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Règle IX
Règle IX


Que le groupe sache qu'il n y a pas d'autres soi. Que le groupe sache qu'il n y a pas de couleur, seulement de la lumière ; alors, que l'obscurité remplace la lumière, cachant toute différence, effaçant toute forme. Puis – au point de tension, au point le plus sombre – que le groupe voie un point de feu clair et froid, et au coeur même du feu, que l'Initiateur unique apparaisse, Celui dont l'étoile a brillé quand la Porte fut franchie pour la première fois.
<quote>Que le groupe sache qu'il n y a pas d'autres soi. Que le groupe sache qu'il n y a pas de couleur, seulement de la lumière ; alors, que l'obscurité remplace la lumière, cachant toute différence, effaçant toute forme. Puis – au point de tension, au point le plus sombre – que le groupe voie un point de feu clair et froid, et au coeur même du feu, que l'Initiateur unique apparaisse, Celui dont l'étoile a brillé quand la Porte fut franchie pour la première fois.</quote>


Le plus grand problème qui se pose aux aspirants et aux disciples avant la troisième initiation est celui de comprendre la nature de l'identification. Cela concerne (en premier lieu) la relation du soi au Soi, et de tous les soi au SOI qui inclut tout. Cela implique le mystère de la dualité qui les préoccupe ; au moment même où ils parviennent à la réalisation véritable de cette théorie concernant l'unité essentielle, ils entrent dans le domaine de la synthèse. Le langage ne comporte actuellement pas de termes qui puissent décrire ce type de réalisation ; il est donc impossible de formuler des concepts en vue d'interpréter l'état d'existence qui en résulte. L' "identification avec" est l'expression qui s'approche le plus de l'idée initiale, et avant que l'homme n'ait saisi son union dans l'identité, ne serait-ce qu'avec un seul être humain, il ne lui est même pas possible d'envisager cette question d'une manière vraiment constructive. La fusion complète des aspects positif et négatif dans le mariage, au moment où la vie est transmise est le seul symbole tangible, mais non satisfaisant, du partage de la vie survenant quand un individu ou un groupe sait véritablement, et non seulement théoriquement, qu' "il n'y a pas d'autres soi".
Le plus grand problème qui se pose aux aspirants et aux disciples avant la troisième initiation est celui de comprendre la nature de l'identification. Cela concerne (en premier lieu) la relation du soi au Soi, et de tous les soi au SOI qui inclut tout. Cela implique le mystère de la dualité qui les préoccupe ; au moment même où ils parviennent à la réalisation véritable de cette théorie concernant l'unité essentielle, ils entrent dans le domaine de la synthèse. Le langage ne comporte actuellement pas de termes qui puissent décrire ce type de réalisation ; il est donc impossible de formuler des concepts en vue d'interpréter l'état d'existence qui en résulte. L' "identification avec" est l'expression qui s'approche le plus de l'idée initiale, et avant que l'homme n'ait saisi son union dans l'identité, ne serait-ce qu'avec un seul être humain, il ne lui est même pas possible d'envisager cette question d'une manière vraiment constructive. La fusion complète des aspects positif et négatif dans le mariage, au moment où la vie est transmise est le seul symbole tangible, mais non satisfaisant, du partage de la vie survenant quand un individu ou un groupe sait véritablement, et non seulement théoriquement, qu' "il n'y a pas d'autres soi".

Dernière version du 6 février 2022 à 17:43

Règle 9

L'Unique Initiateur

A mesure que nous avançons dans l'étude de ces règles, la difficulté de les interpréter et de les expliquer devient de plus en plus grande. Nous en arrivons à une section qui exige la conscience de l'initié pour une juste et vraie compréhension ; nous étudions des idées pour lesquelles, jusqu'ici, nous n'avons pas de langage adéquat. En bref, nous avons examiné certains des aspects inférieurs des lois de la Vie telles qu'elles apparaissent à l'initié et telles qu'il les interprète dans la sphère de sa conscience normale, celle de la Triade spirituelle. La présentation que je vous ai donnée devait se limiter à la zone de conscience que nous appelons "conscience manasique" qui est celle du mental abstrait. C'est exactement dans la mesure où le mental abstrait est développé chez vous et où l'antahkarana est construit de façon ténue, que vous comprendrez ce que je vais vous dire.

