« Alchimie » : différence entre les versions

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Version du 17 juin 2006 à 19:11

Alchimie, de l'arabe. En arabe, Ul-Khemi est, comme le nom le suggère, la chimie de la nature. Ul-Khemi ou Al-Kîmîa n'est cependant qu'un mot arabisé tiré du grec Xημεια (chemeia) d'après Xuμός ; – "jus", sève extraite d'une plante.

Le Dr. Wynn Westcott dit :

"L'emploi le plus ancien du terme Alchimie se trouve dans les oeuvres de Julius Firmicus Maternus qui vivait au temps de Constantin-le-Grand. La Bibliothèque Nationale de Paris contient le plus ancien traité alchimique connu en Europe ; il fut écrit par Zosime-le-Panopolitain vers 400 ans après J.C. en grec ; celui qui vient juste après, est celui d'Enée de Gaza, 480 après J.C.".

Il traite des forces subtiles de la nature et des diverses conditions dans lesquelles on voit qu'elles agissent. En cherchant sous le voile du langage, plus ou moins artificiel, pour transmettre au non-initié autant du mysterium magnum qu'on peut le faire sans danger à un monde égoïste, l'alchimiste postule comme premier principe l'existence d'un certain Solvant Universel par lequel tous les corps composés sont réduits à la substance homogène dont ils ont été évolués, substance qu'il appelle l'or pur ou summa materia. Ce solvant, aussi appelé menstruum universale, possède le pouvoir de retirer toutes les semences de maladie du corps humain, de renouveler la jeunesse et de prolonger la vie. C'est la Pierre Philosophale. Telle est la Lapis Philosophorum.

C'est grâce à Geber, le grand sage et philosophe arabe du 8ème siècle de notre ère, que l'Alchimie a tout d'abord fait son entrée en Europe, mais elle avait été connue et pratiquée il y a de longs siècles en Chine et en Egypte, car on a exhumé et conservé sous le nom générique de "Traités Hermétiques" de nombreux papyrus sur l'Alchimie, et d'autres preuves établissent que c'était l'étude favorite des rois et des prêtres (voir "Table d'Emeraude").

L'Alchimie est étudiée sous trois aspects différents qui admettent beaucoup d'interprétations diverses, savoir, le Cosmique, l'Humain et le Terrestre. Ces trois méthodes ont pour types les trois propriétés alchimiques – le soufre, le mercure et le sel. Différents auteurs ont déclaré qu'il y a trois, sept, dix et douze processus respectivement, mais tous sont d'accord qu'il n'y a qu'un but dans l'Alchimie qui est de transmuer le métal grossier en or pur. Mais peu de gens comprennent correctement ce qu'est cet or.

Il n'y a pas de doute qu'il existe dans la nature une transmutation des métaux inférieurs en de plus nobles, ou l'or. Mais ce n'est là qu'un seul aspect de l'Alchimie, le terrestre et purement matériel, car nous sentons logiquement que le même processus a lieu dans les entrailles de la terre.

Pourtant au delà, et en plus de cette interprétation, il y a en Alchimie un sens symbolique, purement psychique et spirituel. Tandis que le cabaliste-alchimiste cherche la réalisation de la première opération, l'occultiste-alchimiste méprisant l'or des mines, donne toute son attention et dirige tous ses efforts vers la transmutation du quaternaire inférieur en la trinité divine supérieure de l'homme, qui sont un lorsqu'ils ont finalement fusionnés.

Les plans spirituel, mental, psychique et physique de l'existence humaine sont comparés en alchimie aux quatre éléments de feu, air, eau et terre, et sont chacun susceptibles d'une constitution triple, c'est-à-dire fixe, mutable et volatile.

Le mot dit peu – ou rien – sur l'origine de cette branche archaïque de la philosophie, mais il est certain qu'elle est antérieure à la construction de tout Zodiaque connu, et comme elle traite des forces personnifiées de la nature, et probablement aussi de toutes les mythologies du monde, il n'y a pas de doute aussi que la véritable transmutation secrète (sur le plan physique) était connue jadis, et fut perdue avant l'aube de la période dite historique. La chimie moderne lui doit ses meilleures découvertes fondamentales, mais sans tenir compte du truisme indéniable de cette science qu'il n'y a qu'un seul élément, elle a placé les métaux dans la classe des éléments et ne fait que commencer à découvrir sa grossière erreur. Même certains encyclopédistes sont maintenant contraints de reconnaître que si la plupart des récits de transmutations sont des fraudes ou des tromperies,

"pourtant certaines d'entre elles sont accompagnées de témoignages qui les rendent probables... Au moyen de la batterie galvanique on a trouvé que les alcalis eux-mêmes avaient une base métallique. Il faut donc laisser en suspens... la possibilité d'obtenir du métal à partir d'autres substances contenant les ingrédients qui le constituent et de changer un métal en un autre. Les alchimistes ne doivent pas non plus être considérés tous comme des imposteurs. Beaucoup ont travaillé avec la conviction d'atteindre leur but, avec une patience infatigable et pureté de coeur, ce qui est sérieusement recommandé par les bons alchimistes comme la condition principale de succès de leur entreprise." (Popular Encyclopoedia).

(source : "Glossaire Théosophique" d'Héléna Blavatsky)