Magie. La grande "Science". Selon Deveria et d'autres orientalistes, "la magie était considérée comme une science sacrée inséparable de la religion" par les peuples instruits les plus anciens et les plus civilisés.

Les Egyptiens, par exemple, furent l'un de ces peuples les plus sincèrement religieux comme l'étaient et le sont encore les Hindous. Selon Platon, "la magie consiste dans le service des dieux et on l'acquiert en s'y appliquant". Se pouvait-il donc qu'on ait pu induire en erreur, et ce pendant des milliers d'années, un peuple qui, selon l'évidence irréfutable des inscriptions et des papyrus, avait été reconnu comme ayant constamment cru en la magie pendant cette longue période ? Et est-il vraisemblable que générations après générations d'une hiérarchie pieuse et savante, dont beaucoup parmi ses membres menaient des vies d'abnégation, allant jusqu'au martyr, de sainteté et d'ascétisme, aient continué à se tromper et à tromper le peuple (ou seulement même ces derniers) pour le plaisir de perpétuer la croyance en des "miracles" ?

On nous dit que des fanatiques sont prêts à tout pour faire respecter la croyance en leur dieu ou leurs idoles. A ceci nous répondons : en pareil cas, les Brâhmanes et les Rekhget-amens (V.) égyptiens, ou hiérophantes, n'auraient pas popularisé la croyance en la puissance de l'homme au moyen de pratiques magiques pour commander les services des dieux ; ces dieux qui, en vérité, ne sont que les pouvoirs occultes et les puissances de la Nature, que les savants prêtres eux-mêmes personnifiaient et chez lesquels ils révéraient seulement les attributs du Principe unique, inconnu et sans nom.

Ainsi que le platonicien Proclus le déclare avec talent :

"Dès l'instant où les prêtres de l'antiquité considéraient qu'il existe parmi les choses naturelles, les unes par rapport aux autres, une certaine affinité et une sympathie, ainsi que des faits qui expriment des pouvoirs occultes, alors qu'ils avaient découvert que toutes choses existent en tout, ils élaboraient une science sacrée à partir de cette sympathie mutuelle et de cette affinité... et employaient à des fins occultes leur nature à la fois céleste et terrestre, au moyen desquelles, grâce à cette affinité, ils faisaient passer les vertus divines dans ce séjour inférieur".

La magie est la science de la communication avec les Puissances supra-mondaines éternelles et de leur direction, ainsi que du commandement de celles de ces puissances appartenant aux sphères inférieures ; connaissance pratique des mystères cachés de la nature connus seulement du petit nombre parce qu'il est très difficile de les acquérir sans tomber dans des péchés contre nature.

Les mystiques de l'Antiquité et du Moyen Age divisaient la Magie en trois classes – Théurgie, Goétie et Magie naturelle.

"La théurgie a depuis longtemps été assignée aux théosophes et aux métaphysiciens comme sphère particulière d'activités", écrit Kenneth Mackenzie. La goétie est la magie noire, et "la magie naturelle (ou blanche) s'est valorisée, emportant sur ses ailes l'art de guérir, jusqu'à atteindre la noble position d'une science exacte riche de développements". Les commentaires ajoutés par feu notre savant frère sont remarquables.

"Les désirs réalistes des temps modernes ont contribué à déconsidérer et à ridiculiser la magie... La foi (en sa propre volonté) est, en magie, un élément essentiel qui était reconnu bien longtemps avant que d'autres idées qui supposent son préalable ne se fassent jour. On dit que d'un sage elle fait un fou, et que les idées d'un homme doivent être exaltées presque jusqu'à la folie, c'est-à-dire que les sensibilités de son cerveau doivent être accrues bien au-delà de la vile et misérable condition qui correspond à la civilisation moderne, avant qu'il ne puisse devenir un véritable magicien ; (car) la poursuite de cette science implique un certain degré d'isolement et une abnégation de soi".

Un très grand isolement, certainement, dont l'accomplissement constitue un phénomène merveilleux, un miracle en lui-même. D'ailleurs la magie n'est pas quelque chose de surnaturel. Ainsi que l'explique Jamblique, "ils proclament que grâce à la théurgie sacerdotale ils sont capables de s'élever jusqu'aux Essences universelles les plus sublimes, et jusqu'à celles qui sont situées au-dessus du destin, savoir jusqu'à Dieu et jusqu'au Démiurge : n'employant ni la matière, ni ne supposant d'ailleurs aucune autre chose, sauf l'observation du moment judicieux".