La difficulté grandit encore alors que nous en arrivons à l'étude de la Règle IX. Elle présentait de réelles difficultés dans son aspect inférieur destiné aux postulants. Cette règle, comme vous vous en souvenez, était formulée ainsi :

Que le disciple se fonde dans le cercle des autres soi. Qu'une seule couleur les unisse, et que leur unité apparaisse. C'est seulement quand le groupe est connu et perçu, que l'énergie peut en émaner avec sagesse.

Trois idées majeures apparaissent dans cette règle plus facile :

  1. L'idée d'identité complète avec tous les autres soi.
  2. L'idée de l'uniformité de leur présentation spirituelle au monde, quand l'unité est établie.
  3. L'idée que – les deux buts ci-dessus ayant été atteints – la force du groupe, en tant qu'énergie focalisée et véritable, peut alors être utilisée.

C'est avec faconde que le néophyte parle de s'identifier avec les autres, et il essaie ardemment de vérifier quel est son groupe et de s'y fondre. Cependant, le concept de dualité est constamment présent – lui-même et les autres, lui-même et le groupe, lui-même et l'énergie de groupe qu'il a maintenant le droit de manier. Dans la réalité, néanmoins, il n'en est pas ainsi. Lorsqu'on parvient à la vraie identification, on n'a pas le sens de ceci et de cela ; quand la fusion est complète, on ne distingue pas l'activité individuelle au sein du groupe, car la volonté de l'âme fusionnée est identique à celle du groupe, et s'exerce automatiquement. Quand la vraie unité est présente, le postulant devient simplement un canal au service de la volonté et de l'activité de groupe ; cela sans effort de sa part, comme une simple réaction spontanée.

J'ai insisté sur ce qui précède car, dans la règle destinée aux disciples et aux initiés, on s'apercevra que cela devient de plus en plus vrai ; les résultats sont engendrés par une utilisation consciente de la volonté, qui est la synthèse divine en action ; d'autre part, le groupe dont il est question n'est pas l'ashram de tel Maître en particulier, mais le groupe de tous les ashrams reflétant dans leur totalité les desseins de Shamballa et exécutant le Plan dans la sphère active de la conscience hiérarchique.

Il existe des ashrams des Maîtres sur tous les niveaux de conscience du monde triple de la Triade spirituelle. Certains Maîtres s'occupent par-dessus tout de l'aspect mental dans toutes les formes, et leurs ashrams sont donc conditionnés par la conscience manasique – ce sont les ashrams d'initiés ayant pris la quatrième initiation, mais qui ne sont pas encore des Maîtres. Ce sont principalement des adeptes des troisième et cinquième rayons, et ils travaillent avec manas (le mental) se développant dans toutes les formes. Ils font un travail de base très important, mais ils sont peu compris et leur vie, en conséquence, est une vie de grand sacrifice ; la durée de leur service dans ce domaine particulier est relativement courte. Certains aspects de leur conscience développée doivent être tenus en attente et demeurer temporairement inexprimés, afin de leur permettre de travailler avec la substance et spécifiquement avec la conscience des atomes constituant les formes de tous les règnes subhumains. Ils travaillent très peu avec l'humanité, excepté avec certains membres avancés de l'humanité se trouvant sur la ligne de la science ; ils attirent dans leurs ashrams uniquement ceux qui sont sur les troisième et cinquième rayons, et peuvent continuer le travail, ayant été entraînés selon des lignes particulières.

