Voyelles.

Brahman (neutre) est appelé Kâlahamsa, ce qui, d'après les Orientalistes d'Occident, veut dire le Cygne Eternel ou l'oie, et il en est de même pour Brahmâ, le Créateur. Nous sommes ainsi conduits à relever une grande erreur : c'est de Brahman (neutre) qu'on devrait parler comme Hamsa-Vâhana (celui qui emploie le Cygne pour Véhicule), et non de Brahmâ le Créateur car ce dernier est le vrai Kâlahamsa, tandis que Brahman (neutre) est Hamsa et A-hamsa, comme cela sera expliqué dans les Commentaires. Il faut bien comprendre que les termes Brahmâ et Parabrahman sont employés ici non parce qu'ils appartiennent à notre nomenclature Esotérique, [I XCVII] mais simplement parce qu'ils sont plus familiers aux étudiants occidentaux. Tous deux sont les parfaits équivalents de nos termes à une, trois et sept voyelles, qui s'appliquent au TOUT UN et à l'Unique "TOUT DANS TOUT".

(source : "La Doctrine Secrète" d'Héléna Blavatsky, I, pp.XCVI-XCVII)



STANCE III (5)

§ 5. – La Racine demeure, la Lumière aussi, les Caillots

également, et cependant OEAOHU (a) est Un (b).

(a) Dans les commentaires, on traduit OEAOHU par "le Père-Mère des Dieux", ou le SIX EN UN, ou la Racine septénaire dont tout procède. Tout dépend de l'accent qu'on donne à ces sept voyelles, on peut les prononcer comme une, trois, et même sept syllabes en ajoutant un e après le o final. Ce nom mystique n'est d'ailleurs divulgué que parce que, sans une maîtrise parfaite de sa triple prononciation, il reste à jamais sans effet.

(source : "La Doctrine Secrète" d'Héléna Blavatsky, I, p.46)




STANCE III (7)

§ 7. – Vois, ô Lanou [1], l'Enfant Radieux des deux, la Gloire resplendissante sans pareille : l'Espace brillant, Fils de l'Espace Obscur, qui émerge des profondeurs des grandes Eaux Sombres. C'est OEAOHU, le plus jeune, le *** [2] (a). Il resplendit comme le Soleil. Il est le Dragon de Sagesse Flamboyant et Divin ; l'Eka [3] est Chatur et Chatur s'approprie Tri et l'Union produit le Sapta, en qui sont les Sept, qui deviennent le Tridasha [4], les Armées et les Multitudes (b). Vois-le, relevant le Voile et le déployant, de l'Orient à l'Occident. Il cache ce qui est en Dessus et laisse voir le Dessous comme la Grande Illusion. Il désigne leur place aux Etres Lumineux [5], change le dessus [6] en une Mer de Feu sans rivages (c), et

l'Un Manifesté [7] en les Grandes Eaux.

[...]

(b) Le "Dragon de Sagesse" est l'Un, l' "Eka" ou Saka. Il est intéressant de remarquer que le nom de Jéhovah en Hébreu, est aussi Un, Achad. "Son nom est Achad", disent les Rabbins. Les Philologues devraient décider lequel des deux termes est dérivé de l'autre, au point de vue linguistique et symbolique ce n'est certes pas le sanscrit. "L'Un" et le "Dragon" sont des expressions dont les anciens se servaient en parlant de leurs Logoï respectifs. Jéhovah (en tant qu'Elohim) – ésotériquement parlant – est aussi le Serpent ou Dragon qui tenta Eve et le Dragon est un ancien glyphe pour la Lumière Astrale (Principe Primordial), "qui est la Sagesse du Chaos". La Philosophie archaïque ne reconnaissant ni le Bien ni le Mal comme pouvoir fondamental ou indépendant, mais prenant pour point de départ le TOUT Absolu (la Perfection Eternellement Universelle), nous montre ces deux forces comme les aspects de la pure Lumière qui se condense graduellement en forme et, de là, devient Matière, ou Mal. Ce fut le fait des ignorants Pères des débuts de l'Eglise de dégrader l'idée philosophique et hautement scientifique de cet emblème, pour en faire l'absurde superstition appelée le "Diable". Ils l'empruntèrent aux derniers zoroastriens qui voyaient, dans les Dévas hindous, des Diables ou le Mal, et le mot Evil [8] est devenu par une double transmutation D'Evil (Diabolos, Diable, Diavolo, Teufel). Mais les Païens ont toujours montré un discernement philosophique dans leurs symboles. C'est ainsi que le symbole primitif du serpent désignait la Sagesse et la Perfection divines, et a toujours représenté la Régénération et l'Immortalité psychiques. C'est pourquoi Hermès appelait le Serpent le plus spirituel de tous les êtres ; Moïse, initié dans la Sagesse d'Hermès, dit la même chose dans la Genèse ; le Serpent Gnostique, avec les sept voyelles sur sa tête, était l'emblème des Sept Hiérarchies de Créateurs Septénaires ou Planétaires. De là, aussi, l'idée du Serpent hindou, Shésha ou Ananta, l' "Infini", un nom de Vishnou, dont il est le premier Vâhan ou Véhicule sur les Eaux Primordiales. [Comme les Logoï et les Hiérarchies de Pouvoirs, ces Serpents doivent pourtant être distingués l'un de l'autre. Shésha ou Ananta, la "Couche de Vishnou", est une abstraction allégorique, symbolisant le Temps infini dans l'Espace qui contient le Germe et en projette périodiquement l'efflorescence, l'Univers manifesté tandis que l'Ophis Gnostique contient le même symbolisme triple, dans ses sept voyelles que l'Oeaohu de la doctrine Archaïque, avec ses une, trois et sept syllabes, c.-à-d. le premier Logos non Manifesté, le Second ou Manifesté, le Triangle qui se concrétise dans le Quaternaire ou Tétragrammaton, et les Rayons de ce dernier sur le plan matériel.]

