« Magie » : différence entre les versions
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médiévale n'a été plus sévère que celle des anciens hiérophantes. Certes, | médiévale n'a été plus sévère que celle des anciens [[hiérophantes]]. Certes, | ||
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en prenait soin et on le guérissait. Mais | en prenait soin et on le guérissait. Mais pour celui qui, au moyen de | ||
sorcellerie consciente, avait acquis des pouvoirs qui mettaient ses | sorcellerie consciente, avait acquis des pouvoirs qui mettaient ses | ||
semblables en danger, les prêtres de jadis étaient aussi sévères que la | semblables en danger, les prêtres de jadis étaient aussi sévères que la | ||
justice elle-même. "Toute personne accidentellement coupable d'homicide, | justice elle-même. "Toute personne accidentellement coupable d'homicide, | ||
ou d'un crime quelconque, ou convaincue de sorcellerie, était exclue des | ou d'un crime quelconque, ou convaincue de sorcellerie, était exclue des | ||
Mystères Eleusiniens | [[Mystères]] Eleusiniens<ref>Voyez ''Eleusinian and Bacchic Mysteries'', par Taylor ; Porphyre et autres.</ref>." Et il en était de même pour tous les autres | ||
Mystères. Cette loi, mentionnée par tous les écrivains sur les anciennes | Mystères. Cette loi, mentionnée par tous les écrivains sur les anciennes | ||
initiations, parle en elle-même. La prétention de saint Augustin, que toutes | [[initiations]], parle en elle-même. La prétention de saint Augustin, que toutes | ||
les explications fournies par les Néo-Platoniciens étaient inventées par eux | les explications fournies par les Néo-Platoniciens étaient inventées par eux | ||
de toutes pièces est parfaitement absurde ; car presque toutes les | de toutes pièces est parfaitement absurde ; car presque toutes les | ||
cérémonies dans leur ordre véritable et successif sont mentionnées par | cérémonies dans leur ordre véritable et successif sont mentionnées par | ||
Platon d'une façon plus ou moins voilée. Les Mystères sont vieux comme | [[Platon]] d'une façon plus ou moins voilée. Les Mystères sont vieux comme | ||
le monde, et celui qui est au courant des mythologies ésotériques des | le monde, et celui qui est au courant des mythologies ésotériques des | ||
différentes nations peut en suivre la trace en arrière jusqu'à l'époque antévédique | différentes nations peut en suivre la trace en arrière jusqu'à l'époque antévédique | ||
de l'Inde. La vertu la plus stricte et la plus grande pureté sont | de l'Inde. La vertu la plus stricte et la plus grande pureté sont | ||
exigées, aux Indes, du Vatou, ou Candidat, avant de pouvoir prétendre à | exigées, aux Indes, du [[Vatou]], ou Candidat, avant de pouvoir prétendre à | ||
l'initiation, que ce soit pour devenir un simple Fakir, un Pourohita (prêtre | l'initiation, que ce soit pour devenir un simple [[Fakir]], un [[Pourohita]] (prêtre | ||
public) ou un Sannyâsi, un saint du second degré d'initiation, la plus sainte | public) ou un [[Sannyâsi]], un saint du second degré d'initiation, la plus sainte | ||
et la plus vénérée entre toutes. Après sa victoire dans les terribles épreuves | et la plus vénérée entre toutes. Après sa victoire dans les terribles épreuves | ||
qui précèdent son admission au temple intérieur des cryptes souterraines de sa pagode, le Sannyâsi passe le reste de sa vie dans le temple, en | qui précèdent son admission au temple intérieur des cryptes souterraines de sa pagode, le Sannyâsi passe le reste de sa vie dans le temple, en | ||
pratiquant les quatre-vingt-quatre règles et les dix vertus assignées aux | pratiquant les quatre-vingt-quatre règles et les dix vertus assignées aux | ||
Yoguis. | [[Yoguis]]. | ||
({{isis}}, II, p.99<ref>[[NDE]] : Dans l'édition française, III, pp.113-114</ref>) | ({{isis}}, II, p.99<ref>[[NDE]] : Dans l'édition française, III, pp.113-114</ref>) | ||
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Il serait tout aussi inutile de nous en référer aux apôtres directs du | Il serait tout aussi inutile de nous en référer aux apôtres directs du | ||
Christ, et de prouver qu'ils discutaient si Jésus avait jamais établi une | Christ, et de prouver qu'ils discutaient si Jésus avait jamais établi une |
Version du 11 janvier 2008 à 05:29
Magie. La grande "Science". Selon Deveria et d'autres orientalistes, "la magie était considérée comme une science sacrée inséparable de la religion" par les peuples instruits les plus anciens et les plus civilisés.
Les Egyptiens, par exemple, furent l'un de ces peuples les plus sincèrement religieux comme l'étaient et le sont encore les Hindous. Selon Platon, "la magie consiste dans le service des dieux et on l'acquiert en s'y appliquant". Se pouvait-il donc qu'on ait pu induire en erreur, et ce pendant des milliers d'années, un peuple qui, selon l'évidence irréfutable des inscriptions et des papyrus, avait été reconnu comme ayant constamment cru en la magie pendant cette longue période ? Et est-il vraisemblable que générations après générations d'une hiérarchie pieuse et savante, dont beaucoup parmi ses membres menaient des vies d'abnégation, allant jusqu'au martyr, de sainteté et d'ascétisme, aient continué à se tromper et à tromper le peuple (ou seulement même ces derniers) pour le plaisir de perpétuer la croyance en des "miracles" ?
On nous dit que des fanatiques sont prêts à tout pour faire respecter la croyance en leur dieu ou leurs idoles. A ceci nous répondons : en pareil cas, les Brâhmanes et les Rekhget-amens (V.) égyptiens, ou hiérophantes, n'auraient pas popularisé la croyance en la puissance de l'homme au moyen de pratiques magiques pour commander les services des dieux ; ces dieux qui, en vérité, ne sont que les pouvoirs occultes et les puissances de la Nature, que les savants prêtres eux-mêmes personnifiaient et chez lesquels ils révéraient seulement les attributs du Principe unique, inconnu et sans nom.
Ainsi que le platonicien Proclus le déclare avec talent :
- "Dès l'instant où les prêtres de l'antiquité considéraient qu'il existe parmi les choses naturelles, les unes par rapport aux autres, une certaine affinité et une sympathie, ainsi que des faits qui expriment des pouvoirs occultes, alors qu'ils avaient découvert que toutes choses existent en tout, ils élaboraient une science sacrée à partir de cette sympathie mutuelle et de cette affinité... et employaient à des fins occultes leur nature à la fois céleste et terrestre, au moyen desquelles, grâce à cette affinité, ils faisaient passer les vertus divines dans ce séjour inférieur".
La magie est la science de la communication avec les Puissances supra-mondaines éternelles et de leur direction, ainsi que du commandement de celles de ces puissances appartenant aux sphères inférieures ; connaissance pratique des mystères cachés de la nature connus seulement du petit nombre parce qu'il est très difficile de les acquérir sans tomber dans des péchés contre nature.
Les mystiques de l'Antiquité et du Moyen Age divisaient la Magie en trois classes – Théurgie, Goétie et Magie naturelle.
"La théurgie a depuis longtemps été assignée aux théosophes et aux métaphysiciens comme sphère particulière d'activités", écrit Kenneth Mackenzie. La goétie est la magie noire, et "la magie naturelle (ou blanche) s'est valorisée, emportant sur ses ailes l'art de guérir, jusqu'à atteindre la noble position d'une science exacte riche de développements". Les commentaires ajoutés par feu notre savant frère sont remarquables.
- "Les désirs réalistes des temps modernes ont contribué à déconsidérer et à ridiculiser la magie... La foi (en sa propre volonté) est, en magie, un élément essentiel qui était reconnu bien longtemps avant que d'autres idées qui supposent son préalable ne se fassent jour. On dit que d'un sage elle fait un fou, et que les idées d'un homme doivent être exaltées presque jusqu'à la folie, c'est-à-dire que les sensibilités de son cerveau doivent être accrues bien au-delà de la vile et misérable condition qui correspond à la civilisation moderne, avant qu'il ne puisse devenir un véritable magicien ; (car) la poursuite de cette science implique un certain degré d'isolement et une abnégation de soi".
Un très grand isolement, certainement, dont l'accomplissement constitue un phénomène merveilleux, un miracle en lui-même. D'ailleurs la magie n'est pas quelque chose de surnaturel. Ainsi que l'explique Jamblique, "ils proclament que grâce à la théurgie sacerdotale ils sont capables de s'élever jusqu'aux Essences universelles les plus sublimes, et jusqu'à celles qui sont situées au-dessus du destin, savoir jusqu'à Dieu et jusqu'au Démiurge : n'employant ni la matière, ni ne supposant d'ailleurs aucune autre chose, sauf l'observation du moment judicieux".
Déjà quelques-uns commencent à reconnaître dans la nature l'existence de pouvoirs subtils et d'influences dont ils n'ont rien su jusqu'ici. Mais comme le Dr. Carter Blake le fait justement observer, "le dix-neuvième siècle n'est pas le siècle qui a enregistré la genèse de nouvelles méthodes de penser ni le point final des anciennes". Ce à quoi M. Bonwick ajoute que "si les anciens ne connaissaient guère notre mode d'investigation au sein de la nature pour en trouver les secrets, nous connaissons encore moins leur mode de recherche".
(source : "Glossaire Théosophique" d'Héléna Blavatsky)
Magie. – Le mot même de magie porte en lui-même la preuve de sa haute
origine. Le Latin Magus, le Grec Magos, magicien, nous donne tous ces autres
mots qui indiquent très nettement l'autorité, la sagesse, la supériorité. C'est
ainsi que nous avons magnitude, magnifique, pour exprimer la grandeur de la
position, de l'action. Avec une terminaison légèrement différente les mêmes
mots deviennent majesté ; impliquant la domination ; par ailleurs nous avons
magistrat, tout ce qui est magistral qui a lui-même été simplifié en Maître ;
finalement par le processus de l'évolution des mots est devenu tout simplement
Monsieur. Mais le Latin n'est que le transmetteur des mots. Nous pouvons
également suivre le développement historique de cette racine jusqu'au zend où
nous la trouvons jouant son rôle, par le nom de toute la caste des prêtres.
Les "mages" étaient renommés dans le monde entier pour leur sagesse et leur habileté en occultisme, et sans aucun doute notre mot magie doit son existence actuelle et son sens principalement à cette source. Il n'y a pas lieu de s'arrêter là, car en arrière du mot Zend, magie se profile le sanskrit, "maha", signifiant grand. Les savants compétents pensent que maha était épelé magha, à l'origine. En fait, il existe en Sanscrit le mot Maga signifiant prêtre du Soleil, mais ce fut évidemment un emprunt plus tardif au Zend qui avait à l'origine, dérivé cette racine de son voisin le Sanscrit. – Lucifer. Vol. X. p. 157.
Magie. – L'art de la Magie divine consiste dans la faculté de percevoir
l'essence des choses à la lumière de la nature (lumière astrale) et – en utilisant
les pouvoirs de l'âme, de l'Esprit – de produire des objets matériels à partir de
l'univers invisible ; dans de telles opérations le Plus haut et le Plus bas doivent
être rapprochés et on doit les faire agir en harmonie. Doctrine Secrète, II, 538.
