« Templiers » : différence entre les versions
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'''Templiers''' | {{Voir homonymes|Temple}} | ||
'''Templiers''' ou '''Ordre du Temple'''. L'Ordre du Temple était un ordre [[ésotérique]] fondé en partie sur l'enseignement du [[Christianisme]] mais aussi à partir du [[Catharisme]], dévoué au [[Service]] à l'[[Humanité]]. Il avait son équivalent humain et non-ésotérique au sein des '''Frères Hospitaliers''' qui incarnaient le principe de [[Charité]] non pas au niveau [[occulte]] mais au niveau social et matériel. L'''Ordre des Templiers'' est connu pour son appel à une (soit-disante) mystérieuse entité lors de ses rites, le [[Baphomet]]. | |||
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Nous avons la preuve combien peu était comprise la philosophie de | Nous avons la preuve combien peu était comprise la philosophie de | ||
l'antique doctrine secrète, par l'atroce persécution des Templiers par | l'antique [[doctrine secrète]], par l'atroce persécution des Templiers par | ||
l'Eglise, et dans l'accusation qu'on leur portait d'adorer le Diable sous la | l'[[Eglise]], et dans l'accusation qu'on leur portait d'adorer le [[Diable]] sous la | ||
forme d'un bouc – Baphomet ! Sans vouloir approfondir les anciens | forme d'un [[bouc]] – Baphomet ! Sans vouloir approfondir les anciens | ||
Mystères Maçonniques, nous sommes certains qu'il n'y a pas de maçon – de ceux qui savent quelque chose bien entendu – qui ne soit au courant de | [[Mystères]] [[Maçonniques]], nous sommes certains qu'il n'y a pas de [[maçon]] – de ceux qui savent quelque chose bien entendu – qui ne soit au courant de | ||
la véritable relation entre Baphomet et Azazel, le bouc émissaire du | la véritable relation entre Baphomet et [[Azazel]], le bouc émissaire du | ||
désert <ref>Voyez ''[[Lévitique]]'', XVI, 8-10 et autres versets ayant trait au bouc biblique dans les textes | désert <ref>Voyez ''[[Lévitique]]'', XVI, 8-10 et autres versets ayant trait au bouc biblique dans les textes | ||
originaux.</ref>, dont le caractère et la signification ont été entièrement faussés | originaux.</ref>, dont le caractère et la signification ont été entièrement faussés | ||
dans les traductions chrétiennes. "Ce terrible et vénérable nom de Dieu", | dans les traductions [[chrétiennes]]. "Ce terrible et vénérable nom de [[Dieu]]", | ||
dit Lanci <ref>''Sagra Scrittura et Paralipromeni'', etc.</ref>, bibliothécaire du Vatican, "par la plume des glossaires | dit Lanci <ref>''Sagra Scrittura et Paralipromeni'', etc.</ref>, bibliothécaire du Vatican, "par la plume des glossaires | ||
bibliques, a été un diable, une montagne, un désert, et un bouc." Dans la | bibliques, a été un diable, une montagne, un désert, et un bouc." Dans la | ||
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raison que "ce mot devrait être divisé en Azaz et El", car "il veut dire le | raison que "ce mot devrait être divisé en Azaz et El", car "il veut dire le | ||
Dieu de la Victoire, mais il est employé ici dans l'acception de l'auteur de | Dieu de la Victoire, mais il est employé ici dans l'acception de l'auteur de | ||
la Mort, en contraste avec Jéhovah l'auteur de la Vie ; on offrait à ce | la Mort, en contraste avec [[Jéhovah]] l'auteur de la Vie ; on offrait à ce | ||
dernier un bouc mort en sacrifice<ref>Article "''bouc''", p. 257.</ref>". La Trinité hindoue se compose de | dernier un bouc mort en sacrifice<ref>Article "''bouc''", p. 257.</ref>". La [[Trinité]] [[hindoue]] se compose de | ||
trois personnes, qui peuvent se convertir en une. La Trimurti est une, et | [[trois]] personnes, qui peuvent se convertir en [[une]]. La [[Trimurti]] est une, et | ||
indivisible dans son abstraction, et cependant nous constatons qu'une | indivisible dans son abstraction, et cependant nous constatons qu'une | ||
division métaphysique a lieu dès l'abord et tandis que Brahmâ, bien que | division [[métaphysique]] a lieu dès l'abord et tandis que [[Brahmâ]], bien que | ||
représentant collectivement tous les trois, reste dans la coulisse, Vichnou | représentant collectivement tous les trois, reste dans la coulisse, [[Vichnou]] | ||
est le dispensateur de Vie, le Créateur et le Préservateur, et Siva est le | est le dispensateur de Vie, le Créateur et le Préservateur, et [[Siva]] est le | ||
Destructeur et la Divinité qui donne la Mort. "Mort au Dispensateur de la | Destructeur et la Divinité qui donne la Mort. "Mort au Dispensateur de la | ||
Vie, Vie à celui qui donne la mort. L'antithèse symbolique est grandiose et | Vie, Vie à celui qui donne la mort. L'antithèse [[symbolique]] est grandiose et | ||
belle" dit Gliddon<ref>''Types of Mankind'', p. 600 ; ''Royal Masonic Cyclopedia''.</ref>. Le Deus est Dæmon inversus des cabalistes devient | belle" dit Gliddon<ref>''Types of Mankind'', p. 600 ; ''Royal Masonic Cyclopedia''.</ref>. Le Deus est [[Dæmon]] inversus des [[cabalistes]] devient | ||
alors compréhensible. Ce n'est que le désir intense et cruel d'effacer le | alors compréhensible. Ce n'est que le [[désir]] intense et cruel d'effacer le | ||
dernier vestige des anciennes philosophies en faussant leur signification, | dernier vestige des anciennes philosophies en faussant leur signification, | ||
de peur que ses propres dogmes ne leur soient pas correctement attribués, | de peur que ses propres dogmes ne leur soient pas correctement attribués, | ||
qui a poussé l'Eglise catholique à exercer une telle persécution | qui a poussé l'[[Eglise]] catholique à exercer une telle persécution | ||
systématique envers tous les Gnostiques, les Cabalistes et même envers les | systématique envers tous les [[Gnostiques]], les [[Cabalistes]] et même envers les | ||
comparativement innocents Franc-maçons. | comparativement innocents [[Franc-maçons]]. | ||
({{isis}}, III, pp.339-340) | ({{isis}}, III, pp.339-340) | ||
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Le plus important ouvrage cabalistique des Hébreux – le Sohar זהר – a | Le plus important ouvrage [[cabalistique]] des [[Hébreux]] – le ''[[Sohar]]'' זהר – a | ||
été écrit par le Rabbin Siméon Ben-Iochaï. Selon certains critiques, cette | été écrit par le Rabbin [[Siméon Ben-Iochaï]]. Selon certains critiques, cette | ||
compilation eut lieu bien des années avant l'ère chrétienne ; suivant | compilation eut lieu bien des années avant l'ère [[chrétienne]] ; suivant | ||
d'autres, ce ne fut qu'après la destruction du temple. De toutes façons il ne | d'autres, ce ne fut qu'après la destruction du [[temple]]. De toutes façons il ne | ||
fut terminé que par le fils de Siméon, le Rabbin Eléazar et son secrétaire, | fut terminé que par le fils de Siméon, le Rabbin [[Eléazar]] et son secrétaire, | ||
le Rabbin Abba ; car l'ouvrage est si important et les sujets qui y sont | le Rabbin [[Abba]] ; car l'ouvrage est si important et les sujets qui y sont | ||
traités sont si abstraits, que la vie entière de ce Rabbin, qu'on a surnommé | traités sont si abstraits, que la vie entière de ce [[Rabbin]], qu'on a surnommé | ||
le Prince des Cabalistes, n'avait pas suffi à la tâche. Comme on savait qu'il | le Prince des Cabalistes, n'avait pas suffi à la tâche. Comme on savait qu'il | ||
était en possession de ce savoir et de la Mercaba, qui assurait la réception | était en possession de ce savoir et de la [[Mercaba]], qui assurait la réception | ||
de la "Parole", sa vie même se trouvait en danger, et il dut s'enfuir au | de la "Parole", sa vie même se trouvait en danger, et il dut s'enfuir au | ||
désert, où il vécut dans une caverne pendant douze ans, entouré de fidèles | désert, où il vécut dans une caverne pendant [[douze]] ans, entouré de fidèles | ||