Déjà quelques-uns commencent à reconnaître dans la nature l'existence de pouvoirs subtils et d'influences dont ils n'ont rien su jusqu'ici. Mais comme le Dr. Carter Blake le fait justement observer, "le dix-neuvième siècle n'est pas le siècle qui a enregistré la genèse de nouvelles méthodes de penser ni le point final des anciennes". Ce à quoi M. Bonwick ajoute que "si les anciens ne connaissaient guère notre mode d'investigation au sein de la nature pour en trouver les secrets, nous connaissons encore moins leur mode de recherche".


(source : "Glossaire Théosophique" d'Héléna Blavatsky)




Magie. – Le mot même de magie porte en lui-même la preuve de sa haute origine. Le Latin Magus, le Grec Magos, magicien, nous donne tous ces autres mots qui indiquent très nettement l'autorité, la sagesse, la supériorité. C'est ainsi que nous avons magnitude, magnifique, pour exprimer la grandeur de la position, de l'action. Avec une terminaison légèrement différente les mêmes mots deviennent majesté ; impliquant la domination ; par ailleurs nous avons magistrat, tout ce qui est magistral qui a lui-même été simplifié en Maître ; finalement par le processus de l'évolution des mots est devenu tout simplement Monsieur. Mais le Latin n'est que le transmetteur des mots. Nous pouvons également suivre le développement historique de cette racine jusqu'au zend où nous la trouvons jouant son rôle, par le nom de toute la caste des prêtres.

Les "mages" étaient renommés dans le monde entier pour leur sagesse et leur habileté en occultisme, et sans aucun doute notre mot magie doit son existence actuelle et son sens principalement à cette source. Il n'y a pas lieu de s'arrêter là, car en arrière du mot Zend, magie se profile le sanskrit, "maha", signifiant grand. Les savants compétents pensent que maha était épelé magha, à l'origine. En fait, il existe en Sanscrit le mot Maga signifiant prêtre du Soleil, mais ce fut évidemment un emprunt plus tardif au Zend qui avait à l'origine, dérivé cette racine de son voisin le Sanscrit. – Lucifer. Vol. X. p. 157.


Magie. – L'art de la Magie divine consiste dans la faculté de percevoir l'essence des choses à la lumière de la nature (lumière astrale) et – en utilisant les pouvoirs de l'âme, de l'Esprit – de produire des objets matériels à partir de l'univers invisible ; dans de telles opérations le Plus haut et le Plus bas doivent être rapprochés et on doit les faire agir en harmonie. Doctrine Secrète, II, 538.

La magie est le second des quatre Vidyas et c'est le grand maha-Vidya des écritures Tantriques. Il faut que la lumière du quatrième vidya (atma-vidya) lui soit appliquée pour qu'il s'agisse de magie Blanche. Doctrine Secrète, I, 192.


MagieDoctrine Secrète, I, 284.

1. La magie est une science divine, qui conduit à une participation aux attributs de la divinité même. – Isis Dévoilée, I, 25-27.

2. Toutes les opérations magiques consistent à se libérer des anneaux de l'Ancien Serpent. – Isis Dévoilée, I, 138.

3. Le but de l'art de la magie est de parfaire l'homme. – Isis Dévoilée, I, 309.

4. La magie explore le pouvoir et l'essence de toute chose. – Isis Dévoilée, I, 282 ; Doctrine Secrète, II, 538.

5. La magie et le magnétisme sont des termes synonymes. – Isis Dévoilée, I, 279.

6. La magie est la totalité de la connaissance naturelle. – Isis Dévoilée, II, 99, 189.

7. La magie n'implique pas une transgression des lois de la nature. – Isis Dévoilée, I, Préface.

La Base de la Magie.

1. La magie est basée sur les pouvoirs intérieurs de l'âme humaine. – Isis Dévoilée, I, 459.

2. La trinité de la nature est la serrure de la magie, la trinité de l'homme la clé qui l'ouvre – Isis Dévoilée, II, 635.

3. La magie est la psychologie occulte. – Isis Dévoilée, I, 612, 616.

4. La lumière astrale est le principal agent de la magie. – Isis Dévoilée, I, 128, 616. Doctrine Secrète, I, 275 ; II, 537.


