Elisabeth Warnon

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Elisabeth Warnon. Ecrivaine ésotérique, née en 1915, décédée en 1997, responsable d'un enseignement pour l'Ere du Verseau s'inscrivant dans la continuité d'Helena Roerich. Elisabeth Warnon s'est particulièrement illustrée par la fondation d'un ordre initiatique ésotérique dédié aux femmes, ainsi que par la révélation de l'aspect spécifiquement féminin de la Divinité dans l'enseignement théosophique, au travers d'un hommage occulte rendu à la Mère du Monde.



Esquisse biographique

Née en Belgique, Elisabeth Warnon entra au cours de la Deuxième Guerre mondiale dans la résistance. Dans la clandestinité, elle devint agent de renseignements. Elle favorisa en outre, la fuite d'un nombre important d'aviateurs alliés tombés en territoires occupés. Arrêtée par la gestapo en février 1943, elle fut condamnée à mort et incarcérée dans les bagnes de Waldheim, Cotbus, puis dans les camps de concentration de Ravensbruck et de Mathausen. Elle en réchappa, et regagna son pays à la fin de la guerre, épuisée, presque mourante.

La Société Théosophique dont elle devint membre en 1950, répondit en majeure partie aux questions qu'elle se posait sur la vie et la mort, principalement sur la fin tragique de ses compagnes de captivité.

Après avoir vécu une expérience spirituelle intense dont elle ne put percevoir le véritable sens, Elisabeth Warnon s'adressa à M. Albert Sassi[1] (prêtre de l'église catholique libérale, et haut dignitaire du droit humain de la société théosophique de Genève[2]) espérant qu'il lui en donnerait la signification.

Après plusieurs mois d'échange épistolaire, M. Sassi l'accepta comme élève, puis, la choisit pour l'accompagner en Inde au début de l'année 1960.

A Adyar, première étape de leur voyage, ils suivirent ensemble la « school of wisdom » de la société théosophique pendant quelques mois. Ils se retirèrent ensuite dans les Nilgiri Hills, à Kotagiri, pour y suivre une discipline très stricte : méditation, études, recherches, pratique du silence.

Master's Garden, propriété de Mme Warnon, située aux abords de Kotagiri, devint rapidement un centre culturel et spirituel dans lequel avaient lieu des conférences, des concerts et des expositions de peinture.

Kotagiri, village privilégié où se côtoient temples, églises, couvents et institutions de toutes confessions, se trouve à dix milles de Coonor. Là, dans les Montagnes du Droug, réside le Rishi Agastya (le Régent de l'Inde). Dans cette partie du monde, les grottes sacrées du Droug devinrent le lieu de pèlerinage favori de Mme Warnon et de M. Sassi.

A Master's Garden, situé à 2000 m d'altitude, au sommet d'une montagne de la chaîne des Nilgiri Hills, toutes les conditions étaient réunies pour favoriser le recueillement et le contact avec les Mondes Lointains.

Après plus d'une année d'entraînement occulte visant à l'éveil de ses centres supérieurs, Elisabeth Warnon affina considérablement son mécanisme psychique. Cette sensibilité nouvelle permit à un Initié de lui dicter télépathiquement le « Livre de la Joie », le « Livre de la Connaissance », le « Livre de la Vie » et « L'Ere du Verseau et ses Orientations ».

Rentrée en Europe à la fin de l'année 1966 avec M. Sassi gravement malade, Elisabeth Warnon s'installa en Belgique. M. Sassi effectua sa transition en 1971. Après son départ, le livre « Immanence et Transcendance » fut dicté à E. Warnon.

Ces « Livres » d'une force percutante, agissent comme une acupuncture spirituelle, frappant tour à tour l'être humain sur tous les points sensibles de sa périphérie. Cette thérapeutique a pour objectif de centrer l'homme en lui-même, et de l'amener à une conscience plus globale du monde.

Cet Enseignement destiné à l'ensemble de l'humanité du Verseau, n'appartient à aucune école ésotérique, à aucune confession. Il a pour objectif d'un point de vue spirituel, d'élever l'être humain à l'état d'enfance à celui d'adulte, pour l'acheminer ensuite vers l'Adeptat, l'état d'homme parfait. Ainsi, s'inscrit le but ultime de toute évolution humaine.