Les ashrams des Maîtres (de n'importe quel rayon) qui travaillent spécialement avec l'humanité, se trouvent principalement sur les niveaux bouddhiques de la conscience de la Triade. Là, la note de "compréhension aimante" prédomine, mais même ces mots doivent être interprétés ésotériquement et non selon leur sens habituel et évident. Il ne s'agit pas de : "Je comprends parce que j'aime" ou bien de "ceci" comprend "cela" avec amour. C'est quelque chose de bien plus profond, impliquant l'idée d'identification, de participation et de réalisation synthétique – des mots qui résonnent plaisamment, mais ne signifiant pas grand-chose pour les noninitiés. Sur les niveaux atmiques – niveaux de la volonté spirituelle – se trouvent les ashrams des Maîtres qui interprètent la volonté de Shamballa, et à qui est confiée la tâche de transmettre le dessein et d'organiser les plans grâce auxquels ce dessein peut être mis en oeuvre. De même que, sur les niveaux manasiques, les ashrams, dans leur ensemble, sont présidés par le Maître R., le Seigneur de la Civilisation, de même, sur les niveaux bouddhiques, tous les ashrams sont dirigés par le Maître K.H., avec mon aide (le maître D.K.) et celle de trois disciples anciens et initiés. Le but poursuivi est le développement de la conscience de groupe et de la compréhension aimante, afin que les formes préparées et conditionnées sous la direction du Maître R. puissent être rendues plus sensibles et de plus en plus conscientes de la réalité, par le développement d'un mécanisme intérieur de la lumière qui – à son tour – conditionnera et développera le mécanisme extérieur de contact. Les ashrams des niveaux atmiques sont gouvernés par le Maître M., qui nourrit l'aspect volonté dans les formes développées et qui (comme le dit l'Ancien Commentaire) "ajoute l'obscurité à la lumière afin que les étoiles apparaissent, car dans la lumière les étoiles ne brillent pas, tandis que dans l'obscurité la lumière n'est pas diffusée, mais présente seulement des points radieux focalisés." Ce symbolisme sera pour vous évident, mais non pas toute sa signification.

Embrassant, fusionnant et unifiant l'effort de tous ces groupes d'ashrams, se dresse le Christ vivant, le Chef de tous les ashrams, et le Maître de tous les Maîtres, le Médiateur entre Shamballa et la Hiérarchie, et entre la Hiérarchie et l'humanité. Parviendrez-vous à une vue plus pénétrante des conditions régnant partout, si je dis qu'Il a porté son travail de médiation entre l'humanité et la Hiérarchie à la perfection et l'a conduit à sa conclusion lors de son dernier passage sur la terre, et qu'Il cultive actuellement l'aisance dans le travail de médiation supérieure, devant aboutir à une relation plus étroite entre la Hiérarchie et Shamballa, en notre temps. Ce travail de médiation basé sur la fusion de la volonté spirituelle (déjà développée chez lui) avec la volonté universelle (en cours de développement chez lui) indique pour lui le but qui sera consommé lorsqu'Il prendra la neuvième initiation. Ce sont de grands mystères et je vous les signale uniquement afin de vous donner le sens de la synthèse de tout le schéma, et de vous faire noter l'élan vers le bien qui pénètre tous les aspects de la Vie planétaire, depuis le plus petit atome de substance jusqu'aux sommets du Logos planétaire lui-même, en passant par toutes les formes vivantes intermédiaires. La volonté est trop souvent considérée comme un pouvoir permettant de faire des choses, d'être actif et d'exécuter des plans. Cette définition générale est la plus facile à formuler pour les hommes, car ils la comprennent en termes de leur propre volonté personnelle, la volonté de progrès individuel, égoïste et mal comprise au début, mais tendant finalement à l'altruisme, à mesure que l'évolution poursuit sa tâche bénéfique. La volonté est alors interprétée en termes du plan hiérarchique, et l'effort de l'homme se consacre alors à faire disparaître sa volonté personnelle, et à chercher à la fondre dans celle du groupe, le groupe étant luimême un aspect de l'effort hiérarchique. C'est un grand pas en avant dans l'orientation, qui conduira finalement à un changement de conscience. Cette dernière phrase est importante.