(source : "Traité sur le Feu Cosmique" d'Alice Bailey, p.984)


Passages référencés dans l'article

Aussi les véritables cabalistes "qui n'acceptent pas de compromis" [IV 81] admettent que pour tout ce qui concerne la Science et la Philosophie, il suffit que le profane sache que le Grand Agent Magique, appelé Lumière Astrale par les disciples du Marquis de Saint-Martin, ou Martinistes, Vierge Sidérale et Mysterium Magnum par les Cabalistes et Alchimistes du Moyen Age et Æther, ou reflet de l'Akâsha, par les Occultistes Orientaux, n'est autre que ce que l'Eglise appelle Lucifer. On n'apprendrait rien à personne en disant que les scolastiques latins ont réussi à transformer en Satan l'Ame Universelle et le Plérôme, le Véhicule de Lumière et le réceptacle de toutes formes, une Force répandue dans tout l'Univers, avec ses effets directs et indirects, mais on est prêt maintenant à communiquer aux profanes mentionnés plus haut les secrets mêmes auxquels Eliphas Lévi fait allusion, sans explication suffisante, car le Système de révélations voilées d'Eliphas Lévi ne pourrait conduire qu'à de nouvelles superstitions et à de nouveaux malentendus. Qu'est-ce qu'un étudiant en Occultisme, qui serait un commençant, pourrait tirer de phrases hautement poétiques comme celles d'Eliphas Lévi que nous citons plus bas et qui sont aussi apocalyptiques que les œuvres de n'importe quel Alchimistes ? Lucifer (la Lumière astrale)... est une force intermédiaire répandue dans toute la création ; elle sert à créer et à détruire ; et, la chute d'Adam fut le résultat d'une ivresse érotique qui a fait de sa génération l'esclave de cette fatale Lumière... toute passion amoureuse qui envahit les sens est un tourbillon de cette Lumière qui cherche à nous entraîner vers les abîmes de la mort. La folie, les hallucinations, les visions, les extases sont des formes d'une excitation très dangereuse due à ce phosphore intérieur (?) Enfin, cette lumière est de la nature du feu, dont l'usage intelligent échauffe et vivifie, dont l'excès, au contraire, brûle, dissout et anéantit. L'homme serait appelé à prendre un souverain empire sur cette Lumière (Astrale) et à conquérir par ce moyen son immortalité et il serait menacé en même temps d'être enivré, absorbé et éternellement détruit par elle. Cette lumière, en tant que dévorante, vengeresse et fatale, serait le feu de l'enfer, le serpent de la légende ; l'erreur tourmentée dont elle serait pleine, les larmes et les grincements de dents des êtres avortés qu'elle dévore, le fantôme de la vie qui leur échappe, tout cela, serait le Diable ou Satan 154. Il n'y a rien de faux dans tout ceci ; rien, sauf une surabondance [IV 82] de métaphores mal employées, comme, par exemple, l'emploi du mythe d'Adam pour donner un exemple des effets astraux. L'Akâsha 155, la Lumière Astrale, peut être définie en quelques mots ; c'est l'Ame Universelle, la Matrice de l'Univers, le Mysterium Magnum d'où naît tout ce qui existe, par séparation ou différenciation. C'est la cause de l'existence ; elle remplit tout l'Espace infini, c'est l'Espace lui-même, dans un sens, ou, tout à la fois, son sixième et son septième principe 156. Mais en tant que fini dans l'Infini, par rapport à la manifestation, cette Lumière doit avoir son côté sombre – ainsi que nous l'avons déjà fait remarquer. Or, comme l'Infini ne peut jamais être manifesté, il s'ensuit que le monde fini doit se contenter de l'ombre seule, que ses actions attirent sur l'humanité et que les hommes attirent et forcent à l'activité. Aussi, tandis que la Lumière Astrale est la Cause Universelle dans son unité, et dans son infini nonmanifesté, elle n'est plus, en ce qui concerne l'humanité, que les effets des causes produites par les hommes au cours de leurs vies pleines de péchés. Ce ne sont pas ses brillants habitants – qu'on les appelle Esprits de Lumière ou de Ténèbres – qui produisent le Bien ou le Mal, mais c'est l'humanité elle-même qui détermine des actions et des réactions inévitables dans le Grand Agent Magique. C'est l'humanité qui est devenue le "Serpent de la Genèse" et qui est ainsi cause, jour par jour et heure par heure, de la Chute et du Péché de la "Vierge Céleste" – qui devient alors, en même temps, la Mère des Dieux et des Diables ; car c'est la Divinité toujours [IV 83] aimante et bienfaisante pour tous ceux qui émeuvent son Ame et son Cœur, au lieu d'attirer vers eux-mêmes l'ombre manifestée de son essence, désignée par Eliphas Lévi sous le nom de "lumière fatale" qui tue et détruit. L'Humanité, dans ses unités, peut surmonter et maîtriser ses effets, mais seulement par la sainteté des vies et en produisant des causes bonnes. Elle n'a de pouvoirs que sur les principes inférieurs manifestés – l'ombre de la Divinité Inconnue et Inconnaissable dans l'Espace. Mais dans l'antiquité, et en réalité, Lucifer, ou Luciferus, était le nom de l'Entité Angélique qui présidait à la Lumière de la Vérité, comme à la lumière du jour. Dans le grand Evangile Valentinien, Pistis Sophia, on enseigne que parmi les trois Puissances qui émanent des Noms Sacrés des trois Triples Pouvoirs (Τριδυνάµεις), celle de Sophia (le Saint Esprit suivant ces Gnostiques – la plus raffinée de toutes), réside dans la planète Vénus ou Lucifer. Ainsi, pour le profane, la Lumière Astrale peut être Dieu et le Diable à la fois – Demon est Deus inversus – c'est-à-dire qu'à tous les points de l'Espace Infini vibrent les courants magnétiques et électriques de la Nature animée, les vagues qui donnent la vie et la mort, car la mort sur la terre devient la vie sur un autre plan. Lucifer, c'est la Lumière divine et terrestre, le "Saint-Esprit" et "Satan", tout à la fois, l'Espace visible étant véritablement rempli, d'une manière invisible, par le Souffle différencié et la Lumière Astrale, les effets manifestés des deux qui n'en font qu'un, guidée et attirée par nous, est le Karma de l'Humanité, une entité à la fois personnelle et impersonnelle – personnelle, parce que c'est le nom mystique que Saint-Martin donne à la Légion des Créateurs Divins, des Guides et des Souverains de cette Planète ; impersonnelle, en tant que Cause et Effet de la Vie et de la mort Universelles.

