère ainsi la jonction et le contact avec son entourage, ce par quoi il obtient expérience et subsistance. Le symbole de l'araignée est souvent utilisé dans les livres d'occultisme anciens et dans les écritures de l'Inde, lorsqu'il s'agit de l'activité de l'être humain.
Les fils que l'homme crée sont triples, et, avec les deux fils de base qui ont été créés par l'âme, ils constituent les cinq types d'énergie qui font de l'homme un être conscient. Les fils triples créés par l'homme sont ancrés dans le plexus solaire, la tête et le coeur. Quand le corps astral et le mental commencent à fonctionner comme une unité, et que l'âme est aussi reliée consciemment (n'oubliez pas qu'elle est toujours reliée inconsciemment), une extension de ce fil quintuple – les deux fils de base et les trois fils humains – est dirigée sur le centre de la gorge ; lorsque cela se produit, l'homme peut devenir un créateur conscient sur le plan physique. A partir de ces lignes majeures d'énergie, des lignes mineures peuvent rayonner à volonté. C'est sur cette connaissance que tout le développement psychique intelligent de l'avenir doit être fondé.
Dans le paragraphe ci-dessus, et dans ses implications, vous avez une déclaration, brève et inadéquate, concernant la Science de l'Antahkarana. Je me suis efforcé de l'exprimer en termes symboliques si vous voulez, qui transmettront à votre mental une idée générale du processus. Nous pouvons apprendre beaucoup en utilisant l'imagination visuelle. Beaucoup d'aspirants ont déjà établi les chaînons suivants de l'antahkarana :
- 1. Entre le corps physique et le corps éthérique ou vital. Ceci, en vérité, est une extension du fil de vie, entre le coeur et la rate.
- 2. Entre le corps physique et le corps vital, considérés comme une unité, et le véhicule astral ou émotionnel. Ce fil émane du plexus solaire, y est ancré, et il est porté vers le haut par l'aspiration jusqu'à ce qu'il s'ancre dans les pétales d'amour du lotus égoïque.
- 3. Entre les véhicules physique et astral, et le corps mental. L'une des extrémités est ancrée dans la tête, et l'autre dans les pétales de connaissance du lotus égoïque, étant poussée vers l'avant par un acte de la volonté.
Beaucoup de personnes aussi sont en train de relier les trois aspects
inférieurs, que nous appelons la personnalité, avec l'âme elle-même, par la
méditation, la discipline, le service et l'attention dirigée. Une véritable relation
est alors établie entre les pétales de sacrifice ou de volonté du lotus égoïque, et
les centres de la tête et du coeur, ce qui produit une synthèse entre la
conscience, l'âme et le principe de vie. Ce processus d'établissement d'une
relation réciproque et de renforcement du pont ainsi construit se poursuit
jusqu'à la troisième initiation. Les lignes de force sont alors tellement reliées
entre elles que l'âme et son mécanisme d'expression forment une unité. Une
unification et un fusionnement supérieurs peuvent alors se poursuivre.
(source : "Education dans le Nouvel Age" d'Alice Bailey, pp.31-33)
La nature de l'Antahkarana
Une [...] des difficultés rencontrées dans l'examen de n'importe laquelle de ces sciences ésotériques, traitant de ce qui a été appelé "le développement conscient des reconnaissances divines" (qui est la vraie prise de conscience) est la vieille habitude qu'a l'humanité de matérialiser toute connaissance. Tout ce que l'homme apprend est appliqué – au fil des siècles – au monde des phénomènes naturels et au processus naturel, non à la reconnaissance du Soi, du Connaissant, du Spectateur, de l'Observateur. En conséquence, quand l'homme entre sur le Sentier, il doit s'éduquer à la méthode consistant à utiliser la connaissance par rapport à l'Identité consciente d'elle-même, à l'Individu contenu en soi-même, se créant soi-même.
Quand il est capable de le faire, il transmue la connaissance en sagesse. Auparavant, j'ai parlé de "connaissance-sagesse" qui sont des mots synonymes de "force-énergie". La connaissance utilisée est la force qui s'exprime ; la sagesse utilisée est l'énergie en action. Les mots sont l'expression d'une grande loi spirituelle que vous feriez bien d'étudier soigneusement. La connaissance-force concerne la personnalité et le monde des valeurs matérielles ; la sagesse-énergie s'exprime par le fil de conscience et le fil créateur, constituant un cordon au tissage double. Pour le disciple, ils représentent la fusion du passé (fil de conscience) et du présent (fil créateur), et forment ensemble ce que sur le Sentier de Retour, on appelle habituellement l'antahkarana. Ceci n'est pas entièrement exact. Le fil de sagesse-énergie est le sutratma ou fil de vie, car le sutratma (lorsqu'il est fondu au fil de conscience) s'appelle aussi l'antahkarana. Je pourrais peut-être clarifier quelque peu cette question en signalant que, bien que ces fils existent éternellement dans le temps et l'espace, ils apparaissent distincts et séparés lorsque l'homme devient un disciple en probation, et qu'il prend donc conscience de lui-même, et non seulement du non-soi. Il y a le fil de vie ou sutratma et le fil de conscience – l'un ancré dans le coeur, l'autre dans la tête. Au cours des siècles passés, le fil créateur, sous l'un ou l'autre de ses trois aspects, a été lentement tissé par l'homme ; ce fait de la nature est indiqué par son activité créatrice pendant les 200 dernières années, de sorte qu'aujourd'hui le fil créateur est généralement une unité en ce qui concerne l'humanité dans son ensemble, et spécifiquement le disciple ; il forme un fil robuste étroitement tissé sur le plan mental.
