Antahkarana ou Antaskarana, du sanskrit. Ce mot possède des sens divers qui varient avec chaque école de philosophie et chaque secte. C'est ainsi que Sankarâchârya lui donne le sens de "compréhension", d'autres d' "instrument interne, l'Arme formée du principe pensant et de l'égoïsme", tandis que les occultistes l'expliquent comme le sentier ou le pont entre les Manas supérieur et inférieur, l'Ego divin, et l'Ame personnelle de l'homme.

Il sert de moyen de communication entre les deux et transmet de l'égo inférieur à l'Égo Supérieur toutes ces impressions et pensées personnelles des hommes qui peuvent, par leur nature, être assimilées et amassées par l'Entité impérissable, et être ainsi rendues immortelles avec elle, cela constituant les seuls éléments de la Personnalité évanescente qui survivent à la mort et au temps. Il va sans dire que seul ce qui est noble, spirituel et divin en l'homme peut témoigner dans l'Éternité qu'il a vécu.

(source : "Glossaire Théosophique" d'Héléna Blavatsky)




Antahkarana ou Antaskarana. La voie ou le pont entre le "mental" supérieur et le "mental" inférieur, servant de moyen de communication entre les deux. Il est construit par l'aspirant lui-même, en matière mentale.

(source : "Initiation Humaine et Solaire" d'Alice Bailey)




Le Traité sur les Sept Rayons - Les Rayons et les Initiations (tome V), traite du sujet de la guérison et de l'antahkarana, pont lancé au-dessus de la brèche entre la Monade et la personnalité ; il présente également les Quatorze Règles que doivent apprendre à suivre ceux qui reçoivent l'entraînement en vue de l'initiation.

(source : "Autobiographie inachevée" d'Alice Bailey, p.248)




La science de l'Antahkarana traite de la manière de jeter un pont sur le hiatus existant dans la conscience de l'homme, entre le monde de l'expérience humaine ordinaire, le monde triple du fonctionnement physique, émotionnel, mental, et les niveaux supérieurs de ce que l'on appelle le développement spirituel, qui est le monde des idées, de la perception intuitive, de la pénétration et de la compréhension spirituelle.

(source : "Education dans le Nouvel Age" d'Alice Bailey, p.2)




L'éducation est donc la Science de l'Antahkarana. Cette science et ce terme sont la manière ésotérique d'exprimer la vérité sur la nécessité de ce pont. L'antahkarana est le pont que l'homme construit – par la méditation, la compréhension et le travail créateur magique de l'âme – entre les trois aspects de son être mental. Donc, les objectifs primordiaux de l'éducation à venir seront :

1. De réaliser un alignement entre le mental et le cerveau par une compréhension correcte de la constitution intérieure de l'homme, particulièrement du corps éthérique et des centres de force.

2. De construire un pont entre cerveau-mental-âme, ce qui produit la personnalité intégrée, expression de l'âme, habitant le véhicule qui se développe assidûment.

3. De construire un pont entre le mental inférieur, l'âme et le mental supérieur, afin que l'illumination de la personnalité devienne possible.

La vraie éducation est, en conséquence, la science qui relie les parties intégrantes de l'homme, le reliant aussi à son tour à son entourage immédiat, puis au grand tout dans lequel il a un rôle à jouer. Chaque aspect, envisagé en tant qu'aspect inférieur, peut toujours n'être que l'expression de l'aspect qui lui est directement supérieur. Dans cette phrase, j'ai exprimé une vérité fondamentale qui, non seulement comporte l'objectif, mais indique aussi le problème de tous ceux qui s'intéressent à l'éducation. Ce problème est d'évaluer correctement le centre, ou point focal de l'attention de l'homme, et de noter où la conscience est principalement centrée. Puis il doit être instruit de telle manière que le transfert de ce point focal dans un véhicule supérieur devienne possible. Nous pouvons aussi exprimer cette idée d'une manière également vraie en disant que le véhicule, qui semble d'importance majeure, puisse et doive devenir d'importance secondaire, à mesure qu'il devient simplement l'instrument de celui qui lui est directement supérieur. Si le corps astral (émotionnel) est le centre de la vie de la personnalité, alors l'objectif de la méthode éducative imposée au sujet sera de faire du corps mental le facteur dominant. Le corps astral devient alors le véhicule réceptif à l'impression des conditions environnantes auxquelles il est sensible, mais il est placé sous la domination du mental. Si le mental est le centre de l'attention de la personnalité, alors l'activité de l'âme doit être portée à une plus complète expression ; ainsi de suite, le travail se poursuit, le progrès s'effectuant de point en point, jusqu'à ce que le haut de l'échelle soit atteint.

