Sceau de Salomon

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Sceau de Salomon, de l'hébreu. La Société Théosophique a incorporé dans son sigle ce double triangle symbolique. La raison pour laquelle il serait appelé "Sceau de Salomon" est mystérieuse, à moins qu'on ne place son origine en Iran où il se raconte beaucoup d'histoires sur ce personnage mythique et le sceau magique qu'il utilisait pour attraper les djins et les emprisonner dans de vieilles bouteilles. Mais ce sceau ou double triangle est aussi appelé en Inde la "Marque de Vishnou", et peut être vu sur les maisons dans chaque village en guise de talisman contre le mal.

Le triangle était sacré et utilisé comme signe religieux en Extrême Orient des âges avant que Pythagore ne proclamât qu'il était la première des figures géométriques, aussi bien que la plus mystérieuse. On le trouve sur les pyramides et les obélisques, et il est rempli de significations occultes, comme sont, en fait, tous les triangles. Ainsi l'énnéagramme est le triple triangle — celui à six pointes étant l'hexalpha. (Voir "Pentacle").

La manière dont un triangle dirige ses pointes détermine sa signification. Si c'est vers le haut, il représente l'élément mâle et le feu divin ; vers le bas, le féminin et les eaux de la matière ; vertical, mais avec une barre en travers du sommet, l'air et la lumière astrale ; vers le bas, avec une barre — la terre ou matière à l'état brut, etc. Lorsqu'un prêtre grec de confession chrétienne tient, pour bénir, deux de ses doigts et le pouce ensemble, il fait simplement le signe magique — par la puissance du triangle ou "trinité".


(source : "Glossaire Théosophique" d'Héléna Blavatsky)




Le nombre six a été considéré dans les Anciens Mystères comme un emblème de la nature physique. Car six est la représentation des six dimensions de tous les corps – les six directions qui composent leurs formes, à savoir : les quatre directions, qui s'étendent vers les quatre points cardinaux, Nord, Sud, Est et Ouest dans les deux directions en hauteur et en épaisseur, qui répondent au Zénith, et au Nadir. Aussi, tandis que les Sages appliquaient le groupe de Six à l'homme physique, le Septénaire était pour eux le symbole de cet homme, plus son Ame immortelle[1].

J.-M. Ragon donne une très bonne description du "groupe hiéroglyphique de six", ainsi qu'il appelle notre double triangle équilatéral.

Le groupe hiéroglyphique de six est le symbole du mélange des trois feux philosophiques et des trois eaux, mélange, d'où résulte la procréation des éléments de toutes choses [2].

La même idée se retrouve dans le double triangle équilatéral Indien. En effet, bien qu'on l'appelle, dans son pays, le signe de Vishnou, c'est, en vérité, le symbole de la Triade, ou Tri-moûrti. Car, même dans l'exposé exotérique, le triangle inférieur, avec sa pointe en bas, est le symbole de Vishnou, le Dieu du Principe Humide et de l'Eau, Nârâyana étant le Principe Mobile dans le Nârâ, ou les Eaux [3] : tandis que le triangle avec la pointe en haut, est Shiva, le Principe du Feu, symbolisé par la triple flamme qu'il tient dans sa main[4]. Ce sont ces deux triangles entrelacés, appelés à tort le "Sceau de Salomon" – et qui constituent aussi l'emblème de notre Société – qui produisent en même temps le Septénaire et la Triade et constituent la Décade. De quelque côté que l'on examine ce signe, ✡, tous les dix nombres y sont contenus. Car, avec un point au milieu, ou au centre c'est un signe septuple ou un Septénaire ; ses triangles indiquent le nombre trois, ou la Triade ; les deux triangles indiquent la présence du Binaire ; les triangles, avec le point central commun aux deux, donnent le Quaternaire ; les six points constituent le groupe de Six et le point central l'Unité ; le groupe de Cinq est obtenu par combinaison, comme un composé de deux triangles, ou nombre pair et de trois côtés dans chaque triangle, le premier nombre impair. C'est pour cette raison que Pythagore et les Anciens consacrèrent le nombre six à Vénus, puisque :

L'union des deux sexes et la spagyrisation de la matière par des triades, sont nécessaires pour développer la force génératrice, cette vertu prolifique et cette tendance à la reproduction qui est inhérente à tous les corps [5].

Croire à l'existence de "Créateurs", ou à la personnification des pouvoirs de la Nature, n'est vraiment pas du polythéisme, mais une nécessité philosophique. Comme toutes les autres Planètes de notre système, la Terre a sept Logoï – les Rayons émanant de l'unique "Rayon-Père" – le Protogonos ou Logos Manifesté, celui qui sacrifie son Etre (ou sa "Chair", l'Univers) afin que le Monde puisse vivre et que toutes les créatures qu'il renferme soient des êtres conscients.


(source : "La Doctrine Secrète" d'Héléna Blavatsky, tome IV, pp.182-184)


Notes et références

  1. Ragon, Orthodoxie Maçonnique, etc., pp. 432. 483.
  2. Ibid., p. 433, note.
  3. Voyez la Mahâbhârata, III, 189, 3, où Vishnou dit : "Je donnai de l'eau le nom de Nârâ, dans les temps anciens et, par suite, je suis appelé Nârâyana, car ce fut toujours le milieu dans lequel je me mouvais (Ayana)." C'est dans le sein de l'Eau, ou du Chaos, le "Principe Humide" des Grecs et d'Hermès, que le premier germe de l'Univers est jeté "L'Esprit de Dieu se meut sur les eaux sombres de l'Espace" ; aussi Thalès en fait-il l'élément primordial, antérieur au Feu qui était pourtant à l'état latent dans cet Esprit.
  4. Voyez la statue de bronze de Tripourântaka Shiva, "Mahâdéva détruisant Tripourâsoura", au Musée de l'Indian House.
  5. Ragon, ibid., p. 433, note.