disciples, et mourut finalement au milieu de signes et de merveilles | [[disciples]], et mourut finalement au milieu de signes et de merveilles <ref>Nombreuses sont les merveilles qu'on dit avoir eu lieu à sa mort, ou plutôt à sa translation ; car il ne mourut pas comme tout le monde, mais, ayant disparu, tandis qu'une lumière éblouissante remplissait la caverne son corps ne fut vu de nouveau qu'après sa disparition. Lorsque cette lumière divine illumina la demi-obscurité de la sombre caverne, alors seulement, dit Ginsburg, "les disciples d'Israël s'aperçurent que le flambeau d'Israël était éteint". Ses biographes nous informent qu'on entendit des voix venant du Ciel pendant les préparatifs de ses funérailles et à sa mise au tombeau. Lorsque la bière fut descendue dans le profond caveau qu'on avait préparé pour la recevoir, une flamme s'en éleva et une voix puissante et majestueuse prononça les paroles suivantes : "C'est celui-ci qui fit trembler la terre et les royaumes !"</ref>. | ||
Mais si volumineux que soit l'ouvrage, qui renferme beaucoup | Mais si volumineux que soit l'ouvrage, qui renferme beaucoup | ||
d'éléments de sa tradition secrète et orale, néanmoins il n'embrasse pas | d'éléments de sa tradition secrète et orale, néanmoins il n'embrasse pas | ||
tout. Nul n'ignore que ce vénérable cabaliste ne confia jamais les parties | tout. Nul n'ignore que ce vénérable [[cabaliste]] ne confia jamais les parties | ||
les plus importantes de sa doctrine, autrement qu'oralement, et cela à un | les plus importantes de sa doctrine, autrement qu'oralement, et cela à un | ||
nombre très limité d'amis et de disciples, parmi lesquels se trouvait son fils | nombre très limité d'amis et de [[disciples]], parmi lesquels se trouvait son fils | ||
unique. Par conséquent, sans l'initiation finale à la Mercaba, l'étude de la | unique. Par conséquent, sans l'[[initiation]] finale à la Mercaba, l'étude de la | ||
Cabale sera toujours incomplète, et la Mercaba ne peut s'enseigner que | Cabale sera toujours incomplète, et la Mercaba ne peut s'enseigner que | ||
dans "l'obscurité, c'est-à-dire dans un lieu désert, et après de nombreuses et | dans "l'obscurité, c'est-à-dire dans un lieu désert, et après de nombreuses et | ||
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Ce commandement maçonnique, "de bouche à oreille, et à voix | Ce commandement maçonnique, "de bouche à oreille, et à voix | ||
basse", est un legs des Tanaïm et des anciens Mystères païens. L'usage | basse", est un legs des [[Tanaïm]] et des anciens [[Mystères]] païens. L'usage | ||
moderne qui en a été fait, est certainement dû à l'indiscrétion de quelque | moderne qui en a été fait, est certainement dû à l'indiscrétion de quelque | ||
cabaliste renégat, bien que le "mot", lui-même, ne soit qu'un "substitut" | cabaliste renégat, bien que le "mot", lui-même, ne soit qu'un "substitut" | ||
pour la "parole perdue", et qu'il est, ainsi que nous le montrerons plus loin, | pour la "parole perdue", et qu'il est, ainsi que nous le montrerons plus loin, | ||
une invention comparativement moderne. La phrase véritable est restée, | une invention comparativement moderne. La phrase véritable est restée, | ||
pour toujours, en possession des adeptes de diverses contrées des | pour toujours, en possession des [[adeptes]] de diverses contrées des | ||
hémisphères Oriental et Occidental. Seul un nombre limité parmi les chefs | hémisphères Oriental et Occidental. Seul un nombre limité parmi les chefs | ||
Templiers et quelques Rose-croix du XVIIème siècle, qui étaient restés en | Templiers et quelques [[Rose-croix]] du XVIIème siècle, qui étaient restés en | ||
relation étroite avec les alchimistes et les initiés arabes, pouvaient | relation étroite avec les [[alchimistes]] et les [[initiés]] arabes, pouvaient | ||
réellement se vanter de la posséder. Du VIIème au XVème siècle nul ne pouvait prétendre la connaître en Europe ; et bien qu'il y ait eu des | réellement se vanter de la posséder. Du VIIème au XVème siècle nul ne pouvait prétendre la connaître en Europe ; et bien qu'il y ait eu des | ||
alchimistes avant Paracelse, celui-ci fut le premier qui passa la véritable | [[alchimistes]] avant [[Paracelse]], celui-ci fut le premier qui passa la véritable | ||
initiation, cette dernière cérémonie qui conférait à l'adepte la faculté de | [[initiation]], cette dernière cérémonie qui conférait à l'adepte la faculté de | ||
marcher vers le "buisson ardent" par-dessus le terrain brûlant, et de "brûler | marcher vers le "buisson ardent" par-dessus le terrain brûlant, et de "brûler | ||
le veau d'or dans le feu, le réduire en poudre et de le répandre sur les | le [[veau d'or]] dans le [[feu]], le réduire en poudre et de le répandre sur les | ||
eaux". Certes, cette eau magique, et la "parole perdue" ont ressuscité plus | [[eaux]]". Certes, cette eau [[magique]], et la "parole perdue" ont ressuscité plus | ||
d'un Adoniram, Gedaliah et Hiram-Abiff pré-mosaïques. Le véritable mot, | d'un [[Adoniram]], [[Gedaliah]] et [[Hiram-Abiff]] pré-mosaïques. Le véritable [[mot]], | ||
aujourd'hui substitué par Mac-Benac, et Mah, était utilisé des siècles avant | aujourd'hui substitué par Mac-Benac, et [[Mah]], était utilisé des siècles avant | ||
que son effet pseudo-magique soit essayé sur les "fils de la veuve", | que son effet pseudo-magique soit essayé sur les "[[fils de la veuve]]", | ||
pendant les deux derniers siècles. Qui fut, en fait, le premier Maçon | pendant les deux derniers siècles. Qui fut, en fait, le premier Maçon | ||
opératif de quelque importance ? [ | opératif de quelque importance ? [[Elie Ashmole]], le dernier des Rosecroix | ||
et des alchimistes. Admis à la franchise de la Compagnie des | et des alchimistes. Admis à la franchise de la Compagnie des | ||
Maçons Opératifs de Londres, en 1646, il mourut en 1692. En ce temps-là | Maçons Opératifs de Londres, en 1646, il mourut en 1692. En ce temps-là | ||
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organisation secrète, qui admettait dans les liens de la fraternité tous ceux | organisation secrète, qui admettait dans les liens de la fraternité tous ceux | ||
qui désiraient ardemment obtenir le précieux bienfait de la liberté de | qui désiraient ardemment obtenir le précieux bienfait de la liberté de | ||
conscience, et se soustraire à la persécution cléricale | conscience, et se soustraire à la persécution cléricale<ref>Plot : ''Natural History of Staffordshire''. Publié en 1666.</ref>. Ce n'est qu'une | ||
trentaine d'années après sa mort que ce que l'on nomme aujourd'hui la | trentaine d'années après sa mort que ce que l'on nomme aujourd'hui la | ||
Franc-maçonnerie moderne prit naissance. Cette naissance eut lieu le 24 | Franc-maçonnerie moderne prit naissance. Cette naissance eut lieu le 24 | ||
juin 1717, à la Taverne du Pommier (Apple-tree Tavern) dans Charles | juin 1717, à la Taverne du Pommier (Apple-tree Tavern) dans Charles | ||
Street Covent Garden, à Londres. Ce fut alors, ainsi que nous le disent les | Street Covent Garden, à Londres. Ce fut alors, ainsi que nous le disent les | ||
Constitutions d'Anderson, que les quatre seules loges du Sud de | Constitutions d'Anderson, que les [[quatre]] seules loges du Sud de | ||
l'Angleterre, nommèrent Anthony Sager, le premier Grand Maître des | l'Angleterre, nommèrent [[Anthony Sager]], le premier Grand Maître des | ||
Maçons. Malgré sa grande jeunesse, cette grande loge a toujours exigé que | Maçons. Malgré sa grande jeunesse, cette grande loge a toujours exigé que | ||
tout le corps de la fraternité dans le monde entier reconnût sa suprématie, | tout le corps de la fraternité dans le monde entier reconnût sa suprématie, | ||
ainsi que le dirait à quiconque pouvant la voir l'inscription latine gravée | ainsi que le dirait à quiconque pouvant la voir l'inscription latine gravée | ||