La magie est le second des quatre Vidyas et c'est le grand maha-Vidya des écritures Tantriques. Il faut que la lumière du quatrième vidya (atma-vidya) lui soit appliquée pour qu'il s'agisse de magie Blanche. Doctrine Secrète, I, 192.
Magie – Doctrine Secrète, I, 284.
1. La magie est une science divine, qui conduit à une participation aux attributs de la divinité même. – Isis Dévoilée, I, 25-27.
2. Toutes les opérations magiques consistent à se libérer des anneaux de l'Ancien Serpent. – Isis Dévoilée, I, 138.
3. Le but de l'art de la magie est de parfaire l'homme. – Isis Dévoilée, I, 309.
4. La magie explore le pouvoir et l'essence de toute chose. – Isis Dévoilée, I, 282 ; Doctrine Secrète, II, 538.
5. La magie et le magnétisme sont des termes synonymes. – Isis Dévoilée, I, 279.
6. La magie est la totalité de la connaissance naturelle. – Isis Dévoilée, II, 99, 189.
7. La magie n'implique pas une transgression des lois de la nature. – Isis Dévoilée, I, Préface.
La Base de la Magie.
1. La magie est basée sur les pouvoirs intérieurs de l'âme humaine. – Isis Dévoilée, I, 459.
2. La trinité de la nature est la serrure de la magie, la trinité de l'homme la clé qui l'ouvre – Isis Dévoilée, II, 635.
3. La magie est la psychologie occulte. – Isis Dévoilée, I, 612, 616.
4. La lumière astrale est le principal agent de la magie. – Isis Dévoilée, I, 128, 616. Doctrine Secrète, I, 275 ; II, 537.
(source : "Traité sur le Feu Cosmique" d'Alice Bailey, p.984)
Passages référencés dans l'article
Aussi les véritables cabalistes "qui n'acceptent pas de compromis" admettent que pour tout ce qui concerne la Science et la Philosophie, il suffit que le profane sache que le Grand Agent Magique, appelé Lumière Astrale par les disciples du Marquis de Saint-Martin, ou Martinistes, Vierge Sidérale et Mysterium Magnum par les Cabalistes et Alchimistes du Moyen Age et Æther, ou reflet de l'Akâsha, par les Occultistes Orientaux, n'est autre que ce que l'Eglise appelle Lucifer. On n'apprendrait rien à personne en disant que les scolastiques latins ont réussi à transformer en Satan l'Ame Universelle et le Plérôme, le Véhicule de Lumière et le réceptacle de toutes formes, une Force répandue dans tout l'Univers, avec ses effets directs et indirects, mais on est prêt maintenant à communiquer aux profanes mentionnés plus haut les secrets mêmes auxquels Eliphas Lévi fait allusion, sans explication suffisante, car le Système de révélations voilées d'Eliphas Lévi ne pourrait conduire qu'à de nouvelles superstitions et à de nouveaux malentendus. Qu'est-ce qu'un étudiant en Occultisme, qui serait un commençant, pourrait tirer de phrases hautement poétiques comme celles d'Eliphas Lévi que nous citons plus bas et qui sont aussi apocalyptiques que les œuvres de n'importe quel Alchimistes ?
Lucifer (la Lumière astrale)... est une force intermédiaire
répandue dans toute la création ; elle sert à créer et à détruire ; et, la chute d'Adam fut le résultat d'une ivresse érotique qui a fait de sa génération l'esclave de cette fatale Lumière... toute passion amoureuse qui envahit les sens est un tourbillon de cette Lumière qui cherche à nous entraîner vers les abîmes de la mort. La folie, les hallucinations, les visions, les extases sont des formes d'une excitation très dangereuse due à ce phosphore intérieur (?) Enfin, cette lumière est de la nature du feu, dont l'usage intelligent échauffe et vivifie, dont l'excès, au contraire, brûle, dissout et anéantit.
L'homme serait appelé à prendre un souverain empire sur cette Lumière (Astrale) et à conquérir par ce moyen son immortalité et il serait menacé en même temps d'être enivré, absorbé et éternellement détruit par elle. Cette lumière, en tant que dévorante, vengeresse et fatale, serait le feu de l'enfer, le serpent de la légende ; l'erreur tourmentée dont elle serait pleine, les larmes et les grincements de dents des êtres avortés qu'elle dévore, le fantôme de la vie qui leur échappe, tout cela, serait le
Il n'y a rien de faux dans tout ceci ; rien, sauf une surabondance de métaphores mal employées, comme, par exemple, l'emploi du mythe d'Adam pour donner un exemple des effets astraux. L'Akâsha, la Lumière Astrale, peut être définie en quelques mots ; c'est l'Ame Universelle, la Matrice de l'Univers, le Mysterium Magnum d'où naît tout ce qui existe, par séparation ou différenciation. C'est la cause de l'existence ; elle remplit tout l'Espace infini, c'est l'Espace lui-même, dans un sens, ou, tout à la fois, son sixième et son septième principe.
Mais en tant que fini dans l'Infini, par rapport à la manifestation, cette Lumière doit avoir son côté sombre – ainsi que nous l'avons déjà fait remarquer. Or, comme l'Infini ne peut jamais être manifesté, il s'ensuit que le monde fini doit se contenter de l'ombre seule, que ses actions attirent sur l'humanité et que les hommes attirent et forcent à l'activité. Aussi, tandis que la Lumière Astrale est la Cause Universelle dans son unité, et dans son infini non manifesté, elle n'est plus, en ce qui concerne l'humanité, que les effets des causes produites par les hommes au cours de leurs vies pleines de péchés. Ce ne sont pas ses brillants habitants – qu'on les appelle Esprits de Lumière ou de Ténèbres – qui produisent le Bien ou le Mal, mais c'est l'humanité elle-même qui détermine des actions et des réactions inévitables dans le Grand Agent Magique. C'est l'humanité qui est devenue le "Serpent de la Genèse" et qui est ainsi cause, jour par jour et heure par heure, de la Chute et du Péché de la "Vierge Céleste" – qui devient alors, en même temps, la Mère des Dieux et des Diables ; car c'est la Divinité toujours aimante et bienfaisante pour tous ceux qui émeuvent son Ame et son Cœur, au lieu d'attirer vers eux-mêmes l'ombre manifestée de son essence, désignée par Eliphas Lévi sous le nom de "lumière fatale" qui tue et détruit.
L'Humanité, dans ses unités, peut surmonter et maîtriser ses effets, mais seulement par la sainteté des vies et en produisant des causes bonnes. Elle n'a de pouvoirs que sur les principes inférieurs manifestés – l'ombre de la Divinité Inconnue et Inconnaissable dans l'Espace. Mais dans l'antiquité, et en réalité, Lucifer, ou Luciferus, était le nom de l'Entité Angélique qui présidait à la Lumière de la Vérité, comme à la lumière du jour. Dans le grand Evangile Valentinien, Pistis Sophia, on enseigne que parmi les trois Puissances qui émanent des Noms Sacrés des trois Triples Pouvoirs (Τριδυνάµεις), celle de Sophia (le Saint Esprit suivant ces Gnostiques – la plus raffinée de toutes), réside dans la planète Vénus ou Lucifer. Ainsi, pour le profane, la Lumière Astrale peut être Dieu et le Diable à la fois – Demon est Deus inversus – c'est-à-dire qu'à tous les points de l'Espace Infini vibrent les courants magnétiques et électriques de la Nature animée, les vagues qui donnent la vie et la mort, car la mort sur la terre devient la vie sur un autre plan.
Lucifer, c'est la Lumière divine et terrestre, le "Saint-Esprit" et "Satan", tout à la fois, l'Espace visible étant véritablement rempli, d'une manière invisible, par le Souffle différencié et la Lumière Astrale, les effets manifestés des deux qui n'en font qu'un, guidée et attirée par nous, est le Karma de l'Humanité, une entité à la fois personnelle et impersonnelle – personnelle, parce que c'est le nom mystique que Saint-Martin donne à la Légion des Créateurs Divins, des Guides et des Souverains de cette Planète ; impersonnelle, en tant que Cause et Effet de la Vie et de la mort Universelles.
(source : "La Doctrine Secrète" d'Héléna Blavatsky, II, pp. 537-538[1])
L'enseignement lui-même sur la constitution septénaire des corps
sidéraux et du macrocosme – d'où vient la division septénaire du
microcosme ou l'Homme – a jusqu'ici été tenu parmi les plus ésotériques.
Dans les anciens temps on ne le divulguait qu'au moment de l'Initiation,
alors qu'on donnait les nombres les plus sacrés des cycles. Or, comme l'a
annoncé déjà une revue théosophique, on n'a pas eu alors en vue la
révélation de tout le système cosmogonique et on n'a même pas pensé que
cela fût possible à cette époque où, en réponse à une multiplicité de
questions posées par l'auteur du Bouddhisme Esotérique, il n'était donné
que quelques parcelles d'information. Parmi ces questions, il s'en trouvait
qui avaient trait à des problèmes tels qu'aucun MAITRE, quelque haut
placé et indépendant qu'il pût être, n'aurait eu le droit d'y répondre et de
divulguer ainsi au monde les mystères les plus honorés et les plus
archaïques des anciens temples-collèges. Par conséquent, il n'y eut de
révélées que quelques doctrines, et encore ne le furent-elles que dans leurs
grandes lignes, tandis que les détails furent constamment passés sous
silence et tous les efforts faits pour acquérir d'autres informations à ce sujet demeurèrent systématiquement et constamment insatisfaits. C'était
parfaitement naturel.
Des quatre Vidyâs tirées des sept branches de Connaissance dont on parle dans les Purânas – c'est-à-dire la Yajna Vidyâ, accomplissement des rites religieux pour produire certains résultats ; la Mahâ Vidyâ, grande connaissance (Magie) maintenant dégénérée en culte Tântrique ; la Guhya Vidyâ, science des Mantras et de leur véritable rythme ou chant d'incantations mystiques, etc., et l'Atmâ Vidyâ ou vraie Sagesse spirituelle et divine – ce n'est que cette dernière qui puisse jeter une lumière finale et absolue sur les enseignements des trois premières. Sans l'aide d'Atmâ Vidyâ, les autres deviennent de simples sciences de surface, des grandeurs géométriques ayant longueur et largeur, mais sans aucune profondeur. Elles sont comme l'âme, les membres et le mental d'un homme qui dort, capable de mouvements machinaux, de rêves incohérents et même de somnambulisme, de produire des effets visibles, mais ces effets sont engendrés seulement par des causes instinctives, non intellectuelles, et encore moins produits par des impulsions spirituelles pleinement conscientes. On peut enseigner et expliquer beaucoup des trois premières sciences, mais si la clef de leurs enseignements n'est pas donnée par l'Atmâ Vidyâ, ils restent comme des fragments d'un livre dont le texte est mutilé, comme des ombres de grandes vérités, obscurément perçues par les plus spirituels, mais déformées au point d'être méconnaissables par ceux qui voudraient clouer toute ombre sur le mur.
