Livre des Nombres Chaldéen. Un ouvrage qui contient tout ce qui se trouve dans le Zohar de Siméon ben Yochaï, et bien davantage. Il doit lui être antérieur de plusieurs siècles, et, en un sens, il en est l'original puisqu'il contient tous les principes fondamentaux enseignés dans les ouvrages cabalistiques juifs, mais sans leurs voiles. C'est un livre vraiment très rare puisqu'il n'en existe peut-être que deux ou trois copies, et qu'elles appartiennent à des bibliothèques privées.

(source : "Glossaire Théosophique" d'Héléna Blavatsky)




L'auteur ne possède que quelques extraits, une douzaine de pages en tout, tirés mot à mot de cet inappréciable ouvrage, dont il n'existe plus, peut-être, que deux ou trois exemplaires.

(source : "La Doctrine Secrète" d'Héléna Blavatsky, V, p.205, note de bas de page)


Contenu du Livre des Nombres Chaldéen

Le Livre des Nombres donne le nom de[1] Ain Soph à "l'Ame Ardente du Pélican".


(source : "La Doctrine Secrète" d'Héléna Blavatsky, I, p.59)




Les sept principes des Initiés orientaux n'avaient pas encore été expliqués lorsque Isis Dévoilée fut écrite et l'on n'avait commenté que les trois Faces de la Kabale demi-exotérique. On les trouve cependant dans le Livre des Nombres Chaldéen.


(source : "La Doctrine Secrète" d'Héléna Blavatsky, I, pp.180-181)



Dans le Zohar – qui, tel qu'il est maintenant arrangé et réédité par Moïse de Léon, avec l'aide des Gnostiques syriens, chaldéens et chrétiens du XIIIème siècle, et corrigé et révisé encore plus tard par bien des mains chrétiennes, n'est guère moins exotérique que la Bible elle-même – ce "Véhicule Divin" n'apparaît plus, comme il le fait dans le Livre chaldéen des Nombres. Il est vrai que Ain-Soph, le NEANT ABSOLU ET SANS FIN, se sert aussi de la forme de l'UN, l' "Homme céleste" manifesté (la CAUSE PREMIERE), comme d'un Chariot (en hébreu, MERCABAH en sanscrit, VARAN) ou Véhicule, pour descendre et se manifester dans le monde phénoménal. Mais les Kabalistes ne montrent pas comment l'ABSOLU peut se servir de quoi que ce soit, ni exercer un attribut quelconque puisque, comme l'Absolu, il ne possède pas d'attributs ; ils n'expliquent pas non plus qu'en réalité c'est la Cause Première (le Logos de Planton), l'IDEE Originelle et éternelle qui se manifeste à travers Adam-Kadmon, le Second Logos pour ainsi dire. Dans le Livre des Nombres, on explique que Ain (En ou Aiôr) est le seul soi-existant et que sa "Profondeur", le Bythos des Gnostiques, appelé Propatôr, n'est que périodique. Ce dernier est Brahmâ, différencié de Brahman ou Parabrahman. C'est la Profondeur, la Source de Lumière ou Propatôr, qui est le Logos non manifesté ou l'Idée abstraite, et non Ain-Soph dont le Rayon se sert d'Adam-Kadmon – "mâle et femelle" – ou le Logos Manifesté, l'Univers objectif, comme d'un Chariot par lequel il peut se manifester.


(source : "La Doctrine Secrète" d'Héléna Blavatsky, I, pp.198-199)




Ce n'est que chez l'homme que le Jîva est complet. Quant à son septième principe, ce n'est qu'un des Rayons du Soleil Universel. Toute créature raisonnable ne reçoit que le prêt temporaire de ce qui doit retourner à sa source ; quant à son corps physique, il est formé par les Vies terrestres les plus inférieures, par l'évolution physique, chimique et physiologique. "Les Bénis n'ont rien à faire avec les purgations de la lumière", dit la Kabale, dans le Livre des Nombres chaldéen.


(source : "La Doctrine Secrète" d'Héléna Blavatsky, I, p.209)




Lorsqu'il nous sera prouvé que l'identification Kabalistique de Jéhovah avec Binah, Séphira féminine, contient une autre signification, une signification sous-occulte, alors, mais alors seulement, les Occultistes pourront décerner la palme de la perfection aux Kabalistes. Jusqu'à ce moment l'on maintiendra que Jéhovah, pris au sens abstrait d'un seul "Dieu vivant", est un simple nombre, une fiction métaphysique et ne devient une réalité que lorsqu'il est mis à sa vraie place comme émanation et comme Séphira – et nous avons le droit de le maintenir, car le Zohar, comme en témoigne au moins le Livre des Nombres, enseignait, avant que les Kabalistes Chrétiens l'eussent défiguré, et enseigne toujours la même doctrine que nous, à savoir que l'Homme émane, non pas d'un HOMME Céleste unique, mais d'un Groupe Septénaire d'Hommes Célestes, ou Anges ; le même enseignement se trouve dans Pymandre, la Pensée Divine.


(source : "La Doctrine Secrète" d'Héléna Blavatsky, I, p.216)




Mais ni la Tête ni les épaules d'Adam-Kadmon ne peuvent être vues c'est pourquoi nous lisons, dans le Siphra Dzenioutha, le "Livre du Mystère caché" :

Au commencement du Temps, après que les Elohim [les "Fils de Lumière et de Vie" ou les Constructeurs] eurent formé, de l'Essence éternelle, les Cieux et la Terre, ils formèrent les mondes six par six.

Le septième est Malkuth notre Terre [2], sur son plan, qui est le plus bas de tous les autres plans de l'existence consciente. Le Livre des Nombres Chaldéen contient une explication détaillée de tout cela.

