Karma. Action physique. Métaphysiquement : loi de rétribution, loi de cause et d'effet ou causalité éthique. Il y a le karma de mérite et le karma de démérite. C'est le pouvoir qui dirige toutes choses ; le résultat de l'action morale ou l'effet moral d'une action faite en vue de combler un désir personnel.

(source : "Initiation Humaine et Solaire" d'Alice Bailey)




Karma, du sanskrit. Physiquement, une action ; métaphysiquement, la LOI DE RÉTRIBUTION, la loi de cause et d'effet ou de causation éthique. Némésis, en un sens seulement, celui de mauvais karma. C'est le onzième nidâna dans l'enchaînement des causes et effets du Bouddhisme orthodoxe ; c'est cependant le pouvoir qui contrôle toutes choses, le résultat de l'action morale, le samskâra métaphysique, ou l'effet moral d'un acte accompli pour atteindre quelque chose qui satisfasse un désir personnel. Il y a le karma de mérite et le karma de démérite. Karma ne punit ni ne récompense, il est seulement la loi universelle unique qui guide infailliblement, et, pour ainsi dire, aveuglément toutes les autres lois produisant certains effets tout au long des ornières de leurs causations respectives. Lorsque le Bouddhisme enseigne que "karma est le noyau moral (de tout être) qui seul survit à la mort et qui continue en transmigration" ou réincarnation, il veut simplement dire qu'il ne reste rien, après chaque personnalité, sauf les causes qu'elle a produites, causes qui ne meurent pas, c'est-à-dire, qui ne peuvent être éliminées de l'univers jusqu'à ce qu'elles soient remplacées par leurs justes effets, et effacées par eux, pour ainsi dire, et de telles causes, à moins qu'elles n'aient été compensées durant la vie de celui qui les a produites par des effets proportionnés, suivront l'égo réincarné et l'atteindront dans les incarnations suivantes jusqu'à ce qu'une harmonie entre les effets et les causes soit pleinement rétablie. Aucune "personnalité" – simple amas d'atomes matériels et de caractéristiques instinctives et mentales – ne peut naturellement continuer, comme telle, dans le monde du pur esprit. Il n'y a que ce qui est immortel dans sa nature correspondant au buddhi-même, et divin en essence, à savoir, l'Ego, qui peut exister pour toujours. Et comme c'est cet égo qui choisit la personnalité qu'il animera, après chaque Devachan, et qui recevra, par l'entremise de ces personnalités, les effets de causes karmiques produites, c'est donc lui, cet égo, le soi, qui est le "noyau moral" dont il est question et qui incarne le karma "qui seul survit à la mort".

(source : "Glossaire Théosophique" d'Héléna Blavatsky)




7. Les activités de l'âme libérée sont affranchies des couples de contraires. Celles des autres gens sont de trois sortes.


Ce sutra présente l'enseignement se rapportant à la loi du karma, d'une façon strictement orientale et qui risque de plonger dans la confusion l'étudiant d'Occident. L'analyse de ce que signifient ces paroles et l'étude des commentaires qu'en a fait le grand instructeur Vyasa peuvent servir à en élucider le sens. Il faut aussi se rappeler que dans le quatrième livre, nous traitons des stades suprêmes de la conscience atteints par ceux qui ont observé les huit moyens du yoga et expérimenté les effets de la méditation, dont le détail a été donné dans le Livre III. Le yogi est dès lors un homme libre, affranchi des conditions se rapportant à la forme et centré dans sa conscience, hors des liens des trois mondes de l'entreprise humaine. Il a atteint le domaine de la pensée pure et peut garder sa conscience libre de toute contrainte et exempte de désir. En conséquence, bien qu'il formule des idées et puisse se livrer à de puissantes méditations, et bien qu'il puisse diriger et contrôler les "modifications du principe pensant", il ne crée pas de conditions susceptibles de le faire rétrograder dans le tourbillon de l'existence du plan inférieur. Il est délivré du karma et ne donne naissance à rien ; il n'existe donc pas d'effets qui puissent servir à l'attacher sur la roue de la renaissance.

Vyasa, dans son commentaire, indique que le karma (ou action) est de quatre sortes, se présentant à nous comme suit :


1. Le type d'activité qui se rapporte au mal, qui est méchante et dépravée. Celle ci est appelée noire. Ce genre d'action est le produit de la plus profonde ignorance, de la matérialité la plus dense ou d'un choix délibéré. Lorsqu'elle est le résultat de l'ignorance, le développement de la connaissance suscitera graduellement un état de conscience qui ne connaît plus ce type de karma. Dans le cas où la matérialité dense produit ce que nous nommons l'action erronée, le développement graduel de la conscience spirituelle changera les ténèbres en lumière et le karma sera, là aussi, écarté. Cependant, lorsqu'il est le résultat d'un choix délibéré ou d'une préférence pour l'action erronée en dépit de la connaissance et au mépris de la voix de la nature spirituelle, ce type de karma conduit alors à ce que l'occultiste oriental nommait "avitchi", ou la huitième sphère, terme synonyme de l'idée chrétienne se rapportant à l'état consistant à être une âme perdue. Ces cas sont cependant extrêmement rares ; ils concernent le sentier de gauche et la pratique de la magie noire. Bien que cette condition implique une rupture avec le principe supérieur (entre l'esprit pur et ses deux expressions, l'âme et le corps, ou ses six principes inférieurs), la vie cependant demeure et, après la destruction de l'âme en avitchi, un autre cycle de devenir se présente à nouveau.


