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sectes [[gnostiques]] les plus philosophiques. Clément d'Alexandrie parle de
sectes [[gnostiques]] les plus philosophiques. [[Clément d'Alexandrie]] parle de
Basilidès, le Gnostique, comme d'un "philosophe consacré à la
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contemplation des choses divines". Alors qu'il prétendait que toutes ses
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Et pourtant sur l'autorité de Saint Jérôme lui-même qui
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décrit avec indignation ce qu'il avait trouvé dans la seule copie hébraïque
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authentique de l'[[évangile de Saint Matthieu]] (voir ''[[Isis Dévoilée]]'' II., 181<ref>NDE : [[Isis Dévoilée]], II, p.204 dans la version française, extrait reproduit dans cet article</ref>.)
authentique de l'[[évangile de Saint Matthieu]] (voir ''[[Isis Dévoilée]]'' II., 181<ref>NDE : [[Isis Dévoilée]], II, pp.204-206 dans la version française, extrait reproduit dans cet article</ref>.)
qu'il avait obtenue des Nazaréens, la déclaration de Basilidès devient plus
qu'il avait obtenue des Nazaréens, la déclaration de Basilidès devient plus
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Mais qui, alors, étaient les premiers Chrétiens, demanderons-nous
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encore ? Ce furent incontestablement les Ebionites ; et en cela nous ne
encore ? Ce furent incontestablement les [[Ebionites]] ; et en cela nous ne
faisons que nous conformer à l'opinion des meilleurs critiques. "Il n'y a pas
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de doute que l'auteur [des Homélies de saint Clément] était un représentant
de doute que l'auteur [des Homélies de saint Clément] était un représentant
du Gnosticisme Ebionite, qui avait été, en un temps la forme la plus pure
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du Christianisme primitif 400... Et qui étaient les Ebionites ? C'étaient les
du Christianisme primitif... Et qui étaient les Ebionites ? C'étaient les
disciples et les partisans des Nazaréens primitifs, les Gnostiques cabalistes.
disciples et les partisans des [[Nazaréens]] primitifs, les [[Gnostiques]] [[cabalistes]].
Le traducteur du Codex Nazaraeus dit, dans sa préface : "Que les
 
Nazaréens n'aient pas non plus rejeté... (les Æons), c'est fort naturel, car ils
Le traducteur du [[Codex Nazaræus]] dit, dans sa préface : "Que les
furent les instructeurs des Ebionites, qui les admettaient (les Æons) 401."
Nazaréens n'aient pas non plus rejeté... (les [[Æons]]), c'est fort naturel, car ils
Et voici, de plus, Epiphane, l'Homère chrétien des Hérésies, qui nous
furent les instructeurs des Ebionites, qui les admettaient (les Æons)."
dit qu' "Ebion était de l'opinion des Nazaréens, la forme des Cérinthiens
 
(qui supposent que le monde fut élaboré par les anges) et on leur donnait le
Et voici, de plus, [[Epiphane]], l'Homère chrétien des Hérésies, qui nous
nom de Chrétiens" 402. Cette appellation leur était certainement plus
dit qu' "Ebion était de l'opinion des Nazaréens, la forme des [[Cérinthiens]]
(qui supposent que le monde fut élaboré par les [[anges]]) et on leur donnait le
nom de Chrétiens".  
 