(source : "La Doctrine Secrète" d'Héléna Blavatsky, II, pp. 537-538[1])

L'enseignement lui-même sur la constitution septénaire des corps sidéraux et du macrocosme – d'où vient la division septénaire du microcosme ou l'Homme – a jusqu'ici été tenu parmi les plus ésotériques. Dans les anciens temps on ne le divulguait qu'au moment de l'Initiation, alors qu'on donnait les nombres les plus sacrés des cycles. Or, comme l'a annoncé déjà une revue théosophique 425, on n'a pas eu alors en vue la révélation de tout le système cosmogonique et on n'a même pas pensé que cela fût possible à cette époque où, en réponse à une multiplicité de questions posées par l'auteur du Bouddhisme Esotérique, il n'était donné que quelques parcelles d'information. Parmi ces questions, il s'en trouvait qui avaient trait à des problèmes tels qu'aucun MAITRE, quelque haut placé et indépendant qu'il pût être, n'aurait eu le droit d'y répondre et de divulguer ainsi au monde les mystères les plus honorés et les plus archaïques des anciens temples-collèges. Par conséquent, il n'y eut de révélées que quelques doctrines, et encore ne le furent-elles que dans leurs grandes lignes, tandis que les détails furent constamment passés sous silence et tous les efforts faits pour acquérir d'autres informations à ce sujet demeurèrent systématiquement et constamment insatisfaits. C'était parfaitement naturel. Des quatre Vidyâs tirées des sept branches de Connaissance dont on parle dans les Purânas – c'est-à-dire la Yajna Vidyâ, accomplissement des [I 152] rites religieux pour produire certains résultats ; la Mahâ Vidyâ, grande connaissance (Magie) maintenant dégénérée en culte Tântrique ; la Guhya Vidyâ, science des Mantras et de leur véritable rythme ou chant d'incantations mystiques, etc., et l'Atmâ Vidyâ ou vraie Sagesse spirituelle et divine – ce n'est que cette dernière qui puisse jeter une lumière finale et absolue sur les enseignements des trois premières. Sans l'aide d'Atmâ Vidyâ, les autres deviennent de simples sciences de surface, des grandeurs géométriques ayant longueur et largeur, mais sans aucune profondeur. Elles sont comme l'âme, les membres et le mental d'un homme qui dort, capable de mouvements machinaux, de rêves incohérents et même de somnambulisme, de produire des effets visibles, mais ces effets sont engendrés seulement par des causes instinctives, non intellectuelles, et encore moins produits par des impulsions spirituelles pleinement conscientes. On peut enseigner et expliquer beaucoup des trois premières sciences, mais si la clef de leurs enseignements n'est pas donnée par l'Atmâ Vidyâ, ils restent comme des fragments d'un livre dont le texte est mutilé, comme des ombres de grandes vérités, obscurément perçues par les plus spirituels, mais déformées au point d'être méconnaissables par ceux qui voudraient clouer toute ombre sur le mur.

