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'''Śankarâchârya''' ou '''Shankarâchârya'''.  
'''Śankarâchârya''' ou '''Shankarâchârya'''. Le grand réformateur religieux de l'[[Inde]], et maître de la philosophie [[Vedânta]] — le plus grand des maîtres de cette sorte, considéré par les [[Advaiti]] (non-dualistes) comme une incarnation de [[Śiva]] et un faiseur de miracles. Il fonda de nombreux matham (monastères), et établit la secte la plus instruite parmi les [[Brâhmanes]], appelée la [[Smârtava]]. Les légendes le concernant sont aussi nombreuses que ses écrits philosophiques. À l'âge de trente-deux ans il se rendit au [[Cachemire]], et alors qu'il atteignait Kedârnâth dans les [[Himâlayas]], il entra seul dans une caverne d'où il ne sortit plus jamais. Ses [[disciples]] prétendent qu'il n'est pas mort, mais qu'il s'est seulement retiré du monde.


'''Shankarâchârya''' avait la réputation d'être un Avatar ; ce que l'auteur
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'''Shankarâchârya''' avait la réputation d'être un [[Avatar]] ; ce que l'auteur
croit implicitement, mais ce que d'autres ont naturellement le droit de ne
croit implicitement, mais ce que d'autres ont naturellement le droit de ne
pas admettre. En cette qualité, il prit le corps d'un Brahmane nouveau-né
pas admettre. En cette qualité, il prit le corps d'un [[Brahmane]] nouveau-né
de l'Inde du Sud ; ce corps, pour des raisons aussi importantes que
de l'Inde du Sud ; ce corps, pour des raisons aussi importantes que
mystérieuses pour nous, était, dit-on, animé par les restes astrals
mystérieuses pour nous, était, dit-on, animé par les restes astrals
personnels de Gautama. Ce divin Non-Ego choisit pour son propre
personnels de [[Gautama]]. Ce divin Non-Ego choisit pour son propre
Oupadhi (base physique), l'Ego humain éthéré d'un grand Sage dans ce
[[Oupadhi]] (base physique), l'[[Ego]] humain éthéré d'un grand Sage dans ce
monde des formes, comme le véhicule le mieux approprié pour que l'Esprit
monde des formes, comme le véhicule le mieux approprié pour que l'[[Esprit]]
y descende.
y descende.


Shankarâchârya a dit :
Shankarâchârya a dit :


Parabrahman est Kartâ [Pourousha], puisqu'il n'y a pas
[[Parabrahman]] est [[Kartâ]] [[Pourousha]], puisqu'il n'y a pas
d'autre Adhishtâthâ<ref>Adhishtâthâ, l'agent actif ou à l'œuvre dans Prakriti (ou la matière).</ref> et Parabrahman est Prakriti,
d'autre [[Adhishtâthâ]]<ref>Adhishtâthâ, l'agent actif ou à l'œuvre dans [[Prakriti]] (ou la [[matière]]).</ref> et Parabrahman est Prakriti,
puisqu'il n'y a pas d'autre substance<ref>Védânta-Soûtras, Ad. [ch.] 1. Pâda IV. Shi. 23. Commentaire. Le passage est rendu comme suit
puisqu'il n'y a pas d'autre [[substance]]<ref>''Védânta-Soûtras'', Ad. [ch.] 1. Pâda IV. Shi. 23. Commentaire. Le passage est rendu comme suit dans la traduction de Thibaut (''Sacred Books of the East'', XXXIV, p. 286) : "Le [[Soi]] est ainsi la [[cause]] opérante, parce qu'il n'y a pas d'autre principe gouvernant et aussi la cause matérielle, parce qu'il n'y a pas d'autre substance d'où le monde pourrait tirer son origine".</ref>.
dans la traduction de Thibaut (Sacred Books of the East, XXXIV, p. 286) : "Le Soi est ainsi la cause
opérante, parce qu'il n'y a pas d'autre principe gouvernant et aussi la cause matérielle, parce qu'il n'y
a pas d'autre substance d'où le monde pourrait tirer son origine".</ref>.


Or, ce qui est vrai pour le plan Macrocosmique est également vrai
Or, ce qui est vrai pour le plan [[Macrocosmique]] est également vrai
pour le plan Microcosmique. On se rapproche donc, davantage de la vérité
pour le plan [[Microcosmique]]. On se rapproche donc, davantage de la vérité
en disant – une fois cette possibilité admise – que le Gautama "astral", ou
en disant – une fois cette possibilité admise – que le [[Gautama]] "[[corps astral|astral]]", ou
le Nirmânakâya était l'Oupadhi de l'esprit de Shankarâchârya, plutôt que ce
le [[Nirmânakâya]] était l'Oupadhi de l'esprit de Shankarâchârya, plutôt que ce
dernier ne fut une réincarnation du précédent.
dernier ne fut une [[réincarnation]] du précédent.


