Yogâchârya, du sanscrit.

  • (1) Une école mystique.
  • (2) Littéralement, un instructeur (âchârya) de Yoga, celui qui a maîtrisé les doctrines et les pratiques de la méditation extatique – dont la culmination sont les Mahâsiddhis. Il est inexact de confondre cette école avec l'école du Tantra, ou du Mahâtantra fondée par Samantabhadra, car il existe deux écoles Yogâchârya, l'une ésotérique, l'autre populaire. Les doctrines de cette dernière furent compilées et interprétées par Asamgha au sixième siècle de notre ère, et ses tantras mystiques et mantras, ses formulaires, litanies, charmes et mudrâs, si l'essai en était fait sans un Guru, serviraient plutôt les buts de la sorcellerie et de la magie noire que le vrai Yoga.

Ceux qui entreprennent d'écrire sur le sujet sont généralement de savants missionnaires mais des ennemis de la philosophie orientale en général. On ne peut attendre de ceux-ci aucune opinion exempte de préjugés. Donc lorsque nous lisons dans le Sanskrit-Chines Dictionary d'Eitel, que la récitation des mantras (qu'il appelle "charmes" !) "doit être accompagnée par de la musique et des contorsions de doigts (mudrâ), qu'un état de fixité mentale (Samâdhi) pourrait être atteint" – celui qui a une connaissance, même faible, de la pratique réelle du Yoga ne peut que hausser les épaules. Ces contorsions des doigts ou mudrâ sont nécessaires, d'après ce que l'auteur pense, pour atteindre le Samâdhi, "caractérisé par le fait qu'il n'y a plus de pensée ni d'annihilation de la pensée, et qui consiste en un bonheur (yogi) six fois corporel et mental d'où résulterait un état où l'on serait doté du pouvoir surnaturel de faire des miracles". On ne peut que trop prévenir les Théosophistes contre de telles explications fantastiques et remplies de préjugés.

(source : "Glossaire Théosophique" d'Héléna Blavatsky)

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