2. Le type d'une activité qui n'est ni bonne ni mauvaise et qu'on qualifie de noire et blanche. Elle concerne l'activité karmique de l'homme moyen, que dominent les couples de contraires et dont la vie expérimentale est caractérisée par des oscillations d'avant en arrière entre ce qui est bon, inoffensif et résultant de l'amour, et ce qui est dur, malfaisant et résultant de la haine. Vyasa dit :

"Le noir et blanc est le produit de moyens extérieurs car, dans ce cas, le véhicule des actions croît par la souffrance causée à autrui ou de l'action bienveillante à son égard."

Il est donc clair que la croissance de l'unité humaine et l'ensemble de ses accomplissements, dépendent de son attitude à l'égard d'autrui et de l'action qu'elle exerce sur eux. C'est ainsi que se produit le retour à la conscience de groupe et que le karma est ou constitué ou liquidé. C'est ainsi également que les oscillations du pendule entre ces couples de contraires se régularisent graduellement, jusqu'au moment où, le point d'équilibre étant atteint, l'homme agit correctement en vertu de la loi d'amour de l'âme, prend d'en haut les leviers de commande et n'est plus soumis aux oscillations vers la droite ou la gauche, au gré de l'attraction qu'exerce sur lui le bon ou le mauvais désir.


3. Le type d'activité appelée activité blanche ; c'est le type de la pensée et du travail vivants, que pratiquent l'aspirant et le disciple. Elle caractérise le stade qui, sur le Sentier, précède la libération. Vyasa l'explique comme suit :

"Le blanc est le fait de ceux qui recourent aux moyens d'amélioration, d'étude et de méditation. Ceci, dépendant uniquement du mental et non de moyens extérieurs, ne résulte donc pas d'un tort causé à autrui."

Il est maintenant évident que ces trois types de karma se rapportent directement :


a. Au plan de la matérialité Le plan physique.
b. Au plan des couples de contraires Le plan astral.
c. Au plan de la pensée concentrée Le plan mental.


Ceux dont le karma est blanc sont ceux qui, ayant progressé dans la réalisation de l'équilibre des couples de contraires, sont maintenant engagés en un processus conscient et intelligent de leur propre être, pour s'émanciper hors des trois mondes. Ils y arrivent par :


a. L'étude, ou le développement mental, étayé sur leur estimation de la loi d'évolution et la compréhension de la nature de la conscience ainsi que de sa relation avec la matière d'une part et avec l'esprit d'autre part.
b. La méditation ou contrôle du mental, et par là, la création du mécanisme qui restitue à l'âme la maîtrise des véhicules inférieurs et rend possible la révélation du domaine de l'âme.
c. La non-offense. Aucun mot, aucune pensée ou action ne cause du tort à une forme quelconque à travers laquelle s'exprime la vie de Dieu.


4. Le dernier type de karma est décrit comme n'étant ni noir ni blanc. Aucun karma d'aucune sorte n'est engendré ; aucun effet n'est mis en jeu par des causes déclenchées par le yogi et pouvant servir à le retenir du côté forme de la manifestation. Agissant, comme il le fait, du point de vue du non-attachement, ne désirant rien pour lui-même, son karma est nul, et de ses actes, ne résultent pour lui aucun effet.


8. De ces trois sortes de karma émergent les formes nécessaires à la maturation des effets.


Dans toute vie entrant en manifestation physique, se trouvent à l'état latent des germes ou semences devant porter du fruit ; ce sont ces semences latentes qui constituent la cause agissante de l'apparence de la forme. Ces graines ont été semées à un moment donné et doivent arriver à maturité. Elles sont les causes, ou shandas, qui produisent les corps dans lesquels les effets doivent travailler à leur propre manifestation. Elles constituent les désirs, les impulsions et les obligations qui retiennent l'homme sur la grande roue qui, tournant sans cesse, fait descendre l'homme dans l'existence du plan physique pour qu'il y porte à maturité le plus grand nombre de semences dont il puisse, en une seule de ses vies, se charger et s'occuper en conformité avec la loi. Ce sont là les germes subjectifs qui produisent la forme au sein de laquelle ils fructifient, mûrissent et arrivent à terme. Si les menaces karmiques sont noires, l'homme sera grossièrement égoïste, matériel et enclin à prendre le sentier de gauche ; si elles sont noires et blanches, elles le dirigeront vers une forme adaptée à la fois au règlement de ses obligations et de ses dettes, à l'accomplissement de ses devoirs, à la bonne marche de ses intérêts et à la réalisation de ses désirs. Si elles sont blanches, elles tendront à construire le corps qui sera le dernier à être détruit : le corps causal, le temple de Salomon, le karana sarira de l'occultiste. A la libération finale, ce corps est détruit lui aussi, et rien alors ne sépare plus l'homme de son Père céleste ; rien ne le relie plus au plan matériel inférieur.


(source : "La Lumière de l'Ame" d'Alice Bailey, pp.389-394)