sur la plaque au-dessous de la pierre d'angle du Temple des Francs-maçons | sur la plaque au-dessous de la pierre d'angle du [[Temple]] des Francs-maçons | ||
de Londres en 1775. Nous y reviendrons plus tard. | de Londres en 1775. Nous y reviendrons plus tard. | ||
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disons bien aucune Loge, laissant quelques rares frères élus, hors de | disons bien aucune Loge, laissant quelques rares frères élus, hors de | ||
question. Les furieuses dénonciations de la Franc-Maçonnerie lancées par | question. Les furieuses dénonciations de la Franc-Maçonnerie lancées par | ||
les écrivains catholiques et protestants sont tout simplement ridicules ; il | les écrivains [[catholiques]] et [[protestants]] sont tout simplement ridicules ; il | ||
en est de même de l'affirmation de l'abbé Barruel que tout "laisse supposer | en est de même de l'affirmation de l'abbé Barruel que tout "laisse supposer | ||
que nos Franc-Maçons ne sont que les descendants des chevaliers | que nos Franc-Maçons ne sont que les descendants des chevaliers | ||
Templiers proscrits de 1314". Les Mémoires du Jacobinisme de cet abbé, | Templiers proscrits de 1314". Les Mémoires du Jacobinisme de cet abbé, | ||
qui fut un témoin oculaire des horreurs de la première Révolution, traite en | qui fut un témoin oculaire des horreurs de la première Révolution, traite en | ||
grande partie des Rosicruciens et d'autres fraternités maçonniques. Le seul | grande partie des [[Rosicruciens]] et d'autres fraternités maçonniques. Le seul | ||
fait qu'il fait descendre les Maçons modernes des Templiers, et nous les | fait qu'il fait descendre les Maçons modernes des Templiers, et nous les | ||
montre sous le jour d'assassins secrets, entraînés au meurtre politique, | montre sous le jour d'assassins secrets, entraînés au meurtre politique, | ||
montre combien peu il les connaît, mais aussi, combien ardemment il | montre combien peu il les connaît, mais aussi, combien ardemment il | ||
désire trouver dans ces sociétés les boucs émissaires qu'il faut | désire trouver dans ces sociétés les boucs émissaires qu'il faut pour les | ||
crimes et les péchés d'une autre société secrète, laquelle, depuis sa | crimes et les péchés d'une autre société secrète, laquelle, depuis sa | ||
naissance a donné asile à plus d'un dangereux assassin politique – la | naissance a donné asile à plus d'un dangereux assassin politique – la | ||
Société de Jésus. | Société de [[Jésus]]. | ||
({{isis}}, IV, p.32) | ({{isis}}, IV, p.32) | ||
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Le Temple fut la dernière organisation secrète européenne, qui, en tant que corporation, possédait un reste des mystères de l'Orient. A vrai dire, il y avait au siècle dernier (et il y en a peut-être encore aujourd'hui) quelques "Frères" isolés, qui travaillaient fidèlement et secrètement sous la direction des confréries de l'Orient. Mais, lorsque ceux-là faisaient partie des sociétés européennes, ils y entraient invariablement dans un but qui ignorait la fraternité mais qui lui était profitable. C'est par leur entremise que les Maçons modernes ont appris tout ce qu'ils savent d'important ; et la ressemblance qu'on constate aujourd'hui entre les Rites spéculatifs de l'antiquité, les mystères des Esséniens, des Gnostiques, des Hindous et des degrés maçonniques les plus élevés et les plus anciens, en sont la preuve certaine. Si ces frères mystérieux devinrent possesseurs des secrets des sociétés, ils n'ont jamais pu rendre la pareille, bien que dans leurs mains, ces secrets étaient peut-être mieux gardés qu'en étant confiés aux Maçons européens. Lorsque, parmi ceux-ci, quelques-uns étaient reconnus dignes d'être affiliés aux sociétés orientales, on les instruisait et on les affiliait en secret, sans que les autres en aient jamais eu connaissance. | Le [[Temple]] fut la dernière organisation secrète européenne, qui, en tant que corporation, possédait un reste des [[mystères]] de l'Orient. A vrai dire, il y avait au siècle dernier (et il y en a peut-être encore aujourd'hui) quelques "Frères" isolés, qui travaillaient fidèlement et secrètement sous la direction des confréries de l'Orient. Mais, lorsque ceux-là faisaient partie des sociétés européennes, ils y entraient invariablement dans un but qui ignorait la fraternité mais qui lui était profitable. C'est par leur entremise que les Maçons modernes ont appris tout ce qu'ils savent d'important ; et la ressemblance qu'on constate aujourd'hui entre les Rites spéculatifs de l'antiquité, les mystères des [[Esséniens]], des [[Gnostiques]], des [[Hindous]] et des degrés maçonniques les plus élevés et les plus anciens, en sont la preuve certaine. Si ces frères mystérieux devinrent possesseurs des secrets des sociétés, ils n'ont jamais pu rendre la pareille, bien que dans leurs mains, ces secrets étaient peut-être mieux gardés qu'en étant confiés aux Maçons européens. Lorsque, parmi ceux-ci, quelques-uns étaient reconnus dignes d'être affiliés aux sociétés orientales, on les instruisait et on les affiliait en secret, sans que les autres en aient jamais eu connaissance. | ||
Nul n'a jamais pu mettre la main sur les Rose-croix, et malgré les prétendues découvertes de "chambres secrètes", de vellums appelés "T", et de chevaliers fossiles munis de lampes inextinguibles, cette ancienne institution, de même que son objet, demeurent encore à ce jour un mystère. On a parfois brûlé de prétendus Templiers et de faux Rose-croix, en même temps que quelques véritables cabalistes ; on a déniché et mis à la torture quelques malheureux théosophes et alchimistes ; on leur a même arraché de fausses confessions par les moyens les plus féroces, mais malgré cela, la véritable société demeure encore aujourd'hui, comme elle l'était par le passé, inconnue de tous, et surtout de son ennemie la plus acharnée, l'Eglise. | Nul n'a jamais pu mettre la main sur les Rose-croix, et malgré les prétendues découvertes de "chambres secrètes", de vellums appelés "[[T]]", et de chevaliers fossiles munis de lampes inextinguibles, cette ancienne institution, de même que son objet, demeurent encore à ce jour un mystère. On a parfois brûlé de prétendus Templiers et de faux Rose-croix, en même temps que quelques véritables [[cabalistes]] ; on a déniché et mis à la torture quelques malheureux [[théosophes]] et [[alchimistes]] ; on leur a même arraché de fausses confessions par les moyens les plus féroces, mais malgré cela, la véritable société demeure encore aujourd'hui, comme elle l'était par le passé, inconnue de tous, et surtout de son ennemie la plus acharnée, l'[[Eglise]]. | ||
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cette profanation, il perdit, peu à peu, son caractère simple et primitif et | cette profanation, il perdit, peu à peu, son caractère simple et primitif et | ||
s'achemina à grands pas vers la ruine finale. Fondé en 1118 par les | s'achemina à grands pas vers la ruine finale. Fondé en 1118 par les | ||
Chevaliers Hugues de Payens et Geoffroi de Saint-Omer, nominalement | Chevaliers [[Hugues de Payens]] et [[Geoffroi de Saint-Omer]], nominalement | ||
pour protéger les pèlerins, son véritable but était de restaurer le culte secret | pour protéger les pèlerins, son véritable but était de restaurer le culte secret | ||
primitif. La véritable version de l'histoire de Jésus et du Christianisme | primitif. La véritable version de l'histoire de [[Jésus]] et du [[Christianisme]] | ||
primitif, fut communiquée à Hugues de Payens par le Grand Pontife de | primitif, fut communiquée à Hugues de Payens par le Grand Pontife de | ||
l'Ordre du Temple (de la secte des Nazaréens ou Johannites) un certain | l'Ordre du Temple (de la secte des [[Nazaréens]] ou Johannites) un certain | ||