Ces trois fils majeurs qui, en réalité, sont six, si l'on différencie le fil créateur en ses parties composantes, forment l'antahkarana. Ils incarnent l'expérience passée et présente et sont reconnus par l'aspirant. Ce n'est que sur le Sentier lui-même que l'expression "construire l'antahkarana" devient exacte et appropriée. C'est sur ce point que la confusion peut intervenir dans le mental de l'étudiant. Appeler ce courant d'énergie, le sutratma et un autre courant, le fil de conscience et un troisième courant d'énergie, le fil créateur est une distinction purement arbitraire du mental analytique inférieur. Il l'oublie. Tous trois ensemble sont essentiellement l'antahkarana en voie de formation. Il est également arbitraire d'appeler antahkarana le pont que le disciple construit à partir du plan mental inférieur, via le [[plan égoïque]], tourbillon central de force. Mais, aux fins d'une étude compréhensive et d'expérience pratique, nous définirons l'antahkarana comme le prolongement du fil triple (jusque là tissé inconsciemment par l'expérimentation dans la vie et la réceptivité de la conscience à l'environnement) obtenu en projetant consciemment les trois énergies unies de la personnalité, sous l'impulsion de l'âme, par-dessus la discontinuité qui jusque là existait dans la conscience. Deux événements peuvent alors se produire :
- 1. La réponse magnétique de la Triade spirituelle (atma, buddhi, manas), qui est l'expression de la Monade, est évoquée. Un courant triple d'énergie spirituelle est lentement projeté vers le lotus égoïque et vers l'homme inférieur.
- 2. La personnalité commence alors à jeter un pont par-dessus le hiatus existant de son côté entre l'atome manasique permanent et l'unité mentale, entre le mental supérieur abstrait et le mental inférieur.
Techniquement et sur le Sentier du Disciple, ce pont, entre la personnalité sous
ses trois aspects et la monade sous ses trois aspects, s'appelle l'antahkarana.
Cet antahkarana est le résultat de l'effort uni de l'âme et de la
personnalité, travaillant ensemble consciemment à construire ce pont. Lorsqu'il est
terminé, il existe un rapport parfait entre la monade et son expression sur le plan
physique, l'initié dans le monde extérieur. La troisième initiation marque la
consommation de ce processus, et il y a alors une ligne directe de relation entre la
monade et le soi inférieur. La quatrième initiation marque, chez l'initié, la parfaite
compréhension de cette relation. Cela lui permet de dire "Le Père et moi sommes
un." C'est pour cette raison que la crucifixion ou Grande Renonciation prend place.
N'oubliez pas que c'est l'âme qui est crucifiée. C'est le Christ qui "meurt". Ce n'est pas l'homme ; ce n'est pas Jésus. Le corps causal disparaît. L'homme est conscient monadiquement. Le corps de l'âme ne joue plus de rôle utile et n'est plus nécessaire. Il ne reste rien que le sutratma, caractérisé par la conscience, laquelle continue de garder son identité bien qu'elle soit fondue dans le tout. Une autre caractéristique est la créativité, ainsi la conscience peut se focaliser à volonté sur le plan physique, dans un corps extérieur, ou forme. Ce corps est créé par la volonté du Maître.
Dans cette tâche d'épanouissement, d'évolution et de développement, le mental de l'homme doit comprendre, analyser, formuler et distinguer ; en conséquence, les différenciations temporaires sont d'importance profonde et utile. Nous pourrions donc conclure que la tâche du disciple est :
- 1. De prendre conscience des situations suivantes (si je puis employer un tel mot) :
- a. Du processus combiné à la force.
- b. De la position sur le Sentier, ou reconnaissance des agents de qualification disponibles, ou énergies.
- c. De la fusion ou intégration du fil de conscience avec le fil créateur et le fil de vie.
- d. De l'activité créatrice. Elle est essentielle car ce n'est pas seulement par le développement de la capacité de créer dans les trois mondes qu'est créé le nécessaire point focal, mais elle conduit aussi à la construction de l'antahkarana, à sa "création".
- 2. A construire l'antahkarana entre la Triade spirituelle et la personnalité, avec la coopération de l'âme. Ces trois points d'énergie divine pourraient être symbolisés ainsi :
Ce simple symbole vous donne l'image de la tâche du disciple sur le Sentier.
Un autre diagramme peut servir de clarification :
Vous avez ci-dessus les "neuf de l'initiation" ou la transmutation de neuf forces en énergies divines.
