« Voyelles » : différence entre les versions

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Dans les alphabets sanscrit,
hébreu et tous les autres, chaque lettre a sa signification occulte et sa
raison d'être, chacune est une cause et l'effet d'une cause précédente et leur
combinaison produit souvent des effets magiques. Les voyelles, surtout,
contiennent les pouvoirs les plus occultes et les plus redoutables... Les
Mantras (ésotériquement, des invocations beaucoup plus magiques que
religieuses) sont psalmodiés par les Brâhmanes comme le reste des Védas
et des autres Ecritures saintes. "L'Armée de la Voix" est le prototype de la
"Cohorte du Logos", ou "Verbe" du Sepher Jetzirah, appelé dans la
Doctrine Secrète le "Nombre Unique issu du Non-Nombre" – le Principe
Un Eternel. La Théogonie Esotérique commence avec l'Un Manifesté (non
éternel, par conséquent, dans sa présence et son être, s'il est éternel dans
son essence), le Nombre des Nombres, et des Dénombrés – ces derniers
procédant de la Voix, le Vâch féminin, la Shatarûpâ "aux cent formes", la
Nature. C'est de ce nombre 10, ou Nature Créatrice, la Mère (le Zéro
occulte ou le "0" procréant et multipliant sans cesse en Union avec le
chiffre "1", ou l'Esprit de Vie) que procède l'Univers entier.
({{ds}}, I, p.73)
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Le Serpent ne devint le type et le symbole du mal et du Diable que
durant le Moyen Age. Les premiers Chrétiens, ainsi que les Gnostiques
Ophites, avaient leur double Logos ; le Bon et le Mauvais Serpent,
l'Agathodaïmon et le Kakodaïmon. C'est démontré par les écrits de
Marcus, de Valentin et de beaucoup d'autres, et surtout dans Pistis Sophia,
document datant certainement des premiers siècles du christianisme. Sur le
sarcophage de marbre d'un tombeau découvert en 1852 près de la Porta
Pia, l'on voit la scène de l'adoration des Mages, "ou bien", dit feu C. W.
Kings, dans The Gnostics and Their Remains, "le prototype de cette scène,
la Naissance du Nouveau Soleil". Le parquet en mosaïque laissait voir un curieux dessin qui eût pu représenter, ou bien Isis allaitant Harpocrate
enfant, ou bien la Madone nourrissant l'enfant Jésus. Dans les sarcophages
plus petits qui entouraient le plus grand on trouva plusieurs feuilles de
plomb, roulées comme des manuscrits et dont onze portaient un texte que
l'on pouvait encore déchiffrer. On devrait considérer leur contenu
comme la solution finale d'une question très controversée, car il prouve,
soit que les premiers chrétiens, jusqu'au sixième siècle, furent des païens
bona fide, soit que le Christianisme dogmatique fut un emprunt global et
passa tel quel dans l'Eglise Chrétienne – Soleil, Arbre, Serpent, Crocodile
et tout le reste.
Sur la première de ces feuilles l'ont voit Anubis... tenant un rouleau ; à
ses pieds sont deux bustes féminins ; au-dessous du tout se voient deux
serpents enroulés autour... d'un cadavre enveloppé comme une momie.
Dans le second rouleau... Anubis tient une croix, le "Signe de Vie". Sous
ses pieds gît le cadavre enveloppé dans les replis multiples d'un énorme
serpent, l'Agathodaïmon, gardien du défunt... Dans le troisième rouleau...
le même Anubis porte sur son bras un objet oblong... tenu de façon à
donner à l'ensemble du personnage la forme d'une croix latine complète...
Aux pieds du Dieu se trouve un rhomboïde, "l'Œuf du Monde" des
Egyptiens, vers lequel rampe un serpent roulé en cercle... Sous les...
bustes... est la lettre ω reproduite sept fois sur une ligne et rappelant l'un
des "Noms"... Très remarquable aussi est la ligne de caractères,
apparemment Palmyriens, qui sont sur les jambes du premier Anubis.
Quant à la forme du serpent, en supposant que ces talismans émanent, non
