Shankarâchârya
Śankarâchârya ou Shankarâchârya.
Shankarâchârya avait la réputation d'être un Avatar ; ce que l'auteur croit implicitement, mais ce que d'autres ont naturellement le droit de ne pas admettre. En cette qualité, il prit le corps d'un Brahmane nouveau-né de l'Inde du Sud ; ce corps, pour des raisons aussi importantes que mystérieuses pour nous, était, dit-on, animé par les restes astrals personnels de Gautama. Ce divin Non-Ego choisit pour son propre Oupadhi (base physique), l'Ego humain éthéré d'un grand Sage dans ce monde des formes, comme le véhicule le mieux approprié pour que l'Esprit y descende.
Shankarâchârya a dit :
Parabrahman est Kartâ [Pourousha], puisqu'il n'y a pas d'autre Adhishtâthâ[1] et Parabrahman est Prakriti, puisqu'il n'y a pas d'autre substance[2].
Or, ce qui est vrai pour le plan Macrocosmique est également vrai pour le plan Microcosmique. On se rapproche donc, davantage de la vérité en disant – une fois cette possibilité admise – que le Gautama "astral", ou le Nirmânakâya était l'Oupadhi de l'esprit de Shankarâchârya, plutôt que ce dernier ne fut une réincarnation du précédent.
Lorsqu'un Sankarâchârya doit naître, il va de soi que tous les principes de l'homme mortel manifesté doivent être les plus purs et les meilleurs qui existent sur la Terre. En conséquence, les principes jadis rattachés à Gautama, le grand prédécesseur direct de Shankara, furent naturellement attirés vers lui, l'économie de la Nature interdisant l'évolution nouvelle de principes similaires tirés de l'état brut. Mais il ne faut pas oublier que les principes éthérés supérieurs, différant en cela des principes inférieurs et plus matériels, ne sont pas parfois visibles pour l'homme (comme corps astrals) et qu'il faut les considérer comme des Pouvoirs, ou Dieux, séparés ou indépendants, plutôt que comme des objets matériels. Aussi la véritable manière de représenter la vérité serait de dire que les divers principes, le Bodhisattva, de Gautama Bouddha, qui ne s'étaient pas rendus en Nirvâna, se réunirent [VI 75] pour constituer les principes moyens de Shankarâchârya, l'Entité terrestre[3].
Il est absolument nécessaire d'étudier ésotériquement la doctrine des Bouddhas et de se rendre compte des différences subtiles qui existent entre les différents plans de l'existence, pour être à même de comprendre correctement ce qui précède. Pour parler plus clairement, Gautama, le Bouddha humain, qui avait, exotériquement, Amitâbha pour son Bodhisattva et Avalokitésvara pour son Dhyâni-Bouddha – la triade émanant directement d'Adi-Bouddha – les assimila par sa "Dhyâna" (méditation) et devint ainsi un Bouddha (un "illuminé"). D'une autre façon, le cas est le même pour tous les hommes ; chacun de nous a son Bodhisattva – le principe moyen, si nous nous en tenons pour un instant à la division trinitaire du groupe septénaire – et son Dhyâni Bouddha, ou Chohan, le "Père du Fils". C'est là que se trouve, dans une coquille de noix, le chaînon qui nous rattache à la Hiérarchie supérieure des Etres Célestes, mais nous sommes trop grands pécheurs pour nous les assimiler.
Six siècles après le départ du Bouddha humain (Gautama), un autre Réformateur aussi noble et aussi plein d'amour, bien que moins favorisé par les circonstances, apparut dans une autre partie du monde, au milieu d'une autre race moins spirituelle. Il y a une grande similitude entre les opinions que se fit plus tard le monde au sujet des deux Sauveurs, l'Oriental et l'Occidental. Alors que des millions d'êtres se convertissaient aux doctrines des deux Maîtres, leurs ennemis – les adversaires sectaires, les plus dangereux de tous les déchirèrent tous deux en lançant des insinuations basées sur des vérités Occultes méchamment déformées et, par suite, doublement dangereuses. Tandis que les Brahmanes disent de Bouddha qu'Il était véritablement un Avatar de Vishnou, mais qu'Il était venu pour tenter les Brahmanes [VI 76] et les détourner de leur foi, et était, par suite, le mauvais aspect du Dieu, les Gnostiques Bardesanes et d'autres affirmaient que Jésus était Nébou, le faux Messie, le destructeur de l'antique religion orthodoxe. "Il est le fondateur d'une nouvelle secte de Nazars", disaient d'autres sectaires. En Hébreu, le mot "Naba" veut dire "parler par inspiration", (אבנ et ובנ, c'est Nébo, le Dieu de la sagesse.) Mais Nébo est aussi Mercure, qui est Bouddha dans le monogramme Hindou des planètes. C'est établi par le fait que, suivant les Talmudistes, Jésus était inspiré par le Génie (ou Régent) de Mercure confondu par Sir William Jones avec Gautama Bouddha. Il y a beaucoup d'autres étranges similitudes entre Gautama et Jésus, qui ne peuvent être exposées ici[4].