(source : "La Doctrine Secrète" d'Héléna Blavatsky, I, p. 192[2])
La science nous enseigne que les organismes, tant vivants que
morts, des hommes et des animaux, fourmillent de bactéries de centaines
d'espèces différentes ; que nous sommes menacés d'être envahis par des
microbes venant de l'extérieur, chaque fois que nous respirons, et
qu'intérieurement nous sommes la proie des leucomaïnes, des aérobies, des
anaérobies, etc. Mais la Science n'a jamais été jusqu'à affirmer, avec la
doctrine Occulte, que nos corps, aussi bien que ceux des animaux, des
plantes et des pierres, ne sont eux-mêmes composés que d'êtres de ce
genre, d'êtres qui, à l'exception de leurs plus grandes espèces, ne peuvent
pas être découverts au microscope. En ce qui concerne les parties
purement animales et matérielles de l'homme, la Science est sur la voie de
découvertes qui corroborent largement cette théorie. La Chimie et la
Physiologie sont les deux grandes magiciennes de l'avenir ; elles sont
destinées à ouvrir les yeux de l'humanité aux grandes vérités physiques.
Chaque jour, l'identité de l'animal et de l'homme physiques, de la plante et de l'homme et même du reptile et de son nid, le rocher et de l'homme – est de plus en plus clairement démontrée. Puisqu'il y a identité entre les constituants physiques et chimiques de tous les êtres, la Science Chimique peut très bien en arriver à dire qu'il n'y a pas de différence entre la matière qui compose le bœuf et celle qui compose l'homme. Mais la doctrine Occulte est bien plus explicite. Elle dit :
Non seulement la composition chimique de ces êtres est la même, mais les mêmes Vies infinitésimales et invisibles composent les atomes des corps de la montagne et de la pâquerette, de l'homme et de la fourmi, de l'éléphant et de l'arbre qui l'abrite du soleil. Chaque particule – que vous l'appeliez organique ou inorganique – est une Vie. Chaque atome et chaque molécule dans l'univers donnent en même temps la vie et la mort à ces formes, parce qu'ils construisent par agrégation, les univers et les véhicules éphémères prêts à recevoir l'âme en voie de transmigration et qu'ils détruisent et changent éternellement les formes et expulsent ces âmes de leurs demeures provisoires. Chaque atome crée et tue ; il s'engendre et se détruit ; il amène à l'être et annihile ce mystère des mystères qu'est le corps vivant de l'homme, de l'animal ou de la plante, à chaque instant, dans le temps et l'espace ; il génère également la vie et la mort, la beauté et la laideur, le bien et le mal, les sensations agréables et désagréables, bienfaisantes et malfaisantes. C'est cette VIE mystérieuse, représentée collectivement par des myriades innombrables de Vies, qui suit dans sa propre voie sporadique la loi jusqu'ici incompréhensible de l'Atavisme, lequel copie les ressemblances de famille, aussi bien que celles qu'il trouve imprimées dans l'aura des générateurs de tout être humain futur qui est, en un mot, un mystère que nous examinerons ailleurs avec plus d'attention.
Pour l'instant nous pouvons citer un cas, à titre d'exemple. La Science moderne commence à découvrir que les ptomaïnes – poisons alcaloïdes – qui sont vie aussi – générés par les cadavres et les matières en décomposition – extraites à l'aide de l'éther volatil, produisent un parfum aussi pénétrant que celui de la fleur d'oranger la plus fraîche mais que, privés d'oxygène, ces mêmes alcaloïdes répandent tantôt une odeur répugnante qui soulève le cœur, tantôt un arôme très agréable rappelant celui des fleurs aux parfums les plus délicats ; l'on croit même que c'est à cette ptomaïne que ces fleurs doivent leur agréable parfum. L'essence vénéneuse de certains champignons est, à son tour, presque identique au poison du cobra de l'Inde, le plus meurtrier des serpents.
[Les savants français Armand Gautier et Villiers ont trouvé dans la salive d'hommes vivants un alcaloïde venimeux identique à celui de la salive du crapaud, de la salamandre, du cobra et du trigonocéphale du Portugal. Il est démontré qu'un poison de l'espèce la plus meurtrière, qu'on l'appelle ptomaïne, leucomaïne ou alcaloïde, est généré par les hommes vivants ainsi que par les animaux et les plantes. Gautier a aussi découvert, dans le cadavre frais et dans la cervelle du bœuf, un alcaloïde et un poison qu'il appelle xanthrocréatinine et qui ressemble à la substance extraite de la salive venimeuse des reptiles. Ce sont les tissus musculaires, organes les plus actifs de l'économie animale, que l'on soupçonne d'être les générateurs ou les agents producteurs de poisons qui ont la même importance que l'acide carbonique et l'urée dans les fonctions de la vie et qui sont les produits ultimes de la combustion intérieure. Et quoiqu'il ne soit pas encore, pleinement établi que des poisons puissent être générés par les corps animaux d'êtres vivants sans la participation et l'intervention de microbes, il est démontré que l'animal produit des substances toxiques à l'état physiologique, c'est-à-dire pendant sa vie.]
Ayant ainsi découvert les effets, la Science n'a plus qu'à trouver leurs causes PRIMAIRES, mais elle n'y arrivera jamais sans l'aide de ces antiques sciences qui s'appellent l'Alchimie, la Botanique et la Physique Occultes. On nous enseigne que tout changement physiologique, outre les phénomènes pathologiques et les maladies – à vrai dire la vie elle-même, ou plutôt les phénomènes objectifs de la vie provoqués par certaines conditions et modifications dans les tissus du corps qui permettent l'action de la vie et la forcent à agir dans ce corps – que tout cela est dû à ces CREATEURS et DESTRUCTEURS invisibles qu'on appelle, d'une façon si vague et si générale, les microbes.
[On pourrait supposer que ces Vies de Feu et les microbes de la Science sont la même chose. Ce n'est pas exact. Les Vies de Feu forment la septième et la plus haute division du plan de la matière et correspondent, chez l'individu, à la Vie Une de l'Univers, quoique seulement sur ce plan de matière. Les microbes de la Science forment la première et la plus basse subdivision du second plan – celui du Prana matériel, ou de la Vie. Le corps physique de l'homme change complètement de structure tous les sept ans et sa destruction ou sa conservation sont dues aux Vies de Feu dont la fonction est alternativement de Détruire et de Construire.
Elles Construisent en se sacrifiant elles-mêmes, sous forme de vitalité, pour restreindre l'influence destructive des microbes, et, en leur fournissant ce qui est nécessaire, elles les forcent, au moyen de ce frein, à construire le corps matériel et ses cellules.
Elles Détruisent aussi lorsque ce frein est retiré et que les microbes, à qui on ne fournit plus d'énergie vitale pour construire, sont laissés libres de se répandre comme agents destructeurs. Ainsi, pendant la première moitié de la vie humaine, c'est-à-dire les cinq premières périodes de sept années chacune, les Vies de Feu sont indirectement occupées à édifier le corps matériel de l'homme ; la Vie est sur l'échelle ascendante et la force est employée à construire et à accroître. Après que cette période est passée, l'âge de la rétrogression commence et le travail des Vies de Feu ayant épuisé leurs forces, l'œuvre de destruction et de décroissance commence aussi.
On peut faire remarquer ici l'analogie qui existe, les événements cosmiques, dans la descente de l'Esprit entre dans la Matière, durant la première moitié d'un Manvantara (tant planétaire qu'humain) et son ascension aux dépens de la Matière durant la seconde moitié. Ces considérations ont seulement trait au plan de la matière, mais l'influence restrictive des Vies de Feu sur la subdivision la plus basse du second plan, les microbes, est confirmée par le fait dont parle Pasteur, dans la théorie que nous avons déjà citée, que les cellules des organes, lorsqu'elles ne trouvent pas assez d'oxygène pour elles-mêmes, s'adaptent à cette situation et forment des ferments qui soutirent de l'oxygène aux substances avec lesquelles elles entrent en contact et amènent ainsi leur destruction. Une cellule donne alors le signal en dépouillant sa voisine de ce qui est la source de sa vitalité, lorsque son approvisionnement est insuffisant, et la destruction ainsi commencée progresse régulièrement.]
Des expérimentateurs comme Pasteur sont les meilleurs amis et auxiliaires des Destructeurs et seraient les pires ennemis des Créateurs – si ces derniers n'étaient pas en même temps des Destructeurs.
Quoi qu'il en soit, une chose est certaine ; la connaissance de ces causes premières et celle de l'essence primaire de chaque Elément, de ses Vies, de leurs fonctions, de leurs propriétés et des conditions dans lesquelles elles se modifient – constituent la base de la MAGIE. Paracelse était peut-être, durant les derniers siècles de l'ère chrétienne, le seul Occultiste de l'Europe qui fût au courant de ce mystère. Si une main criminelle n'avait pas mis un terme à sa vie, nombre d'années avant l'époque que lui avait assignée la Nature, la Magie physiologique aurait moins de secrets pour le monde civilisé qu'elle n'en a maintenant.
(source : "La Doctrine Secrète" d'Héléna Blavatsky, I, p.284[3])
La magie était considérée comme une science divine qui permettait de
participer aux attributs de la divinité elle-même.
"Elle dévoile les opérations de la nature", dit Philon le Juif, "et conduit à la contemplation des puissances célestes".
Plus tard, elle dégénéra en sorcellerie par l'abus qu'on en fit et devint alors un objet d'exécréation universelle. C'est pourquoi il nous faut l'envisager telle qu'elle existait dans les temps reculés où toute vraie religion était fondée sur la connaissance des forces occultes de la nature. Ce n'est point la classe sacerdotale, dans la Perse ancienne, qui institua la magie, comme on le croit communément : mais ce furent les mages qui en tirèrent leur nom. Les Mobeds, prêtres des Parsis – les anciens Guèbres – sont qualifiés encore aujourd'hui de Magoï dans le dialecte des Pehlvis. La Magie apparut dans le monde avec les premières races d'hommes. Classian fait mention d'un traité bien connu aux IV° et V° siècles, traité attribué à Cham, fils de Noé, qui, lui-même, l'aurait reçu de Jared c'est-à-dire de la quatrième génération après Seth, le fils d'Adam.
Moïse devait son savoir à la mère de la princesse Egyptienne Thermutis qui le sauva des eaux du Nil. La femme de Pharaon, Batria, était elle-même une initiée et les Juifs lui doivent la possession de leur prophète "instruit dans toute la sagesse de l'Egypte, puissant en œuvres et en paroles". Justin Martyr, se basant sur l'autorité de Trogue Pompée, nous présente Joseph comme ayant acquis de grandes connaissances dans les arts magiques près des grands prêtres de l'Egypte.
Les anciens en savaient davantage sur certaines sciences que n'en ont encore découvert nos savants modernes. Si beaucoup de ces derniers répugnent à le reconnaître, plus d'un, du moins, en a fait l'aveu. "Le niveau des connaissances scientifiques existant à une époque de la société primitive était beaucoup plus élevé que les modernes ne sont disposés à l'admettre", a dit le Dr Todd Thomson, éditeur des Sciences occultes de Salverte ; "mais", ajoute-t-il, "cette science était confinée dans les temples, soigneusement cachée aux yeux du peuple et communiquée seulement au clergé". Parlant de la Cabale, l'érudit Franz Von Baader fait observer que "non seulement notre salut et notre sagesse, mais encore notre science ellemême nous viennent des Juifs". Mais pourquoi l'auteur ne complète-t-il pas la phrase en nous disant de qui les Juifs eux-mêmes tenaient leur sagesse ?