(source : "Traité sur les Sept Rayons - Les Rayons et les Initiations" d'Alice Bailey, pp.452-456)
La construction de l'Antahkarana
… il faut se rappeler une chose intéressante au sujet de la construction de l'antahkarana. Celle-ci ne devient authentiquement possible qu'après le moment où la vie créatrice de l'aspirant a passé du centre sacré au centre laryngé et qu'elle est devenue un état de fait exprimé dans la pratique. L'antahkarana, "pont" de liaison, est symbolisé par le cou lui-même, qui relie la tête, seule et isolée, au torse composé de deux parties, l'une située au-dessus du diaphragme et l'autre au-dessous. Le torse lui-même symbolise l'âme et la personnalité unies, mêlées, et fondues en un seul organisme. Quant à la tête, elle symbolise ce que Patanjali décrit comme l'état d' "unité isolée".
(source : "Traité sur les Sept Rayons - Guérison Esotérique" d'Alice Bailey, p.123)
Lorsque le disciple se met à travailler de manière créatrice, il s'aperçoit qu'il y a une action réciproque de la Présence, la Monade, l'unité qui se tient derrière la porte. Il découvre qu'une arche du pont (si on peut l'appeler ainsi) est construite ou projetée, à partir de l'autre rive du gouffre le séparant de l'expérience de la vie de la Triade spirituelle. Pour l'initié, cette Triade spirituelle est essentiellement ce que la personnalité triple est à l'homme en incarnation physique.
(source : "Traité sur les Sept Rayons - Les Rayons et les Initiations" d'Alice Bailey, p.35-36)
Quand la chitta ou substance mentale est mise en activité par des idées abstraites (pensées du mental divin chargées de l'énergie de leur créateur et donc cause d'effets phénoménaux dans les trois mondes), et quand s'y ajoute la divine et synthétique compréhension du dessein et de la volonté de Dieu, alors les trois aspects du mental sont unifiés. Nous en avons parlé et les avons appelés :
Substance mentale ou chitta.
Mental abstrait.
Intuition ou raison pure.
Tous trois doivent être unifiés dans la conscience de l'aspirant. Le disciple alors a construit un pont (antahkarana) qui relie :
La triade spirituelle.
Le corps causal.
La personnalité.
(source : "Traité sur la Magie Blanche" d'Alice Bailey, p.290-291)
Ce travail de jeter un pont d'un stade ou d'un règne à un autre doit être exécuté dans les conditions suivantes :
Il doit résulter d'une impulsion émanant du niveau inférieur, ou ayant pour point de départ le désir qu'a l'inférieur de contacter ou d'embrasser le supérieur. Ceci est d'importance primordiale car tout progrès doit venir de soi-même, être entrepris par soi-même et résulter d'une activité intérieure.
Il doit résulter d'une action réflexe venue du stade ou règne supérieur, et de l'activité de l'inférieur, qui demande une réponse du supérieur. On doit se souvenir que toute vibration se propage sur des ondes de substance vivante.
Il doit résulter d'une stimulation extérieure, produite par l'activité de certains pouvoirs conscients, s'intéressant au processus de développement évolutionnaire.
Toutes ces conditions apparaissent dans le processus d'initiation de l'homme et dans son transfert du quatrième règne au règne spirituel.
Ses efforts doivent venir de l'homme lui-même et être le résultat d'une aspiration soi-consciente ; une réponse leur sera accordée par sa supra-conscience, l'aspect atmique, l'Esprit ; cette influence réciproque sera de plus aidée par les Gardiens des Rites de l'Initiation. Cependant ces trois effets sont ressentis dans l'esprit-matière ; tous se produisent selon la loi de vibration ; cette loi est littéralement la réaction de la substance dévique à la force émanant d'une source consciente ou non.
(source : "Traité sur le Feu Cosmique" d'Alice Bailey, p.546)
C'est seulement par l'intermédiaire de ce pont, de ce fil, que le disciple peut se hisser au stade de l'échelle de l'évolution qui lui permettra de quitter les trois mondes, qui mettra la personnalité en rapport avec la Triade spirituelle et qui conduira finalement les membres de la Hiérarchie (une fois leur temps de service terminé) au Sentier de l'Evolution Supérieure. L'antahkarana est construit par des aspirants, des disciples et des initiés des sept types de rayons. C'est donc un fil tressé de sept brins ; il constitue le premier stade du Sentier de l'Evolution Supérieure. (source : "Traité sur les Sept Rayons - Les Rayons et les Initiations" d'Alice Bailey, p.106)
L'antahkarana doit être terminé et un contact direct doit être établi avec la Triade spirituelle au moment où a été prise la troisième initiation. (source : "Traité sur les Sept Rayons - Les Rayons et les Initiations" d'Alice Bailey, p.353. Voir 3ème initiation.
Il n'y a pas d'initiation pour le disciple tant qu'il n'a pas commencé à construire consciemment l'antahkarana, établissant ainsi une relation étroite entre la Triade spirituelle et le mental en tant qu'aspect supérieur des trois mondes. Plus tard, il met son cerveau physique en mesure d'être un agent d'enregistrement sur le plan physique, manifestant ainsi un alignement clair et un canal direct allant de la Triade spirituelle au cerveau via l'antahkarana qui a relié le mental supérieur et le mental inférieur.