pas du culte d'Isis, mais de celui plus récent des Ophites, elle peut bien
représenter ce "Serpent vrai et parfait" qui "mène hors de l'Egypte, c'est-àdire
du corps, les âmes de tous ceux qui ont confiance en lui, et les conduit
à travers la Mer Rouge de la Mort dans la Terre Promise, en les protégeant
durant la route contre les Serpents du Désert, c'est-à-dire contre les
Régents des Etoiles.
Ce "Serpent Vrai et parfait" est le Dieu aux sept lettres qui passe
maintenant pour être Jéhovah, et Jésus Un avec lui. Le candidat à
l'initiation est envoyé à ce Dieu aux sept voyelles par le "Premier
Mystère" <ref>"est envoyé par Christos" dans l'édition de 1888.</ref>, dans Pistis Sophia, œuvre qui est antérieure à l'Apocalypse de saint Jean et qui est évidemment due à la même école. Les (le Serpent des)
sept tonnerres articulèrent ces sept voyelles, mais "scellez ces choses que
les sept tonnerres ont articulées et ne les écrivez pas", dit l'Apocalypse<ref>''[[Apocalypse]]'', X, 4.</ref>.
"Cherchez-vous ces mystères ?" demande Jésus dans Pistis Sophia. "Nul
mystère n'est plus excellent qu'elles [les sept voyelles], car elles conduiront
vos âmes dans la Lumière des Lumières", c'est-à-dire dans la vrai Sagesse.
"Rien n'est donc plus excellent que les mystères que vous
cherchez à l'exception du mystère des Sept Voyelles, de leurs quaranteneuf
Pouvoirs et de leurs nombres".
En Inde, c'était le mystère des sept FEUX, de leur quarante-neuf Feux
ou aspects ou de "leurs nombres".
Ces Sept Voyelles sont représentées par les signes de la Svastika sur
les couronnes des sept têtes du Serpent de l'Eternité, dans l'Inde, chez les
Bouddhistes ésotériques, en Egypte, en Chaldée, etc., et chez les Initiés de
tous les autres pays. Ce sont les Sept Zones de l'ascension post mortem
dans les écrits Hermétiques, zones dans chacune desquelles le "Mortel"
quitte l'une de ses "Ames" ou Principes, jusqu'à ce qu'arrivé au plan qui
domine toutes les zones, il y reste en qualité de grand Serpent Sans Forme
de la Sagesse Absolue ou de la Divinité Elle-même. Le Serpent à sept têtes
a plus d'une signification dans les enseignements cachés. C'est le Dragon
aux sept têtes dont chacune est une étoile de la Petite Ourse ; mais c'était
aussi, et avant tout, le Serpent des Ténèbres, inconcevable et
incompréhensible, dont les sept têtes étaient les sept Logoï, reflets de la
première et unique Lumière manifestée – le Logos Universel.
({{ds}}, II, pp.133, 134, 135)
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Les Gnostiques avaient un Septénaire supérieur et un inférieur dans
le ciel, et un troisième Septénaire terrestre sur le plan de la matière. Iaô, le
Dieu de mystère et le Régent de la Lune, comme l'indique Origène dans
son tableau, était le chef de ces "Sept Cieux" supérieurs <ref>Supérieurs pour les Esprits on "Cieux" de la Terre seule.</ref> et, par
conséquent, identique au chef des sept Pitris Lunaires, nom qu'ils
donnaient aux Dhyâns Chohans Lunaires. "Ils affirment que ces sept cieux
sont intelligents et en parlent comme étant des angles", écrit le même
Irénée, en ajoutant qu'à cause de cela ils appelèrent Iaô, Hebdomas,
tandis qu'ils donnaient à sa mère le nom d'Ogdoas, parce que, explique-t-il, elle conservait "le nombre de l'Ogdoade première-née et
primaire du Plérôme <ref>"Contra Hœr.", I, V, 2, ''Les Ecrits d'Irénée'', 1, 73".</ref>
Cette "Ogdoade première-née" était :
<blockquote>a. dans la Théogonie le Second Logos, le Logos Manifesté, parce
qu'il était né du Septuple Premier Logos, de sorte qu'il était le
huitième sur ce plan manifesté et</blockquote>
<blockquote>b. dans l'Astrolâtrie, c'était le Soleil, Mârtânda, le huitième fils