Origène, qui avait appartenu à l'Ecole Platonicienne d'Alexandrie, déclare que Moïse, outre les enseignements de l'alliance, avait communiqué, aux soixante-dix anciens, des secrets extrêmement importants "tirés des profondeurs les plus cachées de la loi". Il leur enjoignait de les transmettre à ceux-là seuls qu'ils jugeraient dignes.
Saint Jérôme parle des Juifs de Tibériade et de Lydda comme des seuls maîtres de la méthode mystique d'interprétation. Enfin, Ennemoser exprime la ferme opinion que les écrits de Denis l'Aréopagite sont visiblement fondés sur la Cabale juive.
Si maintenant nous considérons que les Gnostiques ou Chrétiens primitifs étaient les disciples des vieux Esséniens, sous un nom nouveau, cela n'a rien de surprenant. Le professeur Molitor rend justice à la Cabale en disant :
"Le temps des inconséquences et des légèretés est passé, en théologie comme en sciences, depuis que le rationalisme n'a rien laissé derrière lui que son propre néant révolutionnaire après avoir détruit tout ce qui est positif ; il semble aujourd'hui qu'il soit temps d'étudier attentivement de nouveau la mystérieuse révélation qui est la source vivifiante d'où le salut nous doit venir,... les mystères de l'ancien Israël contiennent tous les secrets de l'Israël moderne et sont particulièrement calculés pour... fournir des bases à la théologie sur ses principes théosophiques les plus profonds et pour asseoir solidement toutes les sciences idéales. Ils ouvriraient une nouvelle route d'accès... au labyrinthe obscur des mythes, des mystères et éclaireraient la constitution des nations primitives. Uniquement dans ces traditions se trouve le système des écoles des prophètes : elles ne furent pas fondées, mais seulement restaurées par le prophète Samuel. Son but était d'amener les érudits à la sagesse et au haut savoir dès qu'ils auraient été jugés dignes d'accéder à des mystères plus profonds. Parmi ces mystères figurait la magie dont la nature était double : la magie divine et la magie mauvaise ou art noir. Chacune de ces branches est, à son tour, divisée en deux classes : la magie active et la magie visuelle. Dans la première, l'homme cherche à se mettre en rapport avec la nature, pour apprendre les choses cachées ; dans la seconde, il s'efforce d'acquérir la puissance sur les esprits. Dans l'une il a en vue de faire le bien et dans l'autre d'accomplir toutes sortes d'actes diaboliques et contre nature".
(source : "Isis Dévoilée" d'Héléna Blavatsky, I, pp.25-27[4])
Eliphas Lévi, le magicien moderne, décrit la lumière astrale dans la
phrase suivante : "Nous avons dit que, pour acquérir la puissance magique,
deux choses sont nécessaires : dégager sa volonté de toute servitude et
l'exercer en la contrôlant."
"La volonté souveraine est représentée dans nos
symboles par la femme qui écrase la tête du serpent et par l'ange radieux qui terrasse le dragon qu'il tient sous son pied et sous son glaive. Le grand agent magique, le double courant de lumière, le feu vivant et astral de la terre a été représenté, dans les anciennes théogonies, par le serpent à tête de taureau, de bélier ou de chien. C'est le double serpent du Caducée, c'est le vieux serpent de la Genèse, mais c'est aussi le Serpent d'airain de Moïse, enroulé autour du tau, c'est-à-dire le lingha générateur. C'est aussi le bouc des sorcières du Sabbat et le Baphomet des Templiers, c'est le Hylé des gnostiques, c'est la double queue du serpent qui forme les pattes du coq solaire de l'abraxas et, enfin, c'est le Diable de M. Eudes de Mirville. Mais c'est réellement la force aveugle que les âmes doivent conquérir pour se libérer elles-mêmes des liens de la terre car si leur volonté ne les délivre pas "de cette fatale attraction, elles seront entraînées dans le courant par la force qui les a produites
et elles retourneront au feu central et éternel."
Cette image en langue cabalistique, malgré son étrange phraséologie, est précisément celle qu'employa Jésus dont la pensée ne pouvait avoir qu'une signification possible : celle que lui attribuèrent les Gnostiques et les Cabalistes. Plus tard, les théologiens chrétiens l'ont interprétée différemment et, pour eux, elle est devenue la doctrine de l'Enfer. Mais littéralement elle veut dire tout simplement ce qu'elle dit – la lumière astrale, le générateur et destructeur de toutes formes.
"Toutes les opérations magiques, continue Lévi, ont pour but de nous libérer des étreintes de l'Ancien Serpent ; nous visons ensuite à lui mettre le pied sur la tête et à le faire agir selon la volonté de l'opérateur. Dans le mythe évangélique, le Serpent dit : "Je te donnerai tous les royaumes de la terre si tu veux te prosterner et m'adorer." L'initié devra lui répondre : "Je ne m'agenouillerai point mais, toi, tu te prosterneras à mes pieds ; tu ne me donneras rien mais je me servirai de toi et je prendrai ce que je voudrai. Car je suis ton maître et ton Seigneur !" Tel est le vrai sens de la réponse ambiguë faite par Jésus au tentateur... Le Diable n'est donc pas une Entité, c'est une force vagabonde, comme son nom l'indique. Un courant odique ou magnétique, formé par une chaîne (un cercle) de volontés pernicieuses, doit créer ce mauvais esprit que l'évangile nomme Légion et qui force un troupeau de pourceaux à se jeter dans la mer. Encore une allégorie évangélique montrant combien les natures basses et viles peuvent être entraînées par les forces aveugles que l'erreur et le péché mettent en mouvement." [5]
(source : "Isis Dévoilée" d'Héléna Blavatsky, I, p.138[6])
Où se trouve donc le vrai, le réel secret dont il est tant parlé chez les Hermétiques ? Qu'il y eût et qu'il y ait un secret, aucun doute n'est possible à cet égard, même pour le plus naïf étudiant de la littérature ésotérique. Des hommes de génie, comme le furent incontestablement beaucoup de philosophes hermétiques, ne se seraient pas abusés en cherchant à tromper les autres de la sorte, pendant plusieurs milliers d'années. Que ce grand secret communément appelé "la pierre philosophale" ait eu une portée spirituelle, aussi bien que physique, c'est chose qui a été soupçonnée de tout temps. L'auteur de Remarks on Alchemy and the Alchemists fait remarquer, avec beaucoup de raison, que l'art hermétique, c'est l'HOMME, et que le but de cet art n'est autre que la perfection de l'homme, mais nous ne sommes pas d'accord avec lui, lorsqu'il dit qu'il n'y a que ceux qu'il appelle des "imbéciles avides d'argent", qui aient jamais cherché à transporter un dessein purement moral (celui des alchimistes), dans le domaine de la science physique. Le fait seul que l'homme, à leurs yeux, est une trinité qu'ils divisent en sol, eau de mercure, et soufre, qui est le feu secret, ou, pour parler plus clairement, en corps, âme et esprit, ce fait démontre qu'il y a dans cette question un côté physique. Au point de vue spirituel, l'homme est la pierre philosophale, "une trinité dans l'unité", suivant l'expression de Philalèthes, mais il est aussi cette pierre au point de vue physique. Cette dernière n'est que l'effet d'une cause, laquelle est elle-même le dissolvant de toutes choses, l'esprit divin. L'homme est une corrélation des forces physiques et chimiques, aussi bien qu'une corrélation des pouvoirs spirituels. Ces derniers réagissent sur les puissances physiques de l'être, en proportion du degré de développement de l'homme terrestre. "L'œuvre est amenée à la perfection, suivant la vertu d'un corps, d'une âme et d'un esprit, dit un alchimiste, car le corps ne serait jamais pénétrable, si ce n'était à cause de l'esprit, et l'esprit ne serait pas permanent dans sa teinture ultra-parfaite, si ce n'était à cause du corps ; et tous les deux ne pourraient agir l'un sur l'autre sans l'âme, car l'esprit est une chose invisible, et il ne fait jamais son apparition sans un autre VETEMENT, qui est L'AME[7]."
(source : "Isis Dévoilée" d'Héléna Blavatsky, I, p.309[8])
Les prodiges accomplis par les prêtres de la magie théurgique sont si
bien prouvés, et l'évidence en est si accablante (si le témoignage des
hommes a une valeur quelconque) que plutôt que de reconnaître que les
théurgistes païens l'emportaient de loin sur les chrétiens, en fait de
miracles, Sir David Brewster leur accorde pieusement qu'ils avaient atteint
la plus haute efficacité en physique et en tout ce qui est du domaine de la
philosophie naturelle. La science se trouve ainsi dans une désagréable
alternative. Elle se voit obligée de confesser que les anciens physiciens
étaient supérieurs en savoir à ses représentants modernes, ou bien qu'il
existe quelque chose dans la nature, au-delà de la science physique, et que
l'esprit possède des pouvoirs auxquels nos philosophes n'ont jamais songé.
"Les erreurs que nous commettons dans une science que
nous avons cultivée tout spécialement", dit Bulwer-Lytton, "ne peuvent, le plus souvent, être aperçues qu'à la lumière d'une science différente, tout autant spécialement
cultivée par un autre. [9]"
Rien n'est plus aisé à expliquer que les possibilités les plus élevées de la magie. A la lumière radieuse de l'océan magnétique universel, dont les ondes électriques relient le cosmos et pénètrent chaque atome dans leur mouvement incessant, les disciples de Mesmer, malgré l'insuffisance de leurs expériences, perçoivent, par intuition, l'alpha et l'oméga du grand mystère. Seule, l'étude de cet agent, qui est le souffle divin, peut ouvrir les portes du secret de la psychologie et de la physiologie, des phénomènes cosmiques et spirituels.
"La Magie", dit Psellus, "formait la dernière partie de la science sacerdotale. Elle scrutait la nature, les pouvoirs et les qualités de toutes les choses sublunaires ; les éléments et leurs parties ; les animaux, toutes les variétés de plantes et leurs fruits ; les pierres et les herbes. Bref, elle étudiait l'essence et le pouvoir de chaque chose. C'est donc ainsi qu'elle arrivait à produire ses effets. Elle formait des statues (magnétisées), qui procuraient la santé ; elle faisait diverses figures ou objets (nommés talismans), qui pouvaient également devenir des instruments de maladie aussi bien que de santé. Souvent aussi, au moyen de la magie, on fait apparaître le feu céleste, et alors les statues rient, et les lampes s'allument spontanément. [10]"
(source : "Isis Dévoilée" d'Héléna Blavatsky, I, p.282[11])
"L'histoire", nous dit M. Du Potet, le prince des
mesmériseurs français, "ne conserve que trop bien les tristes enregistrements concernant la sorcellerie. Les faits n'étaient que trop réels et donnaient lieu à d'affreux abus, à des pratiques monstrueuses !… Mais comment ai-je trouvé cet art ? Où l'ai-je appris ? Dans mes idées ? Non ; C'est la nature elle-même qui me l'a fait connaître. Et comment ? En produisant sous mes yeux, sans que je les cherchasse d'abord, des faits indubitables de sorcellerie et de magie. Qu'est-ce, en effet, que le sommeil magnétique ? Un résultat de la puissance magique. Et qui détermine ces attractions, ces penchants subits, ces faveurs, ces antipathies, ces crises, ces convulsions que l'on peut rendre durables si ce n'est le principe même que nous employons, l'agent trop certainement connu des hommes du passé ! Ce que vous appelez fluide nerveux ou magnétisme, les anciens l'appelaient puissance
occulte ou pouvoir de l'âme, sujétion, MAGIE !"
