Chaînes, Globes et Rondes. La théorie des Globes dans la doctrine théosophique est une logique complexe et occulte. La logique sous-jacente est d'expliquer que les âmes s'incarnent par vagues migratoires sur différents globes (certains étant sur des plans subtiles comme le Plan Mental ou le Plan Astral, certains étant sur le Plan Physique et étant des Planètes) de manière successive ; les Globes sont reliés entre eux selon une logique dite des Chaînes Planétaires : à chaque "planète" (Terre, Lune, Mercure, Vénus, etc.) correspond une Chaîne dite planétaire, constituée de sept (ou douze) Globes, répartis dans différents états de Matière.

Ainsi, en passant de Globes en Globes, sur chacun desquels plusieurs "Rondes" sont réalisées, les Monades ou Egos développent leur apprentissage progressivement.

Et de même que Ce-qui-est-en-Haut est semblable à Ce-qui-est-en-Bas, et que Ce-qui-est-en-Bas est semblable à Ce-qui-est-en-Haut, les Monades qui sont issues de l'Esprit Universel s'incarnent plusieurs fois :

  • dans un Système Solaire ;
  • au sein duquel elles s'incarnent dans des Chaînes Planétaires successives ;
  • au sein desquelles elles s'incarnent sur plusieurs Globes successifs ;
  • au sein desquels elles réalisent plusieurs Rondes successives ;
  • au sein desquelles elles fleurissent dans des Races successives ;
  • au sein desquelles elles empruntent le chemin de Sous-Races successives ;
  • au sein desquelles elles vivent plusieurs vies par le principe de la Réincarnation.

Ainsi, en s'approchant petit à petit et progressivement du point le plus "bas" et le plus "densifié" de la Matière, les Monades apprennent par l'expérience à devenir Soi-Conscientes d'Elles-Mêmes et reviendront à la Divinité ou Esprit Universel, par les vagues successives de leurs apprentissages et réincarnations, en apprenant progressivement à s'affranchir des Renaissances successives par le biais de la Spiritualité, en recevant l'Initiation.


Dans l'Encyclopedic Theosophical Glossary

Une Chaîne est un terme utilisé dans la Théosophie moderne pour désigner les Globes visibles et invisibles qui forment la structure intérieure et extérieure de tout corps céleste. Le Cosmos dans son ensemble est un organisme vivant, subdivisé en d'innombrables séries d'unités hiérarchisées ; ainsi le Cosmos est un assemblage d'entités de différentes sortes, chacune d'elles étant une unité composée, et afin de signifier que chacun des éléments composant de telles unités sont reliés entre eux comme un tout, le mot Chaîne est appliqué aux corps célestes. L'enseignement explique que chaque corps céleste quel qu'il soit, visible ou invisible, forme une unité avec des globes "compagnons" sur les plans invisibles. En faisant référence aux Chaînes de Globes formant un système solaire, il est de coutume de les appeler "Chaînes Planétaires" ; ainsi, nous avons la Chaîne terrestre, la Chaîne lunaire, la Chaîne mercurienne, etc., chacune consistant en sept de ces globes sur le plan manifesté, auxquels les lettres A, B, C, D, E, F et G sont appliqués.

Dans la Théosophie, un Globe est donc une unité dans la constitution de chaque planète (ou soleil), chacun d'eux étant composé de divers globes, auxquels on fait référence dans leur globalité comme Chaîne planétaire (ou solaire). De plus, les lunes, les nébuleuses, et les comètes ont aussi une constitution par 7 (ou par 12), de même en est-il de l'Homme, qui est une copie en miniature de l'Univers. Ces Globes sont analogues aux centres monadiques dans la constitution de l'Homme. Les sept Globes manifestés se trouvant sur les quatre plans cosmiques les plus bas sont appelés A, B, C, D, E, F et G ; mais il est parfois fait référence à eux d'une manière plus mystique comme les Globes "de A à Z", faisant alors référence à tous les globes d'une Chaîne. Quand on considère les Sept plans cosmiques, douze Globes sont donnés. Ces Globes sont en relation avec les sept (ou douze) planètes sacrées et, selon certains auteurs, avec les douze constellations du Zodiaque.