Théoclète, après quoi cette version fut connue, en Palestine, de quelques | [[Théoclète]], après quoi cette version fut connue, en [[Palestine]], de quelques | ||
Chevaliers appartenant aux membres influents et plus intellectuels de la | Chevaliers appartenant aux membres influents et plus intellectuels de la | ||
secte de saint Jean, initiés à ses mystères | secte de [[saint Jean]], [[initiés]] à ses [[mystères]] <ref>Voilà la raison pour laquelle, jusqu'à ce jour, les membres fanatiques et cabalistiques des [[Nazaréens]] de Basra, en [[Perse]], conservent une tradition de la gloire, du pouvoir et de la richesse de leurs "Frères" agents ou ''messagers'' comme il les appellent, à Malte et en Europe. Il en reste quelques uns, disent-ils, qui tôt ou tard, restaureront la doctrine de leur prophète Johanan ([[saint Jean]]), le fils du Seigneur Jourdain, et élimineront des coeurs de l'[[humanité]] tout autre faux enseignement.</ref>. Leur but secret était la liberté de pensée intellectuelle et la restauration d'une seule [[religion]] universelle. | ||
Ayant fait vœu d'obéissance, de pauvreté et de chasteté, ils furent dès | Ayant fait vœu d'obéissance, de pauvreté et de chasteté, ils furent dès | ||
l'abord les véritables Chevaliers de Saint-Jean-Baptiste, prêchant dans le | l'abord les véritables Chevaliers de [[Saint-Jean-Baptiste]], prêchant dans le | ||
désert et se nourrissant de miel sauvage et de sauterelles. Telle est la | désert et se nourrissant de miel sauvage et de sauterelles. Telle est la | ||
tradition et la véritable version cabalistique. | tradition et la véritable version cabalistique. | ||
C'est une erreur de prétendre que ce ne fut que plus tard que l'Ordre | C'est une erreur de prétendre que ce ne fut que plus tard que l'Ordre | ||
devint anti-catholique. Il le fut dès le début, et la croix rouge sur le | devint anti-catholique. Il le fut dès le début, et la croix [[rouge]] sur le | ||
manteau blanc, uniforme de l'Ordre, avait la même signification pour les | manteau [[blanc]], uniforme de l'Ordre, avait la même signification pour les | ||
initiés de tous pays. Cette croix pointait vers [ | initiés de tous pays. Cette [[croix]] pointait vers les [[quatre]] points | ||
cardinaux et était l'emblème de l'univers | cardinaux et était l'emblème de l'[[univers]] <ref>Les deux grandes pagodes de [[Madura]] et de [[Bénares]] sont construites en forme de [[croix]], chaque branche étant de longueur égale. (Voyez Mauri : ''Indian Antiquities'', Vol. III, pp. 360-376).</ref>. Lorsque, par la suite, la | ||
Fraternité fut transformée en Loge, les Templiers se virent contraints, afin | Fraternité fut transformée en Loge, les Templiers se virent contraints, afin | ||
d'éviter les persécutions, de pratiquer leurs propres cérémonies dans le | d'éviter les persécutions, de pratiquer leurs propres cérémonies dans le | ||
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aient été absolument fausses, les principales au point de vue de ce que | aient été absolument fausses, les principales au point de vue de ce que | ||
l'Eglise considérait comme des hérésies, étaient certainement bien fondées. | l'Eglise considérait comme des hérésies, étaient certainement bien fondées. | ||
Les Templiers d'aujourd'hui, s'en tenant strictement à la lettre de la Bible, | Les Templiers d'aujourd'hui, s'en tenant strictement à la lettre de la ''[[Bible]]'', | ||
ne peuvent guère revendiquer leur origine chez ceux qui ne croyaient pas | ne peuvent guère revendiquer leur origine chez ceux qui ne croyaient pas | ||
au Christ, en tant qu'homme-Dieu, ou que Sauveur du monde ; qui niaient | au [[Christ]], en tant qu'homme-Dieu, ou que Sauveur du monde ; qui niaient | ||
aussi bien le miracle de sa naissance, que ceux qu'il avait accomplis lui | aussi bien le miracle de sa naissance, que ceux qu'il avait accomplis lui | ||
même ; qui ne croyaient ni à la transsubstantiation, ni aux saints, ni aux | même ; qui ne croyaient ni à la transsubstantiation, ni aux saints, ni aux | ||
saintes reliques, ni au purgatoire, etc. Le Christ Jésus était, à leurs yeux, un | saintes reliques, ni au purgatoire, etc. Le Christ [[Jésus]] était, à leurs yeux, un | ||
faux prophète, mais l'homme Jésus était pour eux un Frère. Ils | faux prophète, mais l'homme Jésus était pour eux un Frère. Ils | ||
considéraient saint Jean-Baptiste comme leur patron, mais ils ne le | considéraient saint Jean-Baptiste comme leur patron, mais ils ne le | ||
reconnurent jamais sous le jour où il est présenté dans la Bible. Ils | reconnurent jamais sous le jour où il est présenté dans la Bible. Ils | ||
vénéraient les doctrines de l'alchimie, de l'astrologie, de la magie, des | vénéraient les doctrines de l'[[alchimie]], de l'[[astrologie]], de la [[magie]], des | ||
talismans cabalistiques et adhéraient aux enseignements secrets de leurs | [[talismans]] cabalistiques et adhéraient aux enseignements secrets de leurs | ||
chefs en Orient. "Dans le siècle dernier", dit Findel, "lorsque la Franc- | chefs en Orient. "Dans le siècle dernier", dit Findel, "lorsque la Franc- | ||
Maçonnerie s'imagina faussement descendre des Templiers, on s'efforça d'innocenter l'Ordre des Chevaliers Templiers... Dans ce but on inventa | Maçonnerie s'imagina faussement descendre des Templiers, on s'efforça d'innocenter l'Ordre des Chevaliers Templiers... Dans ce but on inventa | ||
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cacher la vérité. Les admirateurs maçonniques des Chevaliers Templiers | cacher la vérité. Les admirateurs maçonniques des Chevaliers Templiers | ||
achetèrent tous les documents du procès publiés par Moldenwaher, parce | achetèrent tous les documents du procès publiés par Moldenwaher, parce | ||
qu'ils établissaient la preuve de la culpabilité de l'Ordre | qu'ils établissaient la preuve de la culpabilité de l'Ordre <ref>Findel : ''History of Freemasonry'', appendice.</ref>". | ||
Cette culpabilité était leur "hérésie" contre l'Eglise Catholique | Cette culpabilité était leur "hérésie" contre l'Eglise Catholique | ||
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avec horreur tout lien avec eux. | avec horreur tout lien avec eux. | ||
"Les Chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem, écrit le commandeur | "Les Chevaliers de Saint-Jean de [[Jérusalem]], écrit le commandeur | ||
Gourdin | Gourdin <ref>''A Sketch of the Knight Templars and the Knights of the St.-John of Jerusalem'' ; par Richard Woof, F. S. A. commandeur de l'Ordre des Chevaliers Templiers Maçonniques.</ref>, appelés quelquefois [[Chevaliers Hospitaliers]], et [[Chevaliers de Malte]], n'étaient pas des Franc-Maçons. Bien au contraire, ils paraissent | ||
de Malte, n'étaient pas des Franc-Maçons. Bien au contraire, ils paraissent | |||
avoir été hostiles à la Franc-Maçonnerie, car, en 1740, le Grand Maître de | avoir été hostiles à la Franc-Maçonnerie, car, en 1740, le Grand Maître de | ||
l'Ordre de Malte fit publier, dans cette île, la Bulle du Pape Clément XII, et | l'Ordre de Malte fit publier, dans cette île, la Bulle du Pape Clément XII, et | ||
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et nombre de citoyens quittèrent l'île ; et en 1741, l'Inquisition persécuta | et nombre de citoyens quittèrent l'île ; et en 1741, l'Inquisition persécuta | ||
les Franc-Maçons de Malte. Le Grand Maître interdit leurs réunions sous | les Franc-Maçons de Malte. Le Grand Maître interdit leurs réunions sous | ||
des peines sévères, et six Chevaliers furent exilés à perpétuité de l'île pour | des peines sévères, et [[six]] Chevaliers furent exilés à perpétuité de l'île pour | ||
avoir assisté à une de leurs réunions. De fait, contrairement aux Templiers, | avoir assisté à une de leurs réunions. De fait, contrairement aux Templiers, | ||