"La Magie est fondée sur l'existence d'un monde mixte,
placé en dehors de nous ; et avec lequel nous pouvons entrer en communication, par l'emploi de certains procédés et de certaines pratiques... Un élément existant dans la nature, inconnu de la plupart des hommes, s'empare de quelqu'un, le flétrit et le terrasse, comme un terrifiant ouragan le fait d'un jonc ; il éparpille au loin les hommes, les frappe en mille endroits à la fois, sans qu'il leur soit permis d'apercevoir l'ennemi invisible ou d'être capables de se protéger… tout cela est démontré. Mais que cet élément puisse choisir des amis et adopter des favoris, qu'il obéisse à leurs pensées, qu'il réponde à la voix humaine et comprenne le sens de signes tracés, voilà ce que les gens ne peuvent réaliser, et ce que leur raison rejette, et c'est ce que j'ai vu et, je le dis résolument, ce qui est pour moi un fait et une vérité à
jamais démontrée." [12]
"Si j'entrais dans de plus longs détails, on pourrait
aisément comprendre qu'il existe autour de nous, comme en nous-mêmes, des êtres mystérieux, qui ont un pouvoir et une forme ; Qui entrent et sortent à volonté, malgré les portes les mieux closes [13]." En outre, le grand magnétiseur nous apprend que la faculté de diriger ce fluide est une "propriété physique résultant de notre organisation… il passe à travers tous les corps... toute chose peut être employée comme un conducteur pour les opérations magiques, et peut conserver le pouvoir de produire, à son tour, des effets"… Cette théorie est commune à tous les philosophes hermétiques. Le pouvoir de ce fluide est tel "qu'il n'est point de force physique ou chimique capable de le détruire… Il y a une très petite analogie entre les fluides impondérables connus des
physiciens, et ce fluide magnétique animal.[14]"
Si nous nous reportons maintenant au moyen âge, nous trouvons, entre autres, Cornélius Agrippa, qui nous dit précisément la même chose : "La force universelle toujours changeante, "l'âme du monde" peut féconder quoi que ce soit en lui infusant ses propriétés célestes. Préparés suivant la formule enseignée par la science, ces objets reçoivent le don de nous communiquer leur vertu. Il suffit de les porter, pour les sentir aussitôt opérer sur l'âme, aussi bien que sur le corps... L'âme humaine possède, par le seul fait d'être de même essence que toute la création, un pouvoir merveilleux. Celui qui en possède le secret, peut s'élever dans la science et les connaissances humaines aussi haut que son imagination peut atteindre ; mais il ne le peut qu'à la condition de devenir intimement uni à cette force universelle… La vérité, voire même l'avenir, peuvent être rendus présents aux yeux de l'âme ; et ce fait a été bien des fois démontré par des événements qui se sont accomplis, tels qu'ils avaient été vus et décrits d'avance… le [362] temps et l'espace disparaissent devant le regard d'aigle de l'âme immortelle… son pouvoir est sans limites… elle frappe à travers l'espace, et enveloppe de sa présence un homme, quelle que soit la distance, elle peut plonger en lui, et le pénétrer entièrement, et lui faire entendre la voix de la personne à qui elle appartient comme si cette personne était dans la chambre. [15]"
Si, nous ne voulons pas chercher nos preuves ou nos renseignements dans la philosophie hermétique du moyen âge, nous pouvons aller plus avant encore dans l'antiquité, et choisir dans la grande pléiade des philosophes des siècles qui ont précédé notre ère, quelqu'un qui puisse le moins être accusé de superstition et de crédulité : Cicéron. Parlant de ceux qu'il appelle des dieux et qui sont des esprits humains ou des esprits atmosphériques, il dit : "Nous savons que de tous les êtres vivants, l'homme est le mieux formé, et comme les dieux sont de ce nombre, ils doivent avoir la forme humaine… Je ne veux pas dire que les dieux ont corps et sang en eux ; je dis qu'ils semblent avoir des corps avec du sang... Epicure, pour qui les choses cachées étaient aussi tangibles que s'il les eût touchées du doigt, nous apprend que les dieux ne sont pas généralement visibles, mais qu'ils sont intelligibles ; qu'ils ne sont pas des corps solides... mais que nous pouvons les reconnaître par leur image qui passe ; Que, comme il y a assez d'atomes dans l'espace infini pour produire de telles images, celles-là se produisent devant nous…, et nous donnent une idée de ce que sont ces bienheureux être immortels.[16]"
"Lorsqu'un initié", dit à son tour Eliphas Lévi, "est devenu tout à fait lucide, il communique et dirige à volonté les vibrations magnétiques dans la masse de la lumière astrale… Transformée en lumière humaine au moment de la conception, elle (la lumière) devient la première enveloppe de l'âme ; par combinaison avec les fluides les plus subtils, elle forme un corps éthéré ou le fantôme sidéral, qui n'est entièrement dégagé qu'au moment de la mort."[17] Projeter ce corps éthéré à n'importe quelle distance ; le rendre plus objectif et tangible en condensant, sur sa forme fluidique, les ondes de son essence mère, voilà le grand secret de l'adepte magicien.
La magie théurgique est la dernière expression de la science psychologique occulte. Les Académiciens la repoussent, comme une hallucination de cerveaux malades, ou la flétrissent de l'opprobre du charlatanisme. Nous leur contestons, de la façon la plus formelle, le droit d'exprimer leur opinion sur un sujet qu'ils n'ont jamais étudié. Ils n'ont pas plus le droit, dans l'état actuel de leurs connaissances, de juger la magie et le spiritisme, qu'un indigène des îles Fidgi de hasarder son avis, sur les travaux de Faraday ou d'Agassiz. Tout ce qu'ils peuvent faire un jour, c'est de corriger leurs erreurs du jour précédent. Il y a près de trois mille ans, antérieurement à Pythagore, les anciens philosophes professaient que la lumière était pondérable, et par conséquent de la matière, et que la lumière était une force. La théorie corpusculaire, par suite de certains échecs de Newton pour en rendre compte, fut tournée en ridicule, et la théorie ondulatoire, qui proclame que la lumière est impondérable, fut acceptée. Et maintenant, voilà le monde stupéfait de voir M. Crookes peser la lumière avec son radiomètre. Les Pythagoriciens soutenaient que ni le soleil ni les étoiles n'étaient les sources de la chaleur ou de la lumière ; que le premier n'était qu'un agent ; Mais les écoles modernes enseignent le contraire.
On en peut dire autant de la loi de gravitation de Newton. Suivant strictement la doctrine de Pythagore, Platon professait que la gravitation n'est pas simplement la loi de l'attraction magnétique des corps moindres par les corps plus grands, mais bien une répulsion magnétique des semblables et une attraction des contraires. "Les choses réunies, contrairement à la nature, se font naturellement la guerre et se repoussent mutuellement.[18]" Cela ne veut pas dire que la répulsion a lieu nécessairement entre des corps de propriétés dissemblables, mais que, lorsque des corps naturellement en antagonisme sont mis en contact, ils se repoussent réciproquement. Les recherches de Bart et de Schweigger ne laissent que peu ou point de doutes sur le fait que les anciens étaient bien au courant des attractions mutuelles du fer et de l'aimant, aussi bien due des propriétés positives et négatives de l'électricité, quels que soient les noms qu'ils lui donnaient. Les relations magnétiques réciproques des globes planétaires, qui sont tous des aimants, étaient pour eux un fait démontré, et les aérolithes, non seulement étaient nommés par eux pierres magnétiques, mais encore étaient employés dans les Mystères, pour les usages auxquels maintenant nous employons les aimants. Par conséquent, lorsque le professeur Mayer de l'Institut de Technologie de Stevens disait en 1872, au Club Scientifique de Yale, que la terre est un grand aimant, et qu' "à la moindre agitation, survenant soudainement à la surface du soleil, le magnétisme de la terre éprouve une perturbation profonde d'équilibre, imprimant des secousses aux aimants de nos observatoires, et produisant ces grands jaillissements de lumière polaire dont les flammes brillantes dansent au même rythme que l'aiguille instable[19]", il ne faisait que redire, en bon anglais, ce qui avait été dit en bon dialecte Dorique, nombre de siècles avant que le premier philosophe chrétien n'ait vu le jour.
(source : "Isis Dévoilée" d'Héléna Blavatsky, I, pp.279 et s.[20])
Mais les héritiers modernes de ces faussaires ecclésiastiques, qui
attribuent la magie, le spiritisme et même le magnétisme, à l'œuvre d'un
démon, oublient les classiques, ou peut-être ne les ont jamais lus. Aucun
de nos fanatiques n'a jamais regardé avec plus de dédain les abus de la
magie, que ne l'ont fait jadis les véritables initiés. Aucune loi moderne ou
médiévale n'a été plus sévère que celle des anciens hiérophantes. Certes,
ces derniers faisaient preuve de plus de discernement, de charité et de
justice que le clergé chrétien ; car, s'ils bannissaient le sorcier
"inconscient", la personne possédée d'un démon, hors des limites sacrées
du sanctuaire, au lieu de le brûler sans merci, les prêtres prenaient soin du
malheureux "possédé". Comme il y avait des hôpitaux expressément bâtis
à cet effet aux environs des temples, si l'ancien "médium" était possédé, on
en prenait soin et on le guérissait. Mais pour celui qui, au moyen de
sorcellerie consciente, avait acquis des pouvoirs qui mettaient ses
semblables en danger, les prêtres de jadis étaient aussi sévères que la
justice elle-même. "Toute personne accidentellement coupable d'homicide,
ou d'un crime quelconque, ou convaincue de sorcellerie, était exclue des
Mystères Eleusiniens[21]." Et il en était de même pour tous les autres
Mystères. Cette loi, mentionnée par tous les écrivains sur les anciennes
initiations, parle en elle-même. La prétention de saint Augustin, que toutes
les explications fournies par les Néo-Platoniciens étaient inventées par eux
de toutes pièces est parfaitement absurde ; car presque toutes les
cérémonies dans leur ordre véritable et successif sont mentionnées par
Platon d'une façon plus ou moins voilée. Les Mystères sont vieux comme
le monde, et celui qui est au courant des mythologies ésotériques des
différentes nations peut en suivre la trace en arrière jusqu'à l'époque antévédique
de l'Inde. La vertu la plus stricte et la plus grande pureté sont
exigées, aux Indes, du Vatou, ou Candidat, avant de pouvoir prétendre à
l'initiation, que ce soit pour devenir un simple Fakir, un Pourohita (prêtre
public) ou un Sannyâsi, un saint du second degré d'initiation, la plus sainte
et la plus vénérée entre toutes. Après sa victoire dans les terribles épreuves
qui précèdent son admission au temple intérieur des cryptes souterraines de sa pagode, le Sannyâsi passe le reste de sa vie dans le temple, en
pratiquant les quatre-vingt-quatre règles et les dix vertus assignées aux
Yoguis.
