Afrique. L'Afrique est aujourd'hui le "continent noir", non au sens qu'on lui donnait jusqu'en 1900, mais parce que ses buts et son destin, son avenir et sa raison d'être sont encore cachés au sein du temps. L'Afrique est une potentialité et la destinée de ses innombrables millions d'habitants est encore à l'état embryonnaire. Les rapports entre ses vrais habitants et les races étrangères qui cherchent à les dominer demeurent dans le domaine des manœuvres politiques et de l'avidité commerciale. Il faut, toutefois, reconnaître que malgré les nombreux maux inévitablement apportés à la suite de l'exploitant blanc, le choc donné par les races blanches au "continent noir" a apporté un grand développement et une évolution favorable : l'éducation, les secours médicaux, un terme aux incessantes guerres entre tribus, l'hygiène, et un système religieux plus éclairé, remplaçant les cultes barbares et de sauvages pratiques religieuses. Bien des maux accompagnent l'explorateur, le missionnaire et le marchand, mais des bienfaits les suivent aussi, surtout le missionnaire. Le Nègre[1] est naturellement mystique et enclin à la religion et les principes majeurs de la foi chrétienne le touchent nettement. Les aspects affectifs de la doctrine chrétienne, avec son insistance sur l'amour et la bonté, la vie future, sont compris du Nègre dont l'affectivité domine. Derrière les nombreux cultes individualistes du pays noir, émerge un mysticisme fondamental et pur, allant de l'adoration de la nature, d'un animisme primitif, à une connaissance occulte profonde, avec une compréhension ésotérique, qui fera peut-être un jour de l'Afrique le siège de la forme la plus pure de l'enseignement et de la vie ésotériques. Mais cela ne sera pas avant des siècles.

(source : "Les Problèmes de l'Humanité" d'Alice Bailey, p.121)


(article créé, au moins en partie, à partir de l'"Encyclopédie de l'Ame")


Voir aussi

Notes et références

  1. NDE : il est évident que la terminologie sera choquante pour un lecteur du XXIème siècle, l'ouvrage ayant été écrit en 1947, dans la tradition anglosaxonne qui plus est. Nous renvoyons le lecteur à l'article Race et l'invitons vivement à prendre l'écrit avec une certaine hauteur de vue pour ne pas s'arrêter à la forme des mots ni aux considérations globalisantes des peuples africains si courante à l'époque, mais à l'idée sous-jacente d'une émergence spirituelle pleine de promesses. L'ouvrage Une bible noire : Cosmogonie bantu donnera la preuve de la richesse ésotérique potentielle des traditions cosmogoniques africaines. L'Humanité est Une.


(source : "Les Problèmes de l'Humanité" d'Alice Bailey, p.121)