Nabathéens. Membres d'une secte dont les croyances étaient presque identiques à celles des Nazaréens et des Sabéens, et qui témoignaient plus de révérence pour Jean Baptiste que pour Jésus. Maïmonidès les identifie aux astrolâtres... "Quant aux croyances des Sabéens", écrit-il, "le livre le plus fameux qui en traite est l'[[Agriculture des Nabathéens]]". Et nous savons que les Ebionites, dont les premiers, selon la Tradition, étaient les amis et les parents de Jésus – en d'autres termes les plus anciens parmi les Chrétiens et les premiers d'entre eux – "furent, si l'on en croit Epiphanius et Théodoret, les compagnons directs et les disciples des Nazaréens" (Voir le Contra Ebionites d'Epiphanius, et se reporter à "Nazaréens").

(source : "Glossaire Théosophique" d'Héléna Blavatsky)


Epiphane, qui place l' "hérésie" Ebionite au même rang que celle des Nazaréens, remarque, en outre, que les Nazaraioï prennent rang immédiatement après les Cérinthiens, si malmenés par Irénée.

Munk, dans son ouvrage sur la Palestine, affirme que 4.000 Esséniens habitaient dans le désert ; qu'ils avaient leurs livres mystiques et qu'ils prédisaient l'avenir.

A peu de chose près, les Nabathéens avaient les mêmes croyances que les Nazaréens et les Sabéens, et tous avaient une plus grande vénération pour Jean-Baptiste que pour Jésus, son successeur.

Les Yezidi persans disent qu'à l'origine ils s'établirent en Syrie, venant de Basrah. Ils pratiquent le baptême, et croient aux sept archanges, bien qu'en même temps ils vénèrent Satan. Leur prophète Iezed, qui était en vogue longtemps avant Mahomet, enseignait que Dieu enverrait un messager et que celui-ci lui révélerait un livre qui est déjà écrit, au ciel, de toute éternité.

Les Nabathéens habitaient le Liban, de même que leurs descendants à ce jour, et dès son origine leur religion fut purement cabalistique. Maimonide en parle en les identifiant avec les Sabéens.

"Je mentionnerai les écritures..." qui ont rapport à la croyance et aux institutions des Sabéens, dit-il. Le livre le plus célèbre est le traité d'Agriculture des Nabathéens, qui fut traduit par Ibn Wahohijah. Ce livre fourmille de sottises païennes... Il parle de la préparation des TALISMANS, de l'attraction du pouvoir des ESPRITS, de la MAGIE, des DEMONS et des fantômes, qui font du désert leur demeure".

Il existe des traditions, parmi les tribus qui vivent éparses de l'autre côté du Jourdain, de même que parmi les descendants des Samaritains à Damas, à Gaza et à Naplosa (l'ancien Shéchem). Beaucoup de ces tribus ont, malgré dix-huit siècles de persécution, conservé dans sa simplicité primitive la foi de leurs ancêtres. C'est là qu'il nous faut nous adresser pour les traditions basées sur des vérités historiques, tout défigurées qu'elles soient par les exagérations et les inexactitudes, afin de les comparer aux légendes religieuses des Pères, qu'ils veulent nous faire prendre pour des révélations.

Eusèbe dit qu'avant le siège de Jérusalem, la petite communauté chrétienne – comprenant beaucoup de ceux, sinon tous, qui connaissaient personnellement Jésus et ses apôtres – se réfugia dans la petite ville de Pella, sur la rive opposée du Jourdain.

Certes, ce peuple ingénu et sincère, séparé depuis des siècles du reste du monde, a dû conserver ses traditions plus pures que toute autre nation ! C'est en Palestine qu'il faut chercher les pures eaux du Christianisme, sinon sa source elle-même. Après la mort de Jésus, tous les premiers Chrétiens se réunirent pendant un certain temps, qu'ils aient été Ebionistes, Nazaréens Gnostiques ou autres. Ils n'avaient pas encore, à ce moment-là, de dogmes chrétiens, et leur Christianisme se bornait à croire que Jésus était un prophète, croyance qui variait, depuis ceux qui le considéraient simplement comme un "homme juste" ou un saint prophète inspiré, jusqu'à ceux qui prétendaient qu'il était le véhicule utilisé par le Christos et Sophia pour se manifester au monde.

Ils se coalisèrent tous contre la Synagogue et la technique tyrannique des Pharisiens, jusqu'à ce que le groupe primitif se séparât en deux branches distinctes, que nous pouvons, avec raison, nommer les Cabalistes chrétiens de l'école juive des Tanaïm, et les Cabalistes chrétiens de la Gnose platonicienne.

Ceux-là étaient représentés par les partisans de Pierre et de Jean, l'auteur de l'Apocalypse ; ceux-ci comprenaient les Chrétiens de saint Paul, qui se confondirent, à la fin du second siècle, avec les adeptes de la philosophie platonicienne, englobant, plus tard encore, les sectes gnostiques, dont les symboles et le mysticisme incompris submergèrent l'Eglise Romaine.


(source : "Isis Dévoilée" d'Héléna Blavatsky, III, pp.221-222)