d'Aditi qu'elle repoussa tandis qu'elle conservait ses Sept Fils, les
planètes. Les anciens n'ont, en effet, jamais considéré le Soleil
comme une planète, mais comme une Etoile centrale et fixe. Cela
constitue donc le second Septénaire né de l'Un aux Sept Rayons,
d'Agni, du Soleil et de bien d'autres, mais non pas des sept
planètes qui sont les Frères de Sourya et non pas ses Fils. Chez les
Gnostiques, ces Dieux Astraux étaient les fils d'Ildabaoth <ref>Voir ''[[Isis Dévoilée]]'', III, 247.</ref> (de
ilda, "enfant", et de baoth, "œuf", fils de Sophia Achamôth, la fille
de Sophia (Sagesse), dont la région est le Plérôme. Ildabaoth fait
jaillir de lui-même ces six Esprits stellaires ; Jova [Iaô] (Jéhovah),
Sabaoth, Adonai [Adoneusl, Eloi [Eloaeus], Osraios [Oreus],
Astaphaios [Astraphaeus] <ref>Voir aussi ''Gnostics and their Remains'' de King, p. 97. D'autres sectes considéraient Jéhovah
comme Ildabaoth lui-même. King l'identifie avec Saturne.</ref> et ce sont eux qui constituent le
second Septénaire ou septénaire inférieur. Quant au troisième, il
est composé des sept hommes primordiaux, les ombres des Dieux
Lunaires projetées par le premier Septénaire. On voit par cela que
les Gnostiques ne s'écartaient pas beaucoup de la Doctrine
Esotérique, mais seulement la voilaient. Quant au reproche que
leur adresse Irénée, qui ignorait évidemment les vraies doctrines
des "Hérétiques", au sujet de l'homme qui aurait été créé le
sixième jour et de l'homme qui aurait été créé le huitième jour,
cela se rattache aux mystères de l'homme intérieur. Le lecteur ne
comprendra qu'après avoir lu le volume III et avoir bien compris
l'Anthropogenèse de la Doctrine Esotérique.</blockquote>
Ildabaoth est une copie de Manou, qui s'écrie avec orgueil :
<blockquote>O le meilleur des hommes deux fois nés ! Sache que moi
[Manou] je suis le créateur de tout ce monde que le mâle
Virâj... produisit spontanément <ref>''Les Ordonnances de Manou'', I, 33.</ref>.</blockquote>
Il crée d'abord les dix Seigneurs de l'Etre, les Prajâpatis qui, ainsi que
nous le dit le verset 36, "produisent sept autres Manous". Ildabaoth s'écrie
aussi orgueilleusement : "Je suis Père et Dieu et il n'y a personne au-dessus
de moi." Après quoi sa Mère le remet froidement à sa place en lui disant :
<blockquote>"Ne mens pas, Ildabaoth, car le Père de tout, le premier
homme (Anthrôpos) est au-dessus de toi, de
même qu'Anthrôpos le Fils d'Anthrôpos" <ref>''Irénée'', op. cit., I, XXX, 6.</ref>. C'est une
bonne preuve de l'existence de trois Logoï – sans
compter les Sept, nés du Premier – dont l'un est le Logos
Solaire. Qui donc était cet "Anthrôpos" lui-même, si
supérieur à Ildabaoth ? Les archives des Gnostiques
peuvent seules résoudre cette énigme. Dans Pistis
Sophia, le nom de IEOU, composé de quatre voyelles,
est ordinairement accompagné de l'épithète "d'Homme
Primordial ou Premier". Cela démontre encore que la
Gnose n'était que l'écho de notre Doctrine Archaïque.
Les noms qui correspondent à Parabrahman, à Brahma et
à Manou, le premier Homme pensant, sont composés de
sons comprenant une voyelle, trois voyelles et sept
voyelles. Marcus, dont la philosophie était certainement
plus Pythagoricienne qu'autre chose, parle d'une
révélation qui lui fut faite des sept Cieux, qui émirent
chacun le son d'une voyelle en prononçant les sept noms
des sept Hiérarchies (Angéliques).</blockquote>
Lorsque l'Esprit a imprégné jusqu'au plus minuscule atome des sept
Principes du Cosmos, alors commence la Création Secondaire qui suit la
période de repos dont nous venons de parler.
({{ds}}, II, pp.181-183)
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== Notes et références ==
== Notes et références ==