C'est à ce stade que se trouvent la plupart des aspirants aujourd'hui. Néanmoins, la volonté est quelque chose de très différent de ces expressions existant dans la conscience humaine, lorsque l'homme tente d'interpréter la volonté divine selon le point d'évolution où il se trouve. La clé de la compréhension (la clé la plus facile à comprendre pour vous) réside dans les mots "effacer toute forme". Quand l'attrait de la substance est surmonté et que le désir meurt, alors le pouvoir d'attraction de l'âme devient dominant, et l'accent mis pendant si longtemps sur la forme individuelle, la vie et l'activité individuelles, fait place à la forme de groupe et au dessein de groupe. Alors le pouvoir d'attraction de la Hiérarchie et des ashrams des Maîtres remplace les attractions inférieures et les points d'intérêt mineurs. Quand ces derniers facteurs, à leur tour, prennent leur juste place dans la conscience, alors l' "attraction" dynamique de Shamballa peut être ressentie ; elle n'a plus aucune relation avec la forme ou les formes, avec un groupe ou des groupes. Uniquement un "bien-être" de groupe au sens ésotérique est alors ressenti, car il est compris en tant que volonté-de-bien. Nulle forme ne peut alors le retenir, nul groupe ou ashram ne peut alors limiter la conscience de l'initié, et toutes les différences de toutes sortes disparaissent. Je m'efforce dans ce préambule de clarifier votre mental avant d'étudier soigneusement la Règle IX et d'en arriver à sa signification essentielle.

Règle IX

<quote>Que le groupe sache qu'il n y a pas d'autres soi. Que le groupe sache qu'il n y a pas de couleur, seulement de la lumière ; alors, que l'obscurité remplace la lumière, cachant toute différence, effaçant toute forme. Puis – au point de tension, au point le plus sombre – que le groupe voie un point de feu clair et froid, et au coeur même du feu, que l'Initiateur unique apparaisse, Celui dont l'étoile a brillé quand la Porte fut franchie pour la première fois.</quote>

Le plus grand problème qui se pose aux aspirants et aux disciples avant la troisième initiation est celui de comprendre la nature de l'identification. Cela concerne (en premier lieu) la relation du soi au Soi, et de tous les soi au SOI qui inclut tout. Cela implique le mystère de la dualité qui les préoccupe ; au moment même où ils parviennent à la réalisation véritable de cette théorie concernant l'unité essentielle, ils entrent dans le domaine de la synthèse. Le langage ne comporte actuellement pas de termes qui puissent décrire ce type de réalisation ; il est donc impossible de formuler des concepts en vue d'interpréter l'état d'existence qui en résulte. L' "identification avec" est l'expression qui s'approche le plus de l'idée initiale, et avant que l'homme n'ait saisi son union dans l'identité, ne serait-ce qu'avec un seul être humain, il ne lui est même pas possible d'envisager cette question d'une manière vraiment constructive. La fusion complète des aspects positif et négatif dans le mariage, au moment où la vie est transmise est le seul symbole tangible, mais non satisfaisant, du partage de la vie survenant quand un individu ou un groupe sait véritablement, et non seulement théoriquement, qu' "il n'y a pas d'autres soi".