(source : "La Doctrine Secrète" d'Héléna Blavatsky, I, p.49 et pp.51-52)




Parmi ces appellations qui ne sont naturellement données que par la Philosophie Esotérique – expressions telles que "Ténèbres Insondables", "Tourbillon", etc. – se trouve aussi celle de "Cela du Kâlahamsa", "Kalaham- sa" et même "Kâli-Hamsa" (Cygne Noir). Ici m et n sont interchangeables et tous deux ont le son nasal des syllabes françaises an ou am [9]. Il arrive dans le Sanscrit, comme dans la Bible en Hébreu, que bien des noms mystérieux et sacrés ne disent pas plus à l'oreille profane qu'un mot quelconque, vulgaire même, parce que ces mots sont cachés par anagramme ou autrement. Le mot Hansa, ou Hamsa, en est un exemple. Hamsa est semblable à "A-ham-sa", trois mots qui signifient "Je suis Lui", tandis que, divisé d'une autre façon, on peut y lire "Sô-hain", "Lui [est] moi" – Soham équivalant Sah, "lui" et aham "Je" ou "Je suis lui". Dans ce seul mot est contenu, pour celui qui comprend le langage de la sagesse, le mystère universel, la doctrine de l'identité de l'essence de l'homme avec l'essence de dieu. De là, le glyphe et l'allégorie de Kâlahansa (ou Hamsa), et le nom donné à Brahman (neutre) et, plus tard, au Brahmâ mâle de Hamsa-Vâhana, "celui qui se sert de Hamsa comme véhicule". On peut lire aussi le même mot "Kâlaham-sa", ou "Je suis Moi", dans aussi l'éternité du temps, ce qui correspond à la phrase Biblique, ou plutôt Zoroastrienne, "Je suis ce que Je suis".

[...]

Il est inutile d'essayer d'expliquer entièrement ce mystère. Les matérialistes et les hommes de la Science moderne ne le comprendront jamais, puisque, pour en obtenir une perception claire, on doit, d'abord, admettre le postulat d'une Divinité éternelle, omniprésente et universellement répandue dans la Nature ; ensuite, avoir sondé le mystère de l'électricité dans sa véritable essence et, en troisième lieu, admettre que l'homme est le symbole septénaire, sur le plan terrestre, de la Seule Grande Unité, le Logos, qui est lui-même le signe aux sept voyelles, le Souffle cristallisé dans le Verbe [10].

(source : "La Doctrine Secrète" d'Héléna Blavatsky, I, p.56 et p.57)




Dans les alphabets sanscrit, hébreu et tous les autres, chaque lettre a sa signification occulte et sa raison d'être, chacune est une cause et l'effet d'une cause précédente et leur combinaison produit souvent des effets magiques. Les voyelles, surtout, contiennent les pouvoirs les plus occultes et les plus redoutables... Les Mantras (ésotériquement, des invocations beaucoup plus magiques que religieuses) sont psalmodiés par les Brâhmanes comme le reste des Védas et des autres Ecritures saintes. "L'Armée de la Voix" est le prototype de la "Cohorte du Logos", ou "Verbe" du Sepher Jetzirah, appelé dans la Doctrine Secrète le "Nombre Unique issu du Non-Nombre" – le Principe Un Eternel. La Théogonie Esotérique commence avec l'Un Manifesté (non éternel, par conséquent, dans sa présence et son être, s'il est éternel dans son essence), le Nombre des Nombres, et des Dénombrés – ces derniers procédant de la Voix, le Vâch féminin, la Shatarûpâ "aux cent formes", la Nature. C'est de ce nombre 10, ou Nature Créatrice, la Mère (le Zéro occulte ou le "0" procréant et multipliant sans cesse en Union avec le chiffre "1", ou l'Esprit de Vie) que procède l'Univers entier.

(source : "La Doctrine Secrète" d'Héléna Blavatsky, I, p.73)




Le Serpent ne devint le type et le symbole du mal et du Diable que durant le Moyen Age. Les premiers Chrétiens, ainsi que les Gnostiques Ophites, avaient leur double Logos ; le Bon et le Mauvais Serpent, l'Agathodaïmon et le Kakodaïmon. C'est démontré par les écrits de Marcus, de Valentin et de beaucoup d'autres, et surtout dans Pistis Sophia, document datant certainement des premiers siècles du christianisme. Sur le sarcophage de marbre d'un tombeau découvert en 1852 près de la Porta Pia, l'on voit la scène de l'adoration des Mages, "ou bien", dit feu C. W. Kings, dans The Gnostics and Their Remains, "le prototype de cette scène, la Naissance du Nouveau Soleil". Le parquet en mosaïque laissait voir un curieux dessin qui eût pu représenter, ou bien Isis allaitant Harpocrate enfant, ou bien la Madone nourrissant l'enfant Jésus. Dans les sarcophages plus petits qui entouraient le plus grand on trouva plusieurs feuilles de plomb, roulées comme des manuscrits et dont onze portaient un texte que l'on pouvait encore déchiffrer. On devrait considérer leur contenu comme la solution finale d'une question très controversée, car il prouve, soit que les premiers chrétiens, jusqu'au sixième siècle, furent des païens bona fide, soit que le Christianisme dogmatique fut un emprunt global et passa tel quel dans l'Eglise Chrétienne – Soleil, Arbre, Serpent, Crocodile et tout le reste.

Sur la première de ces feuilles l'ont voit Anubis... tenant un rouleau ; à ses pieds sont deux bustes féminins ; au-dessous du tout se voient deux serpents enroulés autour... d'un cadavre enveloppé comme une momie. Dans le second rouleau... Anubis tient une croix, le "Signe de Vie". Sous ses pieds gît le cadavre enveloppé dans les replis multiples d'un énorme serpent, l'Agathodaïmon, gardien du défunt... Dans le troisième rouleau... le même Anubis porte sur son bras un objet oblong... tenu de façon à donner à l'ensemble du personnage la forme d'une croix latine complète... Aux pieds du Dieu se trouve un rhomboïde, "l'Œuf du Monde" des Egyptiens, vers lequel rampe un serpent roulé en cercle... Sous les... bustes... est la lettre ω reproduite sept fois sur une ligne et rappelant l'un des "Noms"... Très remarquable aussi est la ligne de caractères, apparemment Palmyriens, qui sont sur les jambes du premier Anubis. Quant à la forme du serpent, en supposant que ces talismans émanent, non pas du culte d'Isis, mais de celui plus récent des Ophites, elle peut bien représenter ce "Serpent vrai et parfait" qui "mène hors de l'Egypte, c'est-àdire du corps, les âmes de tous ceux qui ont confiance en lui, et les conduit à travers la Mer Rouge de la Mort dans la Terre Promise, en les protégeant durant la route contre les Serpents du Désert, c'est-à-dire contre les Régents des Etoiles.

