14 365
modifications
Aucun résumé des modifications |
Aucun résumé des modifications |
||
Ligne 2 : | Ligne 2 : | ||
{{gloss}} | {{gloss}} | ||
<blockquote>STANCE I (9) | |||
§ 9. – Mais où était [[Dangma]] lorsque l''''Alaya''' de | |||
l'Univers<ref>L'âme, comme base de tout, l'[[Anima Mundi]].</ref> était en [[Paramârtha]]<ref>L'Etre Absolu et la Conscience absolue qui sont le Non-Etre Absolu et l'Inconscience Absolue.</ref> et que la grande | |||
Roue était [[Anupâdaka]] ? | |||
</blockquote> | |||
== Passages référencés dans l'article == | |||
Nous avons ici le sujet qui fit, pendant des siècles, le fond des | |||
disputes scholastiques. Les deux termes : "Alaya" et "Paramârtha" ont été | |||
la cause d'une foule de discussions dans les écoles et de l'éclatement de la | |||
vérité en un plus grand nombre d'aspects que cela n'a été le cas pour | |||
d'autres mots mystiques. Alaya est l'Ame du Monde, ou Anima Mundi – la | |||
Sur-Ame d'Emerson – qui, selon l'enseignement ésotérique, change | |||
périodiquement de nature. Quoique Alaya soit éternelle et sans | |||
changement, dans son essence interne sur les plans que ne peuvent | |||
atteindre ni l'homme ni même les dieux cosmiques (Dhyâni-Bouddhas), | |||
elle change pourtant pendant la période de vie active par rapport aux plans | |||
inférieurs, y compris les nôtres. Pendant ce temps, non seulement les | |||
Dhyâni-Bouddhas sont un avec Alaya, en Ame et en Essence, mais | |||
l'homme même qui est puissant en Yôga (Méditation Mystique) "est | |||
capable de plonger son âme avec elle", comme le dit Aryâsanga – de | |||
l'école Yôgâchârya. Ce n'est pas le Nirvâna, mais une condition qui en est | |||
voisine. De là, le désaccord. Ainsi, pendant que les Yôgâchâryas de l'Ecole | |||
Mahâyâna disent qu'Alaya (en tibétain, Nyingpo et Tsang) est la | |||
personnification de la Vacuité, et cependant la base de toutes choses | |||
visibles et invisibles, et que, quoique éternelle et immuable dans son | |||
essence, elle se réfléchit dans chaque objet de l'Univers, "comme la lune | |||
dans l'eau claire et tranquille", d'autres écoles contestent cette proposition. | |||
De même pour Paramârtha. Les Yôgâchâryas interprètent ce terme comme | |||
ce qui dépend aussi d'autres choses (paratantra) et les Madhyamikas disent | |||
que Paramârtha est limité à Paranishpanna ou Perfection Absolue c'est-àdire | |||
que, dans l'exposition de ces "Deux Vérités" parmi les quatre, les | |||
premiers croient et maintiennent, qu'au moins sur ce plan, il n'existe que | |||
Samvritisatya ou la vérité relative et les derniers enseignent l'existence de | |||
Paramârthasatya, la Vérité Absolue<ref>"Paramûrthasatya" est la soi-conscience, Svasamvédanâ, la réflexion qui s'analyse – de parama, | |||
au-dessus de tout, et artha, compréhension. Satya veut dire l'être absolu et vrai, ou esse. En tibétain, | |||
Paramûrthasatya est Don-dampai-denpa. L'opposé de cette réalité absolue est Samvritisatya – la vérité relative seulement – Samvriti signifiant "conception fausse" et étant l'origine de l'illusion, | |||
Mâyâ. En Tibétain Kundzab-chi-denpa, "l'apparence qui crée l'illusion".</ref>. "Aucun Arhat, ô mendiants, ne peut atteindre la connaissance absolue avant d'être un avec Paranirvâna. | |||
Parikalpita et Paratantra sont ses deux grands ennemis<ref>''Aphorismes des Bôddisattvas''.</ref>." Parikalpita (en | |||
tibétain, Kun-tag) est l'erreur commise par ceux qui sont incapables de | |||
réaliser la nature vide et illusoire de tout et qui croient qu'une chose | |||
inexistante existe – par [I 27] exemple le Non-Ego. Et Paratantra, quoi | |||
qu'il en soit, est ce qui existe seulement par un lien dépendant ou | |||
accidentel, et qui doit disparaître dès que la cause dont il procède a | |||
disparu, comme la flamme par rapport à la mèche. Détruisez ou éteignezla, | |||
et la lumière disparaît. | |||
La Philosophie Esotérique enseigne que tout vit et est conscient, mais | |||
non que toute vie et toute conscience soient semblables à celles des êtres | |||
humains, ou même des animaux. Nous regardons la vie comme la Forme | |||
Unique de l'Existence, se manifestant dans ce qu'on appelle Matière ou | |||
dans ce que (les séparant à tort) nous nommons, dans l'homme, l'Esprit, | |||
l'Ame et la Matière. La matière est le Véhicule pour la manifestation de | |||
l'Ame sur ce plan d'existence et sur un plan plus élevé l'Ame est le | |||
Véhicule pour la manifestation de l'Esprit, et les trois forment une Trinité | |||
synthétisée par la Vie qui les pénètre tous. L'idée de la Vie Universelle est | |||
