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Version du 21 décembre 2007 à 13:55
Helena Petrovna Blavatsky, dite Mme Blavatsky ou H.P.B.. Née en 1821, décédée en 1891. Écrivaine théosophe.
Esquisse biographique
Héléna Petrovna Blavatsky fut une des personnalités mondiales les plus frappantes du dernier quart du XIXème siècle. Elle était un tel cyclone, un tel défi aux orthodoxies – qu'elles soient Religieuses, Scientifiques, Philosophiques ou Psychologiques, qu'on ne pouvait l'ignorer. Elle était une véritable iconoclaste, taillant en pièces les oripeaux qui dérobaient le Réel à la vue. Mais, comme la majorité s'attachait aux oripeaux de convention et méconnaissait le Réel, elle s'en prit à H.P.B. et la calomnia à cause de son courage audacieux, qui lui fit dévoiler ce qu'il semblait blasphématoire de révéler. Lentement, mais sûrement, les ans qui passent la justifient. Si injuriée qu'elle ait été, elle était satisfaite de travailler "au service de l'humanité" et montrait sa sagesse en laissant à des générations à venir le soin de juger de sa magnifique valeur.
Héléna Petrovna Hahn naquit prématurément à minuit entre le 30 et le 31 juillet 1831 (12 août du calendrier russe) à Ekaterinoslav, province du même nom, en Russie du Sud. Tant d'étranges incidents se produisirent à sa naissance et à son baptême que les serviteurs russes lui prédirent une vie agitée.
Héléna était une enfant volontaire, née d'une longue lignée d'hommes et de femmes impérieux et puissants. L'histoire de ses ancêtres se confond avec celle de la Russie. Il y a des siècles, des Slaves nomades erraient dans l'Europe centrale et orientale. Ils avaient leurs propres formes de gouvernement, mais lorsqu'ils s'établirent à Novgorod ils furent déchirés par des rivalités qu'ils ne purent réduire par eux-mêmes. Ils demandèrent l'aide de Rurik qui était, en 862 de notre ère, le chef d'une des bandes errantes de "Russ" Nordmans ou Scandinaves, à la recherche de marchés et de puissance. Rurik vint édifier à Novgorod le premier gouvernement civil, centre opulent de commerce entre l'Est et l'Ouest. Il en fut le premier prince et régna quinze ans. De son vivant, son fils Igor et son neveu Oleg consolidèrent son pouvoir à l'Ouest et au Sud. Kief devint une grande principauté, et celui qui y régnait était le souverain virtuel de la Russie. Au cours des siècles, les descendants de Rurik étendirent leurs conquêtes et leur autorité dans tout le pays. Wladimir 1er († 1015) adopta le Christianisme comme religion de son peuple, et le prétendu "Paganisme" s'éteignit. Yaroslav le Sage († 1034) formula des codes et les "Droits Russes". Le sixième fils de Wladimir II (1.113-25) était Yuri à la longue main, celui qui saisit, ou "dolgorouki". Cette appellation devint le nom de famille. Yuri fonda Moscou, et de lui sortirent les puissants Grands-Ducs qui régnèrent et se combattirent avec rage. Les hordes Mongoles, en 1224, tirèrent avantage des divisions et dominèrent les groupes turbulents, tous jaloux de la puissance et de la position des autres. Mais Ivan III, nu Dolgorouki, rejeta, en 1480, le joug Mongol et Ivan IV exigea d'être couronné Tsar en s'emparant de l'autorité suprême. La longue et brillante dynastie des Dolgorouki s'éteignit avec son fils. Mais la famille continua à dominer sous les Romanoff, jusqu'au jour où la Branche "aînée" des Dolgorouki, dont les Tsars Romanoff étaient regardés comme la branche cadette, s'éteignit en la personne de la grand-mère de Mme Blavatsky, la Princesse très douée et érudite Héléna Dolgorouki, qui épousa André Mikaelovitch Fadéef.