Ceci implique beaucoup de travail, une grande capacité d'interprétation et un grand pouvoir de visualisation. Je choisis mes mots avec soin. Cette visualisation ne s'applique pas nécessairement à la forme ou aux présentations mentales concrètes ; elle concerne la sensibilité symbolique qui exprime en l'interprétant la compréhension spirituelle, fournie par l'intuition naissante – agent de la Triade spirituelle. La signification de ceci devient plus claire à mesure que le travail se poursuit. C'est difficile pour celui qui commence le travail de construction de l'antahkarana de saisir le sens de la visualisation vu qu'elle est liée à une réceptivité grandissante de ce que le groupe ashramique lui communique, à sa vision naissante du Plan divin tel qu'il existe en réalité, et à ce qui lui est confié en tant qu'effet ou résultat de chaque initiation successive. Je préfère le mot "effet" au mot "résultat" car l'initié travaille de plus en plus consciemment avec la loi de Cause à Effet, sur les plans autres que le plan physique. Nous utilisons le mot résultat pour exprimer les conséquences de cette grande Loi cosmique telles qu'elles se manifestent dans les trois mondes de l'évolution humaine.
C'est en rapport avec cet effort que l'initié découvre la valeur, l'utilisation et le dessein de l'imagination créatrice. Finalement, cette imagination créatrice est tout ce qui lui reste de la vie astrale, active, intensément puissante, qu'il a vécue pendant tant de vies. A mesure que l'évolution se poursuit, son corps astral devient un mécanisme de transformation, le désir étant transformé en aspiration, elle-même transformée en une faculté d'expression intuitive grandissante. La réalité de ce processus est démontré par l'apparition de la qualité fondamentale qui a toujours été inhérente au désir même : la qualité d'imagination de l'âme, mettant en œuvre le désir et devenant une faculté supérieure de création à mesure que le désir passe à des états de conscience toujours plus élevés et conduit à des réalisations toujours plus hautes. Cette faculté invoque en fin de compte les énergies du mental, et le mental, ajouté à l'imagination, devient avec le temps un grand agent d'invocation et de création. C'est ainsi que la Triade spirituelle est mise en rapport avec la personnalité triple.
(source : "Traité sur les Sept Rayons - Les Rayons et les Initiations" d'Alice Bailey, p.357-358)
L'âme humaine (contrairement à l'âme fonctionnant dans son propre domaine, exempte des limitations de la vie humaine) est emprisonnée et susceptible d'être gouvernée par les trois énergies inférieures pendant la plus grande partie de son expérience. Puis, sur le Sentier de Probation, l'énergie double de l'âme commence à être de plus en plus active, et l'homme cherche à utiliser son mental consciemment et à exprimer l'amour-sagesse sur le plan physique. Ceci est une simple constatation de l'objectif de tout aspirant. Quand les cinq énergies commencent à être utilisées consciemment et avec sagesse dans le service, un rythme est alors établi entre la personnalité et l'âme. C'est comme si un champ magnétique était établi et que ces deux unités vibratoires et magnétiques, ou énergies groupées, pénétraient dans leur champ réciproque d'influence. Au début cela n'arrive que de temps en temps et rarement ; plus tard cela survient de manière plus constante. C'est ainsi que le sentier de contact est établi et devient finalement la ligne de moindre résistance, "la voie de l'approche familière" comme on l'appelle parfois. C'est ainsi qu'est construite la première partie du pont, l'antahkarana. Lorsque la troisième initiation est un fait accompli, cette Voie est terminée, et l'initié peut passer à volonté à des mondes plus élevés laissant les mondes inférieurs loin derrière lui ; ou il peut revenir et passer sur la voie conduisant de l'obscurité à la lumière, de la lumière à l'obscurité, et des mondes inférieurs au domaine de la lumière.
(source : "Traité sur les Sept Rayons - Les Rayons et les Initiations" d'Alice Bailey, p.359)
Tout d'abord, permettez-moi de vous assurer que la véritable construction de l'antahkarana n'a lieu que lorsque le disciple commence à être nettement focalisé sur les niveaux mentaux, et donc que son mental fonctionne intelligemment et consciemment. A ce stade, il doit avoir une idée plus exacte qu'auparavant de la distinction entre le penseur, l'appareil de la pensée et la pensée elle-même, et aborder sa double fonction ésotérique qui est :
- La reconnaissance et la réceptivité des IDEES.
- La faculté créatrice de construction consciente de formes-pensées.
Ceci implique nécessairement une forte attitude mentale et une réorientation du mental vers la réalité. Lorsque le disciple commence à se focaliser sur le plan mental (et ceci est le but primordial du travail de méditation), il commence à travailler dans la matière mentale et s'entraîne au pouvoir et à l'utilisation de la pensée. Il parvient à une certaine mesure de maîtrise du mental ; il peut tourner le projecteur du mental dans deux directions, vers le monde de l'effort humain et vers le monde de l'activité de l'âme. De même que l'âme se fraye un chemin en se projetant en un fil ou courant d'énergie dans les trois mondes, de même le disciple commence à se projeter consciemment dans les mondes supérieurs. Son énergie progresse par le moyen du mental maîtrisé, et dirigé vers le monde du mental spirituel supérieur et dans le domaine de l'intuition. Une activité réciproque est alors établie. On parle symboliquement de cette relation entre mental inférieur et mental supérieur en termes de lumière, et la "voie de lumière" apparaît entre la personnalité et la Triade spirituelle via le corps de l'âme, de même que l'âme avait pris véritablement contact avec le cerveau via le mental. Cette "voie de lumière" est le pont illuminé. Il est construit par la méditation ; il est construit par un effort constant pour attirer l'intuition, par la soumission et l'obéissance au Plan (que l'on commence à reconnaître dès que l'intuition et le mental sont en rapport) et par une incorporation consciente au groupe au moyen du service et en vue d'une assimilation au tout. Toutes ces qualités et ces activités reposent sur un fond de caractère correct et de qualités acquises sur le Sentier de Probation.