Lorsqu'un Sankarâchârya doit naître, il va de soi que tous les principes
Lorsqu'un Sankarâchârya doit naître, il va de soi que tous les [[principes]]
de l'homme mortel manifesté doivent être les plus purs et les meilleurs qui
de l'homme mortel manifesté doivent être les plus purs et les meilleurs qui
existent sur la Terre. En conséquence, les principes jadis rattachés à
existent sur la [[Terre (planète)|Terre]]. En conséquence, les principes jadis rattachés à
Gautama, le grand prédécesseur direct de Shankara, furent naturellement
Gautama, le grand prédécesseur direct de Shankara, furent naturellement
attirés vers lui, l'économie de la Nature interdisant l'évolution nouvelle de
attirés vers lui, l'économie de la Nature interdisant l'évolution nouvelle de
principes similaires tirés de l'état brut. Mais il ne faut pas oublier que les
principes similaires tirés de l'état brut. Mais il ne faut pas oublier que les
principes éthérés supérieurs, différant en cela des principes inférieurs et
principes éthérés supérieurs, différant en cela des principes inférieurs et
plus matériels, ne sont pas parfois visibles pour l'homme (comme corps
plus matériels, ne sont pas parfois visibles pour l'homme (comme [[corps astrals]]) et qu'il faut les considérer comme des Pouvoirs, ou [[Dieux]], séparés
astrals) et qu'il faut les considérer comme des Pouvoirs, ou Dieux, séparés
ou indépendants, plutôt que comme des objets matériels. Aussi la véritable
ou indépendants, plutôt que comme des objets matériels. Aussi la véritable
manière de représenter la vérité serait de dire que les divers principes, le
manière de représenter la vérité serait de dire que les divers principes, le
Bodhisattva, de Gautama Bouddha, qui ne s'étaient pas rendus en Nirvâna,
[[Bodhisattva]], de Gautama Bouddha, qui ne s'étaient pas rendus en [[Nirvâna]],
se réunirent [VI 75] pour constituer les principes moyens de
se réunirent [VI 75] pour constituer les principes moyens de
Shankarâchârya, l'Entité terrestre<ref>Dans Five Years of Theosophy, [éd. de 19101 (art. "Shâkya Muni's Place in History", p. 234,
Shankarâchârya, l'Entité terrestre<ref>Dans ''Five Years of Theosophy'', [éd. de 19101 (art. "Shâkya Muni's Place in History", p. 234,
note) il est dit qu'un jour où le Seigneur se tenait dans la caverne Sattapanni (Saptaparna) il compara
note) il est dit qu'un jour où le Seigneur se tenait dans la caverne [[Sattapanni]] (Saptaparna) il compara
l'homme à une plante Saptaparna (à sept feuilles).
l'homme à une plante [[Saptaparna]] [[sept]] feuilles).
"Mendiants, dit-il, il y a sept Bouddhas dans chaque Bouddha et il y a dans chaque mendiant six
"Mendiants, dit-il, il y a sept Bouddhas dans chaque Bouddha et il y a dans chaque mendiant [[six]]
Bhikshous et un seul Bouddha. Quels sont les sept ? Les sept branches de la connaissance complète.
Bhikshous et un seul Bouddha. Quels sont les sept ? Les sept branches de la connaissance complète.
Quels sont les Six ? Les six organes des sens. Que sont les cinq ? Les cinq éléments de l'être
Quels sont les Six ? Les six organes des sens. Que sont les cinq ? Les cinq [[éléments]] de l'être
illusoire. Et l'Unique qui est aussi dix ? C'est un vrai Bouddha qui développe en lui les dix formes
illusoire. Et l'Unique qui est aussi [[dix]] ? C'est un vrai Bouddha qui développe en lui les dix formes
de sainteté et les soumet toutes à l'unique..." Ce qui signifie que chacun des principes du Bouddha,
de sainteté et les soumet toutes à l'unique..." Ce qui signifie que chacun des principes du Bouddha,
était le plus haut qui pût être évolué sur cette terre ; tandis que dans le cas d'autres hommes, qui
était le plus haut qui pût être évolué sur cette terre ; tandis que dans le cas d'autres hommes, qui
atteignent le Nirvâna, il n'en est pas nécessairement ainsi. Même en tant que simple Bouddha
atteignent le Nirvâna, il n'en est pas nécessairement ainsi. Même en tant que simple Bouddha
humain (Manousha), Gautama fut un modèle pour tous les hommes. Mais ses Arhats n'en étaient
humain ([[Manousha]]), Gautama fut un modèle pour tous les hommes. Mais ses [[Arhats]] n'en étaient
pas nécessairement.</ref>.
pas nécessairement.</ref>.


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les différents plans de l'existence, pour être à même de comprendre
les différents plans de l'existence, pour être à même de comprendre
correctement ce qui précède. Pour parler plus clairement, Gautama, le
correctement ce qui précède. Pour parler plus clairement, Gautama, le
Bouddha humain, qui avait, exotériquement, Amitâbha pour son
Bouddha humain, qui avait, exotériquement, [[Amitâbha]] pour son
Bodhisattva et Avalokitésvara pour son Dhyâni-Bouddha – la triade
Bodhisattva et [[Avalokitésvara]] pour son [[Dhyâni-Bouddha]] – la [[triade]]
émanant directement d'Adi-Bouddha – les assimila par sa "Dhyâna"
émanant directement d'[[Adi-Bouddha]] – les assimila par sa "[[Dhyâna]]"
(méditation) et devint ainsi un Bouddha (un "illuminé"). D'une autre façon,
([[méditation]]) et devint ainsi un Bouddha (un "illuminé"). D'une autre façon,
le cas est le même pour tous les hommes ; chacun de nous a son
le cas est le même pour tous les hommes ; chacun de nous a son
Bodhisattva – le principe moyen, si nous nous en tenons pour un instant à
Bodhisattva – le principe moyen, si nous nous en tenons pour un instant à
la division trinitaire du groupe septénaire – et son Dhyâni Bouddha, ou
la division trinitaire du groupe septénaire – et son Dhyâni Bouddha, ou
Chohan, le "Père du Fils". C'est là que se trouve, dans une coquille de
[[Chohan]], le "[[Père]] du Fils". C'est là que se trouve, dans une coquille de
noix, le chaînon qui nous rattache à la Hiérarchie supérieure des Etres
noix, le chaînon qui nous rattache à la [[Hiérarchie]] supérieure des Etres
Célestes, mais nous sommes trop grands pécheurs pour nous les assimiler.
Célestes, mais nous sommes trop grands pécheurs pour nous les assimiler.