(source : "La Doctrine Secrète" d'Héléna Blavatsky, I, p. 192[2])

La science nous enseigne que les organismes, tant vivants que morts, des hommes et des animaux, fourmillent de bactéries de centaines d'espèces différentes ; que nous sommes menacés d'être envahis par des microbes venant de l'extérieur, chaque fois que nous respirons, et qu'intérieurement nous sommes la proie des leucomaïnes, des aérobies, des anaérobies, etc. Mais la Science n'a jamais été jusqu'à affirmer, avec la doctrine Occulte, que nos corps, aussi bien que ceux des animaux, des plantes et des pierres, ne sont eux-mêmes composés que d'êtres de ce genre, d'êtres qui, à l'exception de leurs plus grandes espèces, ne peuvent pas être découverts au microscope. En ce qui concerne les parties purement animales et matérielles de l'homme, la Science est sur la voie de découvertes qui corroborent largement cette théorie. La Chimie et la Physiologie sont les deux grandes magiciennes de l'avenir ; elles sont destinées à ouvrir les yeux de l'humanité aux grandes vérités physiques. Chaque jour, l'identité de l'animal et de l'homme physiques, de la plante et de l'homme et même du reptile et de son nid, le rocher et de l'homme – est de plus en plus clairement démontrée. Puisqu'il y a identité entre les constituants physiques et chimiques de tous les êtres, la Science Chimique peut très bien en arriver à dire qu'il n'y a pas de différence entre la matière qui compose le bœuf et celle qui compose l'homme. Mais la doctrine Occulte est bien plus explicite. Elle dit : Non seulement la composition chimique de ces êtres est la même, mais les mêmes Vies infinitésimales et invisibles composent les atomes des corps de la montagne et de la pâquerette, de l'homme et de la fourmi, de l'éléphant et de l'arbre qui l'abrite du soleil. Chaque particule – que vous l'appeliez organique ou inorganique – est une Vie. Chaque atome et chaque molécule dans l'univers donnent en même temps la vie et la mort à ces formes, parce qu'ils construisent par agrégation, les univers et les véhicules éphémères prêts à recevoir l'âme en voie de transmigration et qu'ils détruisent [I 250] et changent éternellement les formes et expulsent ces âmes de leurs demeures provisoires. Chaque atome crée et tue ; il s'engendre et se détruit ; il amène à l'être et annihile ce mystère des mystères qu'est le corps vivant de l'homme, de l'animal ou de la plante, à chaque instant, dans le temps et l'espace ; il génère également la vie et la mort, la beauté et la laideur, le bien et le mal, les sensations agréables et désagréables, bienfaisantes et malfaisantes. C'est cette VIE mystérieuse, représentée collectivement par des myriades innombrables de Vies, qui suit dans sa propre voie sporadique la loi jusqu'ici incompréhensible de l'Atavisme, lequel copie les ressemblances de famille, aussi bien que celles qu'il trouve imprimées dans l'aura des générateurs de tout être humain futur qui est, en un mot, un mystère que nous examinerons ailleurs avec plus d'attention. Pour l'instant nous pouvons citer un cas, à titre d'exemple. La Science moderne commence à découvrir que les ptomaïnes – poisons alcaloïdes – qui sont vie aussi – générés par les cadavres et les matières en décomposition – extraites à l'aide de l'éther volatil, produisent un parfum aussi pénétrant que celui de la fleur d'oranger la plus fraîche mais que, privés d'oxygène, ces mêmes alcaloïdes répandent tantôt une odeur répugnante qui soulève le cœur, tantôt un arôme très agréable rappelant celui des fleurs aux parfums les plus délicats ; l'on croit même que c'est à cette ptomaïne que ces fleurs doivent leur agréable parfum. L'essence vénéneuse de certains champignons est, à son tour, presque identique au poison du cobra de l'Inde, le plus meurtrier des serpents. [Les savants français Armand Gautier et Villiers ont trouvé dans la salive d'hommes vivants un alcaloïde venimeux identique à celui de la salive du crapaud, de la salamandre, du cobra et du trigonocéphale du Portugal. Il est démontré qu'un poison de l'espèce la plus meurtrière, qu'on l'appelle ptomaïne, leucomaïne ou alcaloïde, est généré par les hommes vivants ainsi que par les animaux et les plantes. Gautier a aussi découvert, dans le cadavre frais et dans la cervelle du bœuf, un alcaloïde et un poison qu'il appelle xanthrocréatinine et qui ressemble à la substance extraite de la salive venimeuse des reptiles. Ce sont les tissus musculaires, organes les plus actifs de l'économie animale, que l'on soupçonne d'être les générateurs ou les agents producteurs de