L'effort fait en vue d'attirer l'intuition exige une méditation occulte dirigée, non une méditation d'aspiration. Il exige une intelligence entraînée, de sorte que la ligne de démarcation entre la compréhension intuitive et les formes du psychisme supérieur puissent être clairement perçues. Il exige une discipline constante du mental afin que celui-ci puisse se "maintenir fermement dans la lumière" et le développement d'une interprétation juste et cultivée afin que la connaissance intuitive acquise puisse être revêtue de formes-pensées adéquates.
On pourrait dire ici que la construction du pont, par lequel la conscience peut fonctionner avec facilité à la fois dans les mondes supérieurs et dans les mondes inférieurs est, en premier lieu, effectuée par une tendance de vie nettement dirigée, qui envoie l'homme assidûment dans la direction du monde des réalités spirituelles, ainsi que par certains mouvements de réorientation ou de focalisation, basés sur un plan, et soigneusement dirigés et déclenchés. Dans ce dernier processus, le gain des mois ou années passés est étroitement évalué ; l'effet de ce gain sur la vie quotidienne et dans le mécanisme du corps est soigneusement étudié ; la volonté-de-vivre, en tant qu'être spirituel, est introduite à la conscience avec une netteté et une détermination qui entraînent un progrès immédiat.
Cette construction de l'antahkarana se poursuit dans le cas de tout étudiant sérieux. Quand ce travail est exécuté intelligemment et en pleine conscience du but recherché, et quand l'aspirant n'est pas seulement conscient de la méthode, mais qu'il est alerte et actif quant à sa mise en œuvre, alors le travail avance à grands pas, et le pont est construit.
(source : "Traité sur les Sept Rayons - Les Rayons et les Initiations" d'Alice Bailey, p.360-362)
Cette liaison doit se faire :
Entre le corps physique et le corps vital ou éthérique. Il s'agit là, en vérité, d'une extension du fil de vie entre le cœur et la rate.
Entre le corps physique et le corps vital, considérés comme une unité, et le véhicule astral ou émotionnel. Ce fil est ancré dans le plexus solaire (ou en émane) ; il est dirigé vers le haut au moyen de l'aspiration, jusqu'à ce qu'il s'ancre dans les pétales d'amour du Lotus égoïque.
Entre les véhicules astral et physique et le corps mental. L'une des extrémités est ancrée dans la tête, l'autre dans les pétales de connaissance du Lotus égoïque, propulsée par un acte de volonté.
(source : "Traité sur les Sept Rayons - Les Rayons et les Initiations" d'Alice Bailey, p.364)
….c'est seulement quand l'aspirant prend place nettement sur le plan mental, et y maintient de plus en plus le "foyer de sa conscience", qu'il lui devient possible de progresser véritablement dans la construction du pont divin, dans le travail d'invocation, et dans l'établissement d'un rapport conscient entre la Triade, l'âme et la personnalité. La période couverte par la construction consciente d'antahkarana va des derniers stades du Sentier de Probation à la troisième initiation.
(source : "Traité sur les Sept Rayons - Les Rayons et les Initiations" d'Alice Bailey, p.373)
… la construction de l'antahkarana s'effectue par le moyen d'un effort conscient au sein même de la conscience, et non simplement en s'efforçant d'être bon, d'exprimer la bonne volonté ou de manifester les qualités d'altruisme et de haute aspiration. Beaucoup d'ésotéristes semblent considérer que fouler le Sentier est un effort conscient pour surmonter la nature inférieure, exprimer la vie en termes de pensée et mode de vie justes, d'amour et de compréhension intelligente. C'est tout cela mais bien davantage encore. Un caractère vertueux et une bonne aspiration spirituelle forment une base essentielle. Mais le Maître qui entraîne un disciple s'attend à ce que ces facteurs soient acquis ; c'est l'objectif du Sentier de Probation, que de les instaurer, les reconnaître et les développer. Mais construire l'antahkarana c'est relier les trois aspects divins. Cela implique une activité mentale intense et exige le pouvoir d'imaginer et de visualiser, ainsi qu'un fervent effort pour bâtir la Voie de Lumière en substance mentale. Cette substance mentale a – comme nous l'avons vu – trois caractéristiques ou une nature triple, et le pont de lumière vivante est une création composite, renfermant :
De la force, focalisée et projetée à partir des forces fusionnées de la personnalité.
De l'énergie, puisée dans le corps égoïque par un effort conscient.
De l'énergie, tirée de la Triade spirituelle.
C'est essentiellement, néanmoins, une activité de la personnalité intégrée et consacrée. Les ésotéristes ne doivent pas croire que tout ce qu'ils ont à faire est d'atteindre négativement quelque activité de l'âme qui s'établira automatiquement après l'acquisition d'une certaine mesure de contact avec l'âme et que, en conséquence, avec le temps, cette activité évoquera une réponse à la fois de la personnalité et de la Triade. Ce n'est pas le cas. Le travail de construction de l'antahkarana est avant tout une activité de la personnalité, aidée par l'âme, ce qui avec le temps, évoque une réaction de la Triade. Actuellement les aspirants font preuve de beaucoup trop d'inertie.
