Thoth

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Thoth, de l'égyptien. Le plus mystérieux et le moins compris des dieux, dont le caractère personnel est entièrement distinct de celui de toutes les autres anciennes divinités. Alors que les permutations d'Osiris, d'Isis, d'Horus et d'autres, sont aussi innombrables et que leur individualité en est presque perdue, Thoth demeure inchangé depuis la première Dynastie jusqu'à la dernière. Il est le dieu de la Sagesse et possède l'autorité sur tous les autres dieux. C'est l'archiviste et le juge. Sa tête d'ibis, le porte-plume et la tablette de scribe céleste, qui tient le compte des pensées, des paroles et des actes des hommes et les pèse dans sa balance, le fait ressembler au type du Lipika ésotérique. Son nom est un des premiers à apparaître sur les monuments les plus anciens. Il est le dieu lunaire des premières dynasties, le maître du Cynocéphale – le singe à la tête de chien qui se présentait en Egypte comme le vivant symbole et le souvenir de la Troisième Race-racine. (La Doctrine Secrète, III, 456). Il est le "Seigneur d'Hermonpolis" – Janus, Hermès et Mercure combinés. Il est couronné de l'atef et du disque lunaire, et porte l' "Œil d'Horus", le troisième œil, dans sa main. Il est l'Hermès grec, le dieu du savoir, et Hermès Trismégiste, le "Trois-Fois- Grand Hermès", le protecteur des sciences physiques, et le protecteur et l'âme même de la connaissance occulte ésotérique.

Comme M. J. Bonwick l'exprime admirablement : – "Thoth... a un effet puissant sur l'imagination... dans sa superbe quoique compliquée fantasmagorie de pensées et de sentiments moraux de ce passé obscurci. Nous avons beau nous demander comment l'homme, dans l'enfance de ce monde d'humanité, dans la rudesse d'une civilisation supposée naissante, pouvait avoir rêvé d'un roi céleste tel que Thoth. Les lignes sont si délicatement dessinées, entremêlées si intimement et avec goût, que nous semblons observer un tableau dessiné par le génie de Milton, et exécuté par l'habileté d'un Raphaël". Véritablement il y a du vrai dans cette expression, "La sagesse des Egyptiens...". "... Quand l'on montre que l'épouse de Khépren, le constructeur de la seconde Pyramide, était prêtresse de Thoth, on voit que les idées que renfermait ce dieu, étaient fixées il y a 6.000 ans". D'après Platon, "Thoth-Hermès fut le découvreur et l'inventeur des nombres, de la géométrie, de l'astronomie et des lettres". Proclus, le disciple posthume de Plotin, parlant de cette divinité mystérieuse, dit : "Il préside à tous les genres d'état, nous menant depuis cette demeure mortelle jusqu'à une essence intelligible, régissant les différentes troupes d'âmes". En d'autres termes, Thoth, en tant que secrétaire et archiviste d'Osiris dans l'Amenti, la Salle de Jugement des Morts, était une divinité psychopompe, tandis que Jamblique lance cette allusion que "la croix avec une anse (le thau ou tau) que Thoth tient dans sa main, n'est rien d'autre que le monogramme de son nom". Hormis le Tau, considéré comme le prototype de Mercure, Thoth porte la verge en forme de serpent, emblème de la Sagesse, la verge qui devint le Caducée. Comme l'a dit M. Bonwick, "Hermès était lui-même le serpent dans un sens mystique. Comme cette créature il se glisse sans bruit, sans effort apparent, tout au long du cours des âges. Il est... un représentant du ciel étoilé. Mais il est l'ennemi du mauvais serpent, car l'ibis dévorait les serpents d'Egypte".

(source : "Glossaire Théosophique" d'Héléna Blavatsky)