La famille d'Hélène était donc au premier plan en Russie, ayant à soutenir rang et tradition, et connue dans toute l'Europe. Héléna était une rebelle et depuis son enfance tournait constamment les conventions en dérision elle avait pourtant soin d'éviter que ses actes affectent sa famille ou portent atteinte à son honneur. Son père, le capitaine Peter Hahn, descendait d'une lignée de vieux croisés Mecklembourgeois, les Rottenstern Hahn. La mère, douée d'un talent littéraire plein de finesse, était morte lorsque Héléna n'avait encore que onze ans ; son enfance se passa chez les grands-parents Fadéef, dans une immense propriété de Saratov qui abritait de nombreux membres de la famille et beaucoup de serviteurs, le grand-père Fadéef étant Gouverneur de la province de Saratov. La nature d'Hélène était fortement marquée d'une aptitude psychique innée, à tel point que c'était sa caractéristique la plus évidente. Elle prétendait communiquer avec les habitants de mondes autres et plus subtils, que les hommes d'ordinaire ne voyaient pas, ainsi qu'avec des êtres humains dits "morts" et elle en donnait la preuve. Cette aptitude naturelle fut l'objet d'un entraînement et d'un développement qui dura toute sa vie. Son éducation fut influencée par la situation mondaine de sa famille et par les éléments de culture qui prévalaient alors. C'est-à-dire qu'elle parlait plusieurs langues et était très habile musicienne ; sa grand-mère, très instruite, y ajouta un sens scientifique et de l'expérience, et elle avait sa part des dons littéraires qui semblaient fréquents dans sa famille.
En 1848, à dix-sept ans, Héléna épousa le vieux général Nicéphore V. Blavatsky, Gouverneur de la province d'Erivan. Plusieurs récits ont été faits sur la raison de ce mariage mais elle témoigna dès le début à quel point ce mariage lui déplaisait. Au bout de trois mois, elle s'enfuit, retourna à sa famille qui l'envoya chez son père. Craignant d'être contrainte de retourner vers le général Blavatsky, elle faussa compagnie en route, et commença une vie d'errance et d'aventures qui dura cinq années. Son père restait en rapport avec elle et lui envoyait des fonds. Il semble qu'elle resta assez longtemps hors de Russie pour que sa séparation d'avec son mari devint légale.
En 1851, Héléna – maintenant Mme Blavatsky ou H.P.B. – rencontra pour la première fois physiquement le Frère Aîné ou Adepte, qui avait toujours été son protecteur, la préservant de tout danger grave au cours de ses plus osées escapades puériles. Dès lors, et à jamais, elle devint sans réserve Son disciple, pleinement sensible à chacune de Ses indications ou ordres. Sous Sa direction, elle apprit à contrôler et â diriger les forces auxquelles elle était soumise du fait de sa nature particulière. Elle traversa des expériences d'une extraordinaire variété dans le domaine de la "magie" ou de l'occultisme. Elle apprit à transmettre des messages de ses Instructeurs aux destinataires et, chemin faisant, à braver le danger et l'incompréhension. Suivre ses déplacements pendant ces années, c'est marcher à sa suite dans le monde entier. Pendant un certain temps, elle séjourna dans l'Himalaya, étudiant dans les monastères où sont conservés les enseignements de certains des plus savants Instructeurs Spirituels passés du monde. Elle étudia la Vie et les Lois des mondes intérieurs, et les règles qu'il faut observer pour avoir la possibilité d'y atteindre. En témoignage de cette période de son éducation occulte, elle nous a laissé une exquise traduction des axiomes spirituels de La Voix du Silence.
En 1873, H.P. Blavatsky se rendit aux Etats-Unis d'Amérique pour faire le travail en vue duquel elle avait subi cet entraînement. Pour quelqu'un qui n'aurait pas eu son courage, la chose aurait pu paraître impossible. Femme russe inconnue, elle se lança dans le mouvement spirite qui agitait alors si fortement l'Amérique et d'autres pays à un moindre degré. Les esprits scientifiques avaient un grand désir de découvrir la signification de ces étranges phénomènes et trouvaient malaisé de se frayer un chemin dans la masse de fraude et de tromperie jusqu'à la vérité. De deux façons, H.P. Blavatsky essaya de faire voir l'explication qui y conduirait : 1° en faisant la démonstration pratique de ses propres pouvoirs ; 2° en déclarant qu'il y avait un savoir antique concernant les lois les plus profondes de la vie, étudié et conservé par ceux qui pouvaient les utiliser en sécurité et pour de bonnes causes des gens qui, dans leurs degrés supérieurs, étaient appelés des "Maîtres" bien que d'autres titres leur soit aussi donnés : Adeptes, Chohans, Frères Aînés, la Hiérarchie Occulte, et ainsi de suite.
Pour donner corps à ses déclarations, H.P.B. écrivit en 1877 Isis dévoilée et, en 1888, LA DOCTRINE SECRETE, toutes deux "données" par les Maîtres. Dans Isis dévoilée, elle brandit courageusement les preuves qu'elle avait assemblées dans les Ecritures mondiales et autres archives, devant le visage de l'orthodoxie religieuse, du matérialisme scientifique, de la foi aveugle, du scepticisme et de l'ignorance. Elle rencontra le mépris, mais la pensée du monde en fut affectée et éclairée.
