Nazaréens, de l'hébreu. Identiques aux Chrétiens de Saint-Jean, appelés Mendéens ou Sabéens. Ces Nazaréens qui quittèrent la Galilée il y a plusieurs centaines d'années et qui s'établirent en Syrie, à l'est du Mont Liban, s'appellent aussi Galiléens, bien qu'ils donnent au Christ l'appellation de "faux Messie" et qu'ils ne reconnaissent que Saint Jean-Baptiste qu'ils appellent le "Grand Nazar".

Les Nabathéens, à très peu de différence près, adhéraient à ces mêmes croyances comme les Nazaréens et les Sabéens. Qui plus est ! – les Ebionites, que Renan[1] montre comptant dans leur secte toute la parenté de Jésus qui vivait encore, semblent avoir été les partisans de cette même secte si nous devons en croire saint Jérôme qui écrit :

"Je reçus des Nazaréens la permission de traduire l'évangile qu'ils utilisaient à Béraée en Syrie (l'évangile de Matthieu écrit en hébreu)... L'Evangile que les Nazaréens et les Ebionites utilisent, et que récemment j'ai traduit d'hébreu en grec". (St. Jérôme, Commentaire de Matthieu, Livre II, chapitre XII, et St. Jérôme, Des Hommes Illustres, chapitre 3).

Or ce prétendu évangile de Matthieu, quelqu'en fût son auteur, "exposait son sujet", comme Jérôme s'en plaint (loc. cit.), "ayant en vue non l'édification mais la destruction" (du Christianisme). Mais le fait que les Ebionites, les Chrétiens primitifs authentiques, "aient rejeté le restant des écrits apostoliques, ne faisant usage que de cet évangile (l'hébreu de Matthieu)" (Contre les Hérétiques, I., 26) suggère bien des choses.

Car ainsi qu'Epiphane le déclare, les Ebionites croyaient fermement, avec les Nazaréens, que Jésus n'était qu'un homme "né de la semence d'un homme" (Epiphanius in Contra Ebionites). De plus nous savons d'après le Codex des Nazaréens, dont une partie était constituée de l' "évangile selon Matthieu", que ces Gnostiques, qu'ils soient Galiléens, Nazaréens ou Gentils, appelaient Jésus, selon leur Codex et dans leur haine de l'astrolâtrie, Nabou-Meschiha ou "Mercure". (Voir "Mendéens").

Ceci ne dénote pas beaucoup de Christianisme orthodoxe chez les Nazaréens ou les Ebionites, mais semble plutôt prouver que le Christianisme des premiers siècles et la théologie chrétienne moderne sont deux choses totalement antagonistes.

(source : "Glossaire Théosophique" d'Héléna Blavatsky)

Notes et références

  1. Esopedia tient à rappeler qu'Ernest Renan, tout aussi érudit qu'il fut, était également le partisan de théories racistes qui prônaient une supériorité des races les unes par rapport aux autres ; cette vision de l'Humanité est incompatible avec l'idéal de fraternité que défendent les auteurs d'Esopedia.