poisons qui ont la même importance que l'acide carbonique et l'urée dans les fonctions de la vie et qui sont les produits ultimes de la combustion intérieure. Et quoiqu'il ne soit pas encore, pleinement établi que des poisons puissent être générés par les corps animaux d'êtres vivants sans la participation et l'intervention de microbes, il est démontré que [I 251] l'animal produit des substances toxiques à l'état physiologique, c'est-à-dire pendant sa vie.] Ayant ainsi découvert les effets, la Science n'a plus qu'à trouver leurs causes PRIMAIRES, mais elle n'y arrivera jamais sans l'aide de ces antiques sciences qui s'appellent l'Alchimie, la Botanique et la Physique Occultes. On nous enseigne que tout changement physiologique, outre les phénomènes pathologiques et les maladies – à vrai dire la vie elle-même, ou plutôt les phénomènes objectifs de la vie provoqués par certaines conditions et modifications dans les tissus du corps qui permettent l'action de la vie et la forcent à agir dans ce corps – que tout cela est dû à ces CREATEURS et DESTRUCTEURS invisibles qu'on appelle, d'une façon si vague et si générale, les microbes. [On pourrait supposer que ces Vies de Feu et les microbes de la Science sont la même chose. Ce n'est pas exact. Les Vies de Feu forment la septième et la plus haute division du plan de la matière et correspondent, chez l'individu, à la Vie Une de l'Univers, quoique seulement sur ce plan de matière. Les microbes de la Science forment la première et la plus basse subdivision du second plan – celui du Prana matériel, ou de la Vie. Le corps physique de l'homme change complètement de structure tous les sept ans et sa destruction ou sa conservation sont dues aux Vies de Feu dont la fonction est alternativement de Détruire et de Construire. Elles Construisent en se sacrifiant elles-mêmes, sous forme de vitalité, pour restreindre l'influence destructive des microbes, et, en leur fournissant ce qui est nécessaire, elles les forcent, au moyen de ce frein, à construire le corps matériel et ses cellules. Elles Détruisent aussi lorsque ce frein est retiré et que les microbes, à qui on ne fournit plus d'énergie vitale pour construire, sont laissés libres de se répandre comme agents destructeurs. Ainsi, pendant la première moitié de la vie humaine, c'est-à-dire les cinq premières périodes de sept années chacune, les Vies de Feu sont indirectement occupées à édifier le corps matériel de l'homme ; la Vie est sur l'échelle ascendante et la force est employée à construire et à accroître. Après que cette période est passée, l'âge de la rétrogression commence et le travail des Vies de Feu ayant épuisé leurs forces, l'œuvre de destruction et de décroissance commence aussi. On peut faire remarquer ici l'analogie qui existe, les événements cosmiques, dans la descente de l'Esprit entre dans la Matière, durant la première moitié d'un Manvantara (tant planétaire qu'humain) et son ascension aux dépens de la Matière durant la seconde moitié. Ces considérations ont seulement trait au plan de la matière, mais l'influence restrictive des Vies de Feu sur la subdivision la plus basse du [I 252] second plan, les microbes, est confirmée par le fait dont parle Pasteur, dans la théorie que nous avons déjà citée, que les cellules des organes, lorsqu'elles ne trouvent pas assez d'oxygène pour elles-mêmes, s'adaptent à cette situation et forment des ferments qui soutirent de l'oxygène aux substances avec lesquelles elles entrent en contact et amènent ainsi leur destruction. Une cellule donne alors le signal en dépouillant sa voisine de ce qui est la source de sa vitalité, lorsque son approvisionnement est insuffisant, et la destruction ainsi commencée progresse régulièrement.] Des expérimentateurs comme Pasteur sont les meilleurs amis et auxiliaires des Destructeurs et seraient les pires ennemis des Créateurs – si ces derniers n'étaient pas en même temps des Destructeurs. Quoi qu'il en soit, une chose est certaine ; la connaissance de ces causes premières et celle de l'essence primaire de chaque Elément, de ses Vies, de leurs fonctions, de leurs propriétés et des conditions dans lesquelles elles se modifient – constituent la base de la MAGIE. Paracelse était peut-être, durant les derniers siècles de l'ère chrétienne, le seul Occultiste de l'Europe qui fût au courant de ce mystère. Si une main criminelle n'avait pas mis un terme à sa vie, nombre d'années avant l'époque que lui avait assignée la Nature, la Magie physiologique aurait moins de secrets pour le monde civilisé qu'elle n'en a maintenant.