Si les deux Initiés, conscients du danger de livrer aux masses ignorantes les pouvoirs acquis grâce au savoir ultime, laissèrent dans de profondes ténèbres le coin le plus reculé du sanctuaire, qui, parmi ceux qui connaissent la nature humaine, oserait les en blâmer ? Cependant, bien que Gautama, guidé par la prudence, ait passé sous silence les parties Esotériques et très dangereuses du Savoir Secret et qu'il ait vécu jusqu'à l'âge de quatre-vingts ans – la Doctrine Esotérique dit, de cent ans – et soit mort avec la certitude d'avoir enseigné les vérités essentielles et d'avoir semé les germes qui devaient amener la conversion d'un tiers des êtres humains, Il en révéla peut-être plus qu'il en fallait strictement pour le bien de la postérité. Mais Jésus, qui avait promis à Ses disciples la connaissance qui confère à l'homme le pouvoir de produire des "miracles" plus grand qu'Il n'en avait jamais produit Lui-même, mourut en ne laissant que quelques disciples fidèles – gens qui n'étaient arrivés qu'à mi-chemin du savoir. Ils avaient donc à lutter contre un monde auquel ils ne pouvaient communiquer que ce qu'ils ne connaissaient eux-mêmes qu'à demi, et rien de plus. Plus tard, les disciples exotériques des deux Maîtres brouillèrent les vérités communiquées, au point de les rendre souvent méconnaissables. En ce qui concerne les adhérents du Maître Occidental, la preuve en est qu'aucun d'eux ne peut aujourd'hui accomplir les "miracles" promis. C'est à eux de choisir ; ou bien ils se sont égarés, ou bien c'est à leur Maître qu'il faut reprocher une vaine promesse, une vantardise gratuite[5]. Pourquoi cette différence entre la destinée [VI 77] des deux ? Pour l'Occultiste, cette énigme d'une faveur inégale de Karma ou de la Providence est déchiffrée grâce à La Doctrine Secrète.
Il n'est "pas permis" de parler publiquement de ces choses, comme nous le dit saint Paul. Une seule explication peut encore être donnée à ce sujet. Il a été dit, quelques pages plus haut, qu'un Adepte qui se sacrifie ainsi pour vivre, en renonçant au Nirvâna complet, sans pouvoir jamais perdre les connaissances acquises par lui durant ses existences précédentes, ne peut jamais s'élever plus haut en de tels corps d'emprunt. Pourquoi ? Parce qu'il devient simplement le véhicule d'un "Fils de la Lumière" d'une sphère encore plus haute, Lequel étant Aroûpa, ne possède pas en propre de corps astral personnel et qui soit approprié à ce monde. Ces "Fils de la Lumière" ou Dhyânis-Bouddhas, sont les Dharmakayâs de Manvantaras précédents, qui ont clos leurs cercles d'incarnations, au sens ordinaire du mot et qui, se trouvant ainsi sans Karma, ont depuis longtemps abandonné leurs Roûpas individuels et se sont identifiés avec le premier Principe. De là la nécessité d'un Nirmânakâya qui se sacrifie, prêt à souffrir pour les méfaits ou les erreurs du nouveau corps, durant son pèlerinage terrestre, sans la perspective d'aucune récompense sur le plan des progrès et des renaissances, puisqu'il n'y a plus pour lui de renaissances, au sens ordinaire du mot. Le Soi Supérieur, ou Monade Divine, n'est pas, en pareil cas, rattaché à l'Ego inférieur ; son rattachement n'est que temporaire et, dans la plupart des cas, il agit par des décrets de Karma. C'est là un réel, un véritable sacrifice, dont l'explication se rattache à la plus haute Initiation de Jnâna (Savoir Occulte). Il se rattache, étroitement, par une évolution directe de l'Esprit et une involution de la Matière, au grand Sacrifice primordial qui sert de base aux Mondes manifestés, l'étouffement graduel, la mort du spirituel dans le matériel. Le grain "n'est pas vivifié s'il ne meurt auparavant" 100. Aussi, dans la Pourousha [VI 78] Soûkta du Rig Véda 101 source de toutes les religions postérieures, est-il exposé allégoriquement que "le Pourousha aux mille têtes" fut égorgé à la fondation du Monde, afin que l'Univers pût naître de ses restes. Cela n'est autre que la base – le germe, en vérité – du symbole de l'agneau sacrifié, qui se retrouve sous tant de formes dans les différentes religions, y compris le Christianisme. C'est un jeu de mots, car "Aja" (Pourousha), "le non-né", Esprit éternel, veut dire aussi "agneau" en Sanscrit. L'Esprit disparaît – meurt métaphoriquement – au fur et à mesure qu'il s'involue dans la matière ; de là vient le sacrifice du "non-né" ou de "l'agneau".
