Ithyphallique

Révision datée du 5 février 2008 à 23:02 par Urobore (discussion | contributions)
(diff) ← Version précédente | Voir la version actuelle (diff) | Version suivante → (diff)

Ithyphallique. Qualification des dieux mâles et hermaphrodites, tels que la Vénus barbue, Apollon en vêtements de femme, Ammon le générateur, Ptah embryonnaire, et ainsi de suite. Pourtant le phallus, tellement visible et, selon nos idées collet-monté, si indécent, était, dans les religions Indienne et Égyptienne, associé dans le symbolisme ancien, avec des notions bien plus pures que celles de la création sexuelle. Comme le montrent beaucoup d'orientalistes, il exprimait la résurrection, la sortie en vie de la mort, et même l'autre signification n'avait en soi rien d'indécent : – "Ces images symbolisent simplement d'une façon très expressive les forces créatrices de la nature sans intention obscène" écrit Mariette Bey qui ajoute, "ce n'est qu'une autre façon d'exprimer la génération céleste qui ferait entrer le défunt dans une nouvelle vie". Les Chrétiens et Européens en général s'en prennent durement aux symboles phalliques des anciens. Les dieux et déesses nus, et leurs emblèmes générateurs et leurs statues, ont des départements secrets qui leurs sont assignés dans nos musées : pourquoi alors adopter et préserver les mêmes symboles pour le Clergé et les Laïcs ? Les fêtes d'amour dans l'Église primitive – ses agapes – étaient aussi pures (ou impures) que les fêtes phalliques des païens. Les longues robes sacerdotales des Eglises romaine et grecque, et les longs cheveux portés dans cette dernière, les goupillons d'eau bénite et le reste, sont là pour montrer que le ritualisme chrétien a conservé de façon plus ou moins modifiée tout le symbolisme de l'Egypte antique. Quant au symbolisme de nature purement féminine, nous sommes contraints d'avouer qu'au regard de tout archéologue impartial, les toilettes à demi-nues des dames de la bonne Société sont bien plus suggestives du culte du sexe féminin que ne le sont les rangées de lampes en forme de yoni, allumées le long des chemins menant aux temples en Inde.

(source : "Glossaire Théosophique" d'Héléna Blavatsky)