« Sepher Yetzirah » : différence entre les versions

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=== Analyse du '''Sepher Ietzirah''' par [[Adolphe Franck]]<ref>''[[La Kabbale ou la philosophie religieuse des Hébreux]]'' par [[Adolphe Franck]], Deuxième partie, Chapitre I, ''De la doctrine contenue dans les livres kabbalistiques''</ref>===
===Analyse du '''Sepher Ietzirah''' par [[Adolphe Franck]]<ref>''[[La Kabbale ou la philosophie religieuse des Hébreux]]'' par [[Adolphe Franck]], Deuxième partie, Chapitre I, ''De la doctrine contenue dans les livres kabbalistiques''</ref>===


Les deux livres que, malgré la crédulité des uns et le scepticisme des autres, nous avons reconnus pour les vrais monuments de la kabbale, nous fourniront seuls les matériaux que nous allons faire servir à l'exposition de cette doctrine. Ce ne sera qu'en de rares occasions, quand l'obscurité des textes nous en fera une absolue nécessité, que nous ferons intervenir les commentaires. Mais les innombrables fragments dont ces livres se composent, empruntés, sans choix et sans discernement, à des époques différentes, sont loin de nous offrir tous un caractère parfaitement uniforme. Ceux-ci ne font qu'étendre le système mythologique dont les éléments les plus essentiels se trouvent déjà dans le ''[[Livre de Job]]'' et les ''[[Visions d’Isaïe]]'' : ils nous font connaître, avec une grande richesse de détails, les attributions des anges comme celles des démons, et se rapportent à des idées depuis trop longtemps populaires, pour appartenir à une science considérée dès son origine comme un secret aussi terrible qu'inviolable. Ceux-là, sans contredit, les plus récents, expriment des penchants si serviles et un pharisaïsme si étroit, qu'ils ressemblent à des traditions talmudiques, mêlées par orgueil, autant que par ignorance, aux opinions d'une secte fameuse, dont le nom seul inspirait un respect idolâtre. Enfin, ceux qui forment le plus grand nombre nous enseignent, dans leur ensemble, la véritable croyance des anciens kabbalistes, et sont la source à laquelle ont puisé, plus ou moins préoccupés de la philosophie de leur siècle, tous les hommes qui voulurent passer, dans les temps modernes, pour leurs disciples et leurs continuateurs. Nous sommes cependant oblige de faire remarquer que cette distinction ne regarde que le ''[[Zohar]]''. Quant au '''''Livre de la Création''''' sur lequel s'exercera d'abord, s'il n'est pas d'une grande étendue, si même il ne peut le pas toujours notre esprit vers des régions très élevées, il nous offre du moins une composition très homogène et d'une rare originalité. Les nuages dont l’imagination des commentateurs s'est plu à l'entourer, se dissiperont d'eux-mêmes si, au lieu d'y chercher, à leur exemple, les mystères d'une sagesse ineffable, nous n'y voyons qu'un effort de la raison, au moment de son réveil, pour apercevoir le plan de l'univers et le lien qui rattache à un principe commun tous les éléments dont il nous offre l'assemblage.  
Les deux livres que, malgré la crédulité des uns et le scepticisme des autres, nous avons reconnus pour les vrais monuments de la kabbale, nous fourniront seuls les matériaux que nous allons faire servir à l'exposition de cette doctrine. Ce ne sera qu'en de rares occasions, quand l'obscurité des textes nous en fera une absolue nécessité, que nous ferons intervenir les commentaires. Mais les innombrables fragments dont ces livres se composent, empruntés, sans choix et sans discernement, à des époques différentes, sont loin de nous offrir tous un caractère parfaitement uniforme. Ceux-ci ne font qu'étendre le système mythologique dont les éléments les plus essentiels se trouvent déjà dans le ''[[Livre de Job]]'' et les ''[[Visions d’Isaïe]]'' : ils nous font connaître, avec une grande richesse de détails, les attributions des anges comme celles des démons, et se rapportent à des idées depuis trop longtemps populaires, pour appartenir à une science considérée dès son origine comme un secret aussi terrible qu'inviolable. Ceux-là, sans contredit, les plus récents, expriment des penchants si serviles et un pharisaïsme si étroit, qu'ils ressemblent à des traditions talmudiques, mêlées par orgueil, autant que par ignorance, aux opinions d'une secte fameuse, dont le nom seul inspirait un respect idolâtre. Enfin, ceux qui forment le plus grand nombre nous enseignent, dans leur ensemble, la véritable croyance des anciens kabbalistes, et sont la source à laquelle ont puisé, plus ou moins préoccupés de la philosophie de leur siècle, tous les hommes qui voulurent passer, dans les temps modernes, pour leurs disciples et leurs continuateurs. Nous sommes cependant oblige de faire remarquer que cette distinction ne regarde que le ''[[Zohar]]''. Quant au '''''Livre de la Création''''' sur lequel s'exercera d'abord, s'il n'est pas d'une grande étendue, si même il ne peut le pas toujours notre esprit vers des régions très élevées, il nous offre du moins une composition très homogène et d'une rare originalité. Les nuages dont l’imagination des commentateurs s'est plu à l'entourer, se dissiperont d'eux-mêmes si, au lieu d'y chercher, à leur exemple, les mystères d'une sagesse ineffable, nous n'y voyons qu'un effort de la raison, au moment de son réveil, pour apercevoir le plan de l'univers et le lien qui rattache à un principe commun tous les éléments dont il nous offre l'assemblage.  
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