(source : "La Doctrine Secrète" d'Héléna Blavatsky, I, p.284[3])

(source : "Isis Dévoilée" d'Héléna Blavatsky, I, pp.25-27)

(source : "Isis Dévoilée" d'Héléna Blavatsky, I, p.138)

(source : "Isis Dévoilée" d'Héléna Blavatsky, I, p.309)

(source : "Isis Dévoilée" d'Héléna Blavatsky, I, p.282)

(source : "Isis Dévoilée" d'Héléna Blavatsky, I, p.279)

(source : "Isis Dévoilée" d'Héléna Blavatsky, II, p.99)

(source : "Isis Dévoilée" d'Héléna Blavatsky, II, p.189)

(source : "Isis Dévoilée" d'Héléna Blavatsky, I, Préface)

(source : "Isis Dévoilée" d'Héléna Blavatsky, I, p.459)

(source : "Isis Dévoilée" d'Héléna Blavatsky, II, p.635)

(source : "Isis Dévoilée" d'Héléna Blavatsky, I, p.612)

(source : "Isis Dévoilée" d'Héléna Blavatsky, I, p.616)

(source : "Isis Dévoilée" d'Héléna Blavatsky, I, p.128)

(source : "Isis Dévoilée" d'Héléna Blavatsky, I, p.616)