Les Globes d'une Chaîne forment une continuité mais pas une cosubstantialité, ce qui signifie que, bien qu'ils se situent à différents niveaux de densité de matière, ils forment une unité. Bien que chaque Chaîne soit constituée de sept ou douze Globes, le seul visible à l'oeil humain sur la Terre est celui qui est sur le même plan de la matière. Sur les douze Globes de chaque Chaîne, sept appartiennent aux mondes manifestés et cinq aux non-manifestés. Les sept Globes manifestés sont répartis sur quatre plans, et les douze Globes sur sept plans, comme indiqué sur le diagramme.


Légende sur le côté gauche : Kâmadhâtu Rûpadhâtu Arûpadhâtu


Le côté gauche du diagramme représente l'arc descendant ou obscure de l'Evolution, alors que le côté droit représenté l'arc ascendant ou lumineux. Notre univers est aussi décrit comme une Chaîne cosmique d'univers.


(source : "Encyclopedic Theosophical Glossary", traduction d'Esopedia)


Dans la Doctrine Secrète



Quelques erreurs théosophiques de début au sujet des planètes, des rondes et de l'homme

[...] Il est vain de parler des "lois qui s'érigent lorsque la Divinité se prépare à créer", car les "lois", ou plutôt la Loi, sont éternelles et incréées, et, de même, la Divinité est la Loi et vice versa. En outre, la Loi une, éternelle, développe tout, dans la Nature (qui doit être) manifestée, sur un principe septénaire, et ce principe régit les innombrables Chaînes circulaires de Mondes, composées de sept Globes gradués sur les quatre plans inférieurs du Monde de Formation, les trois autres plans appartiennent à l'Univers Archétype.

De ces sept Globes, UN seulement – le plus bas et le plus matériel – est sur notre plan ou à portée de nos moyens de perception ; les six autres sont en dehors de ce plan et par conséquent invisibles à l'oeil terrestre. Chacune de ces Chaînes de Mondes est l'héritier et la création – la réincarnation pour ainsi dire – d'une autre Chaîne moins avancée et morte. Pour être plus clair, nous dirons :

On nous enseigne que chacune des planètes, dont sept seulement sont dites sacrées parce qu'elles sont gouvernées par les plus hauts Régents ou Dieux et non parce que les Anciens ne savaient rien des autres [1] – que chacune des planètes, disons-nous, connue ou non, est un septénaire, comme la Chaîne à laquelle la Terre appartient. Par exemple, toutes les planètes qui, comme Mercure, Vénus, Mars, Jupiter, Saturne, etc., ou notre Terre, sont pour nous aussi visibles que notre Globe l'est probablement pour leurs habitants, s'il y en a, sont visibles parce qu'elles sont toutes sur le même plan tandis que les globes-compagnons supérieurs de ces planètes sont sur des plans complètement en dehors de nos sens terrestres. Comme nous donnons plus loin – et aussi dans le diagramme joint aux commentaires du Shlôka 6 de la STANCE VI – leurs positions relatives, il n'est besoin d'ajouter ici que quelques mots d'explication. Ces invisibles compagnons correspondent singulièrement à ce que nous nommons les "principes dans l'Homme". Les sept sont sur trois plans matériels et un plan spirituel, répondant aux trois Upadhis (bases matérielles) et au Véhicule spirituel (Vâhana) des sept Principes de la division humaine. Si, pour obtenir une conception mentale plus claire, nous imaginons les Principes humains arrangés en un schéma, nous obtiendrons le diagramme de correspondances qui se trouve ci-après


Comme nous sommes en train de procéder des Universaux aux Particuliers au lieu de nous servir de la méthode inductive d'Aristote, les nombres sont placés en sens inverse. On met l'Esprit à la première place au lieu de la septième, comme on le fait ordinairement, mais comme, à vrai dire, on ne devrait pas le faire.

Les principes humains, tels qu'ils sont énumérés ordinairement dans le Bouddhisme Esotérique et d'autres livres, sont :

  • 1° Atmâ
  • 2° Buddhi (l'Ame Spirituelle)
  • 3° Manas (l'Ame Humaine)
  • 4° Kâma Rupa (le Véhicule des Désirs et des Passions)
  • 5° Prâna
  • 6° Linga Sharira
  • 7° Stula Sharira.