une de ces conceptions anciennes qui, dans ce siècle, sont en train de | |||
revenir dans le mental humain comme résultat de sa libération de la | |||
Théologie anthropomorphique. Il est vrai que la Science se contente de | |||
tracer ou de postuler les signes de cette Vie Universelle et n'a pas encore | |||
été assez hardie pour proférer le mot "Anima Mundi" ! L'idée de la "vie | |||
cristalline", familière maintenant à la science, aurait été rejetée avec | |||
mépris il y a un demi-siècle. Les botanistes cherchent en ce moment les | |||
nerfs des plantes, non parce qu'ils supposent que les plantes peuvent sentir | |||
et penser comme les animaux, mais parce qu'ils croient qu'une organisation | |||
semblable aux nerfs de la vie animale est nécessaire pour expliquer la | |||
croissance et la nutrition des végétaux. Il paraît presque impossible que la | |||
science se contente du simple usage de termes tels que "force" et "énergie" | |||
et tarde plus longtemps à reconnaître que les choses qui ont la vie sont des | |||
choses vivantes, qu'elles soient atomes ou planètes. | |||
Mais le lecteur peut demander quelle est la croyance des Ecoles | |||
Esotériques intérieures ? Quelles sont les doctrines enseignées sur ce sujet par les "Bouddhistes" Esotériques ? Avec eux, nous répondrons : Alaya a | |||
une signification double et même triple. Dans le système Yôgâchârya de | |||
l'Ecole Mahâyâna contemplative, Alaya est, en même temps, l'Ame | |||
Universelle, Anima Mundi, et le Soi d'un Adepte avancé. "Celui qui est | |||
puissant dans le Yôga peut introduire à volonté son Alaya, au moyen de la | |||
méditation, dans la vraie nature de l'Existence." "L'Alaya a une existence | |||
absolue et éternelle", dit Aryâsanga, le rival de Nâgârjuna<ref>Aryâsanga était un Adepte pré-chrétien il fonda une école bouddhiste ésotérique, quoique Csoma | |||
de Korös le place, pour une raison qui lui est personnelle, au VIIème siècle après J.-C. Il y eut un | |||
autre Aryâsanga qui vécut pendant les premiers siècles de notre ère, et il est probable que le savant | |||
Hongrois confond les deux.</ref>. Dans un | |||
[I 28] sens, c'est Pradhâna, qui est définie, dans le Vishnu Purâna, de la | |||
façon suivante : "Ce qui est la cause non évoluée est appelé | |||
énergiquement, par les sages les plus éminents, Pradhâna, base originelle, | |||
qui est Prakriti subtile, c'est-à-dire ce qui est éternel et ce qui, en même | |||
temps, est [ou contient ce qui est] et [ce qui] n'est pas, ou n'est qu'un | |||
simple processus"<ref>Vishnu Purâna, I, II, p. 20, note.</ref>. [La cause indiscrète, qui est uniforme, qui est cause | |||
et effet, et que ceux qui connaissent les premiers principes appellent | |||
Pradhâna et Prakriti, est le Brahmâ inconnaissable qui était avant tout <ref>Vishnu Purâna, Wilson, I, chap. II, p. 21. Cité du Vayu Purana.</ref>", | |||
ce qui veut dire que Brahmâ n'évolue ni ne crée, mais expose seulement | |||
des aspects divers de lui-même ; l'un d'eux est Prakriti, aspect de | |||
Pradhâna.] "Prakriti", cependant est un mot incorrect, et Alaya expliquerait | |||
mieux la chose, car Prakriti n'est pas le "Brahma inconnaissable". C'est la | |||
faute de ceux qui ne savent rien de l'universalité des doctrines occultes | |||
conservées depuis le berceau des races humaines, c'est surtout des savants | |||
qui rejettent l'idée même d'une "révélation primordiale" d'enseigner, à tort, | |||
que l'Anima Mundi, la Vie Une ou Ame Universelle a été découverte par | |||
Anaxagore ou à son époque. Ce philosophe n'a produit cet enseignement | |||
que pour contrebalancer les conceptions trop matérialistes de Démocrite | |||
sur la Cosmogonie, conceptions basées sur la théorie exotérique d'atomes | |||
mus aveuglément. En fait Anaxagore de Clazomène ne fut pas l'inventeur | |||
de la doctrine précitée, mais seulement son vulgarisateur – de même que | |||
Platon. Ce qu'il appelait l'intelligence du monde, Nous (Νοϋς), principe | |||
qui, selon lui, est absolument séparé et libre de la matière et qui agit avec | |||
un but préconçu, était nommé Mouvement, VIE UNE, ou Jivâtmâ, dans | |||
l'Inde, longtemps avant le cinquième siècle de l'ère préchrétienne. Mais les philosophes âryens n'ont jamais doué ce principe, qui pour eux est infini de | |||
l'attribut "fini" de la "pensée" <ref>Je veux dire ici la soi-conscience finie. Comment, en effet, l'Absolu pourrait-il l'atteindre | |||
autrement que comme aspect, le plus haut de ces aspects qui nous soit connu est la conscience | |||
humaine ?</ref>. | |||
({{ds}}, I, pp.26-28) | |||
== Notes et références == | |||
{{references}} | |||
{{b}} | {{b}} |