« Antahkarana » : différence entre les versions
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Version du 26 février 2008 à 02:16
Antahkarana ou Antaskarana, du sanskrit. Ce mot possède des sens divers qui varient avec chaque école de philosophie et chaque secte. C'est ainsi que Sankarâchârya lui donne le sens de "compréhension", d'autres d' "instrument interne, l'Arme formée du principe pensant et de l'égoïsme", tandis que les occultistes l'expliquent comme le sentier ou le pont entre les Manas supérieur et inférieur, l'Ego divin, et l'Ame personnelle de l'homme.
Il sert de moyen de communication entre les deux et transmet de l'égo inférieur à l'Égo Supérieur toutes ces impressions et pensées personnelles des hommes qui peuvent, par leur nature, être assimilées et amassées par l'Entité impérissable, et être ainsi rendues immortelles avec elle, cela constituant les seuls éléments de la Personnalité évanescente qui survivent à la mort et au temps. Il va sans dire que seul ce qui est noble, spirituel et divin en l'homme peut témoigner dans l'Éternité qu'il a vécu.
(source : "Glossaire Théosophique" d'Héléna Blavatsky)
Antahkarana ou Antaskarana. La voie ou le pont entre le "mental"
supérieur et le "mental" inférieur, servant de moyen de communication
entre les deux. Il est construit par l'aspirant lui-même, en matière mentale.
(source : "Initiation Humaine et Solaire" d'Alice Bailey)
La science de l'Antahkarana traite de la manière de jeter un pont
sur le hiatus existant dans la conscience de l'homme, entre le monde
de l'expérience humaine ordinaire, le monde triple du fonctionnement
physique, émotionnel, mental, et les niveaux supérieurs de ce que l'on
appelle le développement spirituel, qui est le monde des idées, de la
perception intuitive, de la pénétration et de la compréhension
spirituelle.
(source : "Education dans le Nouvel Age" d'Alice Bailey, p.2)
L'éducation est [...] la Science de l'Antahkarana.
(source : "Education dans le Nouvel Age" d'Alice Bailey, p.6)
Voici un point intéressant qui devrait être noté soigneusement. Il détient la
clé du développement futur de la race. La nouvelle science de la psychologie,
qui a progressé si remarquablement pendant les trente dernières années, nous y
prépare. Les étudiants devraient s'entraîner à distinguer entre le sutratma et
l'antahkarana, entre le fil de vie et le fil de conscience. L'un des fils est la base
de l'immortalité et l'autre, la base de la continuité. Il y a là une subtile
distinction pour le chercheur. L'un des fils (le sutratma) relie et vivifie toutes
les formes en un tout qui fonctionne, et incarne la volonté et le dessein de
l'entité qui s'exprime, qu'il s'agisse d'un homme, de Dieu, ou d'un cristal.
L'autre fil (l'antahkarana) incarne la réponse de la conscience, qui est au sein de
la forme, à un champ toujours plus vaste de contacts à l'intérieur du tout
environnant.
Le sutratma est le courant direct de vie, ininterrompu et immuable, que l'on peut envisager, symboliquement, comme le flot direct d'énergie vivante s'écoulant du centre vers la périphérie, de la source vers l'expression extérieure, ou apparence phénoménale. C'est la vie. Il produit le processus individuel et le développement évolutif de toutes les formes. C'est donc le sentier de la vie qui va de la monade à la personnalité, via l'âme. C'est le fil égoïque qui est un et indivisible. Il transmet l'énergie de la vie et s'ancre finalement dans le centre du coeur humain, et dans quelque point focal central au sein de toutes les formes d'expression divine. Rien n'existe et rien ne demeure que la vie.
Le fil de conscience (antahkarana) est le résultat de l'union de la vie et de la substance, ou des énergies de base qui constituent la première différenciation dans le temps et l'espace ; cela produit quelque chose de différent. qui n'apparaît que comme la troisième manifestation divine après que l'union des dualités de base ait été faite. C'est le fil qui est tissé comme résultat de l'apparition de la vie dans la forme sur le plan physique. De plus, en termes symboliques, on pourrait dire que le sutratma agit du haut vers le bas. et qu'il est la précipitation de la vie dans la manifestation extérieure. L'antahkarana est tissé, développé et créé, comme résultat de cette création primordiale ; il agit de bas en haut, de l'extérieur vers l'intérieur, du monde des phénomènes exotériques vers le monde des réalités subjectives et des causes.
Ce "Sentier de Retour" le long duquel l'humanité se retire de l'extériorité et commence à enregistrer les connaissances intérieures conscientes de ce qui n'est pas phénoménal, a déjà atteint – par le processus évolutionnaire – un point de développement, permettant à certains êtres humains de suivre ce sentier, de la conscience physique à l'émotionnelle, de la conscience émotionnelle à la mentale. Cette partie du travail est déjà accomplie dans des milliers de cas, et ce qui est maintenant nécessaire est l'utilisation aisée et correcte de ce pouvoir. Ce fil d'énergie, coloré par une réaction sensible consciente, l'est plus tard par le discernement conscient du mental, ce qui produit l'intégration intérieure qui fait finalement de l'homme un être pensant efficace. Au début, ce fil est utