Royaume des Cieux.

Il y avait une Doctrine Secrète prêchée par Jésus et à cette époque le mot "Secret" voulait dire Secrets ou Mystères d'Initiation qui ont tous été repoussés ou défigurés par l'Eglise. Dans les Homélies de Clément, nous lisons :

Et Pierre dit : "Nous nous souvenons que notre Seigneur et Maître nous commande en disant : "Conservez les mystères pour moi et pour les fils de ma maison". C'est pourquoi Il expliquait en secret à ses disciples les Mystères du Royaume des Cieux[1].


(source : "La Doctrine Secrète" d'Héléna Blavatsky, V, p.1777)



Nous ne pouvons atteindre l'Adeptat et le Nirvâna, la Béatitude et le "Royaume du Ciel", à moins de nous rattacher d'une manière indissoluble à notre Rex Lux, au Seigneur de Splendeur et de Lumière, au Dieu immortel en nous. "Aham éva param Brahman". – "Je suis, en vérité, le suprême Brahman" – qui a toujours été l'unique vérité vivante dans le coeur et l'esprit des Adeptes et c'est ce qui aide le Mystique à en devenir un. On doit avant tout reconnaître son propre Principe immortel, et c'est alors seulement que l'on peut conquérir le Royaume des Cieux ou s'en emparer par violence. Mais cela doit être exécuté par l'homme supérieur non pas par l'homme intermédiaire ni par le troisième homme, car ce dernier n'est que poussière. Le second homme, le "Fils", ne peut non plus rien faire – sur ce plan, puisque le "Père" est le Fils, sur un plan encore plus élevé – sans le secours du premier, le "Père", mais, pour réussir, il faut s'identifier avec son Père divin.

Le premier homme est de la terre ; le second homme [l'interne, notre supérieur] est le Seigneur venu du Ciel... Regardez, je vous montre là un mystère [2]

Ainsi parle Paul, ne faisant allusion qu'à l'homme double et trinitaire, pour être mieux compris des non-initiés. Mais ce n'est pas tout, car l'injonction de Delphes doit être accomplie : l'homme doit se connaître lui-même, afin de devenir un parfait Adepte. Combien peu, pourtant, sont capables d'acquérir ce savoir, non seulement dans son sens mystique intérieur, mais même dans son sens littéral, car ce commandement de l'Oracle a deux sens. Telle est la doctrine pure et simple de Bouddha et des Bodhisattvas.

Tel est aussi le sens mystique de ce qui fut dit par Paul aux Corinthiens, à savoir qu'ils étaient le "temple de Dieu", car cela voulait dire Esotériquement :

Vous êtes le temple [du, ou de votre] Dieu, et l'Esprit [d'un ou de votre] Dieu habite en vous [3].

Cela a précisément la même signification que la phrase : "Je suis vraiment Brahman", des Védantins.


(source : "La Doctrine Secrète" d'Héléna Blavatsky, V, pp.72-73)




Les âmes [du Premier Rayon ] puisqu'elles viennent en incarnation par désir, saisissent. Ceci exprime la nature de la manifestation de force employée. Il y a une certaine mesure de violence dans leur technique. Elles prennent, en fin de compte, "le royaume des Cieux par la force".

(source : "Traité sur les Sept Rayons - Psychologie Esotérique II" d'Alice Bailey, p.80)

  1. Homélies, XIX, XX, 1.
  2. Première Epitre aux Corinthiens, XV, 47, 50.
  3. Corinthiens, III, 16. Le lecteur a-t-il jamais médité les paroles suggestives souvent adressées par Jésus à ses Apôtres ? "Soyez donc parfaits, comme votre Père Céleste... est parfait" (Mathieu, V 48) dit le Grand Maître. Les mots sont, "aussi parfait que votre Père qui est au ciel", ce qui est interprété comme signifiant Dieu. Or, l'idée d'un homme devenant aussi parfait que la Divinité infinie, parfaite, omnisciente et omniprésente est d'une absurdité qui saute aux yeux. Si vous prenez la phrase dans ce sens, vous faites dire à Jésus la chose la plus fausse. Le sens Esotérique était le suivant : "Votre Père qui est au-dessus de l'homme matériel et astral, le Principe supérieur (sauf la Monade), dans l'homme, son propre Dieu personnel, ou le Dieu de sa propre personnalité, dont il constitue la "prison" et le "temple". "Si tu veux être parfait (c'est-à-dire un Adepte, un Initié) va vendre ce que tu possèdes" (Mathieu, XIX, 21). Tout homme qui désirait devenir un chéla, alors comme aujourd'hui, devait prononcer le voeu de pauvreté. Le "Parfait", tel était le nom donné aux Initiés de toutes sortes. Platon leur donne ce nom. Les Esséniens avaient leurs "Parfaits" et Paul déclare clairement que ceux-ci, les Initiés, ne pouvaient parler que devant d'autres Adeptes. "Nous ne parlons de Sagesse (seulement) en présence de ceux qui sont parfaits (Première Epitre aux Corinthiens, III, 6).