Kounboum
Kounboum, du tibétain. L'arbre sacré du Tibet, l'arbre "aux 10.000 images" ainsi que le présente Huc. Il pousse dans un enclos situé sur les terres du monastère de la lamaserie du même nom, et on l'entretient avec soin. La tradition rapporte qu'il sortit des cheveux de Tsong-kha-pa, qui fut enseveli en cet endroit. Ce "lama" fut le grand réformateur du Bouddhisme au Tibet, et on le considère comme une incarnation du Bouddha Amitâbha.
Pour reprendre les termes de l'abbé Huc, qui vécut pendant plusieurs mois près de cet arbre extraordinaire avec un autre missionnaire dénommé Gabet :
"Chacune de ses feuilles, en s'ouvrant, porte soit une lettre, soit une sentence religieuse, libellée en caractères sacrés, et ces lettres sont d'un tel genre et d'une telle perfection que les caractères d'imprimerie de Didot ne contiennent rien qui les surpasse. Ouvrez les feuilles dont la texture est sur le point de se dérouler, et vous y découvrirez, sur le point de devenir visibles, les lettres et les mots distincts qui sont la merveille de cet arbre unique ! Portez votre attention des feuilles de l'arbuste à l'écorce de ses branches et de nouveaux caractères s'offriront à vos yeux ! Ne permettez pas à votre attention de fléchir : soulevez les couches de cette écorce, et, là encore, d'AUTRES CARACTÈRES se montreront au-dessous de ceux dont la beauté vous a surpris. Car ne vous imaginez pas que ces couches superposées répètent la même impression. Non, bien au contraire, car chaque lamelle que vous soulevez présente au regard son type distinct. Comment alors pouvons-nous soupçonner le tour de passe-passe ? J'ai fait de mon mieux dans ce domaine pour découvrir la moindre trace de supercherie humaine, et mon esprit confondu n'a pu retenir le moindre soupçon".
Cependant, avec empressement, le bon abbé français soupçonne — le Diable.
(source : "Glossaire Théosophique" d'Héléna Blavatsky)