Version du 22 janvier 2008 à 03:37

Voyelles.

Brahman (neutre) est appelé Kâlahamsa, ce qui, d'après les Orientalistes d'Occident, veut dire le Cygne Eternel ou l'oie, et il en est de même pour Brahmâ, le Créateur. Nous sommes ainsi conduits à relever une grande erreur : c'est de Brahman (neutre) qu'on devrait parler comme Hamsa-Vâhana (celui qui emploie le Cygne pour Véhicule), et non de Brahmâ le Créateur car ce dernier est le vrai Kâlahamsa, tandis que Brahman (neutre) est Hamsa et A-hamsa, comme cela sera expliqué dans les Commentaires. Il faut bien comprendre que les termes Brahmâ et Parabrahman sont employés ici non parce qu'ils appartiennent à notre nomenclature Esotérique, [I XCVII] mais simplement parce qu'ils sont plus familiers aux étudiants occidentaux. Tous deux sont les parfaits équivalents de nos termes à une, trois et sept voyelles, qui s'appliquent au TOUT UN et à l'Unique "TOUT DANS TOUT".

(source : "La Doctrine Secrète" d'Héléna Blavatsky, I, pp.XCVI-XCVII)



STANCE III (5)

§ 5. – La Racine demeure, la Lumière aussi, les Caillots

également, et cependant OEAOHU (a) est Un (b).

(a) Dans les commentaires, on traduit OEAOHU par "le Père-Mère des Dieux", ou le SIX EN UN, ou la Racine septénaire dont tout procède. Tout dépend de l'accent qu'on donne à ces sept voyelles, on peut les prononcer comme une, trois, et même sept syllabes en ajoutant un e après le o final. Ce nom mystique n'est d'ailleurs divulgué que parce que, sans une maîtrise parfaite de sa triple prononciation, il reste à jamais sans effet.

(source : "La Doctrine Secrète" d'Héléna Blavatsky, I, p.46)




STANCE III (7)

§ 7. – Vois, ô Lanou [1], l'Enfant Radieux des deux, la Gloire resplendissante sans pareille : l'Espace brillant, Fils de l'Espace Obscur, qui émerge des profondeurs des grandes Eaux Sombres. C'est OEAOHU, le plus jeune, le *** [2] (a). Il resplendit comme le Soleil. Il est le Dragon de Sagesse Flamboyant et Divin ; l'Eka [3] est Chatur et Chatur s'approprie Tri et l'Union produit le Sapta, en qui sont les Sept, qui deviennent le Tridasha [4], les Armées et les Multitudes (b). Vois-le, relevant le Voile et le déployant, de l'Orient à l'Occident. Il cache ce qui est en Dessus et laisse voir le Dessous comme la Grande Illusion. Il désigne leur place aux Etres Lumineux [5], change le dessus [6] en une Mer de Feu sans rivages (c), et

l'Un Manifesté [7] en les Grandes Eaux.

[...]

(b) Le "Dragon de Sagesse" est l'Un, l' "Eka" ou Saka. Il est intéressant de remarquer que le nom de Jéhovah en Hébreu, est aussi Un, Achad. "Son nom est Achad", disent les Rabbins. Les Philologues devraient décider lequel des deux termes est dérivé de l'autre, au point de vue linguistique et symbolique ce n'est certes pas le sanscrit. "L'Un" et le "Dragon" sont des expressions dont les anciens se servaient en parlant de leurs Logoï respectifs. Jéhovah (en tant qu'Elohim) – ésotériquement parlant – est aussi le Serpent ou Dragon qui tenta Eve et le Dragon est un ancien glyphe pour la Lumière Astrale (Principe Primordial), "qui est la Sagesse du Chaos". La Philosophie archaïque ne reconnaissant ni le Bien ni le Mal comme pouvoir fondamental ou indépendant, mais prenant pour point de départ le TOUT Absolu (la Perfection Eternellement Universelle), nous montre ces deux forces comme les aspects de la pure Lumière qui se condense graduellement en forme et, de là, devient Matière, ou Mal. Ce fut le fait des ignorants Pères des débuts de l'Eglise de dégrader l'idée philosophique et hautement scientifique de cet emblème, pour en faire l'absurde superstition appelée le "Diable". Ils l'empruntèrent aux derniers zoroastriens qui voyaient, dans les Dévas hindous, des Diables ou le Mal, et le mot Evil [8] est devenu par une double transmutation D'Evil (Diabolos, Diable, Diavolo, Teufel). Mais les Païens ont toujours montré un discernement philosophique dans leurs symboles. C'est ainsi que le symbole primitif du serpent désignait la Sagesse et la Perfection divines, et a toujours représenté la Régénération et l'Immortalité psychiques. C'est pourquoi Hermès appelait le Serpent le plus spirituel de tous les êtres ; Moïse, initié dans la Sagesse d'Hermès, dit la même chose dans la Genèse ; le Serpent Gnostique, avec les sept voyelles sur sa tête, était l'emblème des Sept Hiérarchies de Créateurs Septénaires ou Planétaires. De là, aussi, l'idée du Serpent hindou, Shésha ou Ananta, l' "Infini", un nom de Vishnou, dont il est le premier Vâhan ou Véhicule sur les Eaux Primordiales. [Comme les Logoï et les Hiérarchies de Pouvoirs, ces Serpents doivent pourtant être distingués l'un de l'autre. Shésha ou Ananta, la "Couche de Vishnou", est une abstraction allégorique, symbolisant le Temps infini dans l'Espace qui contient le Germe et en projette périodiquement l'efflorescence, l'Univers manifesté tandis que l'Ophis Gnostique contient le même symbolisme triple, dans ses sept voyelles que l'Oeaohu de la doctrine Archaïque, avec ses une, trois et sept syllabes, c.-à-d. le premier Logos non Manifesté, le Second ou Manifesté, le Triangle qui se concrétise dans le Quaternaire ou Tétragrammaton, et les Rayons de ce dernier sur le plan matériel.]