ils ne pratiquaient même pas une forme secrète de réception. Reghellini dit | ils ne pratiquaient même pas une forme secrète de réception. Reghellini dit | ||
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[...] Les rites et les symboles de la Maçonnerie, bien | [...] Les rites et les [[symboles]] de la Maçonnerie, bien | ||
qu'ayant une origine "païenne" ont tous une saveur de Christianisme et | qu'ayant une origine "païenne" ont tous une saveur de Christianisme et | ||
servent celui-ci. Il faut qu'un Maçon déclare croire en un Dieu personnel, | servent celui-ci. Il faut qu'un Maçon déclare croire en un Dieu personnel, | ||
Jéhovah, et dans les degrés de campement, également au Christ, avant | [[Jéhovah]], et dans les degrés de campement, également au [[Christ]], avant | ||
d'être reçu dans la Loge, tandis que les Templiers de Saint-Jean croyaient | d'être reçu dans la Loge, tandis que les Templiers de Saint-Jean croyaient | ||
au Principe inconnu et invisible, duquel procèdent les Pouvoirs Créateurs, | au Principe inconnu et invisible, duquel procèdent les Pouvoirs Créateurs, | ||
nommés à tort des dieux, et se tenaient à la version nazaréenne que Ben- | nommés à tort des dieux, et se tenaient à la version nazaréenne que Ben- | ||
Panther était le père pécheur de Jésus, qui se proclamait ainsi "le fils de | Panther était le père pécheur de [[Jésus]], qui se proclamait ainsi "le fils de | ||
Dieu et de l'humanité | [[Dieu]] et de l'[[humanité]] <ref>Voyez la version de Gaffarel ; ''La Science des Esprits'' d'[[Eliphas Lévy]] ; le ''Royal Masonic Cyclipoedia'' de Mackenzie ; le ''Sepher Toldos Jeshu'' et autres ouvrages cabalistiques et rabbiniques. Le récit qui y est donné est le suivant : Une vierge nommée Mariam, fiancée à un jeune homme du nom de Johanan, fut outragée par un autre homme nommé Ben-Panther, ou Joseph Panther, dit le ''Sepher Toldos Jeshu''. "Son fiancé ayant appris son infortune, l'abandonna tout en lui pardonnant. L'enfant qui naquit était [[Jésus]], nommé Joshua. Adopté par son oncle le Rabbin Jehosuah, il fut initié dans la doctrine secrète par le Rabbin Elhanan, un [[cabaliste]], puis par des prêtres [[égyptiens]], qui le consacrèrent Suprême Pontife de la Doctrine Secrète Universelle, à cause de ses grandes qualités mystiques. A son retour en Judée, ses connaissances et ses pouvoirs excitèrent la jalousie des Rabbins, qui lui reprochèrent publiquement son origine et insultèrent sa mère. De là les paroles qui lui ont été attribuées à la noce de Cana : "Femme, qu'y a-t-il entre toi et moi ?"(''[[St-Jean]]'' II, 4). Ses disciples lui ayant reproché sa dureté envers sa mère, Jésus se repentit, et ayant appris d'eux les détails de la triste histoire, il déclara que "Ma mère n'a point péché, elle n'a point perdu son innocence ; elle est immaculée, et cependant elle est ma mère... Quant à moi je n'ai pas de père, dans ce monde, je suis le Fils de Dieu et de l'humanité !" Paroles sublimes de confiance dans le Pouvoir invisible, mais fatales, aujourd'hui, pour les millions de millions d'hommes qui ont été immolés parce que ces paroles ont été si mal comprises !</ref>". Cela explique encore pourquoi les Maçons prêtent un si terrible serment sur la Bible, et pourquoi aussi leurs | ||
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Champollion, "est représenté, entre autres formes, sous celle d'un énorme | [[Champollion]], "est représenté, entre autres formes, sous celle d'un énorme | ||
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Génie et le véritable Agathodaïmon, est quelquefois barbu | Génie et le véritable [[Agathodaïmon]], est quelquefois barbu <ref>Champollion, ''Panthéon'', texte 3. ([[NDE]] : Manifestement, Mme Blavatsky cite le ''Panthéon égyptien, collection des personnages mythologiques de l'ancienne Égypte, d'après les monuments'')</ref>". Cet animal | ||
sacré est donc identique au serpent des Ophites et il est représenté sur un | sacré est donc identique au serpent des Ophites et il est représenté sur un | ||
grand nombre de pierres gravées, appelées pierres Gnostiques ou | grand nombre de pierres gravées, appelées pierres [[Gnostiques]] ou | ||
Basilidiennes. On le voit avec diverses têtes, d'homme ou d'animal, mais | Basilidiennes. On le voit avec diverses têtes, d'homme ou d'animal, mais | ||
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Champollion, était appelé le "Premier des Dieux Célestes", le Dieu | Champollion, était appelé le "[[Premier]] des Dieux Célestes", le Dieu | ||
Hermès ou Mercure chez les Grecs, Dieu auquel Hermès Trismégiste | [[Hermès]] ou [[Mercure]] chez les [[Grecs]], Dieu auquel [[Hermès Trismégiste]] | ||
attribue l'invention de la Magie et la première initiation de l'homme dans | attribue l'invention de la [[Magie]] et la première [[initiation]] de l'homme dans | ||
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la Science divine. | la Science divine. | ||
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Dernière version du 18 mai 2009 à 17:31
- Pour les articles partageant le même nom, voir la page Temple
Templiers ou Ordre du Temple. L'Ordre du Temple était un ordre ésotérique fondé en partie sur l'enseignement du Christianisme mais aussi à partir du Catharisme, dévoué au Service à l'Humanité. Il avait son équivalent humain et non-ésotérique au sein des Frères Hospitaliers qui incarnaient le principe de Charité non pas au niveau occulte mais au niveau social et matériel. L'Ordre des Templiers est connu pour son appel à une (soit-disante) mystérieuse entité lors de ses rites, le Baphomet.
Nous avons la preuve combien peu était comprise la philosophie de
l'antique doctrine secrète, par l'atroce persécution des Templiers par
l'Eglise, et dans l'accusation qu'on leur portait d'adorer le Diable sous la
forme d'un bouc – Baphomet ! Sans vouloir approfondir les anciens
Mystères Maçonniques, nous sommes certains qu'il n'y a pas de maçon – de ceux qui savent quelque chose bien entendu – qui ne soit au courant de
la véritable relation entre Baphomet et Azazel, le bouc émissaire du
désert [1], dont le caractère et la signification ont été entièrement faussés
dans les traductions chrétiennes. "Ce terrible et vénérable nom de Dieu",
dit Lanci [2], bibliothécaire du Vatican, "par la plume des glossaires
bibliques, a été un diable, une montagne, un désert, et un bouc." Dans la
"Royal Masonic Cyclopedia" de Mackensie, l'auteur fait observer avec
raison que "ce mot devrait être divisé en Azaz et El", car "il veut dire le
Dieu de la Victoire, mais il est employé ici dans l'acception de l'auteur de
la Mort, en contraste avec Jéhovah l'auteur de la Vie ; on offrait à ce
dernier un bouc mort en sacrifice[3]". La Trinité hindoue se compose de
trois personnes, qui peuvent se convertir en une. La Trimurti est une, et
indivisible dans son abstraction, et cependant nous constatons qu'une
division métaphysique a lieu dès l'abord et tandis que Brahmâ, bien que
représentant collectivement tous les trois, reste dans la coulisse, Vichnou
est le dispensateur de Vie, le Créateur et le Préservateur, et Siva est le
Destructeur et la Divinité qui donne la Mort. "Mort au Dispensateur de la
Vie, Vie à celui qui donne la mort. L'antithèse symbolique est grandiose et
belle" dit Gliddon[4]. Le Deus est Dæmon inversus des cabalistes devient
alors compréhensible. Ce n'est que le désir intense et cruel d'effacer le
dernier vestige des anciennes philosophies en faussant leur signification,
de peur que ses propres dogmes ne leur soient pas correctement attribués,
qui a poussé l'Eglise catholique à exercer une telle persécution
systématique envers tous les Gnostiques, les Cabalistes et même envers les
comparativement innocents Franc-maçons.