Ce "Serpent Vrai et parfait" est le Dieu aux sept lettres qui passe maintenant pour être Jéhovah, et Jésus Un avec lui. Le candidat à l'initiation est envoyé à ce Dieu aux sept voyelles par le "Premier Mystère" [11], dans Pistis Sophia, œuvre qui est antérieure à l'Apocalypse de saint Jean et qui est évidemment due à la même école. Les (le Serpent des) sept tonnerres articulèrent ces sept voyelles, mais "scellez ces choses que les sept tonnerres ont articulées et ne les écrivez pas", dit l'Apocalypse[12]. "Cherchez-vous ces mystères ?" demande Jésus dans Pistis Sophia. "Nul mystère n'est plus excellent qu'elles [les sept voyelles], car elles conduiront vos âmes dans la Lumière des Lumières", c'est-à-dire dans la vrai Sagesse. "Rien n'est donc plus excellent que les mystères que vous cherchez à l'exception du mystère des Sept Voyelles, de leurs quaranteneuf Pouvoirs et de leurs nombres".

En Inde, c'était le mystère des sept FEUX, de leur quarante-neuf Feux ou aspects ou de "leurs nombres".

Ces Sept Voyelles sont représentées par les signes de la Svastika sur les couronnes des sept têtes du Serpent de l'Eternité, dans l'Inde, chez les Bouddhistes ésotériques, en Egypte, en Chaldée, etc., et chez les Initiés de tous les autres pays. Ce sont les Sept Zones de l'ascension post mortem dans les écrits Hermétiques, zones dans chacune desquelles le "Mortel" quitte l'une de ses "Ames" ou Principes, jusqu'à ce qu'arrivé au plan qui domine toutes les zones, il y reste en qualité de grand Serpent Sans Forme de la Sagesse Absolue ou de la Divinité Elle-même. Le Serpent à sept têtes a plus d'une signification dans les enseignements cachés. C'est le Dragon aux sept têtes dont chacune est une étoile de la Petite Ourse ; mais c'était aussi, et avant tout, le Serpent des Ténèbres, inconcevable et incompréhensible, dont les sept têtes étaient les sept Logoï, reflets de la première et unique Lumière manifestée – le Logos Universel.

(source : "La Doctrine Secrète" d'Héléna Blavatsky, II, pp.133, 134, 135)




Les Gnostiques avaient un Septénaire supérieur et un inférieur dans le ciel, et un troisième Septénaire terrestre sur le plan de la matière. Iaô, le Dieu de mystère et le Régent de la Lune, comme l'indique Origène dans son tableau, était le chef de ces "Sept Cieux" supérieurs [13] et, par conséquent, identique au chef des sept Pitris Lunaires, nom qu'ils donnaient aux Dhyâns Chohans Lunaires. "Ils affirment que ces sept cieux sont intelligents et en parlent comme étant des angles", écrit le même Irénée, en ajoutant qu'à cause de cela ils appelèrent Iaô, Hebdomas, tandis qu'ils donnaient à sa mère le nom d'Ogdoas, parce que, explique-t-il, elle conservait "le nombre de l'Ogdoade première-née et primaire du Plérôme [14]

Cette "Ogdoade première-née" était :

a. dans la Théogonie le Second Logos, le Logos Manifesté, parce

qu'il était né du Septuple Premier Logos, de sorte qu'il était le

huitième sur ce plan manifesté et

b. dans l'Astrolâtrie, c'était le Soleil, Mârtânda, le huitième fils

d'Aditi qu'elle repoussa tandis qu'elle conservait ses Sept Fils, les planètes. Les anciens n'ont, en effet, jamais considéré le Soleil comme une planète, mais comme une Etoile centrale et fixe. Cela constitue donc le second Septénaire né de l'Un aux Sept Rayons, d'Agni, du Soleil et de bien d'autres, mais non pas des sept planètes qui sont les Frères de Sourya et non pas ses Fils. Chez les Gnostiques, ces Dieux Astraux étaient les fils d'Ildabaoth [15] (de ilda, "enfant", et de baoth, "œuf", fils de Sophia Achamôth, la fille de Sophia (Sagesse), dont la région est le Plérôme. Ildabaoth fait jaillir de lui-même ces six Esprits stellaires ; Jova [Iaô] (Jéhovah), Sabaoth, Adonai [Adoneusl, Eloi [Eloaeus], Osraios [Oreus], Astaphaios [Astraphaeus] [16] et ce sont eux qui constituent le second Septénaire ou septénaire inférieur. Quant au troisième, il est composé des sept hommes primordiaux, les ombres des Dieux Lunaires projetées par le premier Septénaire. On voit par cela que les Gnostiques ne s'écartaient pas beaucoup de la Doctrine Esotérique, mais seulement la voilaient. Quant au reproche que leur adresse Irénée, qui ignorait évidemment les vraies doctrines des "Hérétiques", au sujet de l'homme qui aurait été créé le sixième jour et de l'homme qui aurait été créé le huitième jour, cela se rattache aux mystères de l'homme intérieur. Le lecteur ne comprendra qu'après avoir lu le volume III et avoir bien compris

l'Anthropogenèse de la Doctrine Esotérique.

Ildabaoth est une copie de Manou, qui s'écrie avec orgueil :

O le meilleur des hommes deux fois nés ! Sache que moi

[Manou] je suis le créateur de tout ce monde que le mâle

Virâj... produisit spontanément [17].

Il crée d'abord les dix Seigneurs de l'Etre, les Prajâpatis qui, ainsi que nous le dit le verset 36, "produisent sept autres Manous". Ildabaoth s'écrie aussi orgueilleusement : "Je suis Père et Dieu et il n'y a personne au-dessus de moi." Après quoi sa Mère le remet froidement à sa place en lui disant :

"Ne mens pas, Ildabaoth, car le Père de tout, le premier

homme (Anthrôpos) est au-dessus de toi, de même qu'Anthrôpos le Fils d'Anthrôpos" [18]. C'est une bonne preuve de l'existence de trois Logoï – sans compter les Sept, nés du Premier – dont l'un est le Logos Solaire. Qui donc était cet "Anthrôpos" lui-même, si supérieur à Ildabaoth ? Les archives des Gnostiques peuvent seules résoudre cette énigme. Dans Pistis Sophia, le nom de IEOU, composé de quatre voyelles, est ordinairement accompagné de l'épithète "d'Homme Primordial ou Premier". Cela démontre encore que la Gnose n'était que l'écho de notre Doctrine Archaïque. Les noms qui correspondent à Parabrahman, à Brahma et à Manou, le premier Homme pensant, sont composés de sons comprenant une voyelle, trois voyelles et sept voyelles. Marcus, dont la philosophie était certainement plus Pythagoricienne qu'autre chose, parle d'une révélation qui lui fut faite des sept Cieux, qui émirent chacun le son d'une voyelle en prononçant les sept noms

des sept Hiérarchies (Angéliques).

