« Magie » : différence entre les versions

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({{isis}}, I, p.309<ref>[[NDE]] : Dans l'édition française, II, p.22</ref>)
({{isis}}, I, p.309<ref>[[NDE]] : Dans l'édition française, II, p.22</ref>)


({{isis}}, I, p.282)
"L'histoire", nous dit M. Du Potet, le prince des
mesmériseurs français, "ne conserve que trop bien les
tristes enregistrements concernant la sorcellerie. Les faits
n'étaient que trop réels et donnaient lieu à d'affreux abus,
à des pratiques monstrueuses !… Mais comment ai-je
trouvé cet art ? Où l'ai-je appris ? Dans mes idées ? Non ;
C'est la nature elle-même qui me l'a fait connaître. Et
comment ? En produisant sous mes yeux, sans que je les
cherchasse d'abord, des faits indubitables de sorcellerie
et de magie. Qu'est-ce, en effet, que le sommeil
magnétique ? Un résultat de la puissance magique. Et qui
détermine ces attractions, ces penchants subits, ces
faveurs, ces antipathies, ces crises, ces convulsions que
l'on peut rendre durables si ce n'est le principe même que
nous employons, l'agent trop certainement connu des
hommes du passé ! Ce que vous appelez fluide nerveux
ou magnétisme, les anciens l'appelaient puissance
occulte ou pouvoir de l'âme, sujétion, MAGIE !"
"La Magie est fondée sur l'existence d'un monde mixte,
placé en dehors de nous ; et avec lequel nous pouvons
entrer en communication, par l'emploi de certains
procédés et de certaines [361] pratiques... Un élément
existant dans la nature, inconnu de la plupart des
hommes, s'empare de quelqu'un, le flétrit et le terrasse,
comme un terrifiant ouragan le fait d'un jonc ; il éparpille
au loin les hommes, les frappe en mille endroits à la fois,
sans qu'il leur soit permis d'apercevoir l'ennemi invisible
ou d'être capables de se protéger… tout cela est
démontré. Mais que cet élément puisse choisir des amis
et adopter des favoris, qu'il obéisse à leurs pensées, qu'il
réponde à la voix humaine et comprenne le sens de
signes tracés, voilà ce que les gens ne peuvent réaliser, et
ce que leur raison rejette, et c'est ce que j'ai vu et, je le
dis résolument, ce qui est pour moi un fait et une vérité à
jamais démontrée." 463
"Si j'entrais dans de plus longs détails, on pourrait
aisément comprendre qu'il existe autour de nous, comme
en nous-mêmes, des êtres mystérieux, qui ont un pouvoir
et une forme ; Qui entrent et sortent à volonté, malgré les
portes les mieux closes 464." En outre, le grand
magnétiseur nous apprend que la faculté de diriger ce
fluide est une "propriété physique résultant de notre
organisation… il passe à travers tous les corps... toute
chose peut être employée comme un conducteur pour les
opérations magiques, et peut conserver le pouvoir de
produire, à son tour, des effets"… Cette théorie est
commune à tous les philosophes hermétiques. Le pouvoir
de ce fluide est tel "qu'il n'est point de force physique ou
chimique capable de le détruire… Il y a une très petite
analogie entre les fluides impondérables connus des
physiciens, et ce fluide magnétique animal. 465 "
Si nous nous reportons maintenant au moyen âge, nous trouvons, entre
autres, Cornélius Agrippa, qui nous dit précisément la même chose : "La
force universelle toujours changeante, "l'âme du monde" peut féconder
quoi que ce soit en lui infusant ses propriétés célestes. Préparés suivant la formule enseignée par la science, ces objets reçoivent le don de nous
communiquer leur vertu. Il suffit de les porter, pour les sentir aussitôt
opérer sur l'âme, aussi bien que sur le corps... L'âme humaine possède, par
le seul fait d'être de même essence que toute la création, un pouvoir
merveilleux. Celui qui en possède le secret, peut s'élever dans la science et
les connaissances humaines aussi haut que son imagination peut atteindre ;
mais il ne le peut qu'à la condition de devenir intimement uni à cette force
universelle… La vérité, voire même l'avenir, peuvent être rendus présents
aux yeux de l'âme ; et ce fait a été bien des fois démontré par des
événements qui se sont accomplis, tels qu'ils avaient été vus et décrits
d'avance… le [362] temps et l'espace disparaissent devant le regard d'aigle
de l'âme immortelle… son pouvoir est sans limites… elle frappe à travers
l'espace, et enveloppe de sa présence un homme, quelle que soit la
distance, elle peut plonger en lui, et le pénétrer entièrement, et lui faire
entendre la voix de la personne à qui elle appartient comme si cette
personne était dans la chambre. 466"
Si, nous ne voulons pas chercher nos preuves ou nos renseignements
dans la philosophie hermétique du moyen âge, nous pouvons aller plus
avant encore dans l'antiquité, et choisir dans la grande pléiade des
philosophes des siècles qui ont précédé notre ère, quelqu'un qui puisse le
moins être accusé de superstition et de crédulité : Cicéron. Parlant de ceux
qu'il appelle des dieux et qui sont des esprits humains ou des esprits
atmosphériques, il dit : "Nous savons que de tous les êtres vivants,
l'homme est le mieux formé, et comme les dieux sont de ce nombre, ils
doivent avoir la forme humaine… Je ne veux pas dire que les dieux ont
corps et sang en eux ; je dis qu'ils semblent avoir des corps avec du sang...