Cette appellation leur était certainement plus
correctement appliquée qu'aux prétendus Chrétiens orthodoxes de l'école
correctement appliquée qu'aux prétendus Chrétiens orthodoxes de l'école
d'Irénée et de celle subséquente du Vatican. Renan nous fait voir que la
d'Irénée et de celle subséquente du Vatican. Renan<ref>[[NDE]] : Esopedia tient à rappeler qu'[http://fr.wikipedia.org/wiki/Ernest_Renan Ernest Renan], tout érudit qu'il fut, était également le partisan de théories racistes qui prônaient une supériorité des [[races]] les unes par rapport aux autres ; cette vision de l'Humanité est incompatible avec l'idéal de fraternité que défendent les auteurs d'Esopedia.</ref> nous fait voir que la
secte des Ebionites réunissait dans son sein tous les parents survivants de
secte des Ebionites réunissait dans son sein tous les parents survivants de
Jésus. Jean-Baptiste, son cousin et précurseur, était le Sauveur accepté des
[[Jésus]]. [[Jean-Baptiste]], son cousin et précurseur, était le Sauveur accepté des
Nazaréens, et leur Prophète. Ses disciples habitaient l'autre rive du
Nazaréens, et leur Prophète.  
Jourdain, et l'auteur de Sôd the Son of the Man prouve clairement et
 
péremptoirement que la scène du baptême du Jourdain se déroula sur l'emplacement du Culte d'Adonis 403. "De l'autre côté du Jourdain, et audelà
Ses disciples habitaient l'autre rive du
Jourdain, et l'auteur de ''Sôd the Son of the Man'' prouve clairement et
péremptoirement que la scène du [[baptême]] du Jourdain se déroula sur l'emplacement du Culte d'[[Adonis]].  
 
"De l'autre côté du Jourdain, et au-delà
du lac, habitaient les Nazaréens, une secte qu'on dit avoir déjà existé
du lac, habitaient les Nazaréens, une secte qu'on dit avoir déjà existé
lors de la naissance de Jésus, et qui le comprit parmi ses membres. Ils
lors de la naissance de Jésus, et qui le comprit parmi ses membres. Ils
doivent s'être étendus à l'est du Jourdain et au sud-est chez les Arabes
doivent s'être étendus à l'est du Jourdain et au sud-est chez les Arabes
(Galates, I, 17-21 ; II, 11) et les Sabéens, dans la direction de Bosra ; ils
(Galates, I, 17-21 ; II, 11) et les [[Sabéens]], dans la direction de Bosra ; ils
doivent encore s'être répandus par le Liban jusqu'à Antioche et au nord-est
doivent encore s'être répandus par le Liban jusqu'à Antioche et au nord-est
jusqu'à l'établissement Nazaréen de Berœa, où saint Jérôme les trouva. Il
jusqu'à l'établissement Nazaréen de Berœa, où saint Jérôme les trouva. Il
est possible que les Mystères d'Adonis prévalaient encore dans le désert ;
est possible que les Mystères d'Adonis prévalaient encore dans le désert ;
dans les montagnes, le cri de Aiaï Adonaï était commun 404."
dans les montagnes, le cri de [[Aiaï]] [[Adonaï]] était commun."
 
"Ayant été en rapport (conjunctus) avec les Nazaréens, tout Ebionite
"Ayant été en rapport (conjunctus) avec les Nazaréens, tout Ebionite
enseignait aux autres sa propre hérésie, que le Christ était né de la semence
enseignait aux autres sa propre hérésie, que le Christ était né de la semence
d'un homme", écrit Epiphane.
d'un homme", écrit Epiphane.


({{isis}}, II, p.204)
S'il en est ainsi, il faut croire qu'ils en savaient plus long au sujet de
leur prophète contemporain, qu'Epiphane qui vécut quatre cents ans plus
tard. Théodoret, ainsi que nous l'avons fait voir d'autre part, décrit les
[[Nazaréens]] comme des Juifs qui "vénèrent l'oint comme un homme juste",
et acceptent l'Évangile dit "selon [[saint Pierre]]". Saint Jérôme trouve
l'Évangile original, authentique, écrit en langue hébraïque par [[Matthieu]],
l'apôtre publicain, dans la bibliothèque réunie à Césarée par le martyr
Pamphile.
 