Pourquoi le BOUDDHA voulut-il accomplir ce sacrifice, c'est ce qui n'apparaîtra clairement qu'à ceux qui ajoutent à l'insignifiante connaissance de Sa vie terrestre, la complète compréhension des lois de karma. De telles circonstances ne se rencontrent néanmoins que dans les cas les plus exceptionnels.
D'après la tradition, les Brahmanes avaient commis un grand péché en persécutant Gautama BOUDDHA et Ses Enseignements, au lieu de les fondre et de les concilier avec les dogmes du pur Brahmanisme Védique, comme le fit plus tard Shankarâchârya. Gautama n'a jamais été à l'encontre des Védas, mais seulement contre le développement exotérique d'interprétations préconçues. Le Shrouti – révélation divine orale qui donna naissance au Véda – est éternel. Cette révélation parvint aux oreilles de Gautama Siddhârta, comme elle était parvenue à celles des Richis qui l'avaient transcrite. Il accepta la révélation tout en en repoussant le développement postérieur dû à la pensée et à l'Imagination des Brahmanes et Il édifia Sa doctrine sur la base de la même vérité impérissable. Comme ce fut le cas pour Son successeur Occidental, Gautama, le "Compatissant", le "Pur" et le "Juste", fut le premier de la Hiérarchie Orientale des Adeptes historiques, sinon des annales des mortels divins de ce monde, qui fut poussé par le généreux sentiment qui fait étreindre l'humanité entière dans un même embrassement, sans tenir compte des petites différences de race, de naissance ou de caste. Ce fut Lui qui énonça le premier ce grand et noble principe, et ce fut Lui encore qui fut le premier à le mettre en pratique. Dans l'intérêt des pauvres et des méprisés, des proscrits et des malheureux, invités par Lui à prendre place à la table du festin royal, Il avait exclu ceux qui, jusqu'alors, étaient restés seuls dans une réclusion hautaine et égoïste, croyant qu'ils seraient souillés par l'ombre [VI 79] même des déshérités du pays – et ces Brahmanes dépourvus de spiritualité prirent parti contre Lui, à cause de cette préférence. Depuis lors, ces gens n'ont jamais pardonné au prince-mendiant, au fils de roi, qui, oublieux de Son rang et de Sa situation, avaient grand ouvert les portes du sanctuaire interdit, au paria, à l'homme de basse extraction, en donnant ainsi le pas au mérite personnel sur le rang héréditaire et la fortune. La faute leur incombait – néanmoins Lui-même en était la cause : aussi "le Compatissant et le Béni" ne put se dégager entièrement de ce monde d'illusion et des causes générées, sans expier les fautes de tous – donc aussi celles de ces Brahmanes. Si "l'homme affligé par l'homme" trouva un sûr refuge auprès du Tathâgata, "l'homme affligeant l'homme" eut aussi sa part de Son amour plein de sacrifice et de pardon et qui enveloppait tout. Il est dit qu'il désira racheter tous les péchés de Ses ennemis. C'est après cela seulement, qu'Il consentit à devenir un Darmakâya complet, un Jîvanmoukta "sans restes".