Epicure, pour qui les choses cachées étaient aussi tangibles que s'il les eût
touchées du doigt, nous apprend que les dieux ne sont pas généralement
visibles, mais qu'ils sont intelligibles ; qu'ils ne sont pas des corps solides...
mais que nous pouvons les reconnaître par leur image qui passe ; Que,
comme il y a assez d'atomes dans l'espace infini pour produire de telles
images, celles-là se produisent devant nous…, et nous donnent une idée de
ce que sont ces bienheureux être immortels. 467" "Lorsqu'un initié", dit à son tour Eliphas Lévi, "est devenu tout à fait
lucide, il communique et dirige à volonté les vibrations magnétiques dans
la masse de la lumière astrale… Transformée en lumière humaine au
moment de la conception, elle (la lumière) devient la première enveloppe
de l'âme ; par combinaison avec les fluides les plus subtils, elle forme un
corps éthéré ou le fantôme sidéral, qui n'est entièrement dégagé qu'au
moment de la mort." 468 Projeter ce corps éthéré à n'importe quelle
distance ; le rendre plus objectif et tangible en condensant, sur sa forme
fluidique, les ondes de son essence mère, voilà le grand secret de l'adeptemagicien.
La magie théurgique est la dernière expression de la science
psychologique occulte. Les Académiciens la repoussent, comme une
hallucination de cerveaux malades, ou la flétrissent de l'opprobre du
charlatanisme. Nous leur contestons, de la façon la plus formelle, le droit
d'exprimer leur opinion sur un sujet qu'ils n'ont [363] jamais étudié. Ils
n'ont pas plus le droit, dans l'état actuel de leurs connaissances, de juger la
magie et le spiritisme, qu'un indigène des îles Fidgi de hasarder son avis,
sur les travaux de Faraday ou d'Agassiz. Tout ce qu'ils peuvent faire un
jour, c'est de corriger leurs erreurs du jour précédent. Il y a près de trois
mille ans, antérieurement à Pythagore, les anciens philosophes professaient
que la lumière était pondérable, et par conséquent de la matière, et que la
lumière était une force. La théorie corpusculaire, par suite de certains
échecs de Newton pour en rendre compte, fut tournée en ridicule, et la
théorie ondulatoire, qui proclame que la lumière est impondérable, fut
acceptée. Et maintenant, voilà le monde stupéfait de voir M. Crookes peser
la lumière avec son radiomètre. Les Pythagoriciens soutenaient que ni le
soleil ni les étoiles n'étaient les sources de la chaleur ou de la lumière ; que
le premier n'était qu'un agent ; Mais les écoles modernes enseignent le
contraire.