(source : "La Doctrine Secrète" d'Héléna Blavatsky, I, p.49 et pp.51-52)




Parmi ces appellations qui ne sont naturellement données que par la Philosophie Esotérique – expressions telles que "Ténèbres Insondables", "Tourbillon", etc. – se trouve aussi celle de "Cela du Kâlahamsa", "Kalaham- sa" et même "Kâli-Hamsa" (Cygne Noir). Ici m et n sont interchangeables et tous deux ont le son nasal des syllabes françaises an ou am [9]. Il arrive dans le Sanscrit, comme dans la Bible en Hébreu, que bien des noms mystérieux et sacrés ne disent pas plus à l'oreille profane qu'un mot quelconque, vulgaire même, parce que ces mots sont cachés par anagramme ou autrement. Le mot Hansa, ou Hamsa, en est un exemple. Hamsa est semblable à "A-ham-sa", trois mots qui signifient "Je suis Lui", tandis que, divisé d'une autre façon, on peut y lire "Sô-hain", "Lui [est] moi" – Soham équivalant Sah, "lui" et aham "Je" ou "Je suis lui". Dans ce seul mot est contenu, pour celui qui comprend le langage de la sagesse, le mystère universel, la doctrine de l'identité de l'essence de l'homme avec l'essence de dieu. De là, le glyphe et l'allégorie de Kâlahansa (ou Hamsa), et le nom donné à Brahman (neutre) et, plus tard, au Brahmâ mâle de Hamsa-Vâhana, "celui qui se sert de Hamsa comme véhicule". On peut lire aussi le même mot "Kâlaham-sa", ou "Je suis Moi", dans aussi l'éternité du temps, ce qui correspond à la phrase Biblique, ou plutôt Zoroastrienne, "Je suis ce que Je suis".

[...]

Il est inutile d'essayer d'expliquer entièrement ce mystère. Les matérialistes et les hommes de la Science moderne ne le comprendront jamais, puisque, pour en obtenir une perception claire, on doit, d'abord, admettre le postulat d'une Divinité éternelle, omniprésente et universellement répandue dans la Nature ; ensuite, avoir sondé le mystère de l'électricité dans sa véritable essence et, en troisième lieu, admettre que l'homme est le symbole septénaire, sur le plan terrestre, de la Seule Grande Unité, le Logos, qui est lui-même le signe aux sept voyelles, le Souffle cristallisé dans le Verbe [10].

(source : "La Doctrine Secrète" d'Héléna Blavatsky, I, p.56 et p.57)




Dans les alphabets sanscrit, hébreu et tous les autres, chaque lettre a sa signification occulte et sa raison d'être, chacune est une cause et l'effet d'une cause précédente et leur combinaison produit souvent des effets magiques. Les voyelles, surtout, contiennent les pouvoirs les plus occultes et les plus redoutables... Les Mantras (ésotériquement, des invocations beaucoup plus magiques que religieuses) sont psalmodiés par les Brâhmanes comme le reste des Védas et des autres Ecritures saintes. "L'Armée de la Voix" est le prototype de la "Cohorte du Logos", ou "Verbe" du Sepher Jetzirah, appelé dans la Doctrine Secrète le "Nombre Unique issu du Non-Nombre" – le Principe Un Eternel. La Théogonie Esotérique commence avec l'Un Manifesté (non éternel, par conséquent, dans sa présence et son être, s'il est éternel dans son essence), le Nombre des Nombres, et des Dénombrés – ces derniers procédant de la Voix, le Vâch féminin, la Shatarûpâ "aux cent formes", la Nature. C'est de ce nombre 10, ou Nature Créatrice, la Mère (le Zéro occulte ou le "0" procréant et multipliant sans cesse en Union avec le chiffre "1", ou l'Esprit de Vie) que procède l'Univers entier.