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Réformateur aussi noble et aussi plein d'amour, bien que moins favorisé
Réformateur aussi noble et aussi plein d'amour, bien que moins favorisé
par les circonstances, apparut dans une autre partie du monde, au milieu
par les circonstances, apparut dans une autre partie du monde, au milieu
d'une autre race moins spirituelle. Il y a une grande similitude entre les
d'une autre [[race]] moins spirituelle. Il y a une grande similitude entre les
opinions que se fit plus tard le monde au sujet des deux Sauveurs,
opinions que se fit plus tard le monde au sujet des deux Sauveurs,
l'Oriental et l'Occidental. Alors que des millions d'êtres se convertissaient
l'Oriental et l'Occidental. Alors que des millions d'êtres se convertissaient
aux doctrines des deux Maîtres, leurs ennemis – les adversaires sectaires,
aux doctrines des deux [[Maîtres]], leurs ennemis – les adversaires sectaires,
les plus dangereux de tous les déchirèrent tous deux en lançant des
les plus dangereux de tous les déchirèrent tous deux en lançant des
insinuations basées sur des vérités Occultes méchamment déformées et,
insinuations basées sur des vérités [[Occultes]] méchamment déformées et,
par suite, doublement dangereuses. Tandis que les Brahmanes disent de
par suite, doublement dangereuses. Tandis que les [[Brahmanes]] disent de
Bouddha qu'Il était véritablement un Avatar de Vishnou, mais qu'Il était
Bouddha qu'Il était véritablement un [[Avatar]] de [[Vishnou]], mais qu'Il était
venu pour tenter les Brahmanes [VI 76] et les détourner de leur foi, et
venu pour tenter les Brahmanes [VI 76] et les détourner de leur foi, et
était, par suite, le mauvais aspect du Dieu, les Gnostiques Bardesanes et
était, par suite, le mauvais aspect du Dieu, les [[Gnostiques]] [[Bardesanes]] et
d'autres affirmaient que Jésus était Nébou, le faux Messie, le destructeur
d'autres affirmaient que [[Jésus]] était [[Nébou]], le faux Messie, le destructeur
de l'antique religion orthodoxe. "Il est le fondateur d'une nouvelle secte de
de l'antique religion orthodoxe. "Il est le fondateur d'une nouvelle secte de
Nazars", disaient d'autres sectaires. En Hébreu, le mot "Naba" veut dire
[[Nazars]]", disaient d'autres sectaires. En [[Hébreu]], le mot "Naba" veut dire
"parler par inspiration", (אבנ et ובנ, c'est Nébo, le Dieu de la sagesse.) Mais
"parler par inspiration", (אבנ et ובנ, c'est [[Nébo]], le Dieu de la sagesse.) Mais
Nébo est aussi Mercure, qui est Bouddha dans le monogramme Hindou des
Nébo est aussi [[Mercure]], qui est Bouddha dans le monogramme Hindou des
planètes. C'est établi par le fait que, suivant les Talmudistes, Jésus était
[[planètes]]. C'est établi par le fait que, suivant les [[Talmud|Talmudistes]], Jésus était
inspiré par le Génie (ou Régent) de Mercure confondu par Sir William
inspiré par le Génie (ou Régent) de Mercure confondu par Sir William
Jones avec Gautama Bouddha. Il y a beaucoup d'autres étranges
Jones avec Gautama Bouddha. Il y a beaucoup d'autres étranges
similitudes entre Gautama et Jésus, qui ne peuvent être exposées ici.
similitudes entre Gautama et Jésus, qui ne peuvent être exposées ici.


Si les deux Initiés, conscients du danger de livrer aux masses
Si les deux [[Initiés]], conscients du danger de livrer aux masses
ignorantes les pouvoirs acquis grâce au savoir ultime, laissèrent dans de
ignorantes les pouvoirs acquis grâce au savoir ultime, laissèrent dans de
profondes ténèbres le coin le plus reculé du sanctuaire, qui, parmi ceux qui
profondes ténèbres le coin le plus reculé du sanctuaire, qui, parmi ceux qui
connaissent la nature humaine, oserait les en blâmer ? Cependant, bien que
connaissent la nature humaine, oserait les en blâmer ? Cependant, bien que
Gautama, guidé par la prudence, ait passé sous silence les parties
Gautama, guidé par la prudence, ait passé sous silence les parties
Esotériques et très dangereuses du Savoir Secret et qu'il ait vécu jusqu'à
[[Esotériques]] et très dangereuses du Savoir Secret et qu'il ait vécu jusqu'à
l'âge de quatre-vingts ans – la Doctrine Esotérique dit, de cent ans – et soit
l'âge de quatre-vingts ans – la Doctrine Esotérique dit, de cent ans – et soit
mort avec la certitude d'avoir enseigné les vérités essentielles et d'avoir
mort avec la certitude d'avoir enseigné les vérités essentielles et d'avoir
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quelques disciples fidèles – gens qui n'étaient arrivés qu'à mi-chemin du savoir. Ils avaient donc à lutter contre un monde auquel ils ne pouvaient
quelques disciples fidèles – gens qui n'étaient arrivés qu'à mi-chemin du savoir. Ils avaient donc à lutter contre un monde auquel ils ne pouvaient
communiquer que ce qu'ils ne connaissaient eux-mêmes qu'à demi, et rien
communiquer que ce qu'ils ne connaissaient eux-mêmes qu'à demi, et rien
de plus. Plus tard, les disciples exotériques des deux Maîtres brouillèrent
de plus. Plus tard, les disciples [[exotériques]] des deux [[Maîtres]] brouillèrent
les vérités communiquées, au point de les rendre souvent méconnaissables.
les vérités communiquées, au point de les rendre souvent méconnaissables.
En ce qui concerne les adhérents du Maître Occidental, la preuve en est
En ce qui concerne les adhérents du Maître Occidental, la preuve en est
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faut reprocher une vaine promesse, une vantardise gratuite<ref>Avant que l'on ne devienne un Bouddha, on doit être un Bodhisattva ; avant d'évoluer en un
faut reprocher une vaine promesse, une vantardise gratuite<ref>Avant que l'on ne devienne un Bouddha, on doit être un Bodhisattva ; avant d'évoluer en un
Bodhisattva, on doit être un Dhyâni-Bouddha... Un Bodhisattva est la voie et le Sentier vers son
Bodhisattva, on doit être un Dhyâni-Bouddha... Un Bodhisattva est la voie et le Sentier vers son
Père et de là vers l'Unique Essence Suprême" (Descent of Buddhas, p. 17, d'Aryâsanga). "Je suis la
Père et de là vers l'Unique Essence Suprême" (''Descent of Buddhas'', p. 17, d'Aryâsanga). "Je suis la
Voie, la Vérité et la Vie ; aucun homme n'atteint le Père, si ce n'est par moi". (Saint Jean, XIV, 6).
Voie, la Vérité et la Vie ; aucun homme n'atteint le Père, si ce n'est par moi". (''[[Saint Jean]]'', XIV, 6).
La "voie" n'est pas le but. Nulle part dans tout le Nouveau Testament, Jésus ne s'appelle lui-même
La "voie" n'est pas le but. Nulle part dans tout le ''[[Nouveau Testament]]'', Jésus ne s'appelle lui-même
Dieu, ou quoi que ce soit de plus haut que "un Fils de Dieu", le fils d'un "Père" commun à tous
Dieu, ou quoi que ce soit de plus haut que "un Fils de Dieu", le fils d'un "Père" commun à tous
synthétiquement. Paul n'a jamais dit (1. Tim., III, 16) "Dieu était manifesté dans la chair", mais bien
synthétiquement. [[Paul]] n'a jamais dit (1. Tim., III, 16) "Dieu était manifesté dans la chair", mais bien
"Celui qui était manifesté dans la chair" (Edition Revue). Alors que le troupeau commun des
"Celui qui était manifesté dans la chair" (Edition Revue). Alors que le troupeau commun des
Bouddhistes – ceux de Birmanie particulièrement – considère Jésus comme une incarnation de
[[Bouddhistes]] – ceux de Birmanie particulièrement – considère Jésus comme une incarnation de
Dévadatta, un parent qui s'opposa aux enseignements de Bouddha, ceux qui étudient la Philosophie
[[Dévadatta]], un parent qui s'opposa aux enseignements de Bouddha, ceux qui étudient la Philosophie
Esotérique voient dans le Sage Nazaréen un Bodhisattva ayant en Lui l'esprit de Bouddha Luimême.</ref>. Pourquoi
Esotérique voient dans le Sage Nazaréen un Bodhisattva ayant en Lui l'esprit de Bouddha Luimême.</ref>. Pourquoi
cette différence entre la destinée [VI 77] des deux ? Pour l'Occultiste, cette
cette différence entre la destinée [VI 77] des deux ? Pour l'Occultiste, cette
énigme d'une faveur inégale de Karma ou de la Providence est déchiffrée
énigme d'une faveur inégale de [[Karma]] ou de la Providence est déchiffrée
grâce à La Doctrine Secrète.
grâce à La [[Doctrine Secrète]].