(source : "Isis Dévoilée" d'Héléna Blavatsky, III, pp.339-340)
Le plus important ouvrage cabalistique des Hébreux – le Sohar זהר – a
été écrit par le Rabbin Siméon Ben-Iochaï. Selon certains critiques, cette
compilation eut lieu bien des années avant l'ère chrétienne ; suivant
d'autres, ce ne fut qu'après la destruction du temple. De toutes façons il ne
fut terminé que par le fils de Siméon, le Rabbin Eléazar et son secrétaire,
le Rabbin Abba ; car l'ouvrage est si important et les sujets qui y sont
traités sont si abstraits, que la vie entière de ce Rabbin, qu'on a surnommé
le Prince des Cabalistes, n'avait pas suffi à la tâche. Comme on savait qu'il
était en possession de ce savoir et de la Mercaba, qui assurait la réception
de la "Parole", sa vie même se trouvait en danger, et il dut s'enfuir au
désert, où il vécut dans une caverne pendant douze ans, entouré de fidèles
disciples, et mourut finalement au milieu de signes et de merveilles [5].
Mais si volumineux que soit l'ouvrage, qui renferme beaucoup d'éléments de sa tradition secrète et orale, néanmoins il n'embrasse pas tout. Nul n'ignore que ce vénérable cabaliste ne confia jamais les parties les plus importantes de sa doctrine, autrement qu'oralement, et cela à un nombre très limité d'amis et de disciples, parmi lesquels se trouvait son fils unique. Par conséquent, sans l'initiation finale à la Mercaba, l'étude de la Cabale sera toujours incomplète, et la Mercaba ne peut s'enseigner que dans "l'obscurité, c'est-à-dire dans un lieu désert, et après de nombreuses et terrifiantes épreuves". Depuis la mort de Siméon Ben-Iochaï, cette doctrine secrète est restée un secret inviolé pour le monde extérieur. Donnée à connaître seulement comme un mystère, on ne la communiquait au candidat qu'oralement, "face à face et de bouche à oreille".
Ce commandement maçonnique, "de bouche à oreille, et à voix basse", est un legs des Tanaïm et des anciens Mystères païens. L'usage moderne qui en a été fait, est certainement dû à l'indiscrétion de quelque cabaliste renégat, bien que le "mot", lui-même, ne soit qu'un "substitut" pour la "parole perdue", et qu'il est, ainsi que nous le montrerons plus loin, une invention comparativement moderne. La phrase véritable est restée, pour toujours, en possession des adeptes de diverses contrées des hémisphères Oriental et Occidental. Seul un nombre limité parmi les chefs Templiers et quelques Rose-croix du XVIIème siècle, qui étaient restés en relation étroite avec les alchimistes et les initiés arabes, pouvaient réellement se vanter de la posséder. Du VIIème au XVème siècle nul ne pouvait prétendre la connaître en Europe ; et bien qu'il y ait eu des alchimistes avant Paracelse, celui-ci fut le premier qui passa la véritable initiation, cette dernière cérémonie qui conférait à l'adepte la faculté de marcher vers le "buisson ardent" par-dessus le terrain brûlant, et de "brûler le veau d'or dans le feu, le réduire en poudre et de le répandre sur les eaux". Certes, cette eau magique, et la "parole perdue" ont ressuscité plus d'un Adoniram, Gedaliah et Hiram-Abiff pré-mosaïques. Le véritable mot, aujourd'hui substitué par Mac-Benac, et Mah, était utilisé des siècles avant que son effet pseudo-magique soit essayé sur les "fils de la veuve", pendant les deux derniers siècles. Qui fut, en fait, le premier Maçon opératif de quelque importance ? Elie Ashmole, le dernier des Rosecroix et des alchimistes. Admis à la franchise de la Compagnie des Maçons Opératifs de Londres, en 1646, il mourut en 1692. En ce temps-là la Maçonnerie n'était pas ce qu'elle devint par la suite ; ce n'était ni une institution politique ni une institution chrétienne, mais une véritable organisation secrète, qui admettait dans les liens de la fraternité tous ceux qui désiraient ardemment obtenir le précieux bienfait de la liberté de conscience, et se soustraire à la persécution cléricale[6]. Ce n'est qu'une trentaine d'années après sa mort que ce que l'on nomme aujourd'hui la Franc-maçonnerie moderne prit naissance. Cette naissance eut lieu le 24 juin 1717, à la Taverne du Pommier (Apple-tree Tavern) dans Charles Street Covent Garden, à Londres. Ce fut alors, ainsi que nous le disent les Constitutions d'Anderson, que les quatre seules loges du Sud de l'Angleterre, nommèrent Anthony Sager, le premier Grand Maître des Maçons. Malgré sa grande jeunesse, cette grande loge a toujours exigé que tout le corps de la fraternité dans le monde entier reconnût sa suprématie, ainsi que le dirait à quiconque pouvant la voir l'inscription latine gravée sur la plaque au-dessous de la pierre d'angle du Temple des Francs-maçons de Londres en 1775. Nous y reviendrons plus tard.
(source : "Isis Dévoilée" d'Héléna Blavatsky, IV, pp.7-8)
Mais aujourd'hui que tant des plus importants secrets de la
Maçonnerie ont été divulgués par amis et ennemis, nous pourrions dire,
sans qu'on nous accuse de malveillance ou de mauvaise intention, que
depuis la lamentable catastrophe des Templiers, aucune Loge d'Europe et
encore moins d'Amérique, n'a jamais su quelque chose qui valut la peine
d'être caché. Désireux de ne pas voir notre assertion mal interprétée, nous
disons bien aucune Loge, laissant quelques rares frères élus, hors de
question. Les furieuses dénonciations de la Franc-Maçonnerie lancées par
les écrivains catholiques et protestants sont tout simplement ridicules ; il
en est de même de l'affirmation de l'abbé Barruel que tout "laisse supposer
que nos Franc-Maçons ne sont que les descendants des chevaliers
Templiers proscrits de 1314". Les Mémoires du Jacobinisme de cet abbé,
qui fut un témoin oculaire des horreurs de la première Révolution, traite en
grande partie des Rosicruciens et d'autres fraternités maçonniques. Le seul
fait qu'il fait descendre les Maçons modernes des Templiers, et nous les
montre sous le jour d'assassins secrets, entraînés au meurtre politique,
montre combien peu il les connaît, mais aussi, combien ardemment il
désire trouver dans ces sociétés les boucs émissaires qu'il faut pour les
crimes et les péchés d'une autre société secrète, laquelle, depuis sa
naissance a donné asile à plus d'un dangereux assassin politique – la
Société de Jésus.