(source : extrait de la "Préface" à "Immanence et Transcendance")

Hommage rendu par l'industrie du livre

Elisabeth Warnon a quitté ce monde le 29 janvier dernier [1997]. Cette femme hors du commun, principale collaboratrice d'Albert Sassi, l'une des grandes personnalités du mouvement théosophique, avait fondé dans la plus grande discrétion un ordre de prêtresses, l'Ordre de la Mère du Monde, peut-être la plus intéressante des organisations traditionnelles strictement féminines.

Elisabeth Warnon a écrit de nombreux livres. Ces textes très forts s'inscrivent dans la lignée d'ouvrages rédigés par Helena Roerich ; mais ils sont porteurs d'une Tradition propre, qui avait trouvé en Elisabeth Warnon un parfait étendard.


(source : hommage des Éditions Denoël, 9 rue du Cherche-Midi, 75006 Paris)


Biographie subjective

Née Elisabeth Feraille le 8 mai 1915 à Dorinne, dans une famille bourgeoise des Ardennes belges, Elisabeth reçut l'éducation habituellement réservée aux jeunes filles à son époque. Après avoir terminé l'école primaire dans la petit école du village de Natoye, elle fut envoyée, comme pensionnaire, dans une institution religieuse située dans la commune de Saint Gilles, dans la banlieue de Bruxelles. Cet établissement était géré par l'Ordre des Fille de Marie, auquel appartenaient ses trois tantes; une communauté dédiée à l'enseignement dont les quartiers généraux était dans le village de Pesche, dans les Ardennes belges.

Après trois ans d'études préparatoires à des études commerciales, la jeune Elisabeth changea son orientation et s'inscrivit au Conservatoire de musique de Namur, où elle obtint un premier prix de piano. Elle décida alors de devenir une pianiste de concert. C'est dans ce conservatoire qu'elle rencontra son futur époux qui étudiait également le piano.

Elle épousa Jean Warnon, un licencié en sciences commerciales, consulaires et maritimes de l'Université d'Anvers en mai 1936. Le jeune couple s'installa dans un appartement au premier étage d'un immeuble de l'Avenue de la Topaze, à Saint Josse-ten-Noode, dans la banlieue sud est de la ville de Bruxelles. Leur seul enfant naquit le 5 avril 1937. Peu après, avec l'aide de la famille Warnon, la petite famille acheta une maison au 16, rue Vanderhoeven, toujours à Saint-Josse-ten-Noode, et s'y installa.

En 1939, la mobilisation générale fut proclamée, et Jean fut incorporé au régiment du 19e de Ligne, où il passa près d'un an en garnison, ne rentrant chez lui que lors de rares permissions. Elisabeth passa ces mois fort isolée, ne recevant que quelques visites de ses parents et de ses soeurs. L'armée allemande envahit la Belgique le 10 mai 1940.

Lors de l'invasion, Elisabeth et son fils étaient chez ses parents à Natoye. La famille décida de fuir l'invasion. Elle prit le train pour la France, mais un bombardement allemand en gare de Mariembourg les arrêta, et le petit groupe continua à pied. Elisabeth et ses proches furent engloutis dans le courant des centaines de milliers de réfugiés fuyant vers le sud, souffrant du froid, de la pluie, de la faim, et des attaques des avions allemands.

Leur exode se termina dans un petit village des Pyrénées, appelé Murvielles, où ils purent louer une remise à un prix exorbitant. En plus du loyer, tous les adultes furent forcés de travailler gratuitement à la vendange. Après plusieurs mois, le gouvernement de Vichy força les réfugiés à rentrer dans leurs pays d'origine. Elisabeth et sa famille rentrèrent par train pour apprendre le décès de son mari.