La première triade du Corps d'Adam-Kadmon [les trois plans supérieurs des sept] [3] ne peut être vue avant que l'Ame se tienne en présence de l'Ancien des Jours.


(source : "La Doctrine Secrète" d'Héléna Blavatsky, I, p.225)




Ainsi notre Terre, Malkuth, est à la fois, le septième et le quatrième Monde le septième lorsque l'on compte à partir du premier Globe au-dessus, le quatrième si l'on compte par plans. Il est généré par le sixième Globe ou Sephira, appelé Yezud, "Fondation", ou comme il est dit dans le Livre des Nombres, "par Yezud lui [Adam Kadmon] féconde l'Heva primitive [Eve ou notre Terre]". Traduit en langage mystique cela explique pourquoi Malkuth, appelée la Mère Inférieure, la Matrone, la Reine, et le Royaume de la Fondation, est représentée comme l'Epouse du Tétragramme, ou Microprosope (le Second Logos), l'Homme Céleste. Lorsqu'elle sera délivrée de toute impureté, elle se réunira au Logos Spirituel, ce qui aura lieu dans la Septième Race de la Septième Ronde – après la régénération, au jour du "SABBAT". Car le "Septième Jour", redisons-le, a une signification occulte que ne soupçonnent pas nos théologiens.


(source : "La Doctrine Secrète" d'Héléna Blavatsky, I, p.226)




La différence entre la Kabale et la Vidyâ Esotérique archaïque – en prenant la Kabale telle qu'elle se trouve dans le Livre des Nombres Chaldéen, et non comme elle est représentée dans sa copie maintenant défigurée, la Kabale des Mystiques Chrétiens – est vraiment très petite, composée qu'elle est seulement de divergences sans importance de forme et d'expression. Par exemple, l'Occultisme Oriental parle de notre Terre comme du Quatrième Monde, le plus bas de la Chaîne, au-dessus duquel montent, sur les deux arcs, les six Globes, trois de chaque côté. Le Zohar, de son côté, appelle la Terre le plus bas ou le septième, ajoutant que c'est des six autres que dépendent toutes les choses qui y sont (Microprosope). La "Petite Face [petite parce qu'elle est manifestée et finie] est formée de six Sephiroth", dit le même livre. "Sept Rois viennent et meurent dans le Monde trois fois détruit [Malkuth, notre Terre, est détruite après chacune des Trois Rondes qu'elle a traversées]. Et leurs règnes [ceux des Sept Rois] seront détruits [4]." Cela se rapporte aux Sept Races, cinq desquelles ont déjà paru, et deux sont encore à venir dans cette Ronde.


(source : "La Doctrine Secrète" d'Héléna Blavatsky, I, p.227)




"Et Dieu dit, que le firmament soit..." (I-6) Et "Dieu" le second, obéit et "fit le firmament" (I-7). "Et Dieu dit que la lumière soit". Et "la lumière fut". Ce dernier verset ne signifie d'ailleurs pas la lumière, mais comme dans la Cabale, l'androgyne "Adam Kadmon", ou Sephira (la Lumière Spirituelle), car ils ne font qu'un ; ou, selon le Livre des Nombres Chaldéen, les anges secondaires, les premiers étant les Elohim, qui sont l'agrégat de ce Dieu "façonnant" : Car à qui sont adressés ces mots de commandement ? Et qui est-ce qui commande ? Ce qui commande c'est la Loi éternelle et celui qui obéit c'est l'Elohim, la quantité connue agissant dans et avec x, ou le coefficient de la quantité inconnue, la Force de la Force UNIQUE. Tout cela est de l'Occultisme et on le trouve dans les STANCES archaïques. Il est absolument sans importance d'appeler ces "Forces" les Dhyan Chohans, on les Auphanim, comme le fait Ezéchiel.

"La Lumière Universelle unique qui, pour l'homme, est Ténèbre, existe toujours", dit le Livre des Nombres Chaldéen. C'est d'elle que procède périodiquement l'Energie, qui est réfléchie dans l'Abîme, ou le Chaos, cet entrepôt des mondes futurs, et qui, une fois réveillée, agite et féconde les Forces latentes qui constituent les potentialités éternellement présentes en lui. Alors, s'éveillent de nouveau les Brahmâs et les Bouddhas – les forces coéternelles – et un nouvel Univers en existence...


(source : "La Doctrine Secrète" d'Héléna Blavatsky, II, p.44)

Notes et références

  1. La raison pour laquelle Moïse défend qu'on mange le pélican et le cygne (Deutéronome, XIV, 16, 17), et classe ces deux oiseaux parmi les animaux impurs, tandis qu'il permet de manger "le scarabée et les sauterelles de toute espèce" (Lévitique, XI, 22), est purement physiologique, et ne se rapporte à la symbologie mystique qu'en ce que le mot "impur", comme tout autre mot, ne doit pas être pris dans son sens littéral, car il est ésotérique comme tout le reste et peut signifier aussi bien "sacré" que le contraire. C'est un "voile", particulièrement suggestif dans le cas de certaines superstitions – chez les Russes, par exemple, qui ne mangent pas le pigeon, non parce qu'il est "impur", mais parce qu'on dit que le "Saint-Esprit" est apparu sous la forme d'une colombe. Voir vol. 2, 2ème Partie, Section 5. Sur la Divinité Cachée, ses Symboles et ses Glyphes.
  2. Voir le Mantuan Codex.
  3. La formation de "l'Ame Vivante", ou l'Homme, rendrait mieux l'idée. Une "Ame Vivante" est, dans la Bible, le synonyme de l'Homme. Ce sont nos sept "Principes".
  4. Livre des Nombres, L. VIII, 3.