(source : "Isis Dévoilée" d'Héléna Blavatsky, IV, p.32)
Le Temple fut la dernière organisation secrète européenne, qui, en tant que corporation, possédait un reste des mystères de l'Orient. A vrai dire, il y avait au siècle dernier (et il y en a peut-être encore aujourd'hui) quelques "Frères" isolés, qui travaillaient fidèlement et secrètement sous la direction des confréries de l'Orient. Mais, lorsque ceux-là faisaient partie des sociétés européennes, ils y entraient invariablement dans un but qui ignorait la fraternité mais qui lui était profitable. C'est par leur entremise que les Maçons modernes ont appris tout ce qu'ils savent d'important ; et la ressemblance qu'on constate aujourd'hui entre les Rites spéculatifs de l'antiquité, les mystères des Esséniens, des Gnostiques, des Hindous et des degrés maçonniques les plus élevés et les plus anciens, en sont la preuve certaine. Si ces frères mystérieux devinrent possesseurs des secrets des sociétés, ils n'ont jamais pu rendre la pareille, bien que dans leurs mains, ces secrets étaient peut-être mieux gardés qu'en étant confiés aux Maçons européens. Lorsque, parmi ceux-ci, quelques-uns étaient reconnus dignes d'être affiliés aux sociétés orientales, on les instruisait et on les affiliait en secret, sans que les autres en aient jamais eu connaissance.
Nul n'a jamais pu mettre la main sur les Rose-croix, et malgré les prétendues découvertes de "chambres secrètes", de vellums appelés "T", et de chevaliers fossiles munis de lampes inextinguibles, cette ancienne institution, de même que son objet, demeurent encore à ce jour un mystère. On a parfois brûlé de prétendus Templiers et de faux Rose-croix, en même temps que quelques véritables cabalistes ; on a déniché et mis à la torture quelques malheureux théosophes et alchimistes ; on leur a même arraché de fausses confessions par les moyens les plus féroces, mais malgré cela, la véritable société demeure encore aujourd'hui, comme elle l'était par le passé, inconnue de tous, et surtout de son ennemie la plus acharnée, l'Eglise.
(source : "Isis Dévoilée" d'Héléna Blavatsky, IV, pp.41-42)
En rattachant les Templiers modernes aux anciens, on peut, tout au
plus concéder qu'ils ont adopté certains rites et cérémonies d'un caractère
purement ecclésiastique, après que ceux-ci eussent été adroitement
introduits par le clergé dans ce grand et ancien Ordre. Mais à la suite de
cette profanation, il perdit, peu à peu, son caractère simple et primitif et
s'achemina à grands pas vers la ruine finale. Fondé en 1118 par les
Chevaliers Hugues de Payens et Geoffroi de Saint-Omer, nominalement
pour protéger les pèlerins, son véritable but était de restaurer le culte secret
primitif. La véritable version de l'histoire de Jésus et du Christianisme
primitif, fut communiquée à Hugues de Payens par le Grand Pontife de
l'Ordre du Temple (de la secte des Nazaréens ou Johannites) un certain
Théoclète, après quoi cette version fut connue, en Palestine, de quelques
Chevaliers appartenant aux membres influents et plus intellectuels de la
secte de saint Jean, initiés à ses mystères [7]. Leur but secret était la liberté de pensée intellectuelle et la restauration d'une seule religion universelle.
Ayant fait vœu d'obéissance, de pauvreté et de chasteté, ils furent dès
l'abord les véritables Chevaliers de Saint-Jean-Baptiste, prêchant dans le
désert et se nourrissant de miel sauvage et de sauterelles. Telle est la
tradition et la véritable version cabalistique.
C'est une erreur de prétendre que ce ne fut que plus tard que l'Ordre devint anti-catholique. Il le fut dès le début, et la croix rouge sur le manteau blanc, uniforme de l'Ordre, avait la même signification pour les initiés de tous pays. Cette croix pointait vers les quatre points cardinaux et était l'emblème de l'univers [8]. Lorsque, par la suite, la Fraternité fut transformée en Loge, les Templiers se virent contraints, afin d'éviter les persécutions, de pratiquer leurs propres cérémonies dans le secret le plus absolu, généralement dans la salle du chapitre, et plus souvent dans des souterrains ou dans des maisons isolées au milieu des bois, tandis que la forme ecclésiastique de leur culte se célébrait publiquement dans les chapelles de l'Ordre.
Bien que la plupart des accusations portées contre eux par Philippe IV aient été absolument fausses, les principales au point de vue de ce que l'Eglise considérait comme des hérésies, étaient certainement bien fondées. Les Templiers d'aujourd'hui, s'en tenant strictement à la lettre de la Bible, ne peuvent guère revendiquer leur origine chez ceux qui ne croyaient pas au Christ, en tant qu'homme-Dieu, ou que Sauveur du monde ; qui niaient aussi bien le miracle de sa naissance, que ceux qu'il avait accomplis lui même ; qui ne croyaient ni à la transsubstantiation, ni aux saints, ni aux saintes reliques, ni au purgatoire, etc. Le Christ Jésus était, à leurs yeux, un faux prophète, mais l'homme Jésus était pour eux un Frère. Ils considéraient saint Jean-Baptiste comme leur patron, mais ils ne le reconnurent jamais sous le jour où il est présenté dans la Bible. Ils vénéraient les doctrines de l'alchimie, de l'astrologie, de la magie, des talismans cabalistiques et adhéraient aux enseignements secrets de leurs chefs en Orient. "Dans le siècle dernier", dit Findel, "lorsque la Franc- Maçonnerie s'imagina faussement descendre des Templiers, on s'efforça d'innocenter l'Ordre des Chevaliers Templiers... Dans ce but on inventa non seulement des légendes et des histoires, mais on prit grand soin de cacher la vérité. Les admirateurs maçonniques des Chevaliers Templiers achetèrent tous les documents du procès publiés par Moldenwaher, parce qu'ils établissaient la preuve de la culpabilité de l'Ordre [9]".
Cette culpabilité était leur "hérésie" contre l'Eglise Catholique Romaine. Tandis que les véritables "Frères" subirent une mort ignominieuse, le faux Ordre, qui chercha à chausser leurs bottes, devint exclusivement une branche des Jésuites sous la tutelle de ceux-ci. Les véritables Maçons, loin de vouloir descendre de ceux-ci, devraient rejeter avec horreur tout lien avec eux.
"Les Chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem, écrit le commandeur Gourdin [10], appelés quelquefois Chevaliers Hospitaliers, et Chevaliers de Malte, n'étaient pas des Franc-Maçons. Bien au contraire, ils paraissent avoir été hostiles à la Franc-Maçonnerie, car, en 1740, le Grand Maître de l'Ordre de Malte fit publier, dans cette île, la Bulle du Pape Clément XII, et interdit les réunions maçonniques. A cette occasion, plusieurs Chevaliers et nombre de citoyens quittèrent l'île ; et en 1741, l'Inquisition persécuta les Franc-Maçons de Malte. Le Grand Maître interdit leurs réunions sous des peines sévères, et six Chevaliers furent exilés à perpétuité de l'île pour avoir assisté à une de leurs réunions. De fait, contrairement aux Templiers, ils ne pratiquaient même pas une forme secrète de réception. Reghellini dit qu'il ne put se procurer une copie du Rituel secret des Chevaliers de Malte. La raison est excellente – il n'y en avait pas !"
(source : "Isis Dévoilée" d'Héléna Blavatsky, IV, pp.44-45)
[...] Les rites et les symboles de la Maçonnerie, bien
qu'ayant une origine "païenne" ont tous une saveur de Christianisme et
servent celui-ci. Il faut qu'un Maçon déclare croire en un Dieu personnel,
Jéhovah, et dans les degrés de campement, également au Christ, avant
d'être reçu dans la Loge, tandis que les Templiers de Saint-Jean croyaient
au Principe inconnu et invisible, duquel procèdent les Pouvoirs Créateurs,
nommés à tort des dieux, et se tenaient à la version nazaréenne que Ben-
Panther était le père pécheur de Jésus, qui se proclamait ainsi "le fils de
Dieu et de l'humanité [11]". Cela explique encore pourquoi les Maçons prêtent un si terrible serment sur la Bible, et pourquoi aussi leurs
conférences concordent d'une manière si servile avec la chronologie
Patriarco-Biblique. Dans l'Ordre Américain des Rose-Croix, par exemple,
lorsque le néophyte s'approche de l'autel, les "Chevaliers sont debout et à
l'ordre et le T. :. Sage fait la proclamation". "A la gloire du Gr.:. Ar.:. de
l'U.:. (Jehovah-Binah ?), et sous les auspices du Souverain Sanctuaire de la
Franc-Maçonnerie Antique et Primitive, etc., etc. Le Chevalier d'Eloquence
frappe alors un coup et informe le néophyte que les antiques légendes de la
Maçonnerie datent de QUARANTE Siècles ; il ne revendique pas une
antiquité plus grande pour aucune d'elles que celle de 622 A.M. à laquelle
époque, dit-il, Noé est né. En pareille circonstance, il faut reconnaître que
c'est faire une concession fort libérale aux préférences de la chronologie.