"Les Nazaréens de Berœa en Syrie, qui se servent de cet
Évangile, me donnèrent la permission de le traduire", écrit-il vers la fin du
IVème siècle<ref>Saint Jérôme, De Viris illust., cap. 3. "II est à noter que tandis que tous les Pères de l'Église
affirment que Matthieu écrivit en langue hébraïque, ils se servent tous du texte grec, comme la
véritable écriture apostolique, sans mentionner la relation qui existait entre le Matthieu hébreu et
notre Matthieu grec ! Il contenait de nombreuses et particulières additions qui manquent dans notre
Évangile" (''Olshausen, Nachweiss der Echtheit der sæmmflichen Sehriften des Neuen test., p. 35'').</ref>.
 
Et saint Jérôme ajoute : "Dans l'Évangile dont se servent
les Nazaréens et les Ebionites, que j'ai traduit dernièrement de l'hébreu en
grec et que la plupart des personnes nomment le véritable Évangile de
saint Matthieu, etc." <ref>''Saint Jérôme : Comment. de Mathieu, liv. II, ch. XII, 13''. Saint Jérôme ajoute qu'il était écrit en
langage chaldéen, mais avec des caractères hébreux.</ref> que les apôtres reçurent de Jésus une "doctrine secrète" et qu'il en
enseigna une, c'est ce qui ressort des paroles suivantes de saint Jérôme, qui
le confesse dans un moment d'inattention.
 
Écrivant aux évêques Chromatius et Héliodore, il se plaint, disant :
 
"Je suis chargé d'une tâche
difficile, dès le moment que vos Grâces m'ont commandé cette traduction,
que saint Matthieu lui-même, l'Apôtre et Évangéliste. NE VOULAIT PAS
QU'IL FUT ÉCRIT OUVERTEMENT. Car s'il n'avait pas été SECRET, il
[Matthieu] aurait ajouté à l'Evangile que ce qu'il avançait venait de lui ;
mais il écrivit ce livre sous le couvert des caractères hébreux, de telle
manière que ce livre, écrit en caractères hébreux et de sa propre main, pût
être mis entre les mains des hommes les plus religieux, qui, de leur côté, au
cours des siècles, le recevraient de ceux qui les avaient devancés. Mais ce
livre ne fut jamais donné à qui que ce soit pour être transcrit, et son texte
fut interprété d'une manière par les uns, et d'une autre par les autres".
 
Puis il ajoute à la même page :
 
"Et il arriva que ce livre, ayant été publié
par un disciple de [[Manès]], nommé Séleucus, qui écrivit encore, de
mauvaise foi, les ''Actes des Apôtres'', dévoila des choses qui n'étaient pas
faites pour édifier, mais bien pour détruire ; et ce livre fut approuvé par un
Synode, que les oreilles de l'Église se refusèrent, avec raison, à écouter"<ref>Cela explique le rejet des œuvres de saint Justin Martyr, qui ne fit usage que de cet "''Évangile
selon les Hébreux''", ce que fit probablement aussi Tite, son disciple. On se rend compte de la date
tardive à laquelle la divinité du [[Christ]] fut pleinement établie, par le seul fait que, même au IVème
siècle, Eusèbe ne dénonça pas ce livre comme apocryphe, mais le classa seulement au même rang
que l'[[Apocalypse]] de saint Jean ; et Credner (''Zur Gesch, des Kan., p. 120'') montre Nicéphore
l'insérant avec l'Apocalypse, dans sa "Stichométrie" dans les Antilegomena. Les [[Ebionistes]], les
véritables Chrétiens primitifs, rejetant tous les autres ouvrages apostoliques, ne faisaient usage que
de cet Évangile (''Adv. Haer., 1, 26, 2 ; Eusèbe, Ecel. Hist., III, 27'') et les Ebionites, ainsi que le
déclare [[Epiphane]], croyaient fermement, avec les [[Nazaréens]], que Jésus n'était qu'un homme, "né de
la semence d'un homme". [''Panarion, Hær, XXX, 3.'']</ref>.
 