(source : "Traité sur les Sept Rayons - Les Rayons et les Initiations" d'Alice Bailey, p.379)
Les étudiants feraient bien de considérer la construction de l’antahkarana comme une extension de la conscience. Cette extension est le premier effort précis fait sur le Sentier pour amener l’influence monadique à la pleine perception et, en fin de compte, directement.
(source : "Traité sur les Sept Rayons - Les Rayons et les Initiations" d'Alice Bailey, p.381)
Beaucoup d'aspirants ont déjà établi les chaînons suivants de l'antahkarana :
Entre le corps physique et le corps éthérique ou vital. Ceci, en vérité, est une extension du fil de vie, entre le cœur et la rate.
Entre le corps physique et le corps vital, considérés comme une unité, et le véhicule astral ou émotionnel. Ce fil émane du plexus solaire, y est ancré, et il est porté vers le haut par l'aspiration jusqu'à ce qu'il s'ancre dans les pétales d'amour du lotus égoïque.
Entre les véhicules physique et astral, et le corps mental. L'une des extrémités est ancrée dans la tête, et l'autre dans les pétales de connaissance du lotus égoïque, étant poussée vers l'avant par un acte de la volonté.
Beaucoup de personnes aussi sont en train de relier les trois aspects inférieurs, que nous appelons la personnalité, avec l'âme elle-même, par la méditation, la discipline, le service et l'attention dirigée. Une véritable relation est alors établie entre les pétales de sacrifice ou de volonté du lotus égoïque, et les centres de la tête et du cœur, ce qui produit une synthèse entre la conscience, l'âme et le principe de vie. Ce processus d'établissement d'une relation réciproque et de renforcement du pont ainsi construit se poursuit jusqu'à la troisième initiation. Les lignes de force sont alors tellement reliées entre elles que l'âme et son mécanisme d'expression forment une unité. Une unification et un fusionnement supérieurs peuvent alors se poursuivre.
(source : "Education dans le Nouvel Age" d'Alice Bailey, p.28)
J'ai l'intention d'être très pratique. La construction de l'antahkarana, entreprise
consciemment sur le Sentier du Disciple, est un processus qui obéit à certaines
règles anciennes et éprouvées. Quand on observe correctement ces règles, la suite
des événements et l'apparition des résultats désirés sont inéluctables. Je pourrais
dire beaucoup de choses qui seraient de peu d'utilité pour l'aspirant moyen, vu
qu'elles concerneraient des réalités subjectives qui – bien qu'étant les faits occultes
et existants d'un processus naturel – sont encore irréalisables. Mon problème est de
présenter ce processus de telle manière que – vers la fin du siècle – les éducateurs
pensent, parlent et enseignent en termes de "jeter un pont sur", abordant ainsi les
affirmations de base qui ont un rapport précis avec la question que nous examinons.
Je voudrais rappeler ici, très succinctement, quelques-unes d'entre elles à votre
attention :
- 1. La connaissance-force s'exprime par le fil de conscience et par le fil de création.
- 2. Ces deux fils, pour le disciple, sont une fusion de la connaissance passée (fil de conscience) et de la connaissance actuelle (fil de création).
- 3. Le fil de vie, ou sutratma proprement dit, est étroitement uni à ces deux fils. Vous avez alors atma-buddhi-manas (ce dernier étant l'agent de création) fonctionnant consciemment dans une certaine mesure, chez l'aspirant.
- 4. La fusion de la personnalité et de l'âme est en cours, mais, lorsqu'elle a atteint un certain point, il apparaît qu'une créativité ou activité créatrice de la Volonté est nécessaire pour jeter un pont entre la Triade spirituelle et la personnalité, en passant par l'âme.
- 5. Le pont qui doit être construit s'appelle techniquement antahkarana.
- 6. Ce pont doit être construit par l'aspirant qui est focalisé sur le plan mental, car c'est la substance mentale (dans ses trois degrés) qui doit être utilisée, et les trois aspects du mental – l'atome permanent manasique, le Fils du Mental ou Ego et l'unité mentale – sont tous impliqués dans ce processus.
Les étudiants feraient bien d'apprendre que ce processus de construction de
l'antahkarana est l'un des moyens par lesquels l'homme, trinité, devient une dualité.
Quand la tâche est terminée et que l'antahkarana est véritablement construit – engendrant ainsi un alignement parfait entre la Monade et son expression sur le plan physique – le corps de l'âme (le corps causal) est totalement et finalement détruit par le feu de la Monade, descendant par l'antahkarana. Il existe alors une complète réciprocité entre la Monade et l'âme parfaitement consciente sur le plan physique. L' "intermédiaire divin" n'est plus nécessaire. Le "Fils de Dieu qui est le Fils du Mental" meurt ; le "voile du temple est déchiré en deux, de haut en bas" ; la quatrième initiation est prise et vient alors la révélation du Père.