Après cela on [12] apprend aux Maçons que ce fut à peu près vers l'an 2188
avant J.-C. que Mizraïm emmena des colonies en Egypte, où il fonda
l'Empire égyptien, lequel empire subsista pendant 1663 ans (!!!). Bien
étrange cette chronologie, qui, si elle se conforme pieusement à celle de la
Bible, est en parfait désaccord avec celle de l'histoire. Les neuf noms
mythiques de la Divinité, importés en Egypte, suivant les Maçons,
seulement au cours du XXIIème siècle avant J.-C. se trouvent inscrits sur
des monuments deux fois plus anciens, si nous devons en croire les plus
célèbres égyptologues. Toutefois il faut aussi prendre en considération que
les Maçons, eux-mêmes, ignorent complètement ces noms.
(source : "Isis Dévoilée" d'Héléna Blavatsky, pp.47-48)
Kwan-Shi-Yin est donc, au point de vue mystique, "le Fils identique à
son Père", ou le Logos, le Verbe. Il est appelé le "Dragon de Sagesse" dans la STANCE III, car tous les Logoï de tous les anciens systèmes religieux
sont rattachés aux serpents et symbolisés par eux. Dans l'ancienne Egypte,
le Dieu Nahbkoon, "celui qui unit les doubles", était représenté sous forme
d'un serpent se tenant sur des jambes humaines et étant avec ou sans bras.
C'était la Lumière Astrale réunissant, par son double pouvoir
physiologique et spirituel, l'Humain-Divin à sa Monade purement Divine,
le Prototype dans "le Ciel" ou la Nature. C'était l'emblème de la
résurrection de la Nature, du Christ chez les Ophites et de
Jéhovah, sous forme du serpent d'airain qui guérissait ceux qui le
regardaient. Le serpent était aussi un emblème du Christ chez les
Templiers comme on le voit par le degré de Templier dans la Maçonnerie.
Le symbole de Knooph (et de Khoom aussi), ou de l'âme du monde, dit
Champollion, "est représenté, entre autres formes, sous celle d'un énorme
serpent ayant des jambes humaines ; ce reptile, étant l'emblème du Bon
Génie et le véritable Agathodaïmon, est quelquefois barbu [13]". Cet animal
sacré est donc identique au serpent des Ophites et il est représenté sur un
grand nombre de pierres gravées, appelées pierres Gnostiques ou
Basilidiennes. On le voit avec diverses têtes, d'homme ou d'animal, mais
sur les pierres où il est représenté on lit toujours le nom ΧΝΟΥΒΙΣ
(CHNOUBIS). Ce symbole est identique à un autre qui, selon Jamblique et
Champollion, était appelé le "Premier des Dieux Célestes", le Dieu
Hermès ou Mercure chez les Grecs, Dieu auquel Hermès Trismégiste
attribue l'invention de la Magie et la première initiation de l'homme dans
cet art. Mercure, c'est Boudh, la Sagesse, l'Illumination ou le "Réveil" dans
la Science divine.
(source : "La Doctrine Secrète" d'Héléna Blavatsky, II, pp.211-212)
Notes et références
- ↑ Voyez Lévitique, XVI, 8-10 et autres versets ayant trait au bouc biblique dans les textes originaux.
- ↑ Sagra Scrittura et Paralipromeni, etc.
- ↑ Article "bouc", p. 257.
- ↑ Types of Mankind, p. 600 ; Royal Masonic Cyclopedia.
- ↑ Nombreuses sont les merveilles qu'on dit avoir eu lieu à sa mort, ou plutôt à sa translation ; car il ne mourut pas comme tout le monde, mais, ayant disparu, tandis qu'une lumière éblouissante remplissait la caverne son corps ne fut vu de nouveau qu'après sa disparition. Lorsque cette lumière divine illumina la demi-obscurité de la sombre caverne, alors seulement, dit Ginsburg, "les disciples d'Israël s'aperçurent que le flambeau d'Israël était éteint". Ses biographes nous informent qu'on entendit des voix venant du Ciel pendant les préparatifs de ses funérailles et à sa mise au tombeau. Lorsque la bière fut descendue dans le profond caveau qu'on avait préparé pour la recevoir, une flamme s'en éleva et une voix puissante et majestueuse prononça les paroles suivantes : "C'est celui-ci qui fit trembler la terre et les royaumes !"
- ↑ Plot : Natural History of Staffordshire. Publié en 1666.
- ↑ Voilà la raison pour laquelle, jusqu'à ce jour, les membres fanatiques et cabalistiques des Nazaréens de Basra, en Perse, conservent une tradition de la gloire, du pouvoir et de la richesse de leurs "Frères" agents ou messagers comme il les appellent, à Malte et en Europe. Il en reste quelques uns, disent-ils, qui tôt ou tard, restaureront la doctrine de leur prophète Johanan (saint Jean), le fils du Seigneur Jourdain, et élimineront des coeurs de l'humanité tout autre faux enseignement.
- ↑ Les deux grandes pagodes de Madura et de Bénares sont construites en forme de croix, chaque branche étant de longueur égale. (Voyez Mauri : Indian Antiquities, Vol. III, pp. 360-376).
- ↑ Findel : History of Freemasonry, appendice.
- ↑ A Sketch of the Knight Templars and the Knights of the St.-John of Jerusalem ; par Richard Woof, F. S. A. commandeur de l'Ordre des Chevaliers Templiers Maçonniques.
- ↑ Voyez la version de Gaffarel ; La Science des Esprits d'Eliphas Lévy ; le Royal Masonic Cyclipoedia de Mackenzie ; le Sepher Toldos Jeshu et autres ouvrages cabalistiques et rabbiniques. Le récit qui y est donné est le suivant : Une vierge nommée Mariam, fiancée à un jeune homme du nom de Johanan, fut outragée par un autre homme nommé Ben-Panther, ou Joseph Panther, dit le Sepher Toldos Jeshu. "Son fiancé ayant appris son infortune, l'abandonna tout en lui pardonnant. L'enfant qui naquit était Jésus, nommé Joshua. Adopté par son oncle le Rabbin Jehosuah, il fut initié dans la doctrine secrète par le Rabbin Elhanan, un cabaliste, puis par des prêtres égyptiens, qui le consacrèrent Suprême Pontife de la Doctrine Secrète Universelle, à cause de ses grandes qualités mystiques. A son retour en Judée, ses connaissances et ses pouvoirs excitèrent la jalousie des Rabbins, qui lui reprochèrent publiquement son origine et insultèrent sa mère. De là les paroles qui lui ont été attribuées à la noce de Cana : "Femme, qu'y a-t-il entre toi et moi ?"(St-Jean II, 4). Ses disciples lui ayant reproché sa dureté envers sa mère, Jésus se repentit, et ayant appris d'eux les détails de la triste histoire, il déclara que "Ma mère n'a point péché, elle n'a point perdu son innocence ; elle est immaculée, et cependant elle est ma mère... Quant à moi je n'ai pas de père, dans ce monde, je suis le Fils de Dieu et de l'humanité !" Paroles sublimes de confiance dans le Pouvoir invisible, mais fatales, aujourd'hui, pour les millions de millions d'hommes qui ont été immolés parce que ces paroles ont été si mal comprises !
- ↑ Nous parlons du Chapitre Américain des Rose-Croix.
- ↑ Champollion, Panthéon, texte 3. (NDE : Manifestement, Mme Blavatsky cite le Panthéon égyptien, collection des personnages mythologiques de l'ancienne Égypte, d'après les monuments)