Jean Warnon avait été tué pendant la bataille de la Lys qui retarda l'avance des armées allemandes et permit aux Anglais de sauver leur armée à Dunkerke. La version officielle offerte par les troupes d'occupation, était qu'il avait été gravement blessé et transporté dans un hôpital militaire, qui fut ensuite détruit par un tir d'artillerie. Des recherches subséquentes tentent à prouver qu'un fait, il fut fait prisonnier puis sommairement fusillé par les allemands, avec une cinquantaine d'officiers belges, pour avoir présenté une résistance inattendue aux forces d'invasion.

Veuve, Elisabeth se laissa entraîner par son caractère passionné. Au vu de tous, elle déposa une gerbe de fleurs sur la tombe du Soldat Inconnu à Bruxelles, et fut arrêtée immédiatement. Elle fut condamnée à trois semaines de détention qu'elle passa à la prison de Saint-Gilles, à quelques centaines de mètres de son ancienne école. Elle mit ces semaines à profit pour apprendre les habitudes des prisonnières et leurs moyens de communication qui utilisait des séries de coups frappés sur les tuyaux du chauffage central de la prison. Cette connaissance lui servit plus tard, lors de son arrestation définitive.

Immédiatement après sa sortie de prison, Elisabeth dut faire face aux nécessités de la vie. Elle décida de suivre des cours de dactylographie et de sténographie pour subvenir à ses besoins, et à ceux de son fils. Elle trouva, dans les petites annonces, le nom d'une jeune femme, Elisabeth (Betty) Constance Liégeois, qui donnait de tels cours, et s'y inscrivit. Bientôt les deux jeunes femmes fraternisèrent et Betty accompagna bientôt Elisabeth lors de ses voyages de ravitaillement à Natoye. C'est pendant l'un de ces voyages, qu'Elisabeth fut contactée par l'instituteur du village, Mr. Xhenseval, et entra dans la Ligne Comète qui rapatriait les aviateurs alliés abattus sur le territoire belge.

Dans les mois qui suivirent, Elisabeth hébergea une trentaine d'aviateurs anglais, canadiens, australiens, polonais et américains, qu'elle dut loger et nourrir avant de les transmettre à d'autres membres de la Ligne, pour leur long périple à travers la France occupée, la France dite "Libre", l'Espagne, puis le Portugal. Ceux qui atteignirent Lisbonne furent rapatriés à Londres et reprirent leur service dans les forces alliées. Betty l'aida beaucoup dans cette dangereuse entreprises. Elles prirent, dans la Résistance, le pseudonyme "les deux Betties". Plus tard, pour éviter la confusion, Melle Liégeois utilisa son deuxième prénom: Constance.

Alors qu'elle se préparait à rejoindre les forces belges en exil à Londres, Elisabeth fut arrêtée dans sa maison de Bruxelles. A son insu, les allemands avaient arrêté le chef de la Ligne Comète au domicile duquel ils avaient trouvé la liste complète des membres de l'organisation. Pratiquement tous les membres du réseau Comète furent arrêtés, y compris l'instituteur de Natoye. Pour des raisons restées obscures à ce jour, Madeleine la sœur aînée d'Elisabeth, ni Fernand Paye son mari, qui tous deux participèrent activement au réseau Comète, ne furent jamais inquiétés, et purent continuer à travailler dans la Résistance jusqu'à la libération.

Elisabeth fut condamnée à mort par un tribunal de la Luftwafe, puis vit sa peine commutée en prison à vie grâce à l'intervention de la reine Elisabeth de Belgique. Elle fut déportée en Allemagne et incarcérée dans diverses prisons, bagnes et camps de concentration (Ravensbrück et Mauthausen), où elle passa 27 mois de captivité dans des conditions inhumaines.

Sauvée in extémis par la Croix Rouge internationale, Elisabeth ne pesait plus que 26 kgs. Elle passa plusieurs semaines dans des hôpitaux suisses avant de rentrer en Belgique. Son retour fut pour elle une grande déception. Espérant retrouver le pays prospère qu'elle avait connu, elle retrouva sa maison dévastée, une nation meurtrie, divisée et appauvrie. Sans ressources, soumise au sévère rationnement de nourriture, de charbon, de vêtements, elle passa le premier hiver de sa liberté retrouvée dans de sévères privations. Peu à peu, ses services dans la Résistance furent reconnus par les autorités et elle reçut de nombreuses décorations belges, anglaises, américaines et françaises en reconnaissance du travail extraordinaire qu'elle avait fait dans la Résistance.