C'est le résultat ultime et de grande portée de la construction de ce pont qui, en réalité, établit une ligne de lumière entre la Monade et la personnalité en tant qu'expression complète de l'âme, entre l'esprit et la matière, entre le Père et la Mère.
C'est la preuve que "l'esprit est monté sur les épaules de la matière" jusqu'à ce haut lieu d'où, à l'origine, il est venu ; il possède alors, en plus, le gain de l'expérience et du savoir complet, et tout ce que la vie dans une forme matérielle pouvait apporter, ainsi que tout ce que l'expérience consciente pouvait conférer. Le Fils a fait son travail. La tâche du Sauveur ou Médiateur est terminée. L'unité de toutes choses est reconnue comme un fait dans la conscience, et l'esprit humain peut dire avec intention et compréhension : "Le Père et moi sommes Un."
L'affirmation ci-dessus n'a probablement aucun sens si ce n'est théoriquement, mais elle résume la tâche à venir et le travail du disciple en train de construire l'antahkarana. Il y a un rapport étroit entre la quatrième initiation, le quaternaire dans son état évolué – corps vital, véhicule émotionnel, mental et âme – et ce quatrième stade technique de construction consciente du "pont arc-en-ciel".
Vous avez donc :
- 1. Le Quaternaire, facteur de création sur terre.
- 2. La quatrième initiation, celle de la Crucifixion.
- 3. Le quatrième stade technique de la construction de l'antahkarana :
- a. Le sutratma, le fil de vie.
- b. Le fil de conscience.
- c. Le fil de création, qui est triple.
- d. L'antahkarana technique reliant la personnalité triple à la Triade spirituelle.
- a. Le sutratma, le fil de vie.
- 4. Les quatre stades du Sentier de Retour :
- a. Le stade de l'évolution elle-même.
- b. Le stade du Sentier de Probation.
- c. Le stade du Sentier du Disciple.
- d. Le stade du Sentier de l'Initiation.
- a. Le stade de l'évolution elle-même.
Cependant c'est une seule entité, la même, qui participe à tous les aspects,
degrés et stades différenciés, et qui en est responsable, expérimentant, vivant
l'expérience, et s'exprimant consciemment à chacun de ces stades ou modes de vie
jusqu'à la quatrième initiation. La conscience elle-même fait place à la vie, et
cependant reste elle-même. A la déclaration ci-dessus, ajoutez le fait que c'est le
quatrième règne de la nature qui subit tout ce qui est indiqué plus haut, et
qu'il est conditionné par les quatre aspects de l'unique sutratma. Une fois que cela
est compris, la beauté du symbolisme et les relations numérologiques se dégagent
de manière significative.
(source : "Traité sur les Sept Rayons - Les Rayons et les Initiations" d'Alice Bailey, pp.474-477)
Les étapes du processus de construction
Le processus de construction de l'Antahkarana se déroule, selon le Maître Tibétain, en six étapes :
- 1) l'intention : l'idée est d'une focalisation de l'énergie sur le plan mental au point de la plus grande tension possible ;
- 2) la visualisation : le point de tension maximale étant atteint, le disciple doit puiser dans les ressources de son imagination (qui est le niveau le plus bas de l'intuition) ; la tension est ainsi accrue ; plus le processus de visualisation sera puissant et clair, plus beau et plus solide sera le pont ;
- 3) la projection : le disciple fait appel aux ressources de son âme, emmagasinées dans ce que techniquement on appelle "le joyau dans le lotus", ancrage de la Monade. La révélation de ce joyau est en lien avec l'idée de sacrifice ; mais pour comprendre cela, il faut se débarrasser de l'idée habituelle que le sacrifice est un processus d'abandon ou de renonciation à tout ce qui rend la vie digne d'être vécue. Techniquement, le sacrifice est l'obtention d'un état de félicité et d'extase, car c'est la réalisation d'un autre aspect divin, caché jusque là par l'âme et la personnalité ;
Les trois stades précédant concernaient un travail de la Personnalité ; ceux qui suivent sont du domaine de la réponse de la partie supérieure de l'Homme.
- 4) l'invocation et l'évocation : Cette tension, réservoir d'énergie vivante qu'est le disciple lui-même, est mise en mouvement par la pensée projetée, l'utilisation de la volonté et l'énonciation d'un Mot ou Expression de Pouvoir. Le Père (Monade), agissant par le fil va maintenant à la rencontre du Fils (l'âme, enrichie de l'expérience de la vie de la personnalité dans les trois mondes), et les niveaux supérieurs répondent en envoyant une ligne de projection d'énergie qui entrera finalement en contact avec la projection inférieure. C'est ainsi que le pont est construit. La tension de l'inférieur évoque l'attention du supérieur.
- 5) et 6) la stabilisation et la résurrection : le pont est maintenant construit ; le Disciple n'est plus seulement une partie de l'humanité et un membre de la Hiérarchie, mais il appartient à la grande compagnie de Ceux dont la volonté est consciemment divine et qui sont les Gardiens du Plan. Ils sont réceptifs à l'impression de Shamballa et dirigés par les Chefs de la Hiérarchie.