Il n'est "pas permis" de parler publiquement de ces choses, comme
Il n'est "pas permis" de parler publiquement de ces choses, comme
nous le dit saint Paul. Une seule explication peut encore être donnée à ce
nous le dit saint Paul. Une seule explication peut encore être donnée à ce
sujet. Il a été dit, quelques pages plus haut, qu'un Adepte qui se sacrifie
sujet. Il a été dit, quelques pages plus haut, qu'un [[Adepte]] qui se sacrifie
ainsi pour vivre, en renonçant au Nirvâna complet, sans pouvoir jamais
ainsi pour vivre, en renonçant au Nirvâna complet, sans pouvoir jamais
perdre les connaissances acquises par lui durant ses existences
perdre les connaissances acquises par lui durant ses existences
précédentes, ne peut jamais s'élever plus haut en de tels corps d'emprunt.
précédentes, ne peut jamais s'élever plus haut en de tels corps d'emprunt.
Pourquoi ? Parce qu'il devient simplement le véhicule d'un "Fils de la
Pourquoi ? Parce qu'il devient simplement le véhicule d'un "Fils de la
Lumière" d'une sphère encore plus haute, Lequel étant Aroûpa, ne possède
[[Lumière]]" d'une sphère encore plus haute, Lequel étant [[Aroûpa]], ne possède
pas en propre de corps astral personnel et qui soit approprié à ce monde.
pas en propre de [[corps astral]] personnel et qui soit approprié à ce monde.
Ces "Fils de la Lumière" ou Dhyânis-Bouddhas, sont les Dharmakayâs de
Ces "Fils de la Lumière" ou Dhyânis-Bouddhas, sont les [[Dharmakayâs]] de
Manvantaras précédents, qui ont clos leurs cercles d'incarnations, au sens
[[Manvantaras]] précédents, qui ont clos leurs cercles d'incarnations, au sens
ordinaire du mot et qui, se trouvant ainsi sans Karma, ont depuis
ordinaire du mot et qui, se trouvant ainsi sans Karma, ont depuis
longtemps abandonné leurs Roûpas individuels et se sont identifiés avec le
longtemps abandonné leurs [[Roûpas]] individuels et se sont identifiés avec le
premier Principe. De là la nécessité d'un Nirmânakâya qui se sacrifie, prêt
premier Principe. De là la nécessité d'un Nirmânakâya qui se sacrifie, prêt
à souffrir pour les méfaits ou les erreurs du nouveau corps, durant son
à souffrir pour les méfaits ou les erreurs du nouveau corps, durant son
pèlerinage terrestre, sans la perspective d'aucune récompense sur le plan
pèlerinage terrestre, sans la perspective d'aucune récompense sur le plan
des progrès et des renaissances, puisqu'il n'y a plus pour lui de renaissances, au sens ordinaire du mot. Le Soi Supérieur, ou Monade
des progrès et des renaissances, puisqu'il n'y a plus pour lui de renaissances, au sens ordinaire du mot. Le [[Soi Supérieur]], ou [[Monade]]
Divine, n'est pas, en pareil cas, rattaché à l'Ego inférieur ; son rattachement
Divine, n'est pas, en pareil cas, rattaché à l'[[Ego inférieur]] ; son rattachement
n'est que temporaire et, dans la plupart des cas, il agit par des décrets de
n'est que temporaire et, dans la plupart des cas, il agit par des décrets de
Karma. C'est là un réel, un véritable sacrifice, dont l'explication se rattache
Karma. C'est là un réel, un véritable sacrifice, dont l'explication se rattache
à la plus haute Initiation de Jnâna (Savoir Occulte). Il se rattache,
à la plus haute [[Initiation]] de [[Jnâna]] (Savoir [[Occulte]]). Il se rattache,
étroitement, par une évolution directe de l'Esprit et une involution de la
étroitement, par une évolution directe de l'[[Esprit]] et une involution de la
Matière, au grand Sacrifice primordial qui sert de base aux Mondes
[[Matière]], au grand Sacrifice primordial qui sert de base aux Mondes
manifestés, l'étouffement graduel, la mort du spirituel dans le matériel. Le
manifestés, l'étouffement graduel, la mort du spirituel dans le matériel. Le
grain "n'est pas vivifié s'il ne meurt auparavant" 100. Aussi, dans la
grain "n'est pas vivifié s'il ne meurt auparavant". Aussi, dans la
Pourousha [VI 78] Soûkta du Rig Véda 101 source de toutes les religions
[[Pourousha]] [VI 78] Soûkta du ''[[Rig Véda]]'' source de toutes les religions
postérieures, est-il exposé allégoriquement que "le Pourousha aux mille
postérieures, est-il exposé allégoriquement que "le Pourousha aux mille
têtes" fut égorgé à la fondation du Monde, afin que l'Univers pût naître de
têtes" fut égorgé à la fondation du Monde, afin que l'[[Univers]] pût naître de
ses restes. Cela n'est autre que la base – le germe, en vérité – du symbole
ses restes. Cela n'est autre que la base – le germe, en vérité – du [[symbole]]
de l'agneau sacrifié, qui se retrouve sous tant de formes dans les différentes
de l'[[agneau]] sacrifié, qui se retrouve sous tant de formes dans les différentes
religions, y compris le Christianisme. C'est un jeu de mots, car "Aja"
religions, y compris le [[Christianisme]]. C'est un jeu de mots, car "Aja"
(Pourousha), "le non-né", Esprit éternel, veut dire aussi "agneau" en
(Pourousha), "le non-né", Esprit éternel, veut dire aussi "agneau" en
Sanscrit. L'Esprit disparaît – meurt métaphoriquement – au fur et à mesure
Sanscrit. L'Esprit disparaît – meurt métaphoriquement – au fur et à mesure
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fondre et de les concilier avec les dogmes du pur Brahmanisme [[Védique]],
fondre et de les concilier avec les dogmes du pur Brahmanisme [[Védique]],
comme le fit plus tard Shankarâchârya. Gautama n'a jamais été à l'encontre
comme le fit plus tard Shankarâchârya. Gautama n'a jamais été à l'encontre
des Védas, mais seulement contre le développement exotérique
des ''Védas'', mais seulement contre le développement [[exotérique]]
d'interprétations préconçues. Le Shrouti – révélation divine orale qui
d'interprétations préconçues. Le [[Shrouti]] – révélation divine orale qui
donna naissance au Véda – est éternel. Cette révélation parvint aux oreilles
donna naissance au Véda – est éternel. Cette révélation parvint aux oreilles
de Gautama Siddhârta, comme elle était parvenue à celles des Richis qui
de Gautama Siddhârta, comme elle était parvenue à celles des [[Rishis]] qui
l'avaient transcrite. Il accepta la révélation tout en en repoussant le
l'avaient transcrite. Il accepta la révélation tout en en repoussant le
développement postérieur dû à la pensée et à l'Imagination des Brahmanes et Il édifia Sa doctrine sur la base de la même vérité impérissable. Comme
développement postérieur dû à la pensée et à l'Imagination des Brahmanes et Il édifia Sa doctrine sur la base de la même vérité impérissable. Comme
ce fut le cas pour Son successeur Occidental, Gautama, le "Compatissant",
ce fut le cas pour Son successeur Occidental, Gautama, le "Compatissant",
le "Pur" et le "Juste", fut le premier de la Hiérarchie Orientale des Adeptes
le "Pur" et le "Juste", fut le premier de la [[Hiérarchie]] Orientale des [[Adeptes]]
historiques, sinon des annales des mortels divins de ce monde, qui fut
historiques, sinon des annales des mortels divins de ce monde, qui fut
poussé par le généreux sentiment qui fait étreindre l'humanité entière dans
poussé par le généreux sentiment qui fait étreindre l'[[humanité]] entière dans
un même embrassement, sans tenir compte des petites différences de race,
un même embrassement, sans tenir compte des petites différences de [[race]],
de naissance ou de caste. Ce fut Lui qui énonça le premier ce grand et
de naissance ou de [[caste]]. Ce fut Lui qui énonça le premier ce grand et
noble principe, et ce fut Lui encore qui fut le premier à le mettre en
noble principe, et ce fut Lui encore qui fut le premier à le mettre en
pratique. Dans l'intérêt des pauvres et des méprisés, des proscrits et des
pratique. Dans l'intérêt des pauvres et des méprisés, des proscrits et des
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d'illusion et des causes générées, sans expier les fautes de tous – donc aussi
d'illusion et des causes générées, sans expier les fautes de tous – donc aussi
celles de ces Brahmanes. Si "l'homme affligé par l'homme" trouva un sûr
celles de ces Brahmanes. Si "l'homme affligé par l'homme" trouva un sûr
refuge auprès du Tathâgata, "l'homme affligeant l'homme" eut aussi sa part
refuge auprès du [[Tathâgata]], "l'homme affligeant l'homme" eut aussi sa part
de Son amour plein de sacrifice et de pardon et qui enveloppait tout. Il est
de Son amour plein de sacrifice et de pardon et qui enveloppait tout. Il est
dit qu'il désira racheter tous les péchés de Ses ennemis. C'est après cela
dit qu'il désira racheter tous les péchés de Ses ennemis. C'est après cela
seulement, qu'Il consentit à devenir un Darmakâya complet, un
seulement, qu'Il consentit à devenir un [[Darmakâya]] complet, un
Jîvanmoukta "sans restes".  
[[Jîvanmoukta]] "sans restes".  


La fin de la vie de Shankarâchârya nous met en présence d'un nouveau
La fin de la vie de Shankarâchârya nous met en présence d'un nouveau
mystère. Shankarâchârya se retire dans une caverne des Himalayas, sans
mystère. Shankarâchârya se retire dans une caverne des Himalayas, sans
permettre à aucun de ses disciples de le suivre et y disparaît à jamais aux
permettre à aucun de ses [[disciples]] de le suivre et y disparaît à jamais aux
yeux des profanes. Est-il mort ? La tradition et la croyance populaire
yeux des profanes. Est-il mort ? La tradition et la croyance populaire
répondent négativement et quelques-uns des Gourous locaux ne
répondent négativement et quelques-uns des [[Gourous]] locaux ne
contredisent pas ce bruit, s'ils ne le corroborent pas expressément. La
contredisent pas ce bruit, s'ils ne le corroborent pas expressément. La
vérité, avec les mystérieux détails que donne La Doctrine Secrète, n'est
vérité, avec les mystérieux détails que donne La [[Doctrine Secrète]], n'est
connue que d'eux seuls ; elle ne peut être communiquée dans son entier
connue que d'eux seuls ; elle ne peut être communiquée dans son entier
qu'aux disciples directs du grand Gourou Dravidien et c'est à eux seuls
qu'aux disciples directs du grand Gourou [[Dravidien]] et c'est à eux seuls
qu'il appartient d'en révéler autant qu'ils jugent convenable de le faire. On
qu'il appartient d'en révéler autant qu'ils jugent convenable de le faire. On
soutient cependant que cet Adepte des Adeptes vit jusqu'à présent dans son
soutient cependant que cet Adepte des Adeptes vit jusqu'à présent dans son
entité spirituelle, comme une présence mystérieuse, invisible et pourtant
entité spirituelle, comme une présence mystérieuse, invisible et pourtant
toute-puissante, parmi la Fraternité de Shamballa, au-delà, bien au-delà des
toute-puissante, parmi la Fraternité de [[Shamballa]], au-delà, bien au-delà des
Himalayas aux sommets neigeux.  
Himalayas aux sommets neigeux.  