Les lignes foncées horizontales des plans inférieurs sont les Upâdhis, dans le cas des Principes humains, et les plans, dans la Chaîne Planétaire. Il va sans dire que, pour les Principes Humains, le tableau ne les place pas exactement en ordre ; cependant il montre la correspondance et l'analogie sur lesquelles nous voulons appeler l'attention. Comme le lecteur le verra, c'est un cas de descente des deux Entités dans la matière, l'ajustement – au sens mystique et physique – des deux et leur mélange dans la grande "lutte pour la vie" qui les attend. On trouvera peut-être que "Entité" est un terme singulier à employer pour le cas d'un Globe, mais les philosophes de l'antiquité qui voyaient dans la Terre un énorme "animal", étaient plus sages à leur époque que ne le sont nos géologues modernes ; et Pline, qui appelait la Terre notre bonne mère et nourrice et le seul Elément qui ne soit pas l'ennemi de l'homme, parlait avec plus de vérité que Watts qui s'imaginait voir en elle le marchepied de Dieu. La Terre n'est que le marchepied de l'homme dans son ascension vers les régions supérieures c'est le vestibule

... Des glorieuses demeures, vers lesquelles se presse sans cesse une foule houleuse.

Mais cela ne fait que démontrer combien la Philosophie Occulte répond admirablement à tout ce qui est dans la Nature et combien plus logiques sont ses données que les spéculations hypothétiques et sans vie de la Science Physique.

Cela appris, le Mystique sera mieux préparé à comprendre l'enseignement Occulte, bien qu'il soit probable que tout étudiant rigoureux de la Science moderne considère cet enseignement comme un absurde non-sens. L'étudiant de l'Occultisme maintient cependant que la théorie que nous discutons en ce moment est bien plus philosophique et probable que toute autre. Elle est du moins plus logique que la théorie récemment avancée qui faisait de la lune un fragment projeté par notre Terre lorsqu'elle était un globe en fusion, une masse plastique [2].

On dit aussi que les Chaînes Planétaires ont leurs "Jours" et leurs "Nuits" – c'est-à-dire leurs période d'activité, ou de vie, et de torpeur, ou de mort – et se comportent dans le ciel comme les hommes sur la terre : elles engendrent leurs semblables, vieillissent, s'éteignent personnellement et laissent leurs principes spirituels animer leurs enfants. C'est ainsi qu'elles survivent.

Sans aborder la tâche difficile d'exposer le processus entier et dans tous ses détails cosmiques, on peut en dire assez pour en donner une idée approximative. Lorsqu'une Chaîne Planétaire est dans sa dernière Ronde, son Globe A, avant de s'éteindre, projette toutes ses énergies et tous ses principes dans un centre neutre de force latente, un "centre laya", et anime et appelle ainsi à la vie un nouveau noyau de substance ou matière non différenciée. Supposons qu'un processus pareil ait lieu dans la Chaîne Planétaire Lunaire ; supposons encore, pour l'argumentation – quoiqu'on ait dernièrement abandonné la théorie de M. Darwin, que nous citons plus bas, même si le fait n'a pas été établi encore par des calculs mathématiques – que la Lune soit beaucoup plus vieille que la Terre. Imaginons les six globes-compagnons de la Lune – des æons avant que le premier Globe de notre septénaire fût évolué – occupant entre eux des positions semblables à celles que les globes-compagnons de notre Chaîne planétaire terrestre occupent aujourd'hui par rapport à notre terre [3]. Il sera dès lors facile d'imaginer le Globe A de la Chaîne Lunaire animant le Globe A de la Chaîne Terrestre, et puis – mourant ensuite le Globe B envoyant son énergie au Globe B de la nouvelle Chaîne puis le Globe C créant son descendant, la Sphère C de la Chaîne Terrestre et enfin la Lune (notre satellite) déversant sur le Globe le plus bas de notre chaîne planétaire – le Globe D, notre Terre – toute sa vie, ses énergies et ses pouvoirs, et les ayant ainsi transférés à un centre nouveau, devenant virtuellement une planète morte dans laquelle, depuis la naissance de notre Globe, la rotation a presque cessé.


