Forme-pensée
Forme-pensée.
Par-dessus tout, il faut que les médiums comprennent aujourd'hui la nécessité de dominer et non d'être dominés ; qu'ils comprennent que tout ce qu'ils font peut être réalisé par n'importe quel disciple entraîné de la Sagesse immémoriale si l'occasion l'exige et si les circonstances justifient pareille dépense de force. Les médiums sont aisément trompés. Par exemple, il est évident que, sur le plan astral, il existe une forme-pensée de moi-même, votre frère le Tibétain. Tous ceux qui ont reçu les instructions mensuelles du degré de disciple, tous ceux qui ont lu les livres que j'ai lancés dans le monde avec l'aide de A.A.B. et tous les membres de mon groupe de disciples ont naturellement contribué à construire cette forme-pensée astrale. Mais ce n'est pas moi-même, car elle ne m'est pas liée et je ne l'utilise pas. Je m'en suis dissocié avec détermination et ne l'emploie pas pour prendre contact avec ceux que j'instruis. J'ai choisi de travailler sur les niveaux mentaux, ce qui sans aucun doute limite la portée de mes contacts, mais accroît l'efficacité de mon travail. Cette forme-pensée astrale est une distorsion de moi-même et de mon travail ; est-il besoin de dire, elle n'est qu'une coque animée et galvanisée.
Du fait que dans cette forme se trouve beaucoup de substance émotionnelle et une certaine quantité de substance mentale, celle-ci peut avoir beaucoup d'attrait. Comme toutes les coques, et par exemple celles avec lesquelles on entre en contact dans la salle de séance, elle se fait passer pour moi, et lorsque l'intuition n'est pas éveillée, l'illusion est complète et réelle. Des étudiants fervents peuvent donc entrer en contact avec beaucoup de facilité avec cette forme illusoire et en être complètement dupes. Sa vibration est d'un ordre relativement élevé. Son effet mental ressemble à une belle parodie de moi-même et sert à mettre ceux qui me sont dévotement attachés et qui sont trompés en rapport avec ce qui, dans la lumière astrale, n'est qu'un reflet des annales akashiques. Ces dernières sont le rouleau éternel où est inscrit le plan concernant le monde et sur lequel ceux d'entre nous qui enseignent trouvent leur documentation et beaucoup de renseignements. La lumière astrale n'en est qu'une distorsion et une dégradation. Du fait que c'est une image déformée qui agit dans les trois mondes de la forme et qu'elle n'a aucune source de référence plus élevée que celle de la forme, elle contient les semences de la séparativité et du désastre. Elle décerne des flatteries, lance des idées de séparativité et sème des pensées qui nourrissent l'ambition et l'amour du pouvoir ; à son contact apparaissent les germes du désir et de la convoitise personnelle qui divisent les groupes. Pour ceux que cette forme-pensée trompe, les résultats sont tristes.
(source : "Extériorisation de la Hiérarchie" d'Alice Bailey, pp.11-12)
Une grande forme-pensée vitale est en voie de construction sur notre planète et dans l'aura planétaire. Elle se construit par le pouvoir du son, par l'attraction magnétique de l'invocation, conduisant finalement à l'évocation, et par la force de la substance-désir, animée par le pouvoir de la pensée. Elle est construite par les efforts conjoints de la Hiérarchie, des disciples et des aspirants mondiaux, des hommes de bonne volonté de toutes nations et aussi par les aspirations rudimentaires des hommes de toute croyance religieuse, de toute vue politique et fidèles au groupe. Cette forme-pensée est solidement ancrée sur le plan physique ; elle est de vastes proportions sur le plan astral ou émotionnel, mais manque de vitalité et de puissance sur le plan mental. C'est là, dans le domaine de la substance-pensée, que la faiblesse de la structure de cette forme-pensée devient apparente. Elle est déjà puissante spirituellement, grâce au travail scientifique de la Hiérarchie occulte et de ses aides entraînés. Cette vie spirituelle relie la forme-pensée aux forces extra-planétaires qui attendent et peut rendre leur travail possible et efficace. Elle est puissante physiquement et émotionnellement par le travail de ceux qui aiment l'humanité, les efforts bien intentionnés des personnes d'orientation émotionnelle et par les aspirations angoissées des masses, qui détestent la guerre, désirent le calme, demandent la paix et de bonnes conditions de vie.
Il existe, néanmoins, une lacune ou hiatus sur le plan mental, car le mental des hommes ne fonctionne pas correctement. Les disciples et les aspirants ne pensent pas clairement, ni ne travaillent à l'unisson. Ils esquivent les questions importantes, ou leur pensée est séparative, ou nationale, ou fanatique ; ils ne sont pas convaincus de la puissance de l'invocation ou de la prière ; ils ne se rendent pas compte qu'il est possible de travailler ardemment aux conditions qui conduiront à la paix, et néanmoins, simultanément de se battre, pour que ces conditions soient rendues possibles ; ils ne réussissent pas à aimer tous les hommes sans exception dans leur désir de voir leur propre loyalisme apparaître triomphant. Ils travaillent dans le doute, espérant le meilleur, mais croyant au pire ; ils utilisent la méthode de la prière et de l'invocation, car de telles méthodes ont réussi dans le passé et parce qu'on leur dit que la foi peut "déplacer des montagnes" ; intérieurement toutefois ils se sentent sans espoir, sans inspiration et pas certains du tout de ce qu'est intrinsèquement la foi ; ils comprennent qu'un front uni et un esprit de certitude joyeuse sont des atouts psychologiques d'une puissance presque invincible, mais ils se sentent incapables d'éveiller en eux-mêmes le moindre enthousiasme.
C'est cette attitude négative et tiède, cette incertitude mentale et cet échec à relier les mondes physique et spirituel de manière positive, qui entravent les Forces de Lumière et empêchent la véritable présence de l'Esprit de Paix, ce qui annule une possible intervention divine. C'est là l'épreuve du travail de groupe. La foi de nombreux individus est réelle et profonde, mais ils demeurent seuls ; la connaissance que la plupart ont de la nature des Forces d'intervention qui attendent est annulée par le manque de foi des disciples et des aspirants écrasés sous le Karma mondial, par leur fatigue physique, par leur horreur de la situation présente et par les difficultés des circonstances individuelles.
(source : "Extériorisation de la Hiérarchie" d'Alice Bailey, pp.223-224)