Dernière version du 18 avril 2008 à 21:19

Śankarâchârya ou Shankarâchârya. Le grand réformateur religieux de l'Inde, et maître de la philosophie Vedânta — le plus grand des maîtres de cette sorte, considéré par les Advaiti (non-dualistes) comme une incarnation de Śiva et un faiseur de miracles. Il fonda de nombreux matham (monastères), et établit la secte la plus instruite parmi les Brâhmanes, appelée la Smârtava. Les légendes le concernant sont aussi nombreuses que ses écrits philosophiques. À l'âge de trente-deux ans il se rendit au Cachemire, et alors qu'il atteignait Kedârnâth dans les Himâlayas, il entra seul dans une caverne d'où il ne sortit plus jamais. Ses disciples prétendent qu'il n'est pas mort, mais qu'il s'est seulement retiré du monde.

(source : "Glossaire Théosophique" d'Héléna Blavatsky)




Shankarâchârya avait la réputation d'être un Avatar ; ce que l'auteur croit implicitement, mais ce que d'autres ont naturellement le droit de ne pas admettre. En cette qualité, il prit le corps d'un Brahmane nouveau-né de l'Inde du Sud ; ce corps, pour des raisons aussi importantes que mystérieuses pour nous, était, dit-on, animé par les restes astrals personnels de Gautama. Ce divin Non-Ego choisit pour son propre Oupadhi (base physique), l'Ego humain éthéré d'un grand Sage dans ce monde des formes, comme le véhicule le mieux approprié pour que l'Esprit y descende.

Shankarâchârya a dit :

Parabrahman est Kartâ Pourousha, puisqu'il n'y a pas d'autre Adhishtâthâ[1] et Parabrahman est Prakriti, puisqu'il n'y a pas d'autre substance[2].

Or, ce qui est vrai pour le plan Macrocosmique est également vrai pour le plan Microcosmique. On se rapproche donc, davantage de la vérité en disant – une fois cette possibilité admise – que le Gautama "astral", ou le Nirmânakâya était l'Oupadhi de l'esprit de Shankarâchârya, plutôt que ce dernier ne fut une réincarnation du précédent.

Lorsqu'un Sankarâchârya doit naître, il va de soi que tous les principes de l'homme mortel manifesté doivent être les plus purs et les meilleurs qui existent sur la Terre. En conséquence, les principes jadis rattachés à Gautama, le grand prédécesseur direct de Shankara, furent naturellement attirés vers lui, l'économie de la Nature interdisant l'évolution nouvelle de principes similaires tirés de l'état brut. Mais il ne faut pas oublier que les principes éthérés supérieurs, différant en cela des principes inférieurs et plus matériels, ne sont pas parfois visibles pour l'homme (comme corps astrals) et qu'il faut les considérer comme des Pouvoirs, ou Dieux, séparés ou indépendants, plutôt que comme des objets matériels. Aussi la véritable manière de représenter la vérité serait de dire que les divers principes, le Bodhisattva, de Gautama Bouddha, qui ne s'étaient pas rendus en Nirvâna, se réunirent [VI 75] pour constituer les principes moyens de Shankarâchârya, l'Entité terrestre[3].

Il est absolument nécessaire d'étudier ésotériquement la doctrine des Bouddhas et de se rendre compte des différences subtiles qui existent entre les différents plans de l'existence, pour être à même de comprendre correctement ce qui précède. Pour parler plus clairement, Gautama, le Bouddha humain, qui avait, exotériquement, Amitâbha pour son Bodhisattva et Avalokitésvara pour son Dhyâni-Bouddha – la triade émanant directement d'Adi-Bouddha – les assimila par sa "Dhyâna" (méditation) et devint ainsi un Bouddha (un "illuminé"). D'une autre façon, le cas est le même pour tous les hommes ; chacun de nous a son Bodhisattva – le principe moyen, si nous nous en tenons pour un instant à la division trinitaire du groupe septénaire – et son Dhyâni Bouddha, ou Chohan, le "Père du Fils". C'est là que se trouve, dans une coquille de noix, le chaînon qui nous rattache à la Hiérarchie supérieure des Etres Célestes, mais nous sommes trop grands pécheurs pour nous les assimiler.

Six siècles après le départ du Bouddha humain (Gautama), un autre Réformateur aussi noble et aussi plein d'amour, bien que moins favorisé par les circonstances, apparut dans une autre partie du monde, au milieu d'une autre race moins spirituelle. Il y a une grande similitude entre les opinions que se fit plus tard le monde au sujet des deux Sauveurs, l'Oriental et l'Occidental. Alors que des millions d'êtres se convertissaient aux doctrines des deux Maîtres, leurs ennemis – les adversaires sectaires, les plus dangereux de tous les déchirèrent tous deux en lançant des insinuations basées sur des vérités Occultes méchamment déformées et, par suite, doublement dangereuses. Tandis que les Brahmanes disent de Bouddha qu'Il était véritablement un Avatar de Vishnou, mais qu'Il était venu pour tenter les Brahmanes [VI 76] et les détourner de leur foi, et était, par suite, le mauvais aspect du Dieu, les Gnostiques Bardesanes et d'autres affirmaient que Jésus était Nébou, le faux Messie, le destructeur de l'antique religion orthodoxe. "Il est le fondateur d'une nouvelle secte de Nazars", disaient d'autres sectaires. En Hébreu, le mot "Naba" veut dire "parler par inspiration", (אבנ et ובנ, c'est Nébo, le Dieu de la sagesse.) Mais Nébo est aussi Mercure, qui est Bouddha dans le monogramme Hindou des planètes. C'est établi par le fait que, suivant les Talmudistes, Jésus était inspiré par le Génie (ou Régent) de Mercure confondu par Sir William Jones avec Gautama Bouddha. Il y a beaucoup d'autres étranges similitudes entre Gautama et Jésus, qui ne peuvent être exposées ici.