(source : "La Doctrine Secrète" d'Héléna Blavatsky, I, p.73)




Le Serpent ne devint le type et le symbole du mal et du Diable que durant le Moyen Age. Les premiers Chrétiens, ainsi que les Gnostiques Ophites, avaient leur double Logos ; le Bon et le Mauvais Serpent, l'Agathodaïmon et le Kakodaïmon. C'est démontré par les écrits de Marcus, de Valentin et de beaucoup d'autres, et surtout dans Pistis Sophia, document datant certainement des premiers siècles du christianisme. Sur le sarcophage de marbre d'un tombeau découvert en 1852 près de la Porta Pia, l'on voit la scène de l'adoration des Mages, "ou bien", dit feu C. W. Kings, dans The Gnostics and Their Remains, "le prototype de cette scène, la Naissance du Nouveau Soleil". Le parquet en mosaïque laissait voir un curieux dessin qui eût pu représenter, ou bien Isis allaitant Harpocrate enfant, ou bien la Madone nourrissant l'enfant Jésus. Dans les sarcophages plus petits qui entouraient le plus grand on trouva plusieurs feuilles de plomb, roulées comme des manuscrits et dont onze portaient un texte que l'on pouvait encore déchiffrer. On devrait considérer leur contenu comme la solution finale d'une question très controversée, car il prouve, soit que les premiers chrétiens, jusqu'au sixième siècle, furent des païens bona fide, soit que le Christianisme dogmatique fut un emprunt global et passa tel quel dans l'Eglise Chrétienne – Soleil, Arbre, Serpent, Crocodile et tout le reste.

Sur la première de ces feuilles l'ont voit Anubis... tenant un rouleau ; à ses pieds sont deux bustes féminins ; au-dessous du tout se voient deux serpents enroulés autour... d'un cadavre enveloppé comme une momie. Dans le second rouleau... Anubis tient une croix, le "Signe de Vie". Sous ses pieds gît le cadavre enveloppé dans les replis multiples d'un énorme serpent, l'Agathodaïmon, gardien du défunt... Dans le troisième rouleau... le même Anubis porte sur son bras un objet oblong... tenu de façon à donner à l'ensemble du personnage la forme d'une croix latine complète... Aux pieds du Dieu se trouve un rhomboïde, "l'Œuf du Monde" des Egyptiens, vers lequel rampe un serpent roulé en cercle... Sous les... bustes... est la lettre ω reproduite sept fois sur une ligne et rappelant l'un des "Noms"... Très remarquable aussi est la ligne de caractères, apparemment Palmyriens, qui sont sur les jambes du premier Anubis. Quant à la forme du serpent, en supposant que ces talismans émanent, non pas du culte d'Isis, mais de celui plus récent des Ophites, elle peut bien représenter ce "Serpent vrai et parfait" qui "mène hors de l'Egypte, c'est-àdire du corps, les âmes de tous ceux qui ont confiance en lui, et les conduit à travers la Mer Rouge de la Mort dans la Terre Promise, en les protégeant durant la route contre les Serpents du Désert, c'est-à-dire contre les Régents des Etoiles.

Ce "Serpent Vrai et parfait" est le Dieu aux sept lettres qui passe maintenant pour être Jéhovah, et Jésus Un avec lui. Le candidat à l'initiation est envoyé à ce Dieu aux sept voyelles par le "Premier Mystère" [11], dans Pistis Sophia, œuvre qui est antérieure à l'Apocalypse de saint Jean et qui est évidemment due à la même école. Les (le Serpent des) sept tonnerres articulèrent ces sept voyelles, mais "scellez ces choses que les sept tonnerres ont articulées et ne les écrivez pas", dit l'Apocalypse[12]. "Cherchez-vous ces mystères ?" demande Jésus dans Pistis Sophia. "Nul mystère n'est plus excellent qu'elles [les sept voyelles], car elles conduiront vos âmes dans la Lumière des Lumières", c'est-à-dire dans la vrai Sagesse. "Rien n'est donc plus excellent que les mystères que vous cherchez à l'exception du mystère des Sept Voyelles, de leurs quaranteneuf Pouvoirs et de leurs nombres".

