Alice Ann Bailey, dite Alice Bailey ou A.A.B., était une écrivaine britannique. Née le 16 juin 1880 à Manchester sous le nom d'Alice LaTrobe Bateman, elle fut mariée à Foster Bailey. Elle est décédée le 15 décembre 1949.

Alice A. Bailey
Photographiée ici dans les années 1930.

Reconnue comme une des personnalités fondatrices du mouvement New Age, Alice Bailey a écrit une vingtaine d'ouvrages ésotériques, ainsi que des articles pour le Lucis Trust, revue éditée par l'École Arcane, institut spiritualiste qu'elle fonda en 1923.

Esquisse biographique

Dans son dernier ouvrage publié à titre posthume, Autobiographie Inachevée, Alice Bailey relate son aventure littéraire et initiatique. Après avoir été chrétienne évangélique et adepte de la Société Théosophique, Alice Bailey fonde l'École Arcane en 1923. Alice Bailey affirme que la plupart des ouvrages qu'elle a écrits lui ont été dictés par télépathie par un "Maître de Sagesse" : le Tibétain, appelé aussi Djwal Khul, ou "DK".

A côté de Mme Blavatsky, et de la force incroyable qui la caractérisait, Mme Alice Ann Bailey fait figure de petite femme frêle et fragile. A l'esprit aventureux étonnant de Mme Blavatsky, elle substitue des déboires sociaux et une vie d'abord difficile. Avant de rencontrer son mari Foster Bailey (qui l'aida à fonder le Lucis Trust en 1922), elle connut la vie d'une femme battue avant de divorcer. Luttant dans la misère sociale, n'hésitant pas à devenir ouvrière dans une usine de boîte de sardines, afin de nourrir ses deux filles, tout en confiant se laisser aller régulièrement aux sanglots dans les nombreux moments difficiles, elle semble incarner avant l'heure cette génération de femmes autonomes qui allait annoncer le grand mouvement de libération féminine du 20ème siècle.

Elle rejoint la Société Théosophique entre 1917 et 1918 et rencontre Foster Bailey, son futur mari, en 1919, qui devient d'ailleurs secrétaire national de la S.T. la même année. A la fin de cette même année charnière, un évènement majeur se réalisera : alors qu'elle se trouve seule sur une colline, le Maître Tibétain entre en contact télépathique avec elle. Il lui demande si elle serait d'accord pour écrire certains ouvrages du fait de ses dons pour la télépathie supérieure. Elle refuse d'abord avec véhémence ; il lui donne trois semaines pour réfléchir. A ce terme, il lui redemande à nouveau ; et elle refuse. Il lui donne deux semaines supplémentaires. Elle accepte alors de faire un essai limité et reçoit les premiers chapitres d' Initiation humaine et solaire. Puis elle refuse de continuer et ne se ravise qu'après avoir contacté le Maître Khout Houmi, dont elle se sait être le disciple. Pour la petite histoire, en effet, lorsqu'elle s'était rendu pour la première fois dans un centre de la Société Théosophique, elle avait reconnu dans un portrait du Maître Khout Houmi le visage d'un étranger hindou qui était venu lui rendre visite alors qu'elle n'avait que 15 ans.

L'expérience fut le début de la formidable diffusion d'un enseignement occulte extrêmement abouti. Pourtant, la Société Théosophique avait déjà entamé sa période de déclin. Alors que les premiers chapitres de Initiation humaine et solaire sont publiés dans la revue officielle de la S.T., cette publication s'interrompt brusquement, du fait de la jalousie et du conservatisme de quelques membres influents. Ainsi, par l'intermédiaire de "L'Association Théosophique" (née en marge de la Société Théosophique dans une scission), elle fonde avec Foster Bailey la Fondation Lucis Trust puis l'Ecole Arcane en son sein, quelques années plus tard, pour former des disciples aux enseignements du Maître Tibétain.