(source : "Isis Dévoilée" d'Héléna Blavatsky, II, p.99[22])
En cours de mise en page
Il serait tout aussi inutile de nous en référer aux apôtres directs du Christ, et de prouver qu'ils discutaient si Jésus avait jamais établi une différence entre son "Père" et le "Seigneur Dieu" de Moise. Car il est maintenant prouvé que c'est à tort qu'on a attribué à Clément le Romain les Homélies de saint Clément, où l'on trouve les plus importantes discussions à ce sujet telles qu'on les voit dans les controverses qui sont censées avoir eu lieu entre saint Pierre et Simon le Magicien. Si cet ouvrage fut écrit par un Ebionite, ainsi que le déclare l'auteur du Supernatural Religion d'accord avec d'autres commentateurs 427, il doit avoir été écrit longtemps après l'époque de saint Paul, à laquelle on l'attribue, ou alors la dispute au sujet de l'identité de Jéhovah et de Dieu, le "Père de Jésus", a été faussée par des interpolations ultérieures. Cette discussion est, par son essence même, en contradiction avec les théories primitives des Ebionites. Ceux-ci, ainsi que le prouvent Epiphane et Théodoret, étaient les successeurs directs de la secte des Nazaréens (les Sabéens) 428, les "Disciples de Jean". Il dit, sans équivoque, que les Ebionites croyaient aux Æons (émanations) ; que les Nazaréens furent leurs instructeurs, et que "les uns enseignèrent aux autres leur propre perversité". Par conséquent, professant les mêmes croyances que les Nazaréens, les Ebionites n'eussent pas encouragé les doctrines soutenues par saint Pierre dans les Homélies. Les anciens Nazaréens, de même que les nouveaux, dont les doctrines sont incorporées dans le Codex Nazaraeus, ne nommaient jamais Jéhovah autrement que Adonaï Iurbo, le Dieu des Avortons[23] (les Juifs orthodoxes). Ils tenaient leurs croyances et leurs doctrines religieuses si secrètes, que même Epiphane, qui écrivit déjà vers la fin du IVème siècle 430, confesse son ignorance au sujet de leur véritable doctrine. "Abandonnant le nom de Jésus, dit l'Evêque de Salamis, ils ne s'intitulent ni des Iessæns, ni ne veulent conserver le nom de Juifs ou celui de Chrétiens, mais seulement celui de Nazaréens... Ils admettent la résurrection des morts... mais pour ce qui concerne le Christ, je ne puis dire s'ils croient qu'il n'était qu'un homme, ou suivant la vérité, s'ils confessent qu'il est né de la Vierge par la vertu du saint Pneuma 431". [214] Tandis que Simon le Magicien discute, dans les Homélies, au point de vue des Gnostiques (y compris les Nazaréens et les Ebionites) saint Pierre, en véritable apôtre de la circoncision qu'il est, s'en tient à l'ancienne Loi, et, comme de juste, cherche à faire concorder sa foi dans la divinité du Christ avec son ancienne foi dans le "Seigneur Dieu", et l'ex-protecteur du "peuple élu". Ainsi que le fait voir l'auteur de Supernatural Religion, l'Epitôme 432, qui est "un mélange des deux autres, probablement destiné à les purger des théories hérétiques 433", et le plus grand nombre d'autres critiques, attribuent aux Homélies une date qui n'est pas antérieure à la fin du IIIème siècle, nous pouvons en conclure qu'ils doivent s'écarter grandement de l'original, si jamais il a existé. Simon le Magicien démontre, à travers tout l'ouvrage, que le Démiurge, l'Architecte du Monde, n'est pas la Divinité la plus élevée ; et il fonde ses assertions sur la parole de Jésus, lui-même, qui affirme que "nul homme n'a vu le Père". Les Homélies font répudier par Pierre, avec force indignation, l'assertion que les Patriarches n'étaient pas dignes d'avoir connu le Père ; à quoi, Simon objecte, en citant de nouveau les paroles de Jésus, qui rend grâces au "Seigneur du ciel et de la terre que ce qui est caché aux sages, a été révélé aux petits", prouvant, fort logiquement, d'après cette phrase, que les Patriarches n'ont pas pu connaître le "Père". Pierre riposte, à son tour, que l'expression "que ce qui est caché aux sages", etc..., se référait aux mystères occultes de la création 434. Par conséquent, si même cet argument de Pierre provenait de l'apôtre lui-même, au lieu d'être "une fable religieuse", ainsi que le considère l'auteur de Supernatural Religion, il n'apporterait aucune preuve en faveur de l'identité du Dieu des Juifs avec le "Père" de Jésus. Ce ne serait qu'une preuve de plus que Pierre demeura, du commencement à la fin, "l'apôtre de la circoncision", c'est-à-dire un juif fidèle à ses vieilles traditions et un défenseur de l'Ancien Testament. Ce dialogue prouve, de plus, la faiblesse de la cause qu'il défend, car nous voyons dans l'Apôtre un homme qui, bien qu'ayant été en relation intime avec Jésus, est incapable de nous fournir la moindre preuve directe qu'il ait jamais pensé à enseigner que la Paternité omnisciente et supérieurement bienfaisante qu'il prêchait était le Dieu jaloux et le vengeur tonitruant du Mont Sinaï. Mais ce que les Homélies prouvent véritablement, c'est que, suivant notre affirmation, il existait une doctrine secrète prêchée par Jésus à quelques rares individus qu'il jugeait aptes à [215] la recevoir et à la garder. Et Pierre dit : "Nous nous souvenons que notre Seigneur et Maître nous dit, sur le ton du commandement, gardez ces Mystères pour moi, et les fils de ma maison. C'est pourquoi il exposait à ses disciples, en privé, les mystères du royaume des cieux" 435.
(source : "Isis Dévoilée" d'Héléna Blavatsky, II, p.189[24])
Nous ne croyons pas en une magie qui dépasse la portée de
l'intelligence humaine, ni au "miracle", qu'il soit divin ou diabolique, s'il
implique une transgression des lois de la nature existant de toute éternité.
Cependant, nous admettons la proposition de l'illustre auteur de Festus, à
savoir que le cœur humain ne s'est pas encore pleinement exprimé et que
nous n'avons pas encore atteint, ni même compris, toute l'étendue de ses
pouvoirs. Est-il excessif de croire que l'homme devrait développer de
nouveaux sens et entrer en contact plus étroit avec la nature ? La logique
de l'évolution doit nous l'apprendre, si on la pousse jusqu'à ses
conséquences légitimes. Si, quelque part, dans la ligne ascendante du
végétal, ou de l'ascidie à l'homme le plus noble, une âme a été évoluée,
douée de qualités intellectuelles, il ne peut pas être déraisonnable de
déduire et de croire, qu'une faculté de perception se développe également
dans l'homme, lui permettant d'entrevoir des [8] faits et des vérités au-delà
de notre entendement ordinaire. Nous acceptons toutefois sans hésiter
l'assertion de Biffé, que : "l'essentiel est immuable. Que nous taillions le
marbre dans la masse duquel se cache la statue ou que nous établissions
une à une les assises de pierre jusqu'à l'achèvement du temple, le
NOUVEAU résultat que nous obtiendrons ne sera qu'une idée ancienne.
La dernière de toutes les éternités trouvera son âme sœur dans la
Première".
(source : "Isis Dévoilée" d'Héléna Blavatsky, I, Préface)
C'est une erreur de prétendre que les fakirs ou les jongleurs se disent
toujours aidés par des esprits. Dans les évocations semi religieuses du
genre de celle que le Govinda Svami de Jacolliot fit devant cet auteur
français, qui en fait la description, lorsque les spectateurs désiraient voir
des manifestations réellement spirituelles, ils avaient recours aux prières
adressées à leurs pitris, [193] ancêtres défunts et autres purs esprits. Ils ne
peuvent évoquer ces derniers qu'au moyen de la prière. Quant à tous les
autres phénomènes, ils sont produits par le magicien et le fakir à volonté.
Malgré l'état apparent d'abjection dans lequel le dernier paraît vivre, il est
souvent un initié des temples, et il est aussi versé dans l'occultisme que ses
frères plus riches.
Les Chaldéens, que Cicéron compte parmi les plus anciens magiciens,
plaçaient le fondement de toute la magie dans les pouvoirs internes de
l'âme de l'homme, et dans la connaissance des propriétés magiques existant
dans les plantes, les minéraux et les animaux. Avec leur aide, ils
accomplissaient les plus étonnants "miracles". Magie, chez eux, était
synonyme de religion et de science. Ce n'est que plus tard que les mythes
religieux du dualisme Mazdéen, défigurés par la théologie chrétienne, et
parés par certaines pères de l'Eglise, prirent la déplaisante forme sous
laquelle nous les voyons exposés par les écrivains catholiques, tels que des
Mousseaux. La réalité objective de l'incube et du succube médiévaux, cette
superstition abominable du moyen âge, qui coûta tant de vies humaines,
soutenue par cet auteur dans un volume tout entier, est le monstrueux
produit du fanatisme religieux et de l'épilepsie. Elle n'a pas de forme
objective ; et en attribuer les effets au diable c'est proférer un blasphème :
c'est supposer que "Dieu, après avoir créé Satan" lui a permis d'agir de la
sorte. Si nous sommes forcés de croire au vampirisme, c'est en nous
appuyant sur la force de deux propositions irréfragables de la science
psychologique occulte, savoir : 1° L'âme astrale est une entité distincte,
pouvant se séparer de notre ego, et pouvant courir et vagabonder loin du
corps, sans rompre le fil de vie ; 2° le corps n'est pas entièrement mort, et
tant que son locataire peut y rentrer, celui-ci peut en tirer une somme
d'émanations matérielles, suffisante pour lui permettre de se montrer sous
une forme quasi terrestre. Mais, soutenir avec des Mousseaux et de
Mirville, que le Diable, que les catholiques douent d'une puissance en
antagonisme égale à celle de la Divinité Suprême, se transforme en loup,
en serpent, en chien, pour satisfaire ses convoitises, et procréer des
monstres, c'est une idée dans laquelle se trouvent en germe la
démonolâtrie, la démence et le sacrilège. L'Eglise catholique qui non
seulement nous enseigne à croire à cette monstrueuse erreur, mais force
ses missionnaires à prêcher ce dogme, n'a pas beau jeu à s'indigner contre
le culte du démon de certaines sectes Parsis et de l'Inde méridionale. Au
contraire, car lorsque nous entendons les Yézidis répéter le proverbe bien
connu : "Restez amis avec les démons ; donnez-leur votre bien, votre sang,
vos services, et vous n'aurez pas besoin de vous préoccuper de Dieu – Il ne
vous fera aucun mal", nous trouvons qu'ils sont logiques et conséquents
[194] avec leur foi et leur respect pour l'Etre Suprême. Leur logique est
saine et rationnelle ; ils révèrent trop profondément leur Dieu, pour
s'imaginer que Celui qui selon eux, a créé l'univers et ses lois, soit capable
de leur faire du mal à eux, pauvres atomes ; mais les démons sont là ; ils
sont imparfaits, et, par conséquent, les humains ont de bonnes raisons pour
les redouter.