Si les deux Initiés, conscients du danger de livrer aux masses ignorantes les pouvoirs acquis grâce au savoir ultime, laissèrent dans de profondes ténèbres le coin le plus reculé du sanctuaire, qui, parmi ceux qui connaissent la nature humaine, oserait les en blâmer ? Cependant, bien que Gautama, guidé par la prudence, ait passé sous silence les parties Esotériques et très dangereuses du Savoir Secret et qu'il ait vécu jusqu'à l'âge de quatre-vingts ans – la Doctrine Esotérique dit, de cent ans – et soit mort avec la certitude d'avoir enseigné les vérités essentielles et d'avoir semé les germes qui devaient amener la conversion d'un tiers des êtres humains, Il en révéla peut-être plus qu'il en fallait strictement pour le bien de la postérité. Mais Jésus, qui avait promis à Ses disciples la connaissance qui confère à l'homme le pouvoir de produire des "miracles" plus grand qu'Il n'en avait jamais produit Lui-même, mourut en ne laissant que quelques disciples fidèles – gens qui n'étaient arrivés qu'à mi-chemin du savoir. Ils avaient donc à lutter contre un monde auquel ils ne pouvaient communiquer que ce qu'ils ne connaissaient eux-mêmes qu'à demi, et rien de plus. Plus tard, les disciples exotériques des deux Maîtres brouillèrent les vérités communiquées, au point de les rendre souvent méconnaissables. En ce qui concerne les adhérents du Maître Occidental, la preuve en est qu'aucun d'eux ne peut aujourd'hui accomplir les "miracles" promis. C'est à eux de choisir ; ou bien ils se sont égarés, ou bien c'est à leur Maître qu'il faut reprocher une vaine promesse, une vantardise gratuite[4]. Pourquoi cette différence entre la destinée [VI 77] des deux ? Pour l'Occultiste, cette énigme d'une faveur inégale de Karma ou de la Providence est déchiffrée grâce à La Doctrine Secrète.

Il n'est "pas permis" de parler publiquement de ces choses, comme nous le dit saint Paul. Une seule explication peut encore être donnée à ce sujet. Il a été dit, quelques pages plus haut, qu'un Adepte qui se sacrifie ainsi pour vivre, en renonçant au Nirvâna complet, sans pouvoir jamais perdre les connaissances acquises par lui durant ses existences précédentes, ne peut jamais s'élever plus haut en de tels corps d'emprunt. Pourquoi ? Parce qu'il devient simplement le véhicule d'un "Fils de la Lumière" d'une sphère encore plus haute, Lequel étant Aroûpa, ne possède pas en propre de corps astral personnel et qui soit approprié à ce monde. Ces "Fils de la Lumière" ou Dhyânis-Bouddhas, sont les Dharmakayâs de Manvantaras précédents, qui ont clos leurs cercles d'incarnations, au sens ordinaire du mot et qui, se trouvant ainsi sans Karma, ont depuis longtemps abandonné leurs Roûpas individuels et se sont identifiés avec le premier Principe. De là la nécessité d'un Nirmânakâya qui se sacrifie, prêt à souffrir pour les méfaits ou les erreurs du nouveau corps, durant son pèlerinage terrestre, sans la perspective d'aucune récompense sur le plan des progrès et des renaissances, puisqu'il n'y a plus pour lui de renaissances, au sens ordinaire du mot. Le Soi Supérieur, ou Monade Divine, n'est pas, en pareil cas, rattaché à l'Ego inférieur ; son rattachement n'est que temporaire et, dans la plupart des cas, il agit par des décrets de Karma. C'est là un réel, un véritable sacrifice, dont l'explication se rattache à la plus haute Initiation de Jnâna (Savoir Occulte). Il se rattache, étroitement, par une évolution directe de l'Esprit et une involution de la Matière, au grand Sacrifice primordial qui sert de base aux Mondes manifestés, l'étouffement graduel, la mort du spirituel dans le matériel. Le grain "n'est pas vivifié s'il ne meurt auparavant". Aussi, dans la Pourousha [VI 78] Soûkta du Rig Véda source de toutes les religions postérieures, est-il exposé allégoriquement que "le Pourousha aux mille têtes" fut égorgé à la fondation du Monde, afin que l'Univers pût naître de ses restes. Cela n'est autre que la base – le germe, en vérité – du symbole de l'agneau sacrifié, qui se retrouve sous tant de formes dans les différentes religions, y compris le Christianisme. C'est un jeu de mots, car "Aja" (Pourousha), "le non-né", Esprit éternel, veut dire aussi "agneau" en Sanscrit. L'Esprit disparaît – meurt métaphoriquement – au fur et à mesure qu'il s'involue dans la matière ; de là vient le sacrifice du "non-né" ou de "l'agneau".

Pourquoi le BOUDDHA voulut-il accomplir ce sacrifice, c'est ce qui n'apparaîtra clairement qu'à ceux qui ajoutent à l'insignifiante connaissance de Sa vie terrestre, la complète compréhension des lois de karma. De telles circonstances ne se rencontrent néanmoins que dans les cas les plus exceptionnels.