La fin de la vie de Shankarâchârya nous met en présence d'un nouveau mystère. Shankarâchârya se retire dans une caverne des Himalayas, sans permettre à aucun de ses disciples de le suivre et y disparaît à jamais aux yeux des profanes. Est-il mort ? La tradition et la croyance populaire répondent négativement et quelques-uns des Gourous locaux ne contredisent pas ce bruit, s'ils ne le corroborent pas expressément. La vérité, avec les mystérieux détails que donne La Doctrine Secrète, n'est connue que d'eux seuls ; elle ne peut être communiquée dans son entier qu'aux disciples directs du grand Gourou Dravidien et c'est à eux seuls qu'il appartient d'en révéler autant qu'ils jugent convenable de le faire. On soutient cependant que cet Adepte des Adeptes vit jusqu'à présent dans son entité spirituelle, comme une présence mystérieuse, invisible et pourtant toute-puissante, parmi la Fraternité de Shamballa, au-delà, bien au-delà des Himalayas aux sommets neigeux.
(source : "La Doctrine Secrète" d'Héléna Blavatsky, VI, pp.74-79)
Passages référencés dans l'article
Les plus anciens Nazaréens, descendants des nazars des Ecritures, dont le dernier chef le plus éminent fut Jean-Baptiste, bien que considérés comme peu orthodoxes par les Scribes et les Pharisiens de Jérusalem, commandaient toutefois le respect et ne furent jamais inquiétés, Hérode, lui-même, "craignait la foule, parce qu'elle regardait Jean comme un prophète" (Matthieu, XIV, 5). Mais les disciples de Jésus appartenaient manifestement à une secte qui devenait de jour en jour une épine plus douloureuse dans leur côté. Elle apparaissait comme une hérésie contenue dans une autre hérésie ; car, tandis que les nazars des anciens temps, les "Fils des Prophètes", étaient des cabalistes chaldéens, les adeptes de la nouvelle secte dissidente se montrèrent dès le début des réformateurs et des innovateurs. La grande ressemblance notée par quelques critiques entre les rites et les coutumes des premiers Chrétiens et ceux des Esséniens s'explique sans aucune difficulté. Les Esséniens, comme nous venons de le faire remarquer, étaient des convertis, des missionnaires bouddhistes qui, à un moment, avaient parcouru l'Egypte, la Grèce, et même la Judée, depuis le règne d'Asoka, le zélé propagandiste ; et tandis que c'est évidemment aux Esséniens que revient l'honneur d'avoir eu comme élève le Réformateur Nazaréen, Jésus, nous voyons que celui-ci est en désaccord avec ses premiers maîtres, sur plusieurs points, d'observances formelles. On ne peut pas dire qu'il était un Essénien dans le sens strict du mot, pour des raisons que nous donnerons plus loin, et il n'était pas non plus un nazar ou un Nazaréen de la secte plus ancienne. Ce que Jésus était en réalité, se trouve dans le Codex Nazaraeus, dans les accusations injustes des Gnostiques de Bardesane.
"Jesu Mésio est Nebu, le faux Messie, le destructeur de l'ancienne religion orthodoxe", dit le Codex 269. Il est le fondateur de la secte des nouveaux nazars, et, ainsi que les mots l'indiquent clairement, un partisan de la doctrine Bouddhiste. En hébreu, le [152] mot naba נבא signifie parler d'inspiration ; et נבו nebo est un dieu de la sagesse. Mais Nebo est encore Mercure, et Mercure est Bouddha dans le monogramme hindou des planètes. De plus, nous voyons que les Talmudistes reconnaissent que Jésus était inspiré par le génie de Mercure 270.
Le réformateur Nazaréen avait appartenu, sans aucun doute, à l'une ou l'autre de ces sectes, bien qu'il soit presque impossible de dire à laquelle ; mais ce qui est de toute évidence, c'est qu'il prêcha la philosophie du Bouddha-Sâkyamouni. Dénoncés par les derniers prophètes, maudits par le Sanhédrin, les nazars – qu'on confondit avec les autres du même nom "qui se sont séparés dans cette même honte" 271 – furent persécutés secrètement, sinon ouvertement, par la synagogue orthodoxe. Il apparaît clairement pourquoi Jésus fut traité avec dédain dès le début, et qu'on le qualifia dédaigneusement de "Galiléen". Nathanaël demande : – "Peut-il venir de Nazareth quelque chose de bon ?" (Jean, I, 46) et ce au début de sa carrière, sans autre raison que Nathanaël sait qu'il est un nazar. Cela ne prouve-t-il pas que même les plus anciens nazars ne faisaient pas vraiment partie de la religion hébraïque, mais qu'ils étaient plutôt une classe de théurges chaldéens ? De plus, comme le Nouveau Testament est connu pour ses erreurs de traduction et des falsifications transparentes des textes, nous soupçonnons fort que le mot Nazareth fut substitué à celui de nasaria ou nozari. On devrait alors lire : "Peut-il venir quelque chose de bon d'un nozari, ou d'un Nazaréen", c'est-à-dire d'un partisan de saint Jean-Baptiste, avec lequel nous le voyons associé dès le début de son entrée en action, après qu'on l'eut perdu de vue pendant une période de prés de vingt ans ? Les bévues de l'Ancien Testament ne sont rien à côté de celles des Evangiles. Ces contradictions évidentes sont la meilleure preuve du système de fraudes pieuses sur lequel repose la doctrine du Messie. "C'est lui qui est Elie qui devait venir", dit saint Matthieu en parlant de Jean- Baptiste, forçant ainsi la reconnaissance d'une ancienne tradition cabalistique (XI, 14). Mais lorsque, s'adressant à Baptiste lui-même, ils lui demandent : – "Es-tu Elie ? il dit : – Je ne le suis point." Lequel des deux était le mieux renseigné, Jean ou son biographe ? Et laquelle des deux versions constitue la révélation divine ?