(source : "La Doctrine Secrète" d'Héléna Blavatsky, I, pp.134-138)




Pour aider ceux qui n'ont pas lu, ou qui n'ont pas clairement compris dans les écrits théosophiques la doctrine des Chaînes septénaires de Mondes dans le Cosmos Solaire, nous allons donner ici un abrégé de l'enseignement.

1. Tout, dans l'univers métaphysique comme dans l'univers physique, est septénaire. Par conséquent, chaque corps sidéral, chaque planète, visible ou invisible, est supposée avoir six Globes-compagnons. L'évolution de la vie se fait sur ces sept Globes, ou corps, du Premier au Septième, en sept RONDES ou Cycles.

2. Ces Globes sont formés par un processus que les Occultistes appellent "la renaissance des Chaînes (ou Anneaux) Planétaires". Lorsque la Septième ou dernière Ronde d'un de ces Anneaux a commencé, le Globe supérieur, ou premier, A – et avec lui, tous les autres successivement, jusqu'au dernier – au lieu d'entrer dans une période plus ou moins longue de repos – ou "observations", comme dans les Rondes précédentes – commence à – s'éteindre. La dissolution "planétaire" (Pralaya) s'approche, son heure a sonné ; chaque Globe doit transférer sa vie et son énergie à une autre planète 417.

3. Notre Terre étant le représentant visible de ses globes-compagnons supérieurs et invisibles, ses "Seigneurs" ou "Principes", doit exister, comme les autres, durant sept Rondes. Pendant les trois premières, elle se forme et se consolide, pendant la quatrième, s'installe et se durcit pendant les trois dernières, elle revient peu à peu à sa forme éthérique primitive : elle est, pour ainsi dire, spiritualisée.

4. Son Humanité ne se développe pleinement que dans sa Quatrième Ronde – la nôtre. Jusqu'à ce Quatrième Cycle de Vie, cette Humanité n'est ainsi appelée que faute d'un meilleur terme. De même que la larve devient chrysalide, puis [I 142] papillon, l'Homme, ou plutôt ce qui devient plus tard l'Homme, passe à travers toutes les formes et toutes les règles pendant la Première Ronde, et à travers toutes les formes humaines pendant les deux Rondes suivantes. Arrivé sur notre Terre, au commencement de la Quatrième, dans la série actuelle de Races et de Cycles de Vie l'HOMME est, pour ainsi dire, la première forme qui y apparaisse, puisqu'il n'est précédé que par les règnes minéral et végétal – et ce dernier doit d'ailleurs continuer à parachever son évolution par l'intermédiaire de l'homme. C'est ce qu'on expliquera dans un Volume suivant. Pendant les trois Rondes à venir, l'Humanité, comme le Globe sur lequel elle vit, tendra sans cesse à reprendre sa forme primitive, celle d'une collectivité Dhyân Chôhanique. L'Homme, en effet, comme tout autre atome de l'Univers, tend à devenir un Dieu, et ensuite – DIEU. Si nous commençons à considérer les choses dès la Deuxième Ronde, nous voyons que l'Evolution se fait déjà sur un plan tout différent. Ce n'est que dans la première Ronde que l'Homme (Céleste) devient un être humain sur le Globe A, (redevient) un minéral, une plante, un animal sur les Globes B, C. etc. Le processus change entièrement dès la deuxième Ronde. Mais vous avez appris la prudence... et je vous conseille de ne rien dire avant que le temps soit venu 418.

5. Chaque Cycle de Vie sur le Globe D (notre Terre) 419 se compose de sept Races-Racines. Elles commencent par l'éthéré et finissent par le spirituel, sur la double ligne de l'évolution physique et morale – du commencement de notre Ronde Terrestre à sa fin. L'une est une "Ronde Planétaire" allant du Globe A au Globe G, le septième ; l'autre, la "Ronde Globale" ou Terrestre. Cela est très bien décrit dans Le Bouddhisme Esotérique, et ne demande pas d'autre explication pour le moment.

6. La Première Race-Racine, c'est-à-dire les premiers "Hommes" sur la Terre (quelle qu'en fût la forme) étaient les descendants des "Hommes Célestes" correctement nommés, dans la philosophie Indienne, les "Ancêtres Lunaires" ou Pitris, lesquels étaient composés de sept Classes ou Hiérarchies. Comme tout cela sera plus longuement expliqué dans les sections suivantes et dans le volume III, il n'est pas nécessaire d'en dire davantage ici.