Lorsque l'Esprit a imprégné jusqu'au plus minuscule atome des sept Principes du Cosmos, alors commence la Création Secondaire qui suit la période de repos dont nous venons de parler.

(source : "La Doctrine Secrète" d'Héléna Blavatsky, II, pp.181-183)




En traitant, dans ses Mythical Monsters (p. 212), la question du Dragon chinois et de la littérature chinoise, M. Charles Gould écrit : "Les mythologies, les histoires, les religions, les récits populaires et les proverbes de la Chine, sont pleins d'allusions à un être mystérieux possédant une nature physique et des attributs spirituels. Doté d'une forme acceptée, qu'il a le pouvoir surnaturel de rejeter pour en revêtir d'autres, il possède la faculté d'influer sur le temps, de provoquer à son gré des périodes de sécheresse ou des pluies fertilisantes, de faire naître des tempêtes et de les apaiser. On pourrait composer des volumes à l'aide des légendes éparses que l'on rencontre partout et qui traitent de cette question."

Cet "être mystérieux" est le Dragon mythique, c'est-à-dire le symbole de l'Adepte historique et réel, du Maître, du Professeur de Sciences Occultes de jadis. Nous avons dit ailleurs que les grands "Magiciens" de la Quatrième et de la Cinquième Races étaient généralement appelés "Serpents" et "Dragons" d'après leurs Progéniteurs. Tous appartenaient à la Hiérarchie de ceux que l'on appelait les "Flamboyants Dragons de Sagesse", les Dhyân Chohans, répondant d'une façon générale aux Agnishvâtta Pitris, aux Marouts et aux Roudras, comme le produit de leur Père Roudra, que l'on identifie avec le Dieu du Feu. Le texte en dit davantage. Or, Clément, un Néo-Platonicien Initié, connaissait naturellement l'origine du mot "Dragon" et savait pourquoi on appelait ainsi les Adeptes Initiés, attendu qu'il connaissait le secret de l'Agathodaemon, du Christ, du Serpent à sept voyelles des Gnostiques. Il savait que le dogme de sa foi nouvelle exigeait la transformation de tous les rivaux de Jéhovah – des Anges qui étaient supposés s'être révoltés contre cet "Elohim" comme le Titan Prométhée s'était révolté contre Zeus, l'usurpateur du royaume de son père – et que "Dragon" était le nom mystique des "Fils de la Sagesse" ; c'est cette connaissance qui fit naître sa définition, aussi cruelle qu'arbitraire : "serpents et géants signifient démons", c'est-à-dire non pas des "Esprits" mais des Diables, en langage ecclésiastique.

(source : "La Doctrine Secrète" d'Héléna Blavatsky, III, p.350, note 1)




En attendant, nous pouvons ajouter que, pour les Gnostiques, le second Adam émane aussi de l'Homme Primordial, de l'Adamas Ophite "à l'image duquel il est créé" ; le troisième – un Androgyne – émane de ce second. Ce dernier est symbolisé par les sixième et septième couples d'Æons mâles femelles, Amphian-Essumen (Άµφαὶν-Έσσουµὲν) et Vannanin-Lamer (Οὺανανὶν-Λαµερτάὸε) Père-Mère [19] – tandis que le quatrième Adam, ou la Quatrième Race, est représenté par un Priape monstrueux. Ce dernier – fantaisie post-chrétienne – est la copie dégradée du symbole gnostique anté-chrétien de "l'Etre bon" ou de "Celui qui créait avant que quelque chose n'existât" le Priape Céleste – vraiment né de Vénus et de Bacchus lorsque Bacchus aussi est Iao ou Jéhovah et Baal ou Adon, tout comme ce Dieu revint de son expédition aux Indes, car Vénus et Bacchus sont les types postérieurs d'Aditi et de l'Esprit. Le Priape plus récent, bien que ne faisant qu'un avec Agathodaemon, le Sauveur gnostique, et même avec Abraxas, ne représente plus le glyphe du Pouvoir créateur abstrait, mais symbolise les quatre Adams ou Races ; la cinquième étant représentée par les cinq branches coupées de l'Arbre de la Vie, sur lequel se tient le vieillard dans les gemmes gnostiques. Le nombre des Races-Mêres était rappelé dans les anciens temples grecs, par les sept voyelles, dont cinq étaient encadrées dans un panneau des Salles d'Initiations des Sanctuaires. Le glyphe égyptien était constitué par une main portant cinq doigts ouverts ; dont le cinquième, ou auriculaire, n'était qu'à demi développé et aussi par cinq "N" – des hiéroglyphes représentant, cette lettre. Les Romains employaient les cinq voyelles A, E, I, O, V, dans leurs temples, et au Moyen Age, ce symbole archaïque fut adopté comme devise par la Maison de Habsbourg. Sic transit gloria !

(source : "La Doctrine Secrète" d'Héléna Blavatsky, IV, p.15)




King nous rappelle, dans son Gnostics and their Remains, que la langue grecque ne possédait qu'un seul mot pour voyelle et voix. Ce fait a donné naissance à de nombreuses interprétations erronées de la part des non-initiés. Cependant, en se basant simplement sur ce fait bien connu, on peut tenter une comparaison et jeter des flots de lumière sur plusieurs significations mystiques. Ainsi les mots "Son" et "Langage" employés si souvent dans les Oupanishads et les Pouranas, peuvent être comparés avec les "Voyelles" des Gnostiques et avec les "Voix" des Tonnerres et des Anges dans la Révélation. Les mêmes se retrouvent dans Pistis Sophia et dans d'autres fragments et Manuscrits anciens. Ceci fut remarqué, même par le positif auteur de l'ouvrage que nous venons de mentionner.

Hippolyte, un des premiers Pères de l'Eglise, nous apprend ce que Marcus – un Pythagoricien plutôt qu'un Gnostique Chrétien et très certainement un Cabaliste – avait reçu par révélation mystique. On dit qu'il fut révélé à Marcus que :

Les sept cieux [20]prononcèrent, chacun une voyelle et

toutes celles-ci, combinées ensemble, formèrent une doxologie unique "dont le son transmis en bas (du sein de ces sept cieux) jusqu'à la Terre, devint, le créateur et

le père de toutes les choses qui existent sur la Terre"[21].