En 1946, elle commença à travailler pour les services de renseignement du gouvernement belge. Vers 1950, lors de l'abdication du roi Léopold III de Belgique, les services de renseignements belges furent complètement transformés pour faire face à la "guerre froide". Elisabeth fut mise à la retraite. Dès lors, ses diverses pensions d'état: veuve de guerre, invalide de guerre, etc... lui permirent de vivre modestement, sans être obligée d'avoir un emploi.

La première étape de sa nouvelle existence fut le départ de la ville. Elle s'installa, avec Constance, son amie de la Résistance, dans une petite villa à Ronquières, à une quarantaine de kilomètres au sud de Bruxelles. Le nom de villa était bien pompeux puisque la maison n'avait même pas l'eau courante... C'est à cette époque que, travaillant bénévolement pour "L'oeuvre de l'Etoile", elle fit la connaissance de Georges Clesse et de son épouse, deux belges vivant à Nice (France) qui l'introduisit à la Théosophie. Elisabeth devint donc membre de la Société Théosophique, puis de la Section Ésotérique (ES). Elle travailla activement à l'organisation de conférences et l'envoi des programmes. Sa santé restant ébranlée, elle prit l'habitude de passer les hivers dans le midi de la France, souvent à Nice, où elle retrouvait ses amis Clesse, et s'y fit de nombreux amis dans la Branche Théosophique locale.

A la fin du bail de location de la "villa" de Ronquières, Elisabeth tenta un retour à la nature et loua une petite ferme dans le village de Warisoulx, près de Namur. Sa petite ferme consistait de deux vaches, une chèvre, et d'un élevage de lapin de race "géants des Flandres", d'énormes boules de fourrure agrémentées d'un solide appétit. Partagée entre les nécessités de l'élevage, sa volonté pacifiste et son régime végétarien, elle abandonna bientôt les lapins et quitta la ferme à la fin du bail de location, pour s'établir dans l'ancienne maison de ses parents à Natoye.

Son séjour fut difficile. Le décès des parents de son mari, la liquidation de leur héritage, le décès de ses propres parents lui furent un soucis constant. La succession de ses parents créa des difficultés temporaires entre elle et ses sœurs. La maison de Natoye fut vendue. Avec sa part d'héritage, elle acheta une toute petite villa à la côte belge, à Oostduinkerke, appelée "Ma Coquille" qu'elle louait à la bonne saison. Elle retourna alors vivre près de la ville, à Rhode-Sainte-Genèse où elle resta trois ans.

Depuis quelques temps, Elisabeth était entrée en contact par la Société Théosophique, avec Mr. Albert Sassi, professeur de Droit du Travail, à l'Université de Genève et un membre proéminent de la Société Théosophique de Suisse. Ils correspondirent pendant plusieurs mois et développèrent ensemble l'idée d'un voyage aux Indes à la recherche d'un enseignement spirituel plus approfondi. Elisabeth vendit sa maison d'Oostduinkerke et en partagea le prix en quatre parties: elle en donna un quart à son amie Constance, un autre quart à Mr. Sassi, en garda un quart et consacra le dernier quart au frais de voyage. Elle quitta la Belgique pour un voyage estimé à six mois, mais qui dura 8 ans. Constance décida, en dernière minute, de ne pas l'accompagner.

Pendant son séjour aux Indes, qui commença par le Centre Théosophique d'Adyar, Elisabeth acheta une propriété à Kotagiri, dans les Montagnes Bleues au sud de l'Inde, où le climat était relativement tempéré. Elle y passa, avec Albert Sassi, quelques années au cours desquelles elle put suivre un entrainement particulier pour développer sa clairvoyance naturelle et y commença sa carrière d'écrivain.