Lorsque H.P.B. fut "envoyée" aux Etats-Unis, une de ses plus importantes tâches fut de former une Société qui, lors de sa fondation, fut nommée LA SOCIETE THEOSOPHIQUE, "pour rassembler et diffuser la connaissance des Lois qui gouvernent l'Univers. La Société faisait appel à la collaboration fraternelle de ceux qui peuvent comprendre l'importance de son champ de travail, et qui sont en sympathie avec les buts pour lesquels elle a été organisée". Cette "fraternelle collaboration" devint le premier des Trois Buts du travail de la Société qui, depuis bien des années, ont été délimités comme suit :
- Premier : Former un noyau de la Fraternité universelle de l'Humanité sans distinction de race, croyance, sexe, caste ou couleur ;
- Deuxième : Encourager l'étude comparée des Religions, des Philosophies et des Sciences ;
- Troisième : Explorer les lois inexpliquées de la Nature et les pouvoirs latents en l'homme.
Mme Blavatsky reçut l'ordre d'amener le Colonel Henry Steel Olcott à s'associer à elle pour former la Société. C'était un homme considéré et bien connu dans la vie publique d'Amérique. Tout comme H.P.B., il a tout sacrifié pour accomplir la tâche qui lui avait été confiée par les Maîtres.
Ils se rendirent en Inde en 1879 et c'est là qu'ils posèrent les premières fondations solides de leur oeuvre. La Société se répandit rapidement d'un pays à l'autre, supportée avec vigueur par des hommes et des femmes convaincus par son attitude de service de l'humanité, sa largeur de vues, la logique et la clarté de sa philosophie et l'inspiration de sa direction spirituelle. H.P.B. fut chargée par les Maîtres de la responsabilité de répandre LA DOCTRINE SECRETE ou Théosophie dans le monde – avant tout, c'était un instructeur. La tâche d'organiser la Société revint au Colonel Olcott, et il le fit avec un succès éclatant. Naturellement, ces deux pionniers rencontrèrent opposition et incompréhension, spécialement H.P.B. Mais elle était préparée à tous les sacrifices. Comme elle l'écrivit dans la Préface de LA DOCTRINE SECRETE : "elle est habituée aux injures la calomnie est son lot quotidien les propos médisants la font sourire dans un mépris silencieux".
La période la plus brillante et la plus efficace de la vie d'H.P.B. fut peut-être celle qu'elle passa en Angleterre de 1887 à 1891. Les effets de l'injuste Rapport de la Société des recherches Psychiques de Londres en 1885, à propos de ses phénomènes, joints aux attaques des Missionnaires chrétiens en Inde s'étaient jusqu'à un certain point apaisés. Elle ajouta l'entraînement et l'instruction d'élèves chargés de poursuivre son oeuvre, à un travail incessant d'écrivain et à une abondante correspondance. C'est à cette fin qu'elle organisa, avec la sanction officielle du Président (Colonel Olcott), la Section Esotérique de la Société Théosophique. En 1890, plus de mille membres dans de nombreux pays recevaient ses directives.
LA DOCTRINE SECRETE est décrite par son titre. Elle présente "non la Doctrine Secrète dans sa totalité, mais un nombre choisi de fragments de ses données fondamentales".
- a. Elle indique que, par la comparaison des Cosmogénèses des anciens, une perception des véritables Universaux peut être acquise ;
- b. Elle donne l'indice pour retrouver l'histoire authentique des races de l'humanité ;
- c. Elle soulève le voile de l'allégorie et du symbolisme pour révéler la beauté de la Vérité ;
- d. Elle présente à l'intellect avide, à l'intuition, et aux perceptions spirituelles, les "secrets" scientifiques de l'Univers. Ils restent pourtant des secrets tant qu'ils n'ont pas été pleinement assimilés et compris.
H.P.B. mourut le 8 mai 1891 et laissa à la postérité un grand héritage de certaines des pensées les plus belles qui aient jamais été offertes au monde. Elle ouvrit les portes longtemps fermées des mystères ; elle révéla une fois de plus la vérité sur l'Homme et la Nature ; elle apporta le témoignage de la présence sur Terre de la "Hiérarchie Occulte" qui garde et guide le monde. Elle est honorée par des milliers de gens, car elle a été, et elle est, un phare éclairant le sentier vers les hauteurs que tous doivent un jour gravir.
Joséphine RANSOM, Adyar, 1938.
(source : "La Doctrine Secrète" d'Héléna Blavatsky, pp. IXVI et s.)