Si nous remplacions la phraséologie Occulte par un langage plus simple, cela voudrait dire : Le Logos Septuple s'étant différencié en sept Logoï, ou Puissances (Voyelles) Créatrices, celles-ci (le Second Logos ou "Son") créèrent tout sur la Terre.

Celui qui est familiarisé avec la littérature Gnostique, ne peut guère manquer de voir dans l'Apocalypse de saint Jean une œuvre de la même école de pensée. En effet, saint Jean y dit que :

Sept tonnerres firent entendre leurs voix... (et) j'étais sur

le point d'écrire... (mais) j'entendis une voix du ciel me dire : les choses que les sept tonnerres ont articulé et ne

les écris pas [22].

La même injonction est adressée à Marcus ; la même à tous les autres demi-Initiés ou Initiés complets. L'identité même des expressions employées et des idées latentes trahit toujours une partie des Mystères. Nous devons toujours chercher plus d'un sens à tout mystère allégoriquement révélé, principalement à ceux dans lesquels apparaissent le nombre sept et sa multiplication de sept, par sept, ou quarante-neuf. Or, lorsque, dans Pistis Sophia, le Rabbin Jésus est invité par ses disciples à leur révéler les "Mystères de la Lumière de son Père" – c'est-à-dire du Soi Supérieur illuminé par l'Initiation et le Savoir Divin – Jésus répond :

Cherchez-vous à pénétrer ces mystères ? Aucun mystère

n'est meilleur que ceux-ci qui conduiront vos âmes dans la Lumière des Lumières, dans le domaine de la Vérité et de la Bonté, dans l'endroit où il n'y a ni mâle, ni femelle, ni forme, mais seulement la Lumière éternelle dont on ne doit pas parler. Rien n'est donc plus excellent que ces mystères que vous cherchez à pénétrer, sauf le seul mystère des sept Voyelles et de leurs quarante-neuf Puissances, ainsi que de leurs nombres. Et aucun nom

n'est plus excellent que toutes ces (Voyelles) [23].

Ainsi que le dit le Commentaire au sujet des "Feux" :

Les Sept Pères et les Quarante-neuf Fils flamboient dans

l'Obscurité, mais ils sont la Vie et la Lumière et leur

continuation durant le cours dit Grand Age.

Il devient donc évident que toute interprétation Esotérique de croyances exotériques, exprimées sous une forme allégorique, cache la même idée latente – le nombre basique sept, le composé de trois et de quatre, précédé par le divin trois et constituant le nombre parfait dix.

Ces nombres s'appliquent aussi à des divisions du temps, à la cosmographie, métaphysique et physique, aussi bien qu'à l'homme et à toutes les autres choses de la Nature visible. Ainsi ces sept Voyelles, avec leur quarante-neuf Puissances sont identiques aux trois et au Sept Feux des Hindous et à leur quarante-neuf Feux ; identiques aux mystères numériques du Simorgh Persan ; identiques à ceux des Cabalistes Juifs. Ces derniers, rapetissant ces nombres (leur manière de "voiler"), ramenèrent la durée de chaque Renouveau successif ou de ce que nous appelons des Rondes en langage Esotérique, à 1.000 ans seulement ou, pour les sept renouveaux du Globe, 7.000 ans, au lieu, comme c'est plus probable, de 7.000.000.000 et assignèrent à l'Univers une durée totale de 49.000 ans seulement[24].

Or, la Doctrine Secrète fournit une clef qui nous révèle, sur la base indiscutable de l'analogie comparative, que Garouda, l'allégorique et monstrueux mi-homme et mi-oiseau – le Vâhana, ou véhicule, sur lequel Vishnou, en sa qualité de Kâla, ou du "Temps", est représenté comme chevauchant – constitue l'origine de toutes les allégories de ce genre. C'est le Phénix Indien, l'emblème du temps cyclique et périodique, l' "hommelion" (Singha), dont la représentation est si fréquente sur ce que l'on appelle les gemmes Gnostiques [25].

Au-dessus des sept rayons de la couronne du lion et correspondant à leurs pointes, se trouvent les sept voyelles de l'alphabet grec ΑΕΗΙΟΥΩ, pour témoigner des Sept Cieux [26].

C'est le Lion Solaire et l'emblème du Cycle Solaire, de même que Garouda [27] est celui du Grand Cycle, du Mahâ Kalpa, co-éternel avec Vishnou et aussi, bien entendu, l'emblème du Soleil et du Cycle Solaire. Ceci est prouvé par les détails de l'allégorie. Lors de sa naissance, Garouda, en raison de son "éblouissante splendeur", fut pris pour Agni, le Dieu du Feu et fut, en conséquence, appelé Gaganeshvara, "Seigneur du Ciel". Sa représentation en qualité d'Osiris, sur les gemmes Abraxas (Gnostiques) et par de nombreuses têtes de monstres allégoriques, ayant la tête et le bec d'un aigle ou d'un faucon – tous deux des oiseaux solaires – dénote le caractère solaire et cyclique de Garouda. Son fils est Jâtabou, le cycle de 60.000 ans. Comme le fait remarquer, avec raison, C. W. King :

Quelle qu'ait été sa signification originale (celle de la

gemme avec le lion solaire et les voyelles) il fut probablement importé, sous sa forme actuelle, des Indes

(cette véritable source de l'iconographie gnostique [28].

Les mystères des sept Voyelles Gnostiques, articulées par les Tonnerres de saint Jean, ne peuvent être déchiffrées que par l'Occultisme primordial et original d'Aryâvarta, apporté aux Indes par les Brahmanes primordiaux, qui avaient été initiés dans l'Asie Centrale. Et c'est cet Occultisme que nous étudions et que nous cherchons à expliquer autant que possible dans ces pages. Notre doctrine de sept Races et de sept Rondes de vie et d'évolution autour de notre chaîne terrestre de Sphères, se retrouve même dans l'Apocalypse [29]. Lorsque les sept "Tonnerres", ou "Sons", ou "Voyelles" – un des sons, parmi les sept de chacune de ces voyelles, se rapporte directement à notre propre Terre et à ses sept Races- Mères dans chaque Ronde – "eurent fait entendre leurs voix", mais eurent défendu au Voyant de les noter et lui eurent, fait "sceller ces choses", que fit l'Ange "qui se tenait sur la mer et sur la terre".