L’antahkarana construit ; la disparition de l’âme
Lorsque l'antahkarana est construit et que "les trois supérieurs" sont reliés directement avec "les trois inférieurs", alors l'âme n'est plus nécessaire. Reflétant cet événement, les quatre niveaux éthériques deviennent ainsi simplement les transmetteurs d'énergie émanant des niveaux éthériques cosmiques. Le canal est maintenant direct, terminé et ininterrompu ; le réseau éthérique de lumière brille avec éclat, et tous les centres dans le corps sont éveillés et fonctionnent à l'unisson et en rythme. Correspondant alors à la relation directe de la Monade et de la personnalité, le centre de la tête, le lotus aux mille pétales, le brahmarandra, est aussi directement relié au centre situé à la base de l'épine dorsale. Un dualisme complet est ainsi établi et remplace la précédente triple nature de la manifestation divine :
Monade Personnalité.
L'âme triple devenue inutile.
Centre de la tête Centre à la base de l'épine dorsale. Les cinq centres intermédiaires ne sont plus requis. L'Ancien Commentaire dit à ce sujet :
"Alors les trois, ordonnés comme tout ce qui était, fonctionnant comme un et contrôlant les sept, cessent d'exister. Les sept qui répondaient aux trois, répondant à l'Un, cessent d'entendre le triple appel qui déterminait tout ce qui était. Il ne reste plus que les deux pour montrer au monde la beauté du Dieu vivant, la merveille de la Volonté-de-Bien, l'Amour qui anime le Tout. Ces deux sont Un, et ainsi le travail, complété, est sur pied. Et alors les Anges chantent."
(source : "La Télépathie et le Corps Ethérique" d'Alice Bailey, p.162)
Schéma de réflexion contemplative
- I. Ce qu'il faut garder à l'esprit.
- Ce travail de construction concerne le maniement de l'énergie. Les étudiants devraient réfléchir à la distinction entre l'énergie et la force.
- Il dépend de l'utilisation de l'imagination créatrice. Les étudiants feraient bien de réfléchir à la relation entre l'imagination et l'intuition, ainsi qu'à la relation de ces deux facteurs avec le mental.
- Le travail de construction de l'antahkarana doit être fait avec autant de compréhension consciente que possible.
- II. Les six stades ou méthodes de construction de l'antahkarana.
- 1. Intention.
- a. L'obtention d'une juste orientation.
- Vers l'âme.
- Vers la Triade spirituelle.
- b. La compréhension mentale du travail à exécuter est nécessaire.
- c. Un cercle infranchissable d'énergies rassemblées consciemment doit être créé et maintenu en état de tension.
- d. L'effort pour obtenir un moment de pensée claire concernant ce processus d'Intention.
- e. Suit alors le maintien d'un point de tension.
- 2. Visualisation.
- a. Utilisation de l'imagination créatrice ou faculté de créer des images.
- b. Réaction à l'impression intuitionnelle ou bouddhique.
- c. Attention portée à deux énergies :
- L'énergie maintenue à un point de tension, à l'intérieur du cercle infranchissable créé antérieurement.
- L'énergie active créatrice d'images mise en action par le mental du constructeur.
- 3. Projection.
- a. L'appel fait à la volonté par la méthode appropriée au rayon du disciple, le rayon de l'âme.
- b. Le maintien simultané de trois lignes de pensée :
- Conscience de la personnalité et de l'âme fusionnées.
- Conscience du point de tension focalisée.
- Conscience de l'énergie de rayon sous son aspect volonté.
- c. Utilisation de l'une ou l'autre des sept méthodes de projection de rayon, selon le rayon du disciple.
- d. Utilisation d'un Mot de Pouvoir.
- 4. Invocation et Evocation.
- a. L'âme et la personnalité fusionnées sont maintenant invocatrices, et leur intention unifiée est exprimée dans les trois stades précédents.
- b. Une réponse vient alors de la Triade spirituelle, évoquée par cette intention, propulsée par un acte de la volonté venant d'un point de tension.
- 5. Stabilisation.
- Ceci est obtenu par une utilisation longue et patiente des quatre processus précédents, suivie d'une utilisation consciente de l'antahkarana.
- 6. Résurrection et Ascension.
- C'est la conscience qui échappe aux limitations de l'âme et de la personnalité (du point de vue de la Monade) et passe dans la conscience de la Triade spirituelle.
(source : "Traité sur les Sept Rayons - Les Rayons et les Initiations" d'Alice Bailey, pp.511-513)
Important : il faut noter qu'à partir du stade de Projection, la technique employée par le Disciple diffère selon les Rayons sur lesquels il vibre. Les différentes techniques sont répertoriées par le Tibétain dans son ouvrage.
Pour de plus amples explications
- Voir le "Traité sur les Sept Rayons - Les Rayons et les Initiations" d'Alice Bailey, pp.441-501
Au sujet de l’antahkarana planétaire
L'antaskarana planétaire – voie qui existe chez un Logos planétaire, et qui n'a pas à être construite comme chez l'homme.
(source : "Traité sur le Feu Cosmique" d'Alice Bailey, p.297)
(article créé, au moins en partie, à partir de l'"Encyclopédie de l'Ame")
Voir aussi
Notes et références
Les numéros de pages mentionnés pour cet article de l'Encyclopédie de l'Ame sont les numéros de pages de l'édition française. La transposition en numéros de pages de l'édition anglaise de référence interviendra ultérieurement.