L'identification (j'emploie le seul terme qui puisse servir notre dessein) est liée à la vie dynamique, à une conscience accrue, à l'achèvement et au partage dans la création, avec en plus un processus – entrepris consciemment et constructivement – de participation aux actions et réactions de la vie de Celui en qui nous avons la vie, le mouvement et l'être ; il est lié au réseau des canaux de vie qui maintiennent l'aspect forme du Logos planétaire dans sa fonction de "Représentation divine". Notez cette formulation. Il est lié à la circulation de la "vie plus abondante" à laquelle le Christ faisait allusion lorsqu'Il parlait de la vraie nature de sa mission. On pourrait dire que lorsqu'Il dit ces mots, cette mission se révéla à Lui et Il entreprit un effort préliminaire pour servir Shamballa, au lieu de la Hiérarchie dont, déjà, Il était le Chef. Plus tard Il énonça le mieux qu'Il put l'étendue de cette réalisation, par les mots si familiers aux chrétiens, "Le Père et moi sommes Un." Il tenta aussi d'élucider cette question dans le dix-septième chapitre de l'Evangile selon St-Jean. Il n'existe aucun autre passage dans toute la littérature qui ait exactement la même qualité. L'unité, la synthèse et l'identification existent aujourd'hui en tant que termes liés à la conscience et exprimant ce à quoi la masse des hommes ne peut pas atteindre, actuellement. Cette déclaration du Christ constitue la première tentative pour exprimer la réaction au contact avec Shamballa, et ne peut être interprétée correctement que par les initiés expérimentés et d'un certain rang. Le concept d'unité, conduisant à la coopération, à l'impersonnalité, au travail de groupe et à la réalisation, s'ajoutant au fait que l'on est de plus en plus absorbé par le Plan – voilà certains des termes pouvant exprimer l'état de conscience de l'âme, vis-à-vis de la Hiérarchie. Ces réactions aux ashrams unis, constituant la Hiérarchie, s'amplifient régulièrement et influencent bénéfiquement la conscience des membres à la tête des vagues humaines les plus avancées, actuellement en cours d'évolution.

Au-delà de cet état de conscience, il existe un état d'être qui est aussi éloigné de la conscience des membres de la Hiérarchie que celle-ci est éloignée de la conscience de la masse des hommes. Essayez de le saisir même si votre cerveau, votre faculté de formuler la pensée, rejette la possibilité d'un état de vie aussi élevé. Ne soyez pas découragés par cette inaptitude à comprendre ; rappelez-vous que cet état d'être embrasse le but vers lequel vont les efforts des Maîtres, et que le Christ lui-même atteint seulement maintenant.

C'est pour cette raison que le symbolisme de la lumière et de l'obscurité est utilisé dans les mots : Que le groupe sache qu'il n y a pas de couleur, seulement de la lumière ; que l'obscurité remplace alors la lumière.

De même que l'individu doit passer par le stade où toute couleur disparaît de la vie, lorsqu'il se dégage du mirage conditionnant le plan astral, de même les groupes se préparant à l'initiation doivent passer par le même processus dévastateur. Le mirage disparaît et, pour la première fois, le groupe (comme c'est le cas pour l'individu) marche dans la lumière. Lorsqu'il en est ainsi, ses membres apprennent, dans l'union, que lumière et substance sont des termes synonymes (ainsi que l'énonce clairement la science moderne) ; la vraie nature de la substance, en tant que champ ou moyen d'activité, devient claire pour les membres initiés du groupe. H.P.B. y fait allusion lorsqu'il dit que le vrai occultiste travaille entièrement dans le domaine des forces et des énergies.

La leçon suivante que le groupe saisit dans l'union est la signification des mots : "l'obscurité est esprit pur". Cette reconnaissance, cette compréhension qui saisit, inclut, (employez les mots que vous voulez) est si écrasante, de portée si universelle, que les distinctions et les différences disparaissent. Le disciple comprend qu'elles étaient seulement le résultat de l'activité de la substance, dans sa capacité de créer des formes, et en conséquence illusoires et inexistantes, sous l'angle de l'esprit, au repos en son propre centre. Il ne reste qu'une réalisation, celle de la pure Existence elle-même.