(source : "La Doctrine Secrète" d'Héléna Blavatsky, IV, pp.146-149)

Nous rappelons au lecteur que ces "cinq ministres" sont symbolisés à la fois par le Dauphin, qui avait vaincu le mauvais vouloir de la chaste Amphitrite à épouser Poséidon et par le Triton, leur fils. Ce dernier, dont le corps était, au-dessus de la taille, celui d'un homme, et, au-dessous, celui d'un dauphin, d'un poisson, a encore des rapports très mystérieux avec Oannès, le Dag Babylonien et aussi avec l'Avatar Matsya (de Poisson) de Vishnou, qui enseignent tous deux la Sagesse aux mortels. Le Dauphin, comme le savent tous les Mythologues, fut placé, pour son service, par Poséidon, parmi les constellations et devint, pour les Grecs, le Capricorne, la Chèvre, dont le train de derrière est celui d'un Dauphin et qui est aussi identique au Makara, dont la tête est aussi celle d'une antilope et le corps et la queue ceux d'un poisson. C'est pour cette raison que le signe de Makara figurait sur la bannière de Kâmadéva, le Dieu Indien de l'Amour, identifié dans l'Atharva Véda, avec Agni, le Dieu du Feu, le fils de Lakshmî, comme l'explique correctement le Harivamsha. En effet, Lakshmî et Vénus ne font qu'une et Amphitrite est la forme primitive de Vénus. Or, Kâma, le Makara-kétou, est Aja, le "non-né" et Atmâ-bhoû, le "soi-existant" et Aja est le Logos dans le Rig Véda, car il est représenté comme la première manifestation de l'Unique : en effet, "d'abord naquit en Lui le Désir, qui était le germe principal du Mental", ce qui "rattache l'entité à la non-entité" ou Manas, le cinquième, avec Atmâ, le septième. Esotériquement, disent les Sages. Ceci est la première phase. La seconde, sur le plan suivant de la manifestation, nous montre Brahmâ que nous choisissons comme un représentant de tous les autres Premiers Dieux des nations – faisant jaillir de son corps ses Fils Nés du Mental, "Sanandana et autres", qui, durant la cinquième "création", puis encore durant la neuvième (dans le but de "voiler") deviennent les Koumâras. Terminons en rappelant aux lecteurs que des chèvres étaient sacrifiées à Amphitrite et aux Néréïdes, sur le rivage de la mer – de même que des chèvres sont sacrifiées jusqu'à présent à Dourgâ Kâlî, qui n'est que le côté noir de Lakshmî (Vénus), le côté blanc de Shakti – et en suggérant quels sont les rapports que ces animaux peuvent avoir avec le Capricorne, dans lequel apparaissent vingt-huit étoiles rangées de façon à représenter la forme d'une chèvre et cette chèvre, les Grecs en firent Amalthée, la mère nourricière de Jupiter. Pan, le Dieu de la Nature, avait des pieds de bouc et se changea en bouc à l'approche de Typhon. Mais c'est là un mystère sur lequel l'auteur n'ose pas s'appesantir longuement, n'étant pas sûre d'être comprise. Aussi le côté mystique de l'interprétation doit-il être laissé à l'intuition de l'étudiant. Notons encore une chose de plus en plus en relation avec le mystérieux nombre Cinq. Il symbolise à la fois l'Esprit de la Vie Eternelle et l'esprit terrestre de vie et d'amour dans le composé humain et il comprend la magie divine et infernale et la quintessence universelle et individuelle de l'être. Ainsi les cinq mots, ou les cinq voyelles, mystiques, articulés par Brahmâ lors de la "création" et qui devinrent dans la suite le Panchadasha (certains hymnes Védiques attribués à ce Dieu), constituent, dans leur potentialité créatrice et magique, le côté blanc des cinq Makâras noirs Tântriques, ou les cinq m. Makara, la constellation, est en apparence un nom dépourvu de sens et absurde ; pourtant, même en dehors de son sens anagrammatique en conjonction avec le terme Koumâra, la valeur numérique de sa première syllabe et sa résolution Esotérique en cinq, ont une signification très grande et très Occulte dans les mystères de la Nature.

(source : "La Doctrine Secrète" d'Héléna Blavatsky, IV, pp.166-168)




Les caractères Dévanâgari, dont on se sert généralement pour écrire le Sanscrit, contiennent tout ce que renferme les alphabets hermétiques, Chaldéen et Hébreu et, en outre, la signification Occulte du "son éternel" et le sens donné à chaque lettre dans ses rapports avec les choses spirituelles comme avec les choses terrestres. Comme l'alphabet hébreu ne renferme que vingt-deux lettres et dix nombres fondamentaux, tandis que le Dévanâgari contient trente-cinq consonnes et seize voyelles, soit un total de cinquante et une lettres simples, auxquelles viennent s'ajouter d'innombrables combinaisons, la marge laissée à la spéculation et au savoir est proportionnellement beaucoup plus large. Chaque lettre a son équivalent dans d'autres langues et aussi son équivalent dans un chiffre ou dans des chiffres de la table de calculs. Chaque lettre a aussi d'autres nombreuses significations, qui dépendent des idiosyncrasies et des caractéristiques de la personne, de l'objet ou du sujet qu'il s'agit d'étudier. De même que les Hindous prétendent avoir reçu les caractères Dévanâgari de Sarasvatî, qui inventa le Sanscrit, la "langue des Dévas" ou Dieux (dans leur panthéon exotérique), de même la plupart des Nations anciennes réclamaient le même privilège pour l'origine de leurs lettres et de leurs langues. La Cabale appelle l'alphabet Hébreu les "lettres des Anges", qui auraient été communiquées aux Patriarches, exactement comme le Dévanâgarî fut communiqué aux Richis par les Dévas. Les Chaldéens découvrirent leurs lettres tracées dans le ciel, par les "étoiles et comètes non encore fixées", nous dit le Livre des Nombres, tandis que les Phéniciens possédaient un alphabet sacré formé par les torsions des serpents sacrés. Le Natar Khari (alphabet hiératique) et la langue secrète (sacerdotale) des Egyptiens, ont d'étroits rapports avec la plus antique "langue de La Doctrine Secrète". C'est un Dévanâgari avec des combinaisons et des additions mystiques, dans lesquelles le Senzar entre pour une large part.

(source : "La Doctrine Secrète" d'Héléna Blavatsky, V, 111-112)



Q. Quelle est la prononciation correcte de AUM ?

R. Il faudrait s'y exercer physiquement, toujours sur le même ton, ton qui doit être découvert de la même façon qu'on a su trouver la couleur particulière de l'étudiant, attendu que chacun a son ton qui lui est propre.