On pourrait noter ici que toute cette exégèse sur le mental et sur la nécessaire construction d'un pont n'est que la démonstration pratique de la vérité de l'aphorisme occulte qui dit "avant que l'homme ne puisse fouler le Sentier, il doit devenir ce Sentier même." L'antahkarana est symboliquement le Sentier. C'est l'un des paradoxes de la science ésotérique. Pas à pas, degré par degré, nous construisons ce Sentier, comme l'araignée tisse sa toile. C'est cette "voie de retour" que nous tirons de nous-mêmes ; c'est cette voie aussi que nous découvrons et empruntons.

(source : "Education dans le Nouvel Age" d'Alice Bailey, p.6-7)




Voici un point intéressant qui devrait être noté soigneusement. Il détient la clé du développement futur de la race. La nouvelle science de la psychologie, qui a progressé si remarquablement pendant les trente dernières années, nous y prépare. Les étudiants devraient s'entraîner à distinguer entre le sutratma et l'antahkarana, entre le fil de vie et le fil de conscience. L'un des fils est la base de l'immortalité et l'autre, la base de la continuité. Il y a là une subtile distinction pour le chercheur. L'un des fils (le sutratma) relie et vivifie toutes les formes en un tout qui fonctionne, et incarne la volonté et le dessein de l'entité qui s'exprime, qu'il s'agisse d'un homme, de Dieu, ou d'un cristal. L'autre fil (l'antahkarana) incarne la réponse de la conscience, qui est au sein de la forme, à un champ toujours plus vaste de contacts à l'intérieur du tout environnant.

Le sutratma est le courant direct de vie, ininterrompu et immuable, que l'on peut envisager, symboliquement, comme le flot direct d'énergie vivante s'écoulant du centre vers la périphérie, de la source vers l'expression extérieure, ou apparence phénoménale. C'est la vie. Il produit le processus individuel et le développement évolutif de toutes les formes. C'est donc le sentier de la vie qui va de la monade à la personnalité, via l'âme. C'est le fil égoïque qui est un et indivisible. Il transmet l'énergie de la vie et s'ancre finalement dans le centre du coeur humain, et dans quelque point focal central au sein de toutes les formes d'expression divine. Rien n'existe et rien ne demeure que la vie.

Le fil de conscience (antahkarana) est le résultat de l'union de la vie et de la substance, ou des énergies de base qui constituent la première différenciation dans le temps et l'espace ; cela produit quelque chose de différent. qui n'apparaît que comme la troisième manifestation divine après que l'union des dualités de base ait été faite. C'est le fil qui est tissé comme résultat de l'apparition de la vie dans la forme sur le plan physique. De plus, en termes symboliques, on pourrait dire que le sutratma agit du haut vers le bas. et qu'il est la précipitation de la vie dans la manifestation extérieure. L'antahkarana est tissé, développé et créé, comme résultat de cette création primordiale ; il agit de bas en haut, de l'extérieur vers l'intérieur, du monde des phénomènes exotériques vers le monde des réalités subjectives et des causes.