(source : "Isis Dévoilée" d'Héléna Blavatsky, I, p.459[25])
Nombre d'hommes ont surgi qui ont eu une lueur de la vérité, tout en
s'imaginant qu'ils la possédaient tout entière. Ceux-là ont échoué dans le
bien qu'ils auraient pu faire et qu'ils ont tenté de faire, parce que la vanité
leur a fait mettre leur personnalité en avant, au point qu'elle s'interposait
entre leurs sectateurs et la vérité tout entière qui était reléguée à l'arrièreplan.
Le monde n'a nul besoin d'une église sectaire, que ce soit celle de
Bouddha, de Jésus, de Mahomet, de Swedenborg, de Calvin, ou d'un autre
quelconque. Puisqu'il n'y a qu'UNE vérité, l'homme n'a besoin que d'une
seule église – le Temple de Dieu en nous, enclos par le mur de matière
mais ouvert à tous ceux qui en trouvent le chemin : Ceux qui ont le cœur
pur voient Dieu.
La trinité de la nature est la serrure de la magie ; la trinité de (homme
est la clé qui s'y adapte. Dans les solennels parvis du sanctuaire le
SUPREME n'a pas de nom et n'en a jamais eu. Ce nom est inconcevable et
ne peut être prononcé ; et néanmoins chaque homme trouve son Dieu audedans
de lui. "Qui est-tu, ô être merveilleux ?" demande l'âme
désincarnée dans le Khordah-Avesta, à la porte du Paradis. "Je suis, ô âme
tes bonnes et tes pures pensées, tes œuvres et ta bonne loi... ton ange... et
ton dieu."L'homme, ou l'âme, est alors réuni à LUI-MEME, car ce "Fils de
Dieu" fait un avec lui ; c'est son propre médiateur, le dieu de son âme
humaine et son "Justificateur." "Comme Dieu ne se révèle pas directement
à l'homme, l'esprit est son interprète", dit Platon dans le Banquet.
Il y a, en outre, de bonnes raisons pour que l'étude de la magie, sauf en
ce qui concerne l'ensemble de sa philosophie, soit presque impossible en
Europe et en Amérique. La magie étant ce qu'elle est, la plus difficile des
sciences à acquérir expérimentalement, son acquisition est pratiquement
hors de la portée de la majorité des hommes à peau blanche, que leur effort
ait lieu en Europe ou en Orient. Il n'y a probablement pas plus d'un homme
de sang européen sur un million qui soit apte, physiquement, moralement
[316] ou psychologiquement, à devenir un magicien pratique, et on n'en
rencontrerait pas sur dix millions qui serait doué des trois qualité exigées
pour ce travail. Les nations civilisées manquent du pouvoir phénoménal
d'endurance, tant mental que physique, possédé par les orientaux ; les
idiosyncrasies de tempérament qui favorisent les orientaux manquent chez
eux. A l'Hindou, l'Arabe, le Tibétain, la perception intuitive des
possibilités de forces naturelles occultes, soumises à la volonté humaine a
été léguée par héritage ; et chez eux, les sens physiques, de même que les
sens spirituels sont beaucoup plus développés et plus subtils que dans les
races occidentales. En dépit de la notable différence dans l'épaisseur des
crânes européens et hindous du sud, due à l'influence du climat et à
l'intensité des rayons solaires, cette différence n'implique aucun principe
psychologique. De plus, les difficultés pour l'entraînement, si nous
pouvons nous exprimer ainsi, seraient presque insurmontables.
Contaminés par des siècles de superstition dogmatique, par un sens de
supériorité indéracinable – d'ailleurs tout à fait injustifié – sur ceux que les
Anglais nomment avec mépris des "moricaux", l'homme blanc européen ne
voudrait pas se soumettre à la tutelle pratique d'un copte, d'un brahmane ou
d'un lama. Pour devenir néophyte, il faut être prêt à se consacrer corps et
âme à l'étude des sciences mystiques. La magie – maîtresse impérieuse –
ne tolère aucune rivale. A l'encontre des autres sciences, la connaissance
théorique des formules, en l'absence de capacités mentales ou de pouvoirs
de l'âme, n'a aucune valeur en magie. L'esprit doit tenir en sujétion
complète la combativité de ce qu'on se plaît à nommer la raison éduquée,
jusqu'à ce que les faits soient venus vaincre le froid sophisme de l'homme.
(source : "Isis Dévoilée" d'Héléna Blavatsky, II, p.635[26])
Pour qu'une croyance soit devenue universelle, il faut qu'elle ait été
fondée sur une immense accumulation de faits, tendant à la confirmer et à
la fortifier, d'une génération à l'autre. En tête de [370] ces sortes de
croyances, figure la magie, ou si on le préfère, la psychologie occulte.
Quel est celui parmi ceux qui reconnaissent son incroyable puissance
même si on en juge par ses effets faibles et à moitié paralysés dans nos
pays civilisés, qui refusera de croire aux assertions de Porphyre et de
Proclus, que même des objets inanimés tels que des statues de dieux,
peuvent être amenées à se mouvoir et à manifester pendant quelques
instants des symptômes d'une vie factice ? Qui se fait fort de le démentir ?
Sont-ce ceux qui journellement attestent par leur signature qu'ils ont vu des
tables et des sièges se mouvoir et marcher, des crayons écrire, sans
contact ? Diogène Laërce nous parle d'un certain philosophe, Stilpo, qui
fut exilé d'Athènes par l'Aréopage, pour avoir osé nier publiquement que la Minerve de Phidias était autre chose qu'un bloc de marbre 606. Mais notre
siècle actuel, après avoir mimé les anciens dans toutes choses et jusque
dans leurs dénominations, telles que "Sénats", "préfets" et "consuls", etc. ;
après avoir admis que Napoléon le Grand a conquis les trois quarts de
l'Europe en appliquant les principes de l'art de la guerre enseignés par les
Césars et les Alexandres, ce siècle, disons-nous, se croit tellement
supérieur à ses précepteurs pour ce qui a trait à la psychologie, qu'il serait
capable d'envoyer à Charenton tous ceux qui croient aux "tables animées".
(source : "Isis Dévoilée" d'Héléna Blavatsky, I, p.612[27])
Nous savons que depuis les temps les plus reculés il a existé une
mystérieuse et redoutable science connue sous la dénomination de theopoiia. Cette science enseignait l'art de doter d'intelligence et d'une
existence temporaire les divers symboles des dieux. Des statues et des
blocs de matière inerte s'animaient, sous la volonté toute puissante du
hiérophante. Le feu dérobé par Prométhée, dans la lutte, était tombé sur la
terre ; il remplissait les régions inférieures du ciel, et, fixé dans les vagues
de l'éther universel, comme le puissant Akasha des rites hindous. Nous le
respirons, et notre système [374] organique s'en imprègne avec chaque
bouffée d'air frais. Notre organisme en est rempli depuis l'instant de notre
naissance. Mais sa puissance ne s'exerce que sous l'influence de la
VOLONTE et de l'ESPRIT.
Abandonné à lui-même, ce principe de vie suit aveuglément les lois de
la nature ; et suivant les circonstances, il produit la santé et une exubérance
de vie, ou il provoque la mort et la dissolution. Mais, guidé par la volonté
de l'adepte, il devient obéissant ; ses courants rétablissent l'équilibre dans
les corps organiques, remplissent le vide, et produisent les miracles
physiques et psychologiques bien connus des magnétiseurs. Infusés dans la
matière inorganique et inerte, ils créent l'apparence de la vie, et le
mouvement. Si à cette vie et à cette intelligence individuelle il manque une
personnalité, l'opérateur doit ou envoyer son scin-lecca, son propre esprit
astral, pour l'animer, ou bien faire usage de son pouvoir sur les esprits de la
nature, pour forcer l'un d'entre eux à infuser dans le marbre, le bois ou le
métal sa propre entité, ou enfin, se servir du concours des esprits humains.
Mais ces derniers, si l'on en excepte ceux qui sont vicieux, catégorie
attachée à la terre 612, ne consentent pas à infuser leur essence à ces objets
inanimés. Ils laissent aux catégories inférieures le soin de produire le
semblant de la vie et da mouvement, et ils ne font sentir leur influence sur
les sphères intermédiaires, comme un rayon de la lumière divine, que
lorsque le prétendu "miracle" est sollicité pour un bon but. La condition
essentielle pour cela, et c'est la loi de la nature spirituelle, est la pureté
d'intention, pureté de l'atmosphère magnétique ambiante, et pureté
personnelle de l'opérateur. C'est ainsi qu'un "miracle" païen peut être
beaucoup plus saint qu'un miracle chrétien.
(source : "Isis Dévoilée" d'Héléna Blavatsky, I, p.616[28])
I. Les prétendus miracles, à commencer par ceux de Moïse pour
finir par ceux de Cagliostro, quand ils sont authentiques, sont,
comme l'insinue fort justement de Gasparin dans son ouvrage sur
les phénomènes, parfaitement conformes à la loi naturelle, donc
pas des miracles. L'électricité et le magnétisme ont été,
incontestablement, mis en œuvre pour la production de quelquesuns
de ces prodiges. Aujourd'hui, comme autrefois, tout être
sensitif les emploie ; il se sert inconsciemment de ces forces, en
vertu de la nature spéciale de son organisme qui sert de
conducteur à certains de ces fluides impondérables encore si
imparfaitement connus de la science. Cette force est la mère
féconde d'innombrables attributs et de propriétés dont beaucoup,
la plupart même, sont encore inconnus de la physique moderne.
II. Les phénomènes de la magie naturelle, tels qu'on les voit au Siam,
en Inde, en Egypte et dans d'autres contrées d'Orient, n'ont aucun
rapport avec la prestidigitation. La première est un effet
absolument physique dû à l'action de forces naturelles occultes ;
la seconde est simplement un résultat trompeur produit par
d'adroites manifestations et avec l'aide de compères 234.
Les thaumaturges de tous les temps, de toutes les écoles, de tous les
pays, opéraient leurs merveilles parce qu'ils connaissaient parfaitement les
ondes impondérables – dans leurs effets – mais parfaitement tangibles de
la lumière astrale. Ils en dirigeaient les courants et les guidaient par leur
force de volonté. Les prodiges étaient de nature à la fois physique et
psychologique ; ceux-là étant des effets sur des objets matériels, ceux-ci
étant les phénomènes mentaux de Mesurer et ses successeurs. Cette
dernière classe est, de nos jours, représentée par deux hommes illustres :
[198] Du Potet et Regazzoni dont les pouvoirs merveilleux ont été attestés
en France et ailleurs. Le magnétisme est la branche la plus importante de la
magie. Ses phénomènes sont les effets de l'agent universel sous-jacent à
toute magie et qui, à toutes les époques, a produit les prétendus miracles.