Il admet, lui-même, que le livre qu'il affirme avoir été écrit de la main
de Matthieu ; le livre, qui, malgré qu'il l'eût traduit deux fois, était presque
inintelligible pour lui, était un arcane ou un secret. Malgré cela, Jérôme,
très ingénument, taxe d'hérésies tous les commentaires, sauf le sien. Bien
plus, Jérôme savait que cet Évangile originel de Matthieu enseignait la
seule véritable doctrine du Christ, et qu'il était l'œuvre d'un Evangéliste qui
avait été un des amis et compagnons de Jésus. II savait, en outre, que si un
des deux Évangiles, l'hébreu en question ou le grec qui fait partie de nos
Ecritures actuelles, était une falsification, et par cela-même une hérésie, ce
n'était pas celui des Nazaréens ; et cependant, sachant tout cela, Jérôme
s'acharne avec plus de zèle que jamais dans ses persécutions contre les "Hérétiques".
 
Pourquoi ? Parce que l'accepter équivalait à prononcer la
sentence de mort de l'Église établie. L' ''[[Evangile selon les Hébreux]]'' était
trop connu comme ayant été le seul accepté pendant quatre siècles par les
Chrétiens Juifs, les [[Nazaréens]] et les [[Ebionites]]. Et aucun de ceux-ci ne
reconnaissait la divinité du Christ.
 
Si les commentaires de Jérôme sur les Prophètes, sa célèbre Vulgate et
d'autres ouvrages de polémique, sont tous aussi dignes de foi que cette
version de l' ''Evangile selon saint Matthieu'', nous avons là une véritable
révélation divine !
 
({{isis}}, II, pp.204-206)





Dernière version du 30 mars 2008 à 03:38

Système basilidien. Du nom de Basilidès, fondateur de l'une des sectes gnostiques les plus philosophiques. Clément d'Alexandrie parle de Basilidès, le Gnostique, comme d'un "philosophe consacré à la contemplation des choses divines". Alors qu'il prétendait que toutes ses doctrines lui venaient de l'apôtre Matthieu et de Pierre par l'intermédiaire de Glaucus, Irénée le vilipendait, et Tertullien fulminait contre lui, et les Pères de l'Eglise n'avaient pas de termes assez méprisants pour l' "hérétique".

Et pourtant sur l'autorité de Saint Jérôme lui-même qui décrit avec indignation ce qu'il avait trouvé dans la seule copie hébraïque authentique de l'évangile de Saint Matthieu (voir Isis Dévoilée II., 181[1].) qu'il avait obtenue des Nazaréens, la déclaration de Basilidès devient plus que digne de foi et si on l'acceptait cela résoudrait un problème important et embarrassant. Ses 24 volumes d'Interprétation des Evangiles furent brûlés, nous dit Eusèbe. Inutile de dire que ces évangiles n'étaient pas nos évangiles actuels. C'est ainsi que la vérité fut toujours écrasée.

(source : "Glossaire Théosophique" d'Héléna Blavatsky)




Mais qui, alors, étaient les premiers Chrétiens, demanderons-nous encore ? Ce furent incontestablement les Ebionites ; et en cela nous ne faisons que nous conformer à l'opinion des meilleurs critiques. "Il n'y a pas de doute que l'auteur [des Homélies de saint Clément] était un représentant du Gnosticisme Ebionite, qui avait été, en un temps la forme la plus pure du Christianisme primitif... Et qui étaient les Ebionites ? C'étaient les disciples et les partisans des Nazaréens primitifs, les Gnostiques cabalistes.

Le traducteur du Codex Nazaræus dit, dans sa préface : "Que les Nazaréens n'aient pas non plus rejeté... (les Æons), c'est fort naturel, car ils furent les instructeurs des Ebionites, qui les admettaient (les Æons)."

Et voici, de plus, Epiphane, l'Homère chrétien des Hérésies, qui nous dit qu' "Ebion était de l'opinion des Nazaréens, la forme des Cérinthiens (qui supposent que le monde fut élaboré par les anges) et on leur donnait le nom de Chrétiens".