Ce "Sentier de Retour" le long duquel l'humanité se retire de l'extériorité et commence à enregistrer les connaissances intérieures conscientes de ce qui n'est pas phénoménal, a déjà atteint – par le processus évolutionnaire – un point de développement, permettant à certains êtres humains de suivre ce sentier, de la conscience physique à l'émotionnelle, de la conscience émotionnelle à la mentale. Cette partie du travail est déjà accomplie dans des milliers de cas, et ce qui est maintenant nécessaire est l'utilisation aisée et correcte de ce pouvoir. Ce fil d'énergie, coloré par une réaction sensible consciente, l'est plus tard par le discernement conscient du mental, ce qui produit l'intégration intérieure qui fait finalement de l'homme un être pensant efficace. Au début, ce fil est utilisé purement en vue d'intérêts égoïstes à mesure que le temps passe, il progresse régulièrement en force et en puissance, jusqu'à devenir un fil robuste, clair et net, qui va directement de la vie physique extérieure, d'un point à l'intérieur du cerveau, jusqu'au mécanisme intérieur. Ce fil néanmoins n'est pas identifié avec le mécanisme, mais avec la conscience de l'homme. Grâce à ce fil, l'homme prend conscience de sa vie émotionnelle sous ses nombreuses formes (notez l'expression) et prend conscience du monde de la pensée ; il apprend à penser et commence à fonctionner consciemment sur le plan mental, où les penseurs de la race – dont le nombre croît régulièrement – ont la vie, le mouvement et l'être. De plus en plus, il apprend à fouler ce sentier de conscience et, de ce fait, cesse de s'identifier à la forme extérieure animale ; il apprend à s'identifier avec les qualités et attributs intérieurs. Il vit d'abord la vie des rêves, puis la vie de la pensée. Puis vient le moment où cet aspect intérieur de l'antahkarana est achevé, et où la première grande unité consciente est consommée. L'homme est une personnalité vivante, consciente, intégrée. Le fil de continuité entre les trois aspects intérieurs de l'homme est établi et peut être utilisé. Il s'étend, si on peut employer un tel terme (mon intention est uniquement picturale), du centre de la tête au mental qui, à son tour, est un centre d'énergie dans le monde de la pensée. En même temps, cet antahkarana s'entrelace avec le fil de vie, ou sutratma, qui vient du centre du coeur. L'objectif de l'évolution dans la forme est alors relativement atteint.

Lorsqu'on en arrive à ce stade, la sensibilité continue à s'exercer vers l'univers environnant. L'homme tisse un fil semblable au fil que l'araignée tisse de façon si étonnante. Il va toujours plus loin dans son entourage possible, et découvre un aspect de lui-même auquel il n'avait guère songé dans les premiers stades de son développement. Il découvre l'âme et subit l'illusion de la dualité. C'est un stade nécessaire, mais non permanent. C'est celui qui caractérise l'aspirant de ce cycle mondial, peut-être devrais-je dire de ce manvantara ou de cette période mondiale. Il cherche à fusionner avec l'âme, à s'identifier, lui, personnalité consciente, avec l'âme adombrante. C'est à ce point, pour parler en termes techniques, que la vraie construction de l'antahkarana doit être entreprise. C'est le pont entre la personnalité et l'âme.

(source : "Education dans le Nouvel Age" d'Alice Bailey, pp.26-29)




Il faut noter ici que ce pont doit être construit dans l'aspect conscience et concerne la continuité, chez l'homme, de la conscience de vie dans tous ses aspects divers. L'énergie utilisée pour relier, dans la conscience, l'homme physique et le corps astral est focalisée dans le plexus solaire. En termes symboliques, beaucoup de personnes aujourd'hui font avancer ce pont, et relient le mental aux deux aspects déjà reliés. Ce fil d'énergie émane de la tête, y est ancré. Quelques personnes relient assidûment l'âme et le mental qui, à son tour, est relié aux deux autres aspects. L'énergie de l'âme, lorsqu'elle est reliée aux autres fils, est ancrée dans le coeur. Un très petit nombre de personnes (les initiés), ayant effectué les synthèses inférieures, sont maintenant occupées à obtenir une union encore plus élevée avec cette triple Réalité qui utilise l'âme comme moyen d'expression, exactement comme l'âme, à son tour, s'efforce d'utiliser son ombre, l'homme inférieur triple.

Ces distinctions et unifications sont des questions de forme, de symboles dans la parole, et sont utilisées pour exprimer des événements du monde des énergies et des forces dans lesquels l'homme est nettement impliqué. C'est de ces unifications que nous parlons quand la question de l'initiation est envisagée.

Le fil de vie, le cordon d'argent, ou sutratma, est de nature double en ce qui concerne l'homme. Le fil de vie lui-même, qui est l'un des deux fils constituant l'antahkarana, est ancré dans le coeur, tandis que l'autre fil, qui incarne le principe de la conscience, est ancré dans la tête. Vous le savez déjà, mais j'éprouve le besoin de le répéter constamment. Dans le travail du cycle évolutionnaire, néanmoins, l'homme doit répéter ce que Dieu a déjà fait. Il doit créer lui-même, à la fois dans le monde de la conscience et dans le monde de la vie. Comme l'araignée, l'homme tisse les fils de liaison et opère ainsi la jonction et le contact avec son entourage, ce par quoi il obtient expérience et subsistance. Le symbole de l'araignée est souvent utilisé dans les livres d'occultisme anciens et dans les écritures de l'Inde, lorsqu'il s'agit de l'activité de l'être humain.