Les anciens le nommaient Chaos, Platon et les Pythagoriciens
l'appelaient l'Ame du Monde. D'après les Hindous, la Divinité, sous forme
d'Ether, pénètre toutes choses. C'est le Fluide invisible mais tangible,
comme nous l'avons déjà dit. Parmi les autres noms de ce Protée universel
que de Mirville, par dérision, croit devoir appeler "le nuageux Tout Puissant", nous trouvons ceux de "feu vivant" 235 que lui attribuent les
théurgistes, "Esprit de lumière"et de Magnès. Ce dernier mot indique ses
propriétés magnétiques et montre sa nature magique. Car, ainsi que le dit,
avec raison, un de ses détracteurs µάγος et µάγνης, sont deux branches
issues du même tronc et produisant les mêmes effets.
(source : "Isis Dévoilée" d'Héléna Blavatsky, I, p.128[29])
En discutant et en expliquant la nature des Eléments invisibles et du
"Feu Primordial" dont nous avons parlé plus haut, Eliphas Lévi l'appelle
invariablement la "Lumière Astrale" : pour lui c'est le "Grand Agent
Magique". Il en est incontestablement ainsi, mais seulement en ce qui
concerne la Magie Noire, et sur les plans les moins élevés de ce que nous
appelons l'Ether, dont le noumène est l'Akâsha ; même cela, pourtant,
serait considéré comme incorrect par les Occultistes orthodoxes. La
"Lumière Astrale" est tout simplement l'ancienne "Lumière sidérale" de
Paracelse, et [I 242] dire avec ce dernier que "tout ce qui existe en a été
évolué et qu'elle conserve et reproduit toutes les formes", c'est n'énoncer
une vérité que dans la seconde proposition. La première est erronée, car si
tout ce qui existe avait été évolué à travers (ou via) cet agent, il ne s'agirait
pas de la Lumière Astrale, car cette dernière n'est pas ce qui contient toutes
choses, elle est tout au plus ce sur quoi se réfléchit ce tout. [Eliphas Lévi
en fait avec raison "une force de la Nature" au moyen de laquelle "un
homme seul, s'il arrivait à s'en rendre maître... pourrait semer la confusion
dans le monde et transformer son aspect", car c'est le "Grand Arcane de la
Magie transcendante". En citant les paroles du grand Kabaliste Occidental,
telles qu'elles ont été traduites, nous arriverons, peut-être, à mieux les
expliquer, en y ajoutant, parfois, un ou deux mots, pour faire ressortir la
différence qui existe entre les explications Occidentales et Orientales du
même sujet. L'auteur dit, à propos du grand Agent Magique :
Ce fluide ambiant et qui pénètre tout, ce rayon détaché
de la Splendeur du Soleil [Central ou Spirituel]... fixé par
la pesanteur de l'atmosphère [?!] et le pouvoir de
l'attraction centrale... La Lumière Astrale, cet éther
électro-magnétique, ce calorique vital et lumineux, est
représenté sur d'anciens monuments par la ceinture d'Isis
qui entoure deux bâtons... et dans les théogonies
anciennes par le serpent qui dévore sa propre queue,
emblème de la prudence, et de Saturne [emblème de
l'infini, de l'immortalité et de Kronos – le Temps – et non
pas du Dieu Saturne ou de la planète]. C'est le Dragon
ailé de Médée, le double serpent du caducée et le
tentateur de la Genèse mais c'est aussi le serpent d'airain
de Moïse entourant le Tau... enfin, c'est le démon du
dogmatisme exotérique et c'est vraiment la force aveugle
[elle n'est pas aveugle et Lévi le savait bien] que les âmes
doivent dominer afin de se détacher des liens de la terre,
car si elles ne la dominaient pas, elles seraient absorbées
par la force même qui leur a d'abord donné naissance, et
retourneraient au feu central et éternel.
Ce grand Archée est maintenant publiquement découvert par et pour
un seul homme – J. W. Keely, de Philadelphie. Pour les autres, cependant,
il est découvert, mais doit rester presque inutile. "Tu iras jusque-là..." Tout
ce qui précède est aussi pratique que correct, sauf une erreur que nous
avons expliquée. Eliphas Lévi commet une grosse bévue en identifiant
toujours la Lumière Astrale avec ce que nous appelons l'Akâsha. Nous
expliquerons dans le volume IV ce que c'est en réalité.] [I 243]
Eliphas Lévi écrit plus loin :
Le grand Agent Magique est la quatrième émanation du
principe de vie [nous disons que c'est le premier dans
l'Univers interne et le second dans le nôtre, ou Univers
externe] dont le Soleil est la troisième forme... car l'étoile
du jour [le Soleil] n'est que la réflexion et l'ombre
matérielle du Soleil Central de vérité qui illumine le
monde intellectuel [invisible] de l'Esprit et qui n'est, luimême,
qu'une lueur empruntée à l'ABSOLU.
Jusque-là, il a raison. Mais, lorsque le plus autorisé des Kabalistes de
l'Occident ajoute que, cependant, "ce n'est pas l'Esprit immortel, comme
l'ont cru les Hiérophantes Indiens" – nous répondrons qu'il calomnie
lesdits Hiérophantes, car ils n'ont rien dit de pareil et les écrits Purâniques
exotériques eux-mêmes contredisent nettement cette assertion. Aucun
Hindou n'a jamais pris Prakriti pour l' "Esprit immortel" – et la Lumière
Astrale n'est que d'un degré au-dessus du plan le plus bas de Prakriti, c'està-
dire du Kosmos matériel. Prakriti est toujours appelé Mâyâ, Illusion, et
elle est destinée à disparaître, avec le reste, y compris les Dieux, à l'heure
du Pralaya. Puisqu'il est démontré que l'Akâsha n'est même pas l'Ether, à
plus forte raison, croyons-nous, ce ne peut pas être la Lumière Astrale.
Ceux qui sont incapables de comprendre autre chose que la lettre morte
des Purânas ont parfois confondu l'Akâsha avec Prakriti, avec, l'Ether et
même avec le Ciel visible ! Il est vrai aussi que ceux qui ont toujours
traduit le mot Akâsha par "Ether" – Wilson par exemple – voyant qu'on
appelle l'Akâsha "la cause matérielle du son", ne possédant, d'ailleurs, que
cette seule et unique qualité, se sont imaginés, dans leur ignorance, qu'il
est "matériel" au sens physique. Il est encore vrai que si les caractéristiques
sont littéralement acceptées, puisque rien de matériel, ni de physique, et
par conséquent de conditionné et de temporaire, ne peut être immortel –
selon la métaphysique et la philosophie – il s'ensuivrait que l'Akâska n'est
ni infini, ni immortel. Mais tout cela est erroné, puisque les mots Pradhâna,
la Matière primordiale et son, considéré comme propriété, ont été mal
compris ; le premier mot (Pradhâna) est certainement synonyme de
Mûlaprakriti et d'Akâsha et le dernier (Son) de Verbum, le Verbe ou le
Logos. C'est facile à démontrer, car cela résulte de la phrase suivante du
Vishnu Purâna 552 : "Il n'y avait ni jour, ni nuit, ni ciel, ni terre, ni ténèbres,
ni lumière, ni quoi que ce fût, sauf l'Un qui est insaisissable [I 244] pour l'intellect ou ce qui est Brahma, et Pums [l'Esprit], et Pradhâna (la Matière)
[Primordiale]."
Or qu'est-ce que Pradhâna, si ce n'est Mûlaprakriti, la Racine de Tout,
sous un autre aspect ? Car bien qu'on dise plus loin que Pradhâna se fond
dans la Divinité, comme le fait le reste, afin de ne laisser que l'UN pur et
simple durant le Pralaya, elle est considérée cependant, comme infinie et
immortelle. La traduction littérale dit : "Un Esprit Prâdhânika Brahma :
CELA était" et le Commentateur interprète le mot composé comme un
substantif et non comme un dérivé employé en guise d'attribut, c'est-à-dire
comme une chose "unie à Pradhâna". [L'étudiant doit, en outre, se souvenir
que le système Purânique est dualiste, et non pas évolutionniste, et que,
sous ce rapport, on trouvera beaucoup plus, au point de vue Esotérique,
dans le système Sânkhya et même dans le Mânava-Dharma-Shâstra,
quoique ce dernier diffère beaucoup du premier.] Par conséquent
Pradhâna, même dans les Puranas, est un aspect de Parabrahman, mais
non pas une évolution et doit être identique à la Mûlaprakriti Védântine.
"Prakriti, dans son état primaire, est l'Akâska", dit un érudit Védântin 553.
C'est presque la Nature abstraite.
(source : "La Doctrine Secrète" d'Héléna Blavatsky, I, p.275[30])
Voir aussi
Notes et références
- ↑ NDE : Dans l'ancienne édition, II, p.511. Dans l'édition française, IV, pp. 81 et s.
- ↑ NDE : Dans l'ancienne édition, I, p.168. Dans l'édition française, IV, p.151
- ↑ NDE : Dans l'ancienne édition, I, p.260. Dans l'édition française, I, p.249
- ↑ NDE : Dans l'édition française, I, pp.82-84
- ↑ Eliphas Lévi, Dogme et Rituel de la Haute Magie.
- ↑ NDE : Dans l'édition française, I, p.207
- ↑ Ripley Revived, 1678. Eirenæus Philalethes.
- ↑ NDE : Dans l'édition française, II, p.22
- ↑ "Strange Story".
- ↑ Voyez Pausanias de Taylor, M.S. Treatise on Dœmons, par Psellus et le Treatise on the Eleusinian and Bacchic Mysteries.
- ↑ NDE : Dans l'édition française, I, pp.364-365 et s.
- ↑ Du Potet. Magie dévoilée, p. 51-147.
- ↑ Ibidem, p. 201.
- ↑ Baron du Potet. Cours de Magnétisme, p. 17-108.
- ↑ De Occulto Philosophiâ, p. 332-358.
- ↑ Cicéron. De Natura Deorum, lib. I, cap. XVIII.
- ↑ Eliphas Lévi.
- ↑ Timée. Ces expressions font dire à M. Jowett, dans son Introduction, que Platon enseignait l'attraction des corps similaires par leurs semblables. Mais cela équivaudrait à refuser au grand philosophe une connaissance rudimentaire des lois des pôles magnétiques.
- ↑ Alfred Marshall, Mayer, Dr Phil. "The Earth a great Magnet", conférence faite devant le Club scientific de Yale, 14 fév. 1872.
- ↑ NDE : Dans l'édition française, I, pp. 360-364
- ↑ Voyez Eleusinian and Bacchic Mysteries, par Taylor ; Porphyre et autres.
- ↑ NDE : Dans l'édition française, III, pp.113-114
- ↑ Les Ophites, par exemple, représentaient Adunaï, le troisième fils de Ilda-Baoth, comme un Génie malfaisant et, de même que ses cinq autres frères, un ennemi acharné, adversaire de l'homme, dont l'esprit divin et immortel lui donnait (à l'homme) le moyen de devenir le rival de ces Génies.
- ↑ NDE : Dans l'édition française, III, pp. 213-215
- ↑ NDE : Dans l'édition française, II, pp.192-194
- ↑ NDE : Dans l'édition françise, IV, pp.315-316
- ↑ NDE : Dans l'édition française, I, pp.369-370
- ↑ NDE : Dans l'édition française, II, pp.373-374
- ↑ NDE : Dans l'édition française, I, p.197
- ↑ NDE : Dans l'ancienne édition, I, pp.254 et s. Dans l'édition française, I, pp.241 et s.