(source : "La Doctrine Secrète" d'Héléna Blavatsky, I, pp.141-142)




Pour mieux expliquer les choses, sans toucher aux aspects mathématiques de la doctrine, on peut élargir l'enseignement et résoudre quelques points obscurs. Comme l'évolution des Globes et celle des Monades sont très étroitement combinées, nous unirons ces deux enseignements. En ce qui concerne les Monades, le lecteur est prié de se souvenir que la philosophie orientale repousse le dogme théologique occidental qu'une âme nouvellement créée est préparée pour chaque nouveau-né, car ce dogme est aussi peu philosophique qu'il est impossible dans l'économie de la Nature. Il faut que le nombre des Monades soit limité, qu'elles évoluent, et deviennent de plus en plus parfaites par l'assimilation de nombreuses personnalités successives par lesquelles elles passent dans chaque nouveau Manvantara. Cela est absolument nécessaire en vue des doctrines de Renaissance et de Karma, et du retour graduel de la Monade humaine à sa source – la Divinité Absolue. Par conséquent, quoique les multitudes de Monades plus ou moins évoluées soient presque incalculables, elles sont néanmoins en nombre limité comme tout dans cet Univers de différenciation et de fini.

On l'a montré dans le double diagramme des Principes humains et des Globes en ascension sur les Chaînes de Mondes, il existe un enchaînement éternel de causes et d'effets, et une analogie parfaite règne partout et relie toutes les lignes d'évolution. L'une engendre l'autre – Globes comme personnalités. Mais commençons au commencement.

Nous venons de donner une esquisse générale du processus par lequel les Chaînes Planétaires successives sont formées. Pour empêcher des erreurs futures, on peut ajouter quelques détails qui jetteront de la lumière dans l'histoire de l'Humanité sur notre Chaîne, fille de celle de la Lune. Dans le tableau suivant, la figure 1 représente la Chaîne Lunaire de sept Globes au commencement de sa septième ou dernière Ronde, et la figure 2 montre la "Chaîne Terrestre", à venir, mais non encore en existence. Les sept Globes de chaque Chaîne sont distingués dans leur ordre cyclique par les lettres de A à G, et les Globes de la Chaîne Terrestre sont, en outre, marqués par une croix (+), le symbole de la Terre.

Or, il faut se rappeler que les Monades qui tournent en cercles autour d'une Chaîne septénaire sont divisées en sept Classes, ou Hiérarchies, selon leurs étapes respectives d'évolution, [I 155] de conscience et de mérite. Suivons donc l'ordre de leur apparition sur le Globe A, dans la Première Ronde. Les espaces de temps qui séparent l'apparition de ces Hiérarchies sur un Globe sont si bien ajustés que lorsque la Classe 7, la dernière, apparaît sur le Globe A, la classe 1, la première, vient de passer sur le Globe B et ainsi de suite, pas à pas, tout autour de la Chaîne.


De même, dans la Septième Ronde de la Chaîne Lunaire, lorsque la Classe 7, la dernière, quitte le Globe A, ce Globe, au lieu de sommeiller, comme dans les Rondes précédentes, commence à mourir (à entrer dans son Pralaya Planétaire) 429 et, en mourant, il transfère successivement, comme nous venons de le dire, ses "principes", ou éléments de vie et [I 156] d'énergie, etc., l'un après l'autre, à un nouveau "centre-laya" qui commence la formation du Globe A de la Chaîne Terrestre. Un processus semblable a lieu pour chacun des Globes de la Chaîne Lunaire dont chacun forme ainsi successivement un nouveau globe de la Chaîne Terrestre. Notre Lune était le quatrième Globe de la série et se trouvait sur le même plan de perception que notre Terre. Mais le Globe A de la Chaîne Lunaire n'est pas entièrement "mort" avant que les premières Monades de la première Classe aient passé du Globe G ou Z, le dernier de la Chaîne Lunaire, dans le Nirvâna qui les attend entre les deux Chaînes et il en est de même pour les autres Globes, chacun donne naissance à un Globe correspondant de la Chaîne Terrestre.