D'après la tradition, les Brahmanes avaient commis un grand péché en persécutant Gautama BOUDDHA et Ses Enseignements, au lieu de les fondre et de les concilier avec les dogmes du pur Brahmanisme Védique, comme le fit plus tard Shankarâchârya. Gautama n'a jamais été à l'encontre des Védas, mais seulement contre le développement exotérique d'interprétations préconçues. Le Shrouti – révélation divine orale qui donna naissance au Véda – est éternel. Cette révélation parvint aux oreilles de Gautama Siddhârta, comme elle était parvenue à celles des Rishis qui l'avaient transcrite. Il accepta la révélation tout en en repoussant le développement postérieur dû à la pensée et à l'Imagination des Brahmanes et Il édifia Sa doctrine sur la base de la même vérité impérissable. Comme ce fut le cas pour Son successeur Occidental, Gautama, le "Compatissant", le "Pur" et le "Juste", fut le premier de la Hiérarchie Orientale des Adeptes historiques, sinon des annales des mortels divins de ce monde, qui fut poussé par le généreux sentiment qui fait étreindre l'humanité entière dans un même embrassement, sans tenir compte des petites différences de race, de naissance ou de caste. Ce fut Lui qui énonça le premier ce grand et noble principe, et ce fut Lui encore qui fut le premier à le mettre en pratique. Dans l'intérêt des pauvres et des méprisés, des proscrits et des malheureux, invités par Lui à prendre place à la table du festin royal, Il avait exclu ceux qui, jusqu'alors, étaient restés seuls dans une réclusion hautaine et égoïste, croyant qu'ils seraient souillés par l'ombre [VI 79] même des déshérités du pays – et ces Brahmanes dépourvus de spiritualité prirent parti contre Lui, à cause de cette préférence. Depuis lors, ces gens n'ont jamais pardonné au prince-mendiant, au fils de roi, qui, oublieux de Son rang et de Sa situation, avaient grand ouvert les portes du sanctuaire interdit, au paria, à l'homme de basse extraction, en donnant ainsi le pas au mérite personnel sur le rang héréditaire et la fortune. La faute leur incombait – néanmoins Lui-même en était la cause : aussi "le Compatissant et le Béni" ne put se dégager entièrement de ce monde d'illusion et des causes générées, sans expier les fautes de tous – donc aussi celles de ces Brahmanes. Si "l'homme affligé par l'homme" trouva un sûr refuge auprès du Tathâgata, "l'homme affligeant l'homme" eut aussi sa part de Son amour plein de sacrifice et de pardon et qui enveloppait tout. Il est dit qu'il désira racheter tous les péchés de Ses ennemis. C'est après cela seulement, qu'Il consentit à devenir un Darmakâya complet, un Jîvanmoukta "sans restes".

La fin de la vie de Shankarâchârya nous met en présence d'un nouveau mystère. Shankarâchârya se retire dans une caverne des Himalayas, sans permettre à aucun de ses disciples de le suivre et y disparaît à jamais aux yeux des profanes. Est-il mort ? La tradition et la croyance populaire répondent négativement et quelques-uns des Gourous locaux ne contredisent pas ce bruit, s'ils ne le corroborent pas expressément. La vérité, avec les mystérieux détails que donne La Doctrine Secrète, n'est connue que d'eux seuls ; elle ne peut être communiquée dans son entier qu'aux disciples directs du grand Gourou Dravidien et c'est à eux seuls qu'il appartient d'en révéler autant qu'ils jugent convenable de le faire. On soutient cependant que cet Adepte des Adeptes vit jusqu'à présent dans son entité spirituelle, comme une présence mystérieuse, invisible et pourtant toute-puissante, parmi la Fraternité de Shamballa, au-delà, bien au-delà des Himalayas aux sommets neigeux.

(source : "La Doctrine Secrète" d'Héléna Blavatsky, VI, pp.74-79)


Notes et références

  1. Adhishtâthâ, l'agent actif ou à l'œuvre dans Prakriti (ou la matière).
  2. Védânta-Soûtras, Ad. [ch.] 1. Pâda IV. Shi. 23. Commentaire. Le passage est rendu comme suit dans la traduction de Thibaut (Sacred Books of the East, XXXIV, p. 286) : "Le Soi est ainsi la cause opérante, parce qu'il n'y a pas d'autre principe gouvernant et aussi la cause matérielle, parce qu'il n'y a pas d'autre substance d'où le monde pourrait tirer son origine".
  3. Dans Five Years of Theosophy, [éd. de 19101 (art. "Shâkya Muni's Place in History", p. 234, note) il est dit qu'un jour où le Seigneur se tenait dans la caverne Sattapanni (Saptaparna) il compara l'homme à une plante Saptaparnasept feuilles). "Mendiants, dit-il, il y a sept Bouddhas dans chaque Bouddha et il y a dans chaque mendiant six Bhikshous et un seul Bouddha. Quels sont les sept ? Les sept branches de la connaissance complète. Quels sont les Six ? Les six organes des sens. Que sont les cinq ? Les cinq éléments de l'être illusoire. Et l'Unique qui est aussi dix ? C'est un vrai Bouddha qui développe en lui les dix formes de sainteté et les soumet toutes à l'unique..." Ce qui signifie que chacun des principes du Bouddha, était le plus haut qui pût être évolué sur cette terre ; tandis que dans le cas d'autres hommes, qui atteignent le Nirvâna, il n'en est pas nécessairement ainsi. Même en tant que simple Bouddha humain (Manousha), Gautama fut un modèle pour tous les hommes. Mais ses Arhats n'en étaient pas nécessairement.
  4. Avant que l'on ne devienne un Bouddha, on doit être un Bodhisattva ; avant d'évoluer en un Bodhisattva, on doit être un Dhyâni-Bouddha... Un Bodhisattva est la voie et le Sentier vers son Père et de là vers l'Unique Essence Suprême" (Descent of Buddhas, p. 17, d'Aryâsanga). "Je suis la Voie, la Vérité et la Vie ; aucun homme n'atteint le Père, si ce n'est par moi". (Saint Jean, XIV, 6). La "voie" n'est pas le but. Nulle part dans tout le Nouveau Testament, Jésus ne s'appelle lui-même Dieu, ou quoi que ce soit de plus haut que "un Fils de Dieu", le fils d'un "Père" commun à tous synthétiquement. Paul n'a jamais dit (1. Tim., III, 16) "Dieu était manifesté dans la chair", mais bien "Celui qui était manifesté dans la chair" (Edition Revue). Alors que le troupeau commun des Bouddhistes – ceux de Birmanie particulièrement – considère Jésus comme une incarnation de Dévadatta, un parent qui s'opposa aux enseignements de Bouddha, ceux qui étudient la Philosophie Esotérique voient dans le Sage Nazaréen un Bodhisattva ayant en Lui l'esprit de Bouddha Luimême.