Entre 1920 et 1945, elle publiera plus d'une vingtaine d'ouvrages dictés pour la grosse majorité par le Maître Tibétain. Véritable mine spirituelle pour le chercheur occultiste, enseignement établi avec pureté et clarté, l'ensemble des ouvrages constitue un corpus spiritualiste occulte. Parmi les ouvrages, on pourra noter le Traité sur le Feu Cosmique, le Traité sur les Sept Rayons, le Traité sur la Magie Blanche ou bien encore Initiation Humaine et Solaire, qui sont les ouvrages majeurs de cet enseignement. Le plus occulte et le plus riche consiste sans nul doute en Traité sur le Feu Cosmique qui constitue véritablement une nouvelle désoccultation des Stances de Dzyan et de La Doctrine Secrète de Mme Blavatsky. En tant que Clef Psychologique de La Doctrine Secrète, le Traité sur le Feu Cosmique constitue (entouré des ouvrages de compléments que nous avons cités) ce qu'on pourrait appeler la Seconde Pierre de l'enseignement ésotérique et spirituel pour le Nouvel Age.

Ses 26 ouvrages ont popularisé des notions telle que la venue du Nouvel Age et l'avènement du "Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde", au travers de "triangles ésotériques" - réunions d'individus par groupes de trois, supposés travailler en réseau avec leurs énergies pour l'aide spirituelle à l'Humanité - qu'Alice Bailey a commencé à organiser en 1937. Ces triangles se fondent sur un mantra, connu sous le nom de Grande Invocation, utilisé par des milliers de groupes ésotériques au travers le monde encore aujourd'hui. De nos jours, l'enseignement d'Alice Bailey continue d'être diffusé et étudié au travers de l'École Arcane et de sa maison d'édition le Lucis Trust.

Les enseignements contenus dans ses ouvrages sont écrits dans un style très simple alors que les développements et sujets apparaissent très abscons. Il s'agit de textes parlant de science occulte, d'astrologie dite ésotérique, de magie blanche, de méditation et d' occultisme général.

Œuvre littéraire

Titres attribués au Maître Tibétain, Djwal Kuhl

Traité sur les Sept Rayons :


Titres propres à Alice Bailey

  • Réfléchissez-y (compilation posthume d'extraits de ses œuvres)
  • Une compilation sur la sexualité (compilation posthume d'extraits de ses œuvres)


Un titre de Foster Bailey : "L'Esprit de la Maçonnerie"

  • Egalement publié par le Lucis Trust, maison d'édition de l'Ecole Arcane, les listes des ouvrages d'Alice Bailey sont accompagnés, comme faisant partie de l'enseignement, d'un ouvrage écrit par son époux Foster Bailey, et traitant de : L'Esprit de la Maçonnerie, ainsi qu'en atteste le titre.

(source : Wikipédia, article Alice Bailey, rédigé en partie par Urobore)


Explications sur les ouvrages

Les Livres Le premier ouvrage publié fut Initiation humaine et solaire, résultat de ses premiers efforts dans ce genre de travail ; c'est de là que partirent tous les livres qui allaient suivre ; dès lors, elle a écrit pour moi pendant près de vingt-cinq ans. Ces ouvrages s'inspiraient tous d'un dessein profond que vous serez sans doute intéressés à connaître ; dans le monde entier, ils ont retenu l'attention.

Initiation humaine et solaire était destiné à attirer l'attention du public sur l'existence de la Hiérarchie. H.P. Blavatsky l'avait fait par déduction et en affirmant cette existence, mais elle ne l'avait pas présentée par un exposé suivi. La Société théosophique avait enseigné l'existence des Maîtres, quoique H.P.B., dans une communication adressée à la Section Esotérique, ait déclaré l'avoir amèrement regretté ; cet enseignement fut en effet déformé par la suite par les dirigeants du mouvement théosophique qui commirent certaines erreurs de base. Les Maîtres tels qu'ils les dépeignirent se caractérisaient par une impossible infaillibilité, impossible en effet, parce que les Maîtres eux-mêmes évoluent. L'enseignement auquel ils souscrivaient absorbait l'intérêt pour le développement du soi et entraînait une intense focalisation sur la libération et le développement personnels. Les personnes désignées comme initiés ou disciples avancés étaient absolument médiocres et sans aucune influence en dehors de la Société théosophique elle-même. L'accent était mis sur une dévotion totale à l'égard des Maîtres et de leurs personnalités. On montrait également comment ces Maîtres intervenaient dans l'organisation et la vie des divers groupes d'occultistes qui prétendaient travailler sous leur direction. Ils étaient rendus responsables des erreurs commises par les dirigeants de ces groupes qui se réfugiaient derrière des déclarations telles que : le Maître m'a demandé de dire..., le Maître désire que les membres fassent telle ou telle chose. Ceux qui obéissaient étaient considérés comme des membres de bon aloi ; ceux qui ne manifestaient pas d'intérêt et refusaient d'obéir étaient considérés comme des renégats. On empiétait constamment sur la liberté individuelle et on justifiait les faiblesses et les ambitions des dirigeants. Connaissant toutes ces choses, A.A.B. refusa de participer à des activités de ce genre qui se reproduisaient constamment ; telle est en effet l'histoire de tous les groupes d'occultistes connus qui attirent l'attention du public. Même si j'avais voulu travailler de cette manière, ce que ne fait personne affilié à la Hiérarchie, elle m'aurait refusé sa collaboration.