Cette appellation leur était certainement plus correctement appliquée qu'aux prétendus Chrétiens orthodoxes de l'école d'Irénée et de celle subséquente du Vatican. Renan[2] nous fait voir que la secte des Ebionites réunissait dans son sein tous les parents survivants de Jésus. Jean-Baptiste, son cousin et précurseur, était le Sauveur accepté des Nazaréens, et leur Prophète.

Ses disciples habitaient l'autre rive du Jourdain, et l'auteur de Sôd the Son of the Man prouve clairement et péremptoirement que la scène du baptême du Jourdain se déroula sur l'emplacement du Culte d'Adonis.

"De l'autre côté du Jourdain, et au-delà du lac, habitaient les Nazaréens, une secte qu'on dit avoir déjà existé lors de la naissance de Jésus, et qui le comprit parmi ses membres. Ils doivent s'être étendus à l'est du Jourdain et au sud-est chez les Arabes (Galates, I, 17-21 ; II, 11) et les Sabéens, dans la direction de Bosra ; ils doivent encore s'être répandus par le Liban jusqu'à Antioche et au nord-est jusqu'à l'établissement Nazaréen de Berœa, où saint Jérôme les trouva. Il est possible que les Mystères d'Adonis prévalaient encore dans le désert ; dans les montagnes, le cri de Aiaï Adonaï était commun."

"Ayant été en rapport (conjunctus) avec les Nazaréens, tout Ebionite enseignait aux autres sa propre hérésie, que le Christ était né de la semence d'un homme", écrit Epiphane.

S'il en est ainsi, il faut croire qu'ils en savaient plus long au sujet de leur prophète contemporain, qu'Epiphane qui vécut quatre cents ans plus tard. Théodoret, ainsi que nous l'avons fait voir d'autre part, décrit les Nazaréens comme des Juifs qui "vénèrent l'oint comme un homme juste", et acceptent l'Évangile dit "selon saint Pierre". Saint Jérôme trouve l'Évangile original, authentique, écrit en langue hébraïque par Matthieu, l'apôtre publicain, dans la bibliothèque réunie à Césarée par le martyr Pamphile.

"Les Nazaréens de Berœa en Syrie, qui se servent de cet Évangile, me donnèrent la permission de le traduire", écrit-il vers la fin du IVème siècle[3].

Et saint Jérôme ajoute : "Dans l'Évangile dont se servent les Nazaréens et les Ebionites, que j'ai traduit dernièrement de l'hébreu en grec et que la plupart des personnes nomment le véritable Évangile de saint Matthieu, etc." [4] que les apôtres reçurent de Jésus une "doctrine secrète" et qu'il en enseigna une, c'est ce qui ressort des paroles suivantes de saint Jérôme, qui le confesse dans un moment d'inattention.

Écrivant aux évêques Chromatius et Héliodore, il se plaint, disant :

"Je suis chargé d'une tâche difficile, dès le moment que vos Grâces m'ont commandé cette traduction, que saint Matthieu lui-même, l'Apôtre et Évangéliste. NE VOULAIT PAS QU'IL FUT ÉCRIT OUVERTEMENT. Car s'il n'avait pas été SECRET, il [Matthieu] aurait ajouté à l'Evangile que ce qu'il avançait venait de lui ; mais il écrivit ce livre sous le couvert des caractères hébreux, de telle manière que ce livre, écrit en caractères hébreux et de sa propre main, pût être mis entre les mains des hommes les plus religieux, qui, de leur côté, au cours des siècles, le recevraient de ceux qui les avaient devancés. Mais ce livre ne fut jamais donné à qui que ce soit pour être transcrit, et son texte fut interprété d'une manière par les uns, et d'une autre par les autres".

Puis il ajoute à la même page :

"Et il arriva que ce livre, ayant été publié par un disciple de Manès, nommé Séleucus, qui écrivit encore, de mauvaise foi, les Actes des Apôtres, dévoila des choses qui n'étaient pas faites pour édifier, mais bien pour détruire ; et ce livre fut approuvé par un Synode, que les oreilles de l'Église se refusèrent, avec raison, à écouter"[5].

