Paradis.

Il n'existe pas pour les hommes de cette terre d'immortalité distincte ou séparée, en dehors de l'Ego qui les animait. Cet Ego Supérieur est le seul véhicule de tous ses alter ego sur terre et leur seul représentant, dans l'état mental appelé Dévachan. Comme la dernière personnalité incarnée a toutefois droit à son propre état spécial de béatitude, sans mélange, et libre du souvenir de toutes les autres, ce n'est que la dernière vie qui est pleinement vivante d'une manière réaliste. On compare souvent le Dévachan à la plus heureuse journée d'une série de plusieurs milliers d'autres "journées" dans la vie d'une personne. L'intensité de bonheur de cette journée fait complètement oublier à l'homme toutes les autres, et son passé s'efface.

C'est ce que nous appelons l'Etat Dévachanique, la récompense de la personnalité, et c'est en se basant sur cet antique enseignement que fut édifiée la vague notion chrétienne du Paradis, empruntée, comme tant d'autres choses, aux Mystères Egyptiens, où cette doctrine était représentée. C'est aussi le sens du passage cité dans Isis. L'Ame a triomphé d'Apophis, le Dragon de Chair. Dès lors, la personnalité vivra dans l'éternité, dans ses éléments les plus hauts et les plus nobles, la mémoire de ses actions passées, tandis que les "caractéristiques" du "Dragon" iront en s'effaçant dans le Kâma Loka.


(source : "La Doctrine Secrète" d'Héléna Blavatsky, VI, p.222)


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