En Inde, c'était le mystère des sept FEUX, de leur quarante-neuf Feux ou aspects ou de "leurs nombres".

Ces Sept Voyelles sont représentées par les signes de la Svastika sur les couronnes des sept têtes du Serpent de l'Eternité, dans l'Inde, chez les Bouddhistes ésotériques, en Egypte, en Chaldée, etc., et chez les Initiés de tous les autres pays. Ce sont les Sept Zones de l'ascension post mortem dans les écrits Hermétiques, zones dans chacune desquelles le "Mortel" quitte l'une de ses "Ames" ou Principes, jusqu'à ce qu'arrivé au plan qui domine toutes les zones, il y reste en qualité de grand Serpent Sans Forme de la Sagesse Absolue ou de la Divinité Elle-même. Le Serpent à sept têtes a plus d'une signification dans les enseignements cachés. C'est le Dragon aux sept têtes dont chacune est une étoile de la Petite Ourse ; mais c'était aussi, et avant tout, le Serpent des Ténèbres, inconcevable et incompréhensible, dont les sept têtes étaient les sept Logoï, reflets de la première et unique Lumière manifestée – le Logos Universel.

(source : "La Doctrine Secrète" d'Héléna Blavatsky, II, pp.133, 134, 135)




Les Gnostiques avaient un Septénaire supérieur et un inférieur dans le ciel, et un troisième Septénaire terrestre sur le plan de la matière. Iaô, le Dieu de mystère et le Régent de la Lune, comme l'indique Origène dans son tableau, était le chef de ces "Sept Cieux" supérieurs [13] et, par conséquent, identique au chef des sept Pitris Lunaires, nom qu'ils donnaient aux Dhyâns Chohans Lunaires. "Ils affirment que ces sept cieux sont intelligents et en parlent comme étant des angles", écrit le même Irénée, en ajoutant qu'à cause de cela ils appelèrent Iaô, Hebdomas, tandis qu'ils donnaient à sa mère le nom d'Ogdoas, parce que, explique-t-il, elle conservait "le nombre de l'Ogdoade première-née et primaire du Plérôme [14]

Cette "Ogdoade première-née" était :

a. dans la Théogonie le Second Logos, le Logos Manifesté, parce

qu'il était né du Septuple Premier Logos, de sorte qu'il était le

huitième sur ce plan manifesté et

b. dans l'Astrolâtrie, c'était le Soleil, Mârtânda, le huitième fils

d'Aditi qu'elle repoussa tandis qu'elle conservait ses Sept Fils, les planètes. Les anciens n'ont, en effet, jamais considéré le Soleil comme une planète, mais comme une Etoile centrale et fixe. Cela constitue donc le second Septénaire né de l'Un aux Sept Rayons, d'Agni, du Soleil et de bien d'autres, mais non pas des sept planètes qui sont les Frères de Sourya et non pas ses Fils. Chez les Gnostiques, ces Dieux Astraux étaient les fils d'Ildabaoth [15] (de ilda, "enfant", et de baoth, "œuf", fils de Sophia Achamôth, la fille de Sophia (Sagesse), dont la région est le Plérôme. Ildabaoth fait jaillir de lui-même ces six Esprits stellaires ; Jova [Iaô] (Jéhovah), Sabaoth, Adonai [Adoneusl, Eloi [Eloaeus], Osraios [Oreus], Astaphaios [Astraphaeus] [16] et ce sont eux qui constituent le second Septénaire ou septénaire inférieur. Quant au troisième, il est composé des sept hommes primordiaux, les ombres des Dieux Lunaires projetées par le premier Septénaire. On voit par cela que les Gnostiques ne s'écartaient pas beaucoup de la Doctrine Esotérique, mais seulement la voilaient. Quant au reproche que leur adresse Irénée, qui ignorait évidemment les vraies doctrines des "Hérétiques", au sujet de l'homme qui aurait été créé le sixième jour et de l'homme qui aurait été créé le huitième jour, cela se rattache aux mystères de l'homme intérieur. Le lecteur ne comprendra qu'après avoir lu le volume III et avoir bien compris

l'Anthropogenèse de la Doctrine Esotérique.