Il admet, lui-même, que le livre qu'il affirme avoir été écrit de la main de Matthieu ; le livre, qui, malgré qu'il l'eût traduit deux fois, était presque inintelligible pour lui, était un arcane ou un secret. Malgré cela, Jérôme, très ingénument, taxe d'hérésies tous les commentaires, sauf le sien. Bien plus, Jérôme savait que cet Évangile originel de Matthieu enseignait la seule véritable doctrine du Christ, et qu'il était l'œuvre d'un Evangéliste qui avait été un des amis et compagnons de Jésus. II savait, en outre, que si un des deux Évangiles, l'hébreu en question ou le grec qui fait partie de nos Ecritures actuelles, était une falsification, et par cela-même une hérésie, ce n'était pas celui des Nazaréens ; et cependant, sachant tout cela, Jérôme s'acharne avec plus de zèle que jamais dans ses persécutions contre les "Hérétiques".

Pourquoi ? Parce que l'accepter équivalait à prononcer la sentence de mort de l'Église établie. L' Evangile selon les Hébreux était trop connu comme ayant été le seul accepté pendant quatre siècles par les Chrétiens Juifs, les Nazaréens et les Ebionites. Et aucun de ceux-ci ne reconnaissait la divinité du Christ.

Si les commentaires de Jérôme sur les Prophètes, sa célèbre Vulgate et d'autres ouvrages de polémique, sont tous aussi dignes de foi que cette version de l' Evangile selon saint Matthieu, nous avons là une véritable révélation divine !

(source : "Isis Dévoilée" d'Héléna Blavatsky, II, pp.204-206)


Notes et références

  1. NDE : Isis Dévoilée, II, pp.204-206 dans la version française, extrait reproduit dans cet article
  2. NDE : Esopedia tient à rappeler qu'Ernest Renan, tout érudit qu'il fut, était également le partisan de théories racistes qui prônaient une supériorité des races les unes par rapport aux autres ; cette vision de l'Humanité est incompatible avec l'idéal de fraternité que défendent les auteurs d'Esopedia.
  3. Saint Jérôme, De Viris illust., cap. 3. "II est à noter que tandis que tous les Pères de l'Église affirment que Matthieu écrivit en langue hébraïque, ils se servent tous du texte grec, comme la véritable écriture apostolique, sans mentionner la relation qui existait entre le Matthieu hébreu et notre Matthieu grec ! Il contenait de nombreuses et particulières additions qui manquent dans notre Évangile" (Olshausen, Nachweiss der Echtheit der sæmmflichen Sehriften des Neuen test., p. 35).
  4. Saint Jérôme : Comment. de Mathieu, liv. II, ch. XII, 13. Saint Jérôme ajoute qu'il était écrit en langage chaldéen, mais avec des caractères hébreux.
  5. Cela explique le rejet des œuvres de saint Justin Martyr, qui ne fit usage que de cet "Évangile selon les Hébreux", ce que fit probablement aussi Tite, son disciple. On se rend compte de la date tardive à laquelle la divinité du Christ fut pleinement établie, par le seul fait que, même au IVème siècle, Eusèbe ne dénonça pas ce livre comme apocryphe, mais le classa seulement au même rang que l'Apocalypse de saint Jean ; et Credner (Zur Gesch, des Kan., p. 120) montre Nicéphore l'insérant avec l'Apocalypse, dans sa "Stichométrie" dans les Antilegomena. Les Ebionistes, les véritables Chrétiens primitifs, rejetant tous les autres ouvrages apostoliques, ne faisaient usage que de cet Évangile (Adv. Haer., 1, 26, 2 ; Eusèbe, Ecel. Hist., III, 27) et les Ebionites, ainsi que le déclare Epiphane, croyaient fermement, avec les Nazaréens, que Jésus n'était qu'un homme, "né de la semence d'un homme". [Panarion, Hær, XXX, 3.]