Les Lettres sur la Méditation Occulte suivirent. L'ouvrage indique une manière quelque peu nouvelle d'aborder la méditation, basée non pas sur la dévotion à l'égard des Maîtres, mais sur la reconnaissance de l'âme en chaque être. Il fut suivi du Traité sur le Feu Cosmique. Ce livre développe l'enseignement donné dans La Doctrine Secrète au sujet des trois feux, le feu électrique, le feu solaire et le feu par friction ; il est la suite attendue de cet enseignement. Il donne aussi la clé psychologique de la Doctrine Secrète et il est destiné à être étudié par les disciples et les initiés à la fin de ce siècle et au début du siècle prochain, jusqu'en 2025.

Par la suite, A.A.B. se rendit compte qu'elle me rendait service, ainsi qu'à l'oeuvre, en écrivant certains livres qui seraient utiles aux étudiants (en supplément à la transcription de mes écrits et à la reprise de mes notes) et qu'il s'agissait de les rendre en un langage particulier – composé ensemble – apte à provoquer une réflexion profonde sur les idées qu'il appartient à mon dharma de rendre publiques. Le psychique ordinaire et le médium ne sont pas toujours d'un haut degré d'intelligence ; A.A.B. voulait démontrer, en apportant son aide au travail futur, qu'on pouvait certainement accomplir un travail d'ordre psychique et avoir cependant une réelle intelligence. Elle écrivit donc quatre livres qui sont entièrement son oeuvre personnelle :


  • La Conscience de l'Atome,
  • L'Ame et son Mécanisme,
  • De l'Intellect à l'Intuition,
  • De Bethléem au Calvaire.


En collaboration avec moi, elle a également rédigé un livre intitulé La Lumière de l'Ame. J'ai paraphrasé les Sutras de Patanjali écrits en sanscrit, et elle donna les commentaires, s'adressant à moi de temps à autre pour s'assurer du sens exact des Sutras.

Puis, ce fut le Traité sur la Magie blanche. Il a été écrit il y a bien des années. Au fur et à mesure qu'il était rédigé, il était donné aux étudiants les plus avancés de l'Ecole Arcane, chapitre par chapitre, et seulement comme matériel de lecture. C'est le premier livre qui ait jamais été présenté sur l'entraînement et la maîtrise du corps astral ou émotionnel. De nombreux ouvrages d'occultisme ont été écrits sur le corps physique et sa purification, et sur le corps éthérique ou vital ; la plupart sont des compilations de livres anciens ou modernes. Mais mon livre a pour but d'entraîner l'aspirant moderne à la maîtrise de son corps astral, avec l'aide du mental, celui-ci étant à son tour illuminé par l'âme.

