Soufisme, du grec. De la racine sophia, "sagesse". Une secte mystique de Perse, quelque chose de semblable aux Védântins : bien que très puissante par le nombre, personne, sauf les hommes très intelligents, ne s'y associe. Ses membres revendiquent, et très justement, la possession de la philosophie ésotérique et la doctrine du véritable Mahométisme.

La doctrine soufie (ou çûfie) est, sur bien des points, en contact avec la Théosophie, dans la mesure où elle prêche un seul credo universel et le respect et la tolérance extérieure pour toutes les croyances exotériques populaires. On trouve également beaucoup de rapports avec la Maçonnerie.

Les Soufis ont quatre degrés et quatre étapes d'initiation :

  • l°, probationnaire, avec une stricte observance extérieure des rites musulmans, la signification cachée de chaque cérémonie et de chaque dogme étant expliquée au candidat ;
  • 2°, l'entraînement métaphysique ;
  • 3°, le degré de "Sagesse", lorsque le candidat est initié à la nature la plus intérieure des choses ; et
  • 4°, la Vérité finale, lorsque l'Adepte atteint les pouvoirs divins, et l'union complète avec la Divinité Une et Universelle par l'extase ou Samâdhi.

(source : "Glossaire Théosophique" d'Héléna Blavatsky)




Méditation : La méthode dans le soufisme


Les écrits des Soufis sont très voilés d’images et de symboles et ont un sens de la dualité plus fort que dans tout autre système religieux ésotérique, à l’exception des écrits mystiques chrétiens. Mais qu’il en ressort la même expression de la vérité, la même méthode fondamentale, c’est ce que les extraits du vieux traité persan de Soufisme vont nous démontrer. Il est intéressant de noter que les écrits les plus durables et les plus utiles proviennent des connaisseurs capables de raconter leur expérience de la divinité de telle sorte qu’ils enseignent, esquissent, autant qu’ils affirment.

« Le premier pas vers l’unification est l’annihilation de la séparation parce que la séparation est la déclaration que l’on s’est séparé des imperfections, tandis que l’unification est la déclaration de l’unité d’une chose... Par conséquent, le premier pas vers l’unification est de nier que Dieu ait un partenaire et de mettre de côté le mélange...

Nous avons cinq principes d’unification : l’éloignement de la phénoménalité et l’affirmation de l’éternité, l’abandon de nos lieux familiers, la séparation d’avec nos frères et l’oubli de ce qui est connu et inconnu.

L’éloignement de la phénoménalité consiste à nier que les phénomènes aient aucune connexion avec l’unification ou qu’il leur soit possible d’atteindre à Sa sainte essence ; et l’affirmation de l’éternité consiste en la conviction que Dieu a toujours existé...

Et le départ de nos lieux familiers signifie, pour le novice, le départ des plaisirs habituels de l’âme inférieure et des formes du monde, et, pour l’adepte, le départ des stations sublimes, des glorieux états et des miracles exaltés ; et la séparation d’avec les frères signifie se détourner de la société des humains et se tourner vers la société de Dieu puisque toute pensée autre que celle de Dieu est un voile et une imperfection et plus les pensées d’un homme sont associées à un autre que Dieu, plus Dieu lui est voilé ; parce qu’il est universellement reconnu que l’unification est la concentration des pensées, tandis qu’être satisfait de tout autre que Dieu est un signe de la dispersion des pensées [1]... »

Et encore :

« Quatre choses sont nécessaires à celui qui prie : l’annihilation de l’âme inférieure, la perte des pouvoirs naturels, la pureté du noyau du cœur et la contemplation parfaite. L’annihilation de l’âme inférieure ne peut être atteinte que par la concentration des pensées ; la perte des pouvoirs naturels s’obtient par la seule affirmation de la Divine Majesté, qui implique la destruction de tout ce qui est autre que Dieu ; la pureté du noyau du cœoeur par le seul amour ; la parfaite contemplation par la seule pureté du noyau du coeœur [2]. »

Une fois encore, nous avons la même vérité.


(source : "De l'Intellect à l'Intuition" d'Alice Bailey, pp.191-192)


Voir aussi

  1. Nicholson Reynold, The Kashf Al-Mahjûb, pp. 281, 282.
  2. Ibid., pp. 302-303.