Ayant baptisé sa propriété "Masters Garden" (Le Jardin des Maîtres), elle la développa rapidement en un centre local de spiritualité. Une chapelle de l'Eglise Catholique Libérale fut installée dans l'une des pièces, où la Sainte Eucharistie était fréquemment célébrée par le Rév. Albert Sassi; Elisabeth servant comme acolyte. Mgr. Shores vint consacrer cette Chapelle qui fut probablement la seule ouverte au public, en dehors de celle d'Adyar. Le service de Requiem à la mémoire de Sir Winston Churchill réunit à Masters Garden les notables de la région.

Elisabeth accompagna Albert Sassi dans plusieurs tournées de conférences dans les villes principales des Indes, et y établit tout un réseau d'amis. Lors d'une de ses tournées, elle visita le Sikim et les états près des Himalayas, des régions qui à l'époque étaient encore fort isolées. Elle a publié, pour un nombre restreint de ses amis, ses carnets de voyage qui contiennent également quelques unes de ses conférences. Elle publia son premier livre, le Livre de la Joie, en 1962 qui fut imprimé dans de très mauvaises conditions, des restrictions sévères ayant été imposées aux Indes à cause de la guerre avec le Pakistan.

A la fin de l'année 1961, elle publia une étude astrologique sur les énergies spirituelles déversées sur le monde, à l'entrée de l’Ère du Verseau, à l'occasion de la grande conjonction planétaire du début de 1962. Au début de 1964, Elisabeth interrompit pour quelques mois son séjour aux Indes et rentra en Europe. Elle visita son fils qui vivait alors à Ommen, en Hollande et travaillait comme professeur à l'Ecole Internationale de "Eerde" installée dans le château où s'étaient tenus les fameux camps d'Ommen de Krishnamurti avant sa séparation de la Société Théosophique. Elle eut l'occasion de rencontrer ses deux petit-fils, Michaël et Jean-Marc, né en février de cette année. C'est pendant son séjour à Ommen que son deuxième ouvrage, le Livre de la Connaissance, vit le jour. A l'automne 1964, Elisabeth retourna aux Indes et y poursuivit les études et travaux qu'elle avait commencés. Elle y écrivit son troisième livre, le Livre de la Vie qui parut en 1966.

En 1967, la santé d'Albert Sassi se détériora rapidement. C'est donc en 1968 qu'Elisabeth quitta les Indes, pour n'y revenir que pour de brèves visites. La propriété de Masters Garden fut vendue à une communauté de moines et Elisabeth s'établit dans un appartement de l'Avenue Jupiter à Bruxelles. En compagnie d'Albert Sassi, elle organisa le Rituel de Saint Marc avec un groupe de spiritualistes bruxellois. De nombreux enseignements particuliers furent donnés aux participants en tant que préparation à la célébration de ce Rituel qui est maintenant tombé dans l'oubli.

Il fut bientôt nécessaire, pour la santé d'Albert Sassi, de quitter la ville. Madeleine, la sœur aînée d'Elisabeth, devenue veuve, l’accueillit dans sa maison au 7 rue du Centenaire, à Spontin. Finalement, Albert Sassi fut, à sa demande, hospitalisé à Genève, où il mourut en ....

Elisabeth loua alors, dans le village de Spontin, une petite villa, l'Oasis, juste à côté de la maison de sa soeur Madeleine, et y commença à se concentrer principalement à l'Ordre de la Mère du Monde, une organisation réservée aux femmes, dont elle fut la fondatrice. Elle fut également responsable pour la propagation en France de l'Ordre Martiniste des Pays-Bas dans lequel elle occupait une fonction importante au sein de son Suprême Conseil.

Le mouvement qu'elle a fondé prit de l'extension en Belgique, puis en France et en Suisse. Son succès provoqua des réactions peu sympathiques d'autres mouvements de spiritualité traditionnels tels que la Société Théosophique, l'École Arcane, et d'autres. Les membres de ces organisations furent souvent mis en demeure de choisir entre son Ordre et leur organisation d'origine. Elisabeth ne répondit jamais à ces vues étroites et continua à recommander à ses membres une participation à ces organisations qu'elle considérait comme extrêmement utiles au développement personnel.