On en peut dire autant de la loi de gravitation de Newton. Suivant
strictement la doctrine de Pythagore, Platon professait que la gravitation
n'est pas simplement la loi de l'attraction magnétique des corps moindres
par les corps plus grands, mais bien une répulsion magnétique des
semblables et une attraction des contraires. "Les choses réunies,
contrairement à la nature, se font naturellement la guerre et se repoussent mutuellement. 469" Cela ne veut pas dire que la répulsion a lieu
nécessairement entre des corps de propriétés dissemblables, mais que,
lorsque des corps naturellement en antagonisme sont mis en contact, ils se
repoussent réciproquement. Les recherches de Bart et de Schweigger ne
laissent que peu ou point de doutes sur le fait que les anciens étaient bien
au courant des attractions mutuelles du fer et de l'aimant, aussi bien due
des propriétés positives et négatives de l'électricité, quels que soient les
noms qu'ils lui donnaient. Les relations magnétiques réciproques des
globes planétaires, qui sont tous des aimants, étaient pour eux un fait
démontré, et les aérolithes, non seulement étaient nommés par eux pierres
magnétiques, mais encore étaient employés dans les Mystères, pour les
usages auxquels maintenant nous employons les aimants. Par conséquent,
lorsque le professeur Mayer de l'Institut de Technologie de Stevens disait
en 1872, au Club Scientifique de Yale, que la terre est un grand aimant, et
qu' "à la moindre agitation, survenant soudainement à la surface du soleil,
le magnétisme de la terre éprouve une perturbation profonde d'équilibre,
imprimant des [364] secousses aux aimants de nos observatoires, et
produisant ces grands jaillissements de lumière polaire dont les flammes
brillantes dansent au même rythme que l'aiguille instable 470", il ne faisait
que redire, en bon anglais, ce qui avait été dit en bon dialecte Dorique,
nombre de siècles avant que le premier philosophe chrétien n'ai vu le jour.
Les prodiges accomplis par les prêtres de la magie théurgique sont si
bien prouvés, et l'évidence en est si accablante (si le témoignage des
hommes a une valeur quelconque) que plutôt que de reconnaître que les
théurgistes païens l'emportaient de loin sur les chrétiens, en fait de
miracles, Sir David Brewster leur accorde pieusement qu'ils avaient atteint
la plus haute efficacité en physique et en tout ce qui est du domaine de la
philosophie naturelle. La science se trouve ainsi dans une désagréable
alternative. Elle se voit obligée de confesser que les anciens physiciens
étaient supérieurs en savoir à ses représentants modernes, ou bien qu'il
existe quelque chose dans la nature, au-delà de la science physique, et que
l'esprit possède des pouvoirs auxquels nos philosophes n'ont jamais songé. "Les erreurs que nous commettons dans une science que
nous avons cultivée tout spécialement", dit Bulwer-
Lytton, "ne peuvent, le plus souvent, être aperçues qu'à la
lumière d'une science différente, tout autant spécialement
cultivée par un autre. 471"
Rien n'est plus aisé à expliquer que les possibilités les plus élevées de
la magie. A la lumière radieuse de l'océan magnétique universel, dont les
ondes électriques relient le cosmos et pénètrent chaque atome dans leur
mouvement incessant, les disciples de Mesmer, malgré l'insuffisance de
leurs expériences, perçoivent, par intuition, l'alpha et l'oméga du grand
mystère. Seule, l'étude de cet agent, qui est le souffle divin, peut ouvrir les
portes du secret de la psychologie et de la physiologie, des phénomènes
cosmiques et spirituels.
"La Magie", dit Psellus, "formait la dernière partie de la
science sacerdotale. Elle scrutait la nature, les pouvoirs
et les qualités de toutes les choses sublunaires ; les
éléments et leurs parties ; les animaux, toutes les variétés
de plantes et leurs fruits ; les pierres et les herbes. Bref,
elle étudiait l'essence et le pouvoir de chaque chose. C'est
donc ainsi qu'elle arrivait à produire ses effets. Elle
formait des statues (magnétisées), qui procuraient la
santé ; elle faisait diverses figures ou objets (nommés
talismans), qui pouvaient également devenir des
instruments de maladie aussi bien que de santé. Souvent
aussi, au moyen de la magie, on fait [365] apparaître le
feu céleste, et alors les statues rient, et les lampes
s'allument spontanément. 472"
 
({{isis}}, I, pp.279-282<ref>[[NDE]] : Dans l'édition française, I, pp.360 et s.</ref>)


({{isis}}, I, p.279)
({{isis}}, I, p.279)
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