Puis, lorsque le Globe A de la nouvelle Chaîne est prêt, la première Classe ou Hiérarchie de Monades de la Chaîne Lunaire s'incarne sur ce Globe, dans le règne le plus inférieur, et ainsi de suite. Il en résulte que ce n'est que la première Classe de Monades qui atteint l'état humain de développement pendant la première Ronde, puisque la seconde Classe, sur chaque globe, arrivant plus tard, n'a pas le temps d'arriver à ce niveau. Par conséquent, les Monades de la Classe II n'atteignent le début du stage humain que dans la Seconde Ronde, et ainsi de suite, jusqu'au milieu de la Quatrième. Mais à ce point – et sur cette quatrième Ronde où se développera pleinement le stage humain – la "porte" qui conduit au règne humain se ferme, et à partir de ce moment le nombre de Monades "humaines", c'est-à-dire au stage de développement humain, est complet. Les Monades qui n'ont pas atteint à ce moment le stage humain se trouveront, par le fait de l'évolution même de l'Humanité, si en arrière, qu'elles n'atteindront le stage humain qu'à la fin de la Septième et dernière Ronde. Elles ne seront, par conséquent, pas des hommes sur cette Chaîne, mais elles formeront l'Humanité d'un Manvantara futur, et seront récompensées en devenant des "hommes" sur une Chaîne supérieure à la nôtre, recevant ainsi leur compensation Karmique. A cette règle il n'y a qu'une seule exception, et elle est due à de très bonnes raisons dont nous parlerons plus tard. Mais ce qui précède rend compte de la différence des races.

On voit bien maintenant combien parfaite est l'analogie entre les procédés de la Nature dans le Kosmos et dans l'homme individuel. Ce dernier vit pendant son cycle de vie et meurt. Ses "principes supérieurs" qui, dans le développement d'une Chaîne Planétaire, correspondent aux Monades en évolution, passent en Dévachan, qui, lui, correspond au Nirvâna et aux états de repos qui existent entre deux Chaînes. Les "principes" inférieurs de l'homme sont avec [I 157] le temps désintégrés, et la Nature S'en sert pour la formation de nouveaux principes humains ; le même processus a lieu aussi dans la désintégration et dans la formation des Mondes. L'analogie est donc le guide le plus sûr pour la compréhension des enseignements occultes.

C'est là un des "sept mystères de la Lune", et le voilà maintenant révélé. Les sept "mystères" sont nommés par les Japonais Yamabushis, mystiques de la secte Laô-Tzeu et moines ascètes de Kyoto, les Dzenodu, les "Sept Bijoux", mais les ascètes et Initiés bouddhistes japonais et chinois sont, s'il est possible, encore moins disposés que les Hindous à donner leur "Savoir".

Mais il ne faut pas que le lecteur, perde les Monades de vue ni qu'il tarde d'apprendre quelque chose de plus au sujet de leur nature, autant du moins que la chose n'entre pas dans les mystères les plus élevés, car l'auteur n'a pas la prétention d'en connaître le dernier mot.


(source : "La Doctrine Secrète" d'Héléna Blavatsky, I, pp.154-158)

(en cours de référencement)

Notes et références

  1. On énumère dans les Livres Secrets beaucoup plus de planètes que dans les livres astronomiques modernes.
  2. M. Samuel Laing, l'auteur de Modern science and modern thought, dit : "Les conclusions astronomiques sont des théories basées sur des données tellement incertaines que, tandis que dans quelques cas elles donnent des chiffres si faibles qu'ils sont incroyables – comme les 15 millions d'années assignées à l'entier processus de la formation du système solaire – dans d'autres, elles aboutissent à de si longues périodes qu'elles sont tout aussi incroyables – lorsqu'on suppose, par exemple, que la lune a été projetée pendant que la période de rotation de la terre était de trois heures, alors que la plus grande retardation actuelle obtenue par l'observation demanderait 600 millions d'années pour la faire tourner en vingt-trois heures au lieu de vingt-quatre" (page 48). Et si les Physiciens persistent en de pareilles spéculations, pourquoi se moquerait-on de la chronologie des Hindous, en la qualifiant d'exagération ?
  3. Voir, dans le Bouddhisme Esotérique, "La constitution de l'homme" et la "Chaîne Planétaire".