Ildabaoth est une copie de Manou, qui s'écrie avec orgueil :

O le meilleur des hommes deux fois nés ! Sache que moi

[Manou] je suis le créateur de tout ce monde que le mâle

Virâj... produisit spontanément [17].

Il crée d'abord les dix Seigneurs de l'Etre, les Prajâpatis qui, ainsi que nous le dit le verset 36, "produisent sept autres Manous". Ildabaoth s'écrie aussi orgueilleusement : "Je suis Père et Dieu et il n'y a personne au-dessus de moi." Après quoi sa Mère le remet froidement à sa place en lui disant :

"Ne mens pas, Ildabaoth, car le Père de tout, le premier

homme (Anthrôpos) est au-dessus de toi, de même qu'Anthrôpos le Fils d'Anthrôpos" [18]. C'est une bonne preuve de l'existence de trois Logoï – sans compter les Sept, nés du Premier – dont l'un est le Logos Solaire. Qui donc était cet "Anthrôpos" lui-même, si supérieur à Ildabaoth ? Les archives des Gnostiques peuvent seules résoudre cette énigme. Dans Pistis Sophia, le nom de IEOU, composé de quatre voyelles, est ordinairement accompagné de l'épithète "d'Homme Primordial ou Premier". Cela démontre encore que la Gnose n'était que l'écho de notre Doctrine Archaïque. Les noms qui correspondent à Parabrahman, à Brahma et à Manou, le premier Homme pensant, sont composés de sons comprenant une voyelle, trois voyelles et sept voyelles. Marcus, dont la philosophie était certainement plus Pythagoricienne qu'autre chose, parle d'une révélation qui lui fut faite des sept Cieux, qui émirent chacun le son d'une voyelle en prononçant les sept noms

des sept Hiérarchies (Angéliques).

Lorsque l'Esprit a imprégné jusqu'au plus minuscule atome des sept Principes du Cosmos, alors commence la Création Secondaire qui suit la période de repos dont nous venons de parler.

(source : "La Doctrine Secrète" d'Héléna Blavatsky, II, pp.181-183)






Notes et références

  1. Le Lanou est un étudiant, un chélâ qui étudie l'Esotérisme pratique.
  2. Que tu connais maintenant comme Kwan-Shaï-Yin. – Commentaire.
  3. Eka est un, Chatour quatre, Tri trois et Sapta sept.
  4. Tridasha ou Trente, trois fois dix en nombre rond, ou, pour mieux préciser, 33 – nombre sacré – se rapporte aux divinités védiques. Ce sont les Adityas, les 8 Vasus, les 11 Rudras et les 2 Ashwins, fils jumeaux du Soleil et du Ciel. C'est le nombre-racine du Panthéon hindou, qui compte 33 crores, c'est-à-dire 330 millions de dieux et déesses.
  5. Les Etoiles.
  6. L'Espace.
  7. Elément.
  8. En anglais : le mal
  9. Ou plutôt de la syllabe "un" et non pas "an". – (N. du T.)
  10. C'est encore semblable à la doctrine de Fichte et des Panthéistes allemands. Le premier vénère Jésus comme le grand instructeur qui insista sur l'unité de l'esprit de l'homme avec l'Esprit-Dieu ou Principe Universel (doctrine Advaïta). Il est difficile de trouver une seule spéculation dans la métaphysique de l'Occident qui n'ait pas été anticipée par la Philosophie Orientale archaïque. Depuis Kant jusqu'à Herbert Spencer, c'est presque toujours plus ou moins un écho déformé des doctrines Dvaïta, Advaita et Védântines.
  11. "est envoyé par Christos" dans l'édition de 1888.
  12. Apocalypse, X, 4.
  13. Supérieurs pour les Esprits on "Cieux" de la Terre seule.
  14. "Contra Hœr.", I, V, 2, Les Ecrits d'Irénée, 1, 73".
  15. Voir Isis Dévoilée, III, 247.
  16. Voir aussi Gnostics and their Remains de King, p. 97. D'autres sectes considéraient Jéhovah comme Ildabaoth lui-même. King l'identifie avec Saturne.
  17. Les Ordonnances de Manou, I, 33.
  18. Irénée, op. cit., I, XXX, 6.