AUM est composé de deux voyelles et d'une demi-voyelle, et cette dernière doit être allongée. De même que la Nature a son "Fa", chaque homme possède aussi sa note fondamentale, l'homme étant une différenciation de la Nature. Le corps peut être comparé à un instrument et l'Ego à celui qui en joue. Vous commencez par produire des effets sur vous-même, puis vous apprenez, peu à peu, à agir sur les Tattvas et les Principes. Apprenez d'abord à connaître les notes, puis les accords et enfin les mélodies. Une fois que l'étudiant est maître de toutes les cordes, il peut commencer à collaborer avec la Nature et à travailler pour autrui. Il peut alors, grâce à l'expérience qu'il a acquise de sa propre nature, et à sa connaissance des accords, faire vibrer celui qui peut être utile à une autre personne, et ainsi servir de tonique pour de bons résultats.

Cherchez à vous représenter clairement le triangle géométrique sur chacun des plans, que votre conception devienne graduellement plus métaphysique et qu'elle aboutisse au Triangle subjectif Atmâ-Buddhi- Manas. Ce n'est que par la connaissance de ce Triangle, sous toutes les formes, que vous pouvez réussir, par exemple, à englober le passé et l'avenir dans le présent. Souvenez-vous que vous avez à fondre le Quaternaire dans le Triangle. Le Manas inférieur est attiré en haut, avec le Kâma, le Prâna et le Linga, n'abandonnant derrière lui que le corps physique, de sorte que l'inférieur renforce le supérieur.

L'on peut faire des progrès en Occultisme, même en Dévachan, si le Mental et l'Ame sont orientés dans ce sens durant la vie ; mais c'est seulement comme dans un songe, et le savoir s'effacera comme s'efface le souvenir d'un rêve, à moins qu'il ne soit maintenu vivace par des études conscientes.

(source : "La Doctrine Secrète" d'Héléna Blavatsky, VI, pp.251-252)



Il faut se souvenir que dans les véhicules astral et mental, se trouve la contrepartie des centres situés dans le corps physique. Ces centres concernent la matière et son évolution. Une déclaration fondamentale peut être faite au sujet des feux internes du soleil, de la planète, de l'homme et de l'atome :

Il existe dans le Soleil, dans la planète, dans l'homme et dans l'atome, un

point central de chaleur ou (si on peut employer un terme aussi impropre et restrictif une caverne centrale de feu, ou noyau de chaleur, et ce noyau central atteint les limites de sa sphère d'influence, son cercle infranchissable par un

canal triple [NDE : une note reproduite ci-après].

L'essence divine qui pénètre l'univers entier, composé de millions de systèmes solaires, est captée par notre soleil et transmise sous forme manifestée jusqu'aux limites extrêmes de notre système solaire, afin que cette essence manifestée soit le sol de base pour la croissance, l'entretien et la destruction de nos mondes : cette essence divine est simplement le Nadam de notre philosophie yoguique : ce Nadam ou OM se manifeste ensuite en sept courants. Le non-manifesté est manifesté ou porté par les ramifications subséquentes. Ces courants sont les sept voyelles ou les sept notes. Ces sept voyelles ou notes doivent avoir une corrélation avec les sept mètres védiques, puisque dans le Vishnu Purana, Parasara décrit les mètres védiques comme les coursiers de l'essence solaire. Some Thoughts on the Gita. p. 74.

(source : "Traité sur le Feu Cosmique" d'Alice Bailey, p. 58)




Sur le plan bouddhique, l'ouïe (qui possède alors cette qualité synthétique appelée télépathie) se manifeste en compréhension totale, car elle comporte deux choses :

  1. La connaissance et la perception du son individuel,
  2. La même connaissance du son de groupe, qu'elle unifie complètement.

Cela engendre une compréhension absolument parfaite, et c'est le secret du pouvoir du Maître.

Sur le plan atmique l'ouïe parfaite devient béatitude. Le son, base de l'existence ; le son, méthode d'être ; le son, ultime unificateur ; le son reconnu comme raison d'être, comme méthode d'évolution, et donc comme béatitude [NDE : une note reproduite ci-après].

"Le principal agent par lequel la roue de la Nature est mue dans une direction phénoménale est le son. Le Son est le premier aspect du pentagone manifesté, puisqu'il est une propriété de l'éther, appelé Akas, et ainsi que je l'ai déjà dit, la récitation Védique est le plus haut Yagnam, contenant tous les Yagnams mineurs et tendant à maintenir le pentagone manifesté en bon ordre. Selon l'opinion de nos plus grands philosophes le son ou parole est après la pensée le plus haut agent karmique utilisé par l'homme.

Parmi les divers agents karmiques dont l'homme se sert pour modeler son environnement et lui-même, le son ou parole est le plus important, car parler c'est agir dans l'éther ce qui évidemment gouverne le quaternaire inférieur des éléments, l'air, le feu, l'eau et la terre. Le son ou langage humain contient donc tous les éléments nécessaires pour agir sur les différentes classes de Dévas et ces éléments sont évidemment les voyelles et les consonnes. Les détails de la philosophie du son, dans sa relation avec les dévas qui président le monde subtil, appartiennent au domaine du vrai Mantra Sastra, qui est évidemment entre les mains de Ceux qui savent." Quelques pensées sur la Gita, p. 72 (édition anglaise).

(source : "Traité sur le Feu Cosmique" d'Alice Bailey, p.192)



[La] Loi d'Economie a plusieurs lois subsidiaires qui gouvernent ses effets sur les différents degrés de matière. Ainsi qu'il a été dit, cette Loi est entrée en action grâce au son émis par le Logos. Le Mot Sacré, ou Son émis par le Créateur, existe sous différentes formes, et bien qu'en réalité il ne fasse qu'un seul Mot il a plusieurs syllabes. L'ensemble des syllabes forme une phrase solaire ; séparées, elles forment certains mots de pouvoir, produisant différents effets [NDE : une note reproduite ci-après].