Les fils que l'homme crée sont triples, et, avec les deux fils de base qui ont été créés par l'âme, ils constituent les cinq types d'énergie qui font de l'homme un être conscient. Les fils triples créés par l'homme sont ancrés dans le plexus solaire, la tête et le coeur. Quand le corps astral et le mental commencent à fonctionner comme une unité, et que l'âme est aussi reliée consciemment (n'oubliez pas qu'elle est toujours reliée inconsciemment), une extension de ce fil quintuple – les deux fils de base et les trois fils humains – est dirigée sur le centre de la gorge ; lorsque cela se produit, l'homme peut devenir un créateur conscient sur le plan physique. A partir de ces lignes majeures d'énergie, des lignes mineures peuvent rayonner à volonté. C'est sur cette connaissance que tout le développement psychique intelligent de l'avenir doit être fondé.

Dans le paragraphe ci-dessus, et dans ses implications, vous avez une déclaration, brève et inadéquate, concernant la Science de l'Antahkarana. Je me suis efforcé de l'exprimer en termes symboliques si vous voulez, qui transmettront à votre mental une idée générale du processus. Nous pouvons apprendre beaucoup en utilisant l'imagination visuelle. Beaucoup d'aspirants ont déjà établi les chaînons suivants de l'antahkarana :

1. Entre le corps physique et le corps éthérique ou vital. Ceci, en vérité, est une extension du fil de vie, entre le coeur et la rate.

2. Entre le corps physique et le corps vital, considérés comme une unité, et le véhicule astral ou émotionnel. Ce fil émane du plexus solaire, y est ancré, et il est porté vers le haut par l'aspiration jusqu'à ce qu'il s'ancre dans les pétales d'amour du lotus égoïque.

3. Entre les véhicules physique et astral, et le corps mental. L'une des extrémités est ancrée dans la tête, et l'autre dans les pétales de connaissance du lotus égoïque, étant poussée vers l'avant par un acte de la volonté.

Beaucoup de personnes aussi sont en train de relier les trois aspects inférieurs, que nous appelons la personnalité, avec l'âme elle-même, par la méditation, la discipline, le service et l'attention dirigée. Une véritable relation est alors établie entre les pétales de sacrifice ou de volonté du lotus égoïque, et les centres de la tête et du coeur, ce qui produit une synthèse entre la conscience, l'âme et le principe de vie. Ce processus d'établissement d'une relation réciproque et de renforcement du pont ainsi construit se poursuit jusqu'à la troisième initiation. Les lignes de force sont alors tellement reliées entre elles que l'âme et son mécanisme d'expression forment une unité. Une unification et un fusionnement supérieurs peuvent alors se poursuivre.

(source : "Education dans le Nouvel Age" d'Alice Bailey, pp.31-33)




Je voudrais ici faire une simple demande à l'étudiant sérieux. Réfléchissez aux quatre déclarations suivantes :

1. L'antahkarana exprime la qualité du magnétisme qui ouvre la porte du centre d'enseignement de la Grande Loge Blanche.

2. L'antahkarana est la force d'intégration consciente.

3. L'antahkarana est le moyen de transfert de la lumière.

4. L'antahkarana concerne la continuité de la perception de l'homme.

(source : "Education dans le Nouvel Age" d'Alice Bailey, pp.51-52)




J'ai dit, ici et ailleurs, que l'âme s'ancre en deux points du corps :

1. Il existe un fil d'énergie, que nous appelons l'aspect vie ou esprit, ancré dans le coeur. Il utilise le courant sanguin, ainsi qu'on le sait, comme agent de distribution ; au moyen du sang, l'énergie de vie régénère et coordonne tout l'organisme physique et maintient le corps en un "tout".

2. Il existe un fil d'énergie, que nous appelons l'aspect conscience, ou faculté de connaissance de l'âme, ancré au centre de la tête. Il gouverne le mécanisme de réponse que nous appelons le cerveau ; par son intermédiaire il dirige l'activité et amène la prise de conscience dans le corps tout entier, au moyen du système nerveux.