En 1979, son fils et sa famille émigrèrent aux États-Unis pour y poursuivre sa carrière. Ils achetèrent un propriété qui devint bientôt un centre spirituel et les quartiers généraux de l'Ordre de la Mère du Monde dans le nouveau monde. Ce centre, qui prit le nom de King's Garden. Elisabeth le visita dès 1980 et y installa les quartiers généraux de son Ordre pour les Etats-Unis sous la direction de sa belle-fille Joan Warnon. Ce centre existe toujours et continue les activités pour lesquelles il a été fondé. Il est aujourd'hui le centre mondial de l'Ordre de la Mère du Monde.

L'Ordre s'étendit en dehors de l'Europe francophone, aux Pays-Bas d'abord, puis en Norvège, en Angleterre et au Danemark. Elisabeth organisa des congrès bi-annuels régulièrement et fonda deux publications mensuelles, l'une en français, l'autre en anglais, pour maintenir un lien entre les membres de son Ordre. La section française de l'Ordre de la Mère du Monde s'incorpora comme une association culturelle et acheta le château de Sausses (Hautes Alpes) pour y abriter ses quartiers généraux.

Vers 1984, sa petite villa l'Oasis, étant devenue trop petite pour ses activités, Elisabeth acheta une assez grande maison au 4, rue des Carrières à Spontin. Après transformations, cette maison put accueillir des réunions de 60 à 80 personnes. Elisabeth baptisa cette maison "Shanti", devenue un centre spirituel, un lieu ou plusieurs organisations servant la Hiérarchie spirituelle du monde purent se réunir dans une atmosphère propre à leurs activités.

Elisabeth reçut une invitation de venir présenter son Ordre au Canada. Elle donna une série de conférences dans la ville de Grand Mère au Québec, et annonça publiquement que l'Ordre de la Mère du Monde abandonnait son état d'organisation plus ou moins secrète, pour devenir public, bien que continuant à ne recevoir de nouveaux membres que sur invitation. Cette déclaration fut mal reçue par un certain nombre de membres françaises qui, peu à peu, se séparèrent du mouvement original.

L'Ordre de la Mère du Monde continua de grandir, et le nombre de membres en dehors de la France, qui avait jusqu'alors été la section la plus forte, pour devenir une organisation vraiment internationale. Lorsqu'elle sentit sa santé décliner, Elisabeth chercha parmi les plus anciennes membres de l'Ordre, quelqu'un pour lui succéder. Son choix s'arrêta finalement sur Joan Warnon qui était la plus ancienne membre et dont la connaissance des langues avait permis l’extension de l'Ordre en dehors de la région francophone. Joan fut officiellement installée à la tête du mouvement par Elisabeth elle-même, au cours du Congrès international de Caoulet, France en 1995. Elle poursuivit l'oeuvre d'Élisabeth jusqu'à ce jour.

L’année suivant, Elisabeth souffrit de forts maux de tête. Les médecins découvrirent une tumeur inopérable au cerveau. Elisabeth apprit la nouvelle avec courage et se remit au travail avec encore plus d'ardeur. Elle continua à pratiquer ses méditations journalières et en annotât les résultats jusqu'au la fin de sa vie. Ces botes furent l'objet d'une publication privée sous le titre de Méditations Journalières qui parut en français et en anglais.

Elle s'éteignit pendant son sommeil, le 29 jamvier 1997.

(source : ancien site internet de l'Ordre de la Mère du Monde)


Ouvrages

Notes et références

  1. NDE : Albert Sassi est également l'auteur de la traduction en français de l'Astrologie Esotérique du "Traité sur les Sept Rayons" d'Alice Bailey.
  2. NDE : L'obédience maçonnique mixte du Droit Humain est indépendante de la Société Théosophique, bien qu'à une époque de nombreux membres appartenaient à ces deux organisations : il est probable que l'auteur de la présente préface ait oublié la conjonction "'et'" ; Albert Sassi était donc un haut dignitaire à la fois de l'obédience du Droit Humain et de la Société Théosophique, comme d'autres de ses illustres contemporains, à commencer par Curuppumullage Jinarajadasa.