L'ouvrage entrepris ensuite fut le Traité sur les sept Rayons. C'est là un ouvrage assez long qui n'est pas encore terminé. Il prend la forme de quatre volumes, dont deux ont déjà été publiés, un autre est prêt à l'être et le dernier est en cours de rédaction. Les deux premiers volumes traitent des sept rayons et de leurs types psychologiques ; ils posent ainsi les bases d'une nouvelle psychologie dont le chemin a été préparé par la psychologie moderne, toute matérialiste qu'elle soit. Le troisième volume est entièrement consacré au sujet de l'astrologie ésotérique ; il offre donc un sujet à part. Son but est de faire connaître la nouvelle astrologie fondée sur l'âme et non sur la personnalité. L'astrologie traditionnelle établit un horoscope indiquant le sort et la destinée de la personnalité ; lorsque la personnalité est peu évoluée ou que son développement est moyen, il peut être, et il est souvent, étonnamment exact. Il ne l'est pas autant cependant dans le cas de personnes hautement développées, d'aspirants, de disciples, d'initiés qui commencent à dominer leurs étoiles et par conséquent leurs actions. Les événements deviennent alors impossibles à prédire. La nouvelle et future astrologie s'efforce de donner la clé de l'horoscope de l'âme, conditionné par le rayon de l'âme et non par le rayon de la personnalité. Mon enseignement est suffisant pour permettre aux astrologues, intéressés et attirés par cette nouvelle méthode, de prévoir l'avenir sous l'angle de cette nouvelle approche. L'astrologie est une science fondamentale des plus nécessaires. A.A.B. a peu de connaissances en astrologie ; elle ne sait pas établir un horoscope et serait incapable de vous dire le nom des planètes et les maisons qu'elles gouvernent. Je suis donc entièrement responsable de tout ce qui est écrit dans ce livre ainsi que de tous mes autres livres, sauf, comme je l'ai expliqué, d'un seul, La Lumière de l'âme.

Le quatrième volume traite du sujet de la guérison et de l'antahkarana, pont lancé au-dessus de la brèche entre la Monade et la personnalité ; il présente également les Quatorze Règles que doivent apprendre à suivre ceux qui reçoivent l'entraînement en vue de l'initiation [1]. De nouveau, j'attire votre attention sur ce dernier point, vous rappelant que A.A.B. n'a jamais émis la moindre prétention, à titre privé ou public, d'être une initiée ; elle ne le fera jamais. Elle sait que c'est contraire à la loi occulte. Trop de gens n'étant en aucune façon spirituellement focalisé ou ne possédant pas une certaine capacité intellectuelle prétendent être des initiés. Ils causent ainsi un tort certain, car ils amoindrissent, aux yeux d'un public attentif, l'idée de la Hiérarchie et de la nature du discipulat. Je prends donc l'entière responsabilité des Quatorze Règles, de leur explication et de leur application. A.A.B. n'a jamais prétendu être plus qu'un disciple actif occupé à l'oeuvre mondiale, ce que personne ne peut nier. Elle a répété bien des fois que le terme "disciple" est l'appellation légitime et non sujette à controverse ; c'est également le mot propre qu'il convient d'employer pour tous les degrés de travailleurs de la Hiérarchie, du disciple en probation, plus ou moins affilié à certains disciples de la Hiérarchie, jusque et y compris le Christ lui-même, Maître de tous les Maîtres et Instructeur aussi bien des anges que des hommes. Elle s'est constamment élevée, avec mon entière approbation, contre la curiosité malsaine s'exerçant à l'égard de la position et des titres, ce qui est la plaie de si nombreux groupes d'occultistes. Cette curiosité alimente un vaste courant de compétitions, de jalousies, de critiques et de prétentions qui caractérisent la majorité des groupes d'occultistes, qui enlèvent tout sérieux à tant de leurs publications et qui empêchent le public en général de recevoir l'enseignement dans sa pureté et sa simplicité. Titre, rang et position personnelle ne comptent pour rien. C'est l'enseignement qui compte, sa vérité, son appel à l'intuition. Il faut que vous vous en souveniez.

Les disciples acceptés d'un Maître qui parviennent à le reconnaître intérieurement – reconnaissance pouvant être corroborée par leurs condisciples et utilisée par le Maître comme une situation de fait – connaissent leur Maître, acceptent son enseignement, et, entre eux, parlent de lui tel qu'Il est vis-à-vis d'eux, mais ils n'en parlent pas au monde extérieur.

Les livres ont donc été publiés d'une manière continue pendant des années. Lorsque le Traité sur les Sept Rayons sera terminé, un ouvrage moins volumineux traitant du mirage sera prêt à être imprimé, et l'Etat de Disciple dans le nouvel âge se trouvera déjà à la disposition du public ; alors, en ce qui me concerne, A.A.B. aura terminé sa tâche ; elle pourra reprendre le travail dans l'ashram de son Maître : le travail d'un disciple.


(source : "Les Travaux d'Hercule" d'Alice Bailey, pp.246-250)

Voir aussi

  1. Il fut décidé par le Tibétain et Alice Bailey de publier ces Règles dans un livre séparé. Elles paraîtront comme volume V du Traité sur les Sept Rayons. (Foster Bailey).