Ces deux facteurs d'énergie, connus des êtres humains en tant que vie et connaissance, ou en tant qu'énergie de vie et intelligence, sont les deux pôles d'existence de l'enfant. La tâche qui l'attend est de développer consciemment l'aspect médian ou équilibrant qui est l'amour ou relation de groupe, afin que la connaissance soit subordonnée au besoin et à l'intérêt du groupe, et que cette énergie vivante soit dirigée consciemment, et avec intention, vers l'ensemble du groupe. Ce faisant, un véritable équilibre sera obtenu, provoqué par la reconnaissance que la Voie du Service est une technique scientifique pour parvenir à cet équilibre.

Les éducateurs doivent donc avoir trois objectifs présents à l'esprit pendant l'actuelle période de transition :

1. Réorienter la connaissance, l'aspect conscience chez l'enfant, de manière qu'il comprenne dès l'enfance que tout ce qu'on lui a enseigné, ou tout ce qu'on lui enseigne, a pour but le bien des autres, et non le sien propre. On l'habituera donc à regarder nettement vers l'avant. Les informations quant à l'histoire passée de l'humanité lui seront données sous l'angle de la croissance de la conscience raciale, et non tellement sous l'angle des faits de conquêtes matérielles ou agressives, comme c'est le cas maintenant. A mesure que le passé, dans le mental de l'enfant, sera relié au présent, sa capacité de corrélation, d'unification, de liaison se développera quant aux différents aspects de sa vie, sur les divers plans.

2. Lui enseigner que la vie qu'il sent battre dans ses veines n'est qu'une petite partie de la vie totale qui bat dans toutes les formes, dans tous les règnes de la nature, dans toutes les planètes et dans le système solaire. Il apprendra qu'il la partage avec tout ce qui existe, et qu'il y a donc partout une vraie "Fraternité de sang". En conséquence, dès le début de sa vie, on pourra lui enseigner la relation ; cela le petit enfant est apte à en prendre conscience plus vite que l'adulte moyen, habitué aux manières et aux attitudes de l'ère révolue. Quand ces deux notions – responsabilité et relation – seront inculquées très tôt à l'enfant, le troisième objectif de la nouvelle éducation deviendra plus facilement accessible.

3. L'unification, dans la conscience, de l'impulsion vitale et du désir de connaissance conduira finalement à une activité conforme à un plan. Cette activité constituera le service qui, à son tour, sera d'une triple utilité pour l'enfant à qui la pratique en sera enseignée :

  • a. Il servira d'agent de direction dès les premières années, indiquant finalement la vocation, ce qui aidera aux choix d'une profession.
  • b. Il suscitera ce qu'il y a de meilleur chez l'enfant, et en fera un centre de magnétisme rayonnant, là où il se trouve. Il lui permettra d'attirer à lui ceux qui peuvent l'aider ou être aidés par lui, ceux qui peuvent le servir ou être le mieux servis par lui.
  • c. Il le rendra nettement créateur, capable de tisser le fil d'énergie qui, lorsqu'il s'ajoutera au fil de vie et au fil de conscience, reliera la tête, le coeur et la gorge, en un seul organisme de fonctionnement unifié.

Satisfaire aux trois exigences ci-dessus sera le premier stade (à l'échelle humaine) de la construction de l'antahkarana ou pont entre :

1. Les divers aspects de la nature formelle.

2. La personnalité et l'âme.

3. L'homme et les autres êtres humains.

4. L'homme en tant que membre de la famille humaine et le monde qui l'entoure.

D'après ceci, notez que l'éducation devrait s'occuper fondamentalement de relations et d'interrelations, de jeter un pont sur les clivages ou de les colmater rétablissant ainsi l'unité ou synthèse. L'instauration de la Science des justes relations est la mesure suivante et immédiate à prendre, en vue du développement mental de l'humanité. Ce sera l'activité majeure de la nouvelle éducation.