En discutant et en expliquant la nature des Eléments invisibles et du "Feu Primordial" dont nous avons parlé plus haut, Eliphas Lévi l'appelle invariablement la "Lumière Astrale" : pour lui c'est le "Grand Agent Magique". Il en est incontestablement ainsi, mais seulement en ce qui concerne la Magie Noire, et sur les plans les moins élevés de ce que nous appelons l'Ether, dont le noumène est l'Akâsha ; même cela, pourtant, serait considéré comme incorrect par les Occultistes orthodoxes. La "Lumière Astrale" est tout simplement l'ancienne "Lumière sidérale" de Paracelse, et [I 242] dire avec ce dernier que "tout ce qui existe en a été évolué et qu'elle conserve et reproduit toutes les formes", c'est n'énoncer une vérité que dans la seconde proposition. La première est erronée, car si tout ce qui existe avait été évolué à travers (ou via) cet agent, il ne s'agirait pas de la Lumière Astrale, car cette dernière n'est pas ce qui contient toutes choses, elle est tout au plus ce sur quoi se réfléchit ce tout. [Eliphas Lévi en fait avec raison "une force de la Nature" au moyen de laquelle "un homme seul, s'il arrivait à s'en rendre maître... pourrait semer la confusion dans le monde et transformer son aspect", car c'est le "Grand Arcane de la Magie transcendante". En citant les paroles du grand Kabaliste Occidental, telles qu'elles ont été traduites, nous arriverons, peut-être, à mieux les expliquer, en y ajoutant, parfois, un ou deux mots, pour faire ressortir la différence qui existe entre les explications Occidentales et Orientales du même sujet. L'auteur dit, à propos du grand Agent Magique : Ce fluide ambiant et qui pénètre tout, ce rayon détaché de la Splendeur du Soleil [Central ou Spirituel]... fixé par la pesanteur de l'atmosphère [?!] et le pouvoir de l'attraction centrale... La Lumière Astrale, cet éther électro-magnétique, ce calorique vital et lumineux, est représenté sur d'anciens monuments par la ceinture d'Isis qui entoure deux bâtons... et dans les théogonies anciennes par le serpent qui dévore sa propre queue, emblème de la prudence, et de Saturne [emblème de l'infini, de l'immortalité et de Kronos – le Temps – et non pas du Dieu Saturne ou de la planète]. C'est le Dragon ailé de Médée, le double serpent du caducée et le tentateur de la Genèse mais c'est aussi le serpent d'airain de Moïse entourant le Tau... enfin, c'est le démon du dogmatisme exotérique et c'est vraiment la force aveugle [elle n'est pas aveugle et Lévi le savait bien] que les âmes doivent dominer afin de se détacher des liens de la terre, car si elles ne la dominaient pas, elles seraient absorbées par la force même qui leur a d'abord donné naissance, et retourneraient au feu central et éternel. Ce grand Archée est maintenant publiquement découvert par et pour un seul homme – J. W. Keely, de Philadelphie. Pour les autres, cependant, il est découvert, mais doit rester presque inutile. "Tu iras jusque-là..." Tout ce qui précède est aussi pratique que correct, sauf une erreur que nous avons expliquée. Eliphas Lévi commet une grosse bévue en identifiant toujours la Lumière Astrale avec ce que nous appelons l'Akâsha. Nous expliquerons dans le volume IV ce que c'est en réalité.] [I 243] Eliphas Lévi écrit plus loin : Le grand Agent Magique est la quatrième émanation du principe de vie [nous disons que c'est le premier dans l'Univers interne et le second dans le nôtre, ou Univers externe] dont le Soleil est la troisième forme... car l'étoile du jour [le Soleil] n'est que la réflexion et l'ombre matérielle du Soleil Central de vérité qui illumine le monde intellectuel [invisible] de l'Esprit et qui n'est, luimême, qu'une lueur empruntée à l'ABSOLU. Jusque-là, il a raison. Mais, lorsque le plus autorisé des Kabalistes de l'Occident ajoute que, cependant, "ce n'est pas l'Esprit immortel, comme l'ont cru les Hiérophantes Indiens" – nous répondrons qu'il calomnie lesdits Hiérophantes, car ils n'ont rien dit de pareil et les écrits Purâniques exotériques eux-mêmes contredisent nettement cette assertion. Aucun Hindou n'a jamais pris Prakriti pour l' "Esprit immortel" – et la Lumière Astrale n'est que d'un degré au-dessus du plan le plus bas de Prakriti, c'està- dire du Kosmos matériel. Prakriti est toujours appelé Mâyâ, Illusion, et elle est destinée à disparaître, avec le reste, y compris les Dieux, à l'heure du Pralaya. Puisqu'il est démontré que l'Akâsha n'est même pas l'Ether, à plus forte raison, croyons-nous, ce ne peut pas être la Lumière Astrale. Ceux qui sont incapables de comprendre autre chose que la lettre morte des Purânas ont parfois confondu l'Akâsha avec Prakriti, avec, l'Ether et même avec le Ciel visible ! Il est vrai aussi que ceux qui ont toujours traduit le mot Akâsha par "Ether" – Wilson par exemple – voyant qu'on appelle l'Akâsha "la cause matérielle du son", ne possédant, d'ailleurs, que cette seule et unique qualité, se sont imaginés, dans leur ignorance, qu'il est "matériel" au sens physique. Il est encore vrai que si les caractéristiques sont littéralement acceptées, puisque rien de matériel, ni de physique, et par conséquent de conditionné et de temporaire, ne peut être immortel – selon la métaphysique et la philosophie – il s'ensuivrait que l'Akâska n'est ni infini, ni immortel. Mais tout cela est erroné, puisque les mots Pradhâna, la Matière primordiale et son, considéré comme propriété, ont été mal compris ; le premier mot (Pradhâna) est certainement synonyme de Mûlaprakriti et d'Akâsha et le dernier (Son) de Verbum, le Verbe ou le Logos. C'est facile à démontrer, car cela résulte de la phrase suivante du Vishnu Purâna 552 : "Il n'y avait ni jour, ni nuit, ni ciel, ni terre, ni ténèbres, ni lumière, ni quoi que ce fût, sauf l'Un qui est insaisissable [I 244] pour l'intellect ou ce qui est Brahma, et Pums [l'Esprit], et Pradhâna (la Matière) [Primordiale]." Or qu'est-ce que Pradhâna, si ce n'est Mûlaprakriti, la Racine de Tout, sous un autre aspect ? Car bien qu'on dise plus loin que Pradhâna se fond dans la Divinité, comme le fait le reste, afin de ne laisser que l'UN pur et simple durant le Pralaya, elle est considérée cependant, comme infinie et immortelle. La traduction littérale dit : "Un Esprit Prâdhânika Brahma : CELA était" et le Commentateur interprète le mot composé comme un substantif et non comme un dérivé employé en guise d'attribut, c'est-à-dire comme une chose "unie à Pradhâna". [L'étudiant doit, en outre, se souvenir que le système Purânique est dualiste, et non pas évolutionniste, et que, sous ce rapport, on trouvera beaucoup plus, au point de vue Esotérique, dans le système Sânkhya et même dans le Mânava-Dharma-Shâstra, quoique ce dernier diffère beaucoup du premier.] Par conséquent Pradhâna, même dans les Puranas, est un aspect de Parabrahman, mais non pas une évolution et doit être identique à la Mûlaprakriti Védântine. "Prakriti, dans son état primaire, est l'Akâska", dit un érudit Védântin 553. C'est presque la Nature abstraite.

(source : "La Doctrine Secrète" d'Héléna Blavatsky, I, p.275[4])


Voir aussi

Notes et références

  1. NDE : Dans l'ancienne édition, II, p.511. Dans la version française, IV, pp. 81 et s.
  2. NDE : Dans l'ancienne édition, I, p.168. Dans la version française, IV, p.151
  3. NDE : Dans l'ancienne édition, I, p.260. Dans la version française, I, p.249
  4. NDE : Dans l'ancienne édition, I, pp.254 et s. Dans la version française, I, pp.241 et s.