Le but de Jésus, comme ce fut évidemment celui du Bouddha- Gautama, était de faire bénéficier l'humanité entière d'une réforme religieuse qui aboutirait à une religion d'éthique pure ; jusqu'alors, la véritable connaissance de Dieu et de la nature était restée entre [153] les mains des seules sectes ésotériques et de leurs adeptes.
(source : "Isis Dévoilée" d'Héléna Blavatsky, II, pp.151-153)
Notes et références
- ↑ Adhishtâthâ, l'agent actif ou à l'œuvre dans Prakriti (ou la matière).
- ↑ Védânta-Soûtras, Ad. [ch.] 1. Pâda IV. Shi. 23. Commentaire. Le passage est rendu comme suit dans la traduction de Thibaut (Sacred Books of the East, XXXIV, p. 286) : "Le Soi est ainsi la cause opérante, parce qu'il n'y a pas d'autre principe gouvernant et aussi la cause matérielle, parce qu'il n'y a pas d'autre substance d'où le monde pourrait tirer son origine".
- ↑ Dans Five Years of Theosophy, [éd. de 19101 (art. "Shâkya Muni's Place in History", p. 234, note) il est dit qu'un jour où le Seigneur se tenait dans la caverne Sattapanni (Saptaparna) il compara l'homme à une plante Saptaparna (à sept feuilles). "Mendiants, dit-il, il y a sept Bouddhas dans chaque Bouddha et il y a dans chaque mendiant six Bhikshous et un seul Bouddha. Quels sont les sept ? Les sept branches de la connaissance complète. Quels sont les Six ? Les six organes des sens. Que sont les cinq ? Les cinq éléments de l'être illusoire. Et l'Unique qui est aussi dix ? C'est un vrai Bouddha qui développe en lui les dix formes de sainteté et les soumet toutes à l'unique..." Ce qui signifie que chacun des principes du Bouddha, était le plus haut qui pût être évolué sur cette terre ; tandis que dans le cas d'autres hommes, qui atteignent le Nirvâna, il n'en est pas nécessairement ainsi. Même en tant que simple Bouddha humain (Manousha), Gautama fut un modèle pour tous les hommes. Mais ses Arhats n'en étaient pas nécessairement.
- ↑ Voyez Isis Dévoilée. III,
- ↑ Avant que l'on ne devienne un Bouddha, on doit être un Bodhisattva ; avant d'évoluer en un Bodhisattva, on doit être un Dhyâni-Bouddha... Un Bodhisattva est la voie et le Sentier vers son Père et de là vers l'Unique Essence Suprême" (Descent of Buddhas, p. 17, d'Aryâsanga). "Je suis la Voie, la Vérité et la Vie ; aucun homme n'atteint le Père, si ce n'est par moi". (Saint Jean, XIV, 6). La "voie" n'est pas le but. Nulle part dans tout le Nouveau Testament, Jésus ne s'appelle lui-même Dieu, ou quoi que ce soit de plus haut que "un Fils de Dieu", le fils d'un "Père" commun à tous synthétiquement. Paul n'a jamais dit (1. Tim., III, 16) "Dieu était manifesté dans la chair", mais bien "Celui qui était manifesté dans la chair" (Edition Revue). Alors que le troupeau commun des Bouddhistes – ceux de Birmanie particulièrement – considère Jésus comme une incarnation de Dévadatta, un parent qui s'opposa aux enseignements de Bouddha, ceux qui étudient la Philosophie Esotérique voient dans le Sage Nazaréen un Bodhisattva ayant en Lui l'esprit de Bouddha Luimême.