(source : "Education dans le Nouvel Age" d'Alice Bailey, pp.92-94)




Trois sciences majeures domineront finalement le domaine de l'éducation dans le nouvel âge. Elles ne s'opposeront pas aux activités de la science moderne, mais les intégreront dans un tout subjectif plus large. Ces trois sciences sont :

1. La Science de l'Antahkarana. C'est la nouvelle et vraie science du mental, qui utilisera la substance mentale pour la construction du pont entre la personnalité et l'âme, puis entre l'âme et la triade spirituelle. Cela constitue un travail actif dans de la substance plus subtile que la substance des trois mondes de l'évolution humaine ordinaire. Il s'agit de la substance des trois niveaux supérieurs du plan mental. Ces ponts symboliques, lorsqu'ils seront construits, faciliteront le flux de la conscience, et produiront la continuité de conscience, ou impression de conscience sans entraves, qui finalement supprimera la peur de la mort, annulera tout sens de séparation et rendra l'homme réceptif, dans la conscience de son cerveau, à des impressions qui lui viennent des règnes spirituels supérieurs ou du Mental de Dieu. Il sera ainsi plus facilement initié aux desseins et aux plans du Créateur.

2. La Science de la Méditation. Actuellement, la méditation est associée, dans l'esprit des hommes, à des questions religieuses. Mais cela correspond seulement au thème. Cette science peut s'appliquer à tout processus de vie. En réalité, cette science est une branche subsidiaire, préparatoire à la Science de l'Antahkarana. C'est, en fait, la vraie science de la construction occulte d'un pont dans la conscience. Grâce à elle, particulièrement dans les stades de début, le processus de construction est facilité. C'est l'une des voies majeures du fonctionnement spirituel ; c'est l'une des nombreuses voies vers Dieu ; elle relie finalement le mental individuel au mental supérieur, et plus tard au Mental Universel. C'est l'une des principales techniques de construction, et elle finira par dominer les nouvelles méthodes d'éducation dans les écoles et les instituts.

Elle a pour but, principalement :

  • a. De rendre sensible aux impressions supérieures.
  • b. De construire la première moitié de l'antahkarana, qui est entre la personnalité et l'âme.
  • c. D'engendrer finalement la continuité de conscience. La méditation est essentiellement la science de la lumière, car elle travaille avec cette substance. L'une de ses branches concerne la science de la visualisation car, lorsque la lumière continue d'apporter la révélation, le pouvoir de visualiser peut grandir avec l'aide du mental illuminé ; ce qui rend alors possible le travail consistant à entraîner le disciple à créer. On pourrait ajouter ici que la construction de la deuxième moitié de l'antahkarana (celle qui comble la lacune entre l'âme et la triade spirituelle) est appelée science de la vision car, de même que la première moitié du pont est construite en utilisant la substance mentale, de même, la seconde moitié est construite en utilisant la substance de lumière.

3. La Science du Service découle normalement et naturellement de l'application réussie des deux autres sciences. A mesure que se fait la liaison entre âme et personnalité, à mesure que la connaissance du plan et la lumière de l'âme affluent dans la conscience du cerveau, le résultat normal en est la subordination de l'inférieur au supérieur. L'identification avec les desseins et les plans de groupe est l'attribut naturel de l'âme. A mesure que cette identification est portée sur les niveaux mentaux, sur les niveaux de l'âme, une activité correspondante est engendrée dans la vie personnelle ; c'est cette activité que nous appelons service. Le service est la vraie science de la création et la méthode scientifique pour établir la continuité de conscience.

Ces trois sciences seront considérées un jour comme les facteurs majeurs du processus d'éducation, et l'on y placera l'accent de plus en plus.

(source : "Education dans le Nouvel Age" d'Alice Bailey, pp.95-97)




Hiérarchie, responsabilité, influence réciproque de groupe, don de soi ou sacrifice, voilà les quatre catégories de prises de conscience qui permettront à chacun de jouer son rôle, et de participer à jeter un pont de personne à personne, de groupe à groupe, de nation à nation, établissant ainsi le nouveau monde de relations de corps reconnues ; cela produira, en fin de compte, la civilisation de lumière et d'amour qui caractérisera l'âge du Verseau.

Ce sont ces quatre concepts qui sous-tendent la Science de l'Antahkarana, la Science de la Méditation, et la Science du Service. On ne doit pas interpréter leurs connotations dans un sens sentimental, ou selon les idées courantes, mais toujours sous l'angle de l'intelligence exercée et de la conscience développée spirituellement.

(source : "Education dans le Nouvel Age" d'Alice Bailey, pp.130-131)


Voir aussi