"Le véda, chant du monde des sons humains, fut donné à l'homme pour qu'il en use métaphysiquement du point de vue de sa récitation correcte. Le chant du monde, obéissant à certaines lois des proportions de l'arithmétique Pythagoricienne, et communiquant son effet vibratoire au domaine de la substance cosmique, a provoqué chez cette dernière un processus de cristallisation que le philosophe Platon a appelé la géométrie du cosmos. Les différentes formes, depuis la molécule d'un cristal de sel, jusqu'à l'organisme merveilleusement complexe du corps humain, sont toutes des structures du grand géomètre cosmique, appelé Viswakarma, le déva charpentier de nos écritures Puraniques. Le Véda révélé dont le rôle est de faire remonter l'origine du cosmos à la substance sonore de base symbolisée par OM, s'est nécessairement divisé en trois Facteurs primordiaux, puis en sept voyelles, puis en sept notes, puis en sept combinaisons de sept notes reposant sur les trois fondamentales, puis en hymnes. Tout ceci, tombant dans le domaine matériel des consonnes, produisit progressivement les formes manifestées cristallisées qui, prises collectivement, correspondent à l'univers. Le monde, pour un penseur, est le mouvement magique, produit par le chanteur Orphique ou le Saraswati Hindou..."

"Dans le Vishnu Purana, (deuxième partie) vous verrez que le pouvoir résidant dans le soleil est représenté, comme le pouvoir Védique à trois aspects ; ce pouvoir, en tant que Rik crée, en tant que Yajus conserve, en tant que Sama détruit. Rik est donc le chant créateur des Dévas du Soleil, Yajus le chant qui entretient ou maintient, Sama le chant de destruction des Dévas du soleil et de construction des Dévas de la Lune. Rik est donc le chant des Dévas et Sama le chant des Pitris, Yajua étant le chant intermédiaire. Le rôle des Védas varie évidemment selon le point de vue où on se place. Si vous prenez les Pitris, Sama est leur chant constructeur et Rik leur note destructrice. Les trois Védas correspondent à toutes les trinités de la Nature, et je vous demande de rechercher des renseignements complémentaires dans les Puranas si décriés".

"Parmi les divers agents karmiques dont l'homme se sert pour modeler son environnement et lui-même, le son ou parole est le plus important, car parler c'est agir dans l'éther, ce qui évidemment gouverne le quaternaire inférieur des éléments, l'air, le feu, l'eau et la terre. Le son ou langage humain contient donc tous les éléments nécessaires pour agir sur les différentes classes de Dévas ces éléments sont évidemment les voyelles et les consonnes. Les détails de la philosophie du son, dans sa relation avec les dévas qui président le monde subtil, appartiennent au domaine du vrai Mantra Sastra qui est évidemment entre les mains de Ceux qui savent". Tiré de (Quelques pensées sur la Gita) Some thoughts on the Gita.

(source : "Traité sur le Feu Cosmique" d'Alice Bailey, p.217)





Notes et références

  1. Le Lanou est un étudiant, un chélâ qui étudie l'Esotérisme pratique.
  2. Que tu connais maintenant comme Kwan-Shaï-Yin. – Commentaire.
  3. Eka est un, Chatour quatre, Tri trois et Sapta sept.
  4. Tridasha ou Trente, trois fois dix en nombre rond, ou, pour mieux préciser, 33 – nombre sacré – se rapporte aux divinités védiques. Ce sont les Adityas, les 8 Vasus, les 11 Rudras et les 2 Ashwins, fils jumeaux du Soleil et du Ciel. C'est le nombre-racine du Panthéon hindou, qui compte 33 crores, c'est-à-dire 330 millions de dieux et déesses.
  5. Les Etoiles.
  6. L'Espace.
  7. Elément.
  8. En anglais : le mal
  9. Ou plutôt de la syllabe "un" et non pas "an". – (N. du T.)
  10. C'est encore semblable à la doctrine de Fichte et des Panthéistes allemands. Le premier vénère Jésus comme le grand instructeur qui insista sur l'unité de l'esprit de l'homme avec l'Esprit-Dieu ou Principe Universel (doctrine Advaïta). Il est difficile de trouver une seule spéculation dans la métaphysique de l'Occident qui n'ait pas été anticipée par la Philosophie Orientale archaïque. Depuis Kant jusqu'à Herbert Spencer, c'est presque toujours plus ou moins un écho déformé des doctrines Dvaïta, Advaita et Védântines.
  11. "est envoyé par Christos" dans l'édition de 1888.
  12. Apocalypse, X, 4.
  13. Supérieurs pour les Esprits on "Cieux" de la Terre seule.
  14. "Contra Hœr.", I, V, 2, Les Ecrits d'Irénée, 1, 73".
  15. Voir Isis Dévoilée, III, 247.
  16. Voir aussi Gnostics and their Remains de King, p. 97. D'autres sectes considéraient Jéhovah comme Ildabaoth lui-même. King l'identifie avec Saturne.
  17. Les Ordonnances de Manou, I, 33.
  18. Irénée, op. cit., I, XXX, 6.
  19. Voyez la Table Valentinienne dans Epiphane. Adv. Hoer., I, XXXI,
  20. Les "Cieux" sont identiques aux "Anges", comme il a déjà été dit.
  21. Philosophumena, VI. – 48 ; cité par King, Gnostics and their Remains, p. 120.
  22. King, Gnostics and their Remains,, X. 3, 4.
  23. Pistis Sophia, page 378 éd. anglaise, King, Gnostics and their Remains, loc. cit.
  24. Voyez la Doctrine Secrète, vol. III, p. 81.
  25. Ainsi que l'avoue C. W. King, qui fait autorité au sujet des antiquités gnostiques, ces gemmes "Gnostiques" ne sont pas l'œuvre des Gnostiques, mais appartiennent à des périodes Pré- Chrétiennes et sont l'œuvre de magiciens" (Gnostics and their Remains, p. 241).
  26. King, ibid., p. 218.
  27. Le manque d'intuition des Orientalistes et des Antiquaires, passés et présents, est remarquable. Ainsi Wilson, le traducteur de la Vishnou Pourâna, déclare, dans sa préface, que dans la Garouda Pourâna il n'a trouvé "aucun compte rendu de la naissance de Garouda". Considérant qu'un compte rendu de la "Création" en général, y est donné et que Garouda est co-éternel avec Vishnou, le Maha Kalpa, ou Grand Cycle Vital, commençant et finissant avec le Vishnou en manifestation, quel autre compte rendu de la naissance de Garouda pouvait-on espérer !
  28. Ibid., loc. cit.
  29. Voyez l'Apocalypse, XVIL, 2 et 10 et le Lévitique, 15 à 18 : le premier Passage parle "des sept Rois", dont cinq sont, passés et le second parle des sept Sabbats", etc.