Le disciple parvient nécessairement à cette réalisation par une révélation progressive et une succession équilibrée ; chaque contact avec l'Initiateur conduit l'initié plus près du centre de la pure obscurité – obscurité qui est l'antithèse même de l'obscurité telle que la comprennent le non-initié et celui qui n'est pas éclairé. C'est un centre ou point d'éclat si intense que tout disparaît et "au point de tension, au point le plus sombre, que le groupe voie un point de feu clair et froid". C'est une tension et un point qu'il n'est possible d'atteindre qu'en formation de groupe. Même dans les initiations de début, et quand l'initié a prouvé son droit à être initié, le processus est encore une action de groupe ; il est subi en la présence protectrice d'initiés de même rang et de même développement. C'est leur concentration unie qui permet au candidat à l'initiation de voir le point de lumière claire et froide, et leur volonté unie qui "l'amène, debout, sans peur, l'oeil ouvert, devant Celui qui, tout au début, lui a conféré les dons de vie et de lumière, et qui maintenant, la baguette d'initiation levée, entouré de feu, lui révèle la signification de la vie et le dessein de la lumière." C'est ce que le mental des hommes ignore complètement, et que même l'intellect le plus élevé est incapable de saisir ou même de pressentir.

Par les mots familiers à tous les ésotéristes, si souvent énoncés ou psalmodiés aux moments de suprême inspiration spirituelle, le néophyte fait allusion au moment où "nous nous tenons là où l'Unique Initiateur est invoqué et voyons briller son étoile". Deux idées se dégagent alors : l'idée d'invocation, et celle du résultat de l'invocation, l'apparition soudaine et inattendue de l'Etoile qui brille. Cette étoile est simplement un point de vive lumière. Cette invocation, quoique utilisée par l'aspirant à l'initiation comme l'affirmation d'un objectif bien arrêté, est néanmoins un mantram tout à fait approprié à la troisième initiation. Il n'est efficace dans son appel invocatoire que lorsqu'il est utilisé en conjonction avec un Mot de Pouvoir.

Ce Mot de Pouvoir est communiqué au candidat (qui est toujours un initié du second degré) par le Christ qui l'a initié lors des deux premières initiations, mais dont l'aura protectrice est nécessaire (en conjonction avec celle du Maître de l'initié, et celle d'un autre Maître ou adepte de la quatrième initiation) pour que l'étoile puisse briller – lumière focalisée de l'Unique Initiateur. Pour la première fois, la conscience élargie de l'initié peut entrer en contact avec Shamballa et avec Celui qui gouverne ce centre, le Seigneur du Monde. Pour la première fois, le dessein focalisé, qui amena Sanat Kumara en incarnation, exerce un impact sur le cerveau éclairé de l'initié, apportant quelque chose de nouveau et de différent à ses facultés, à sa nature et à sa conscience. Je ne vois pas comment exprimer ces idées autrement. C'est la conviction aveuglante d'une volonté inaltérable, entraînant tout devant soi, oubliant le temps et l'espace, ne percevant que l'intensité de la direction, et apportant avec elle à l'initié deux qualités majeures ou reconnaissances fondamentales : le sens de l'existence essentielle qui efface toutes les actions et réactions du temps et de l'espace, et la volonté-de-bien concentrée dont l'effet est si dynamique que le mal disparaît. Le mal n'est après tout qu'une impression contraignante de différence, conduisant inévitablement à l'action séparative.

Les dualités sont alors résolues en synthèse et, pour la première fois, l'initié comprend la signification des termes anciens, si mal traduits par : "unité isolée". Pour lui, dans l'avenir, il n'y a plus de lumière ou d'obscurité, plus de bien ou de mal, plus de différence ou de séparation. L'étoile qui a brillé, qui a voilé, s'interposant entre lui et le Seigneur du Monde, l'Ancien des Jours, est perçue comme un moyen d'accès à quelque chose d'autre et de plus vaste que la simple vie planétaire. Dans les deux premières initiations, l'Ange de la Présence se dressait entre le candidat disciple et la Présence. Lors des initiations suivantes, l'Ange de la Présence est le Christ lui-même "un" avec l'âme du candidat (l'Ange individuel de la Présence). Le pouvoir dynamique de l'Unique Initiation passe par le coeur du Christ, tel un flot de lumière, atténué, réduit par le Christ afin que le candidat puisse s'approprier sa puissance, sans risque ni danger.

Après la troisième initiation, le candidat doit affronter l'Unique Initiateur seul, sans Individualité protectrice entre lui et la source éternelle de tout pouvoir. Le Christ est présent, donnant soutien et attention. Il se place juste derrière l'initié afin d'arrêter et de répartir la puissance passant par le corps et les centres de l'initié ; le candidat est aussi flanqué d'un Maître de chaque côté. Néanmoins, il fait face à l'Initiateur seul et sans protection. Même alors, dans cette initiation beaucoup plus tardive, il ne peut pas le voir "dans les yeux". Il perçoit un point grandissant de lumière qui, partant d'un point minuscule dont l'éclat est des plus intenses, se transforme devant lui en une étoile à cinq branches. A la quatrième initiation, ce n'est pas une étoile qui brille devant lui, mais un triangle ; et dans ce triangle, il va percevoir un oeil qui le regarde et, pour la première fois, son oeil voit l'oeil du Très Haut. A la cinquième initiation, il n'est séparé ni protégé par aucun symbole ou substance de lumière, mais il se trouve face à face avec l'Initiateur, et il a droit de cité dans la Cité de Dieu. Il n'est pas encore membre du Grand Conseil, mais il a le droit de pénétrer dans Shamballa et, de là, il passe à une relation encore plus intime, si telle est la destinée qu'il choisit. Il peut, finalement, ne pas devenir membre du Grand Conseil, ce qui est réservé à un nombre relativement faible d'initiés, et à ceux qui peuvent prendre des initiations encore plus élevées à l'intérieur du cercle infranchissable de notre planète, tâche profondément difficile. Il existe des alternatives différentes et intéressantes, comme je vous l'ai dit ailleurs. L'initié peut sortir complètement de notre vie planétaire, en suivant l'un ou l'autre des divers Sentiers au moyen desquels un Maître peut s'engager sur le Sentier de l'Evolution Supérieure, en vue duquel tout ce qui est survenu dans le passé l'a préparé. Quel que soit le Chemin qu'Il prenne, le Maître continue à faire partie du dessein. Il connaît pour toujours le secret de l'obscurité qui apporte la lumière, et "la volonté impénétrable de Dieu" n'est plus pour lui un mystère. Il comprend l'idée divine, et peut maintenant y collaborer ; il a atteint un point de réalisation qui lui permet de sonder ce qui sous-tend le Plan auquel la Hiérarchie a travaillé depuis des siècles.

De même que le disciple entre dans le monde de l'âme et peut donc interpréter les événements, de même que la Hiérarchie travaille dans le monde de la médiation, appliquant le Plan révélé par le monde de l'âme, de même l'initié supérieur travaille consciemment dans le monde du dessein que le Plan met en oeuvre, que le monde de l'âme interprète, et que le monde des événements exprime en une succession ordonnée et selon la loi d'Evolution.

Le symbole exprimant la porte de l'évolution est le croissant de lune ; celui du processus d'évolution est – lorsqu'il concerne la vie physique de l'homme – la lune montante et descendante – symbole du désir grandissant puis du désir qui disparaît. Le symbole du monde de l'âme est la Lumière, la lumière qui brille sur les chemins des hommes interprétant les événements et apportant la révélation. Le symbole du monde de la médiation est la Croix qui tourne, tandis que le symbole du monde du dessein est double : l'étoile à cinq branches puis le coeur radieux du Soleil. Rappelez-vous que, lorsque nous parlons ou pensons par symboles, nous plaçons quelque chose entre nous-mêmes et la réalité – quelque chose qui protège, interprète et a aussi une signification, mais quelque chose néanmoins qui voile et cache. Après la cinquième initiation, tous les voiles sont déchirés et rien ne s'interpose plus entre l'initié et l'Existence Essentielle.

(source : "Traité sur les Sept Rayons - Les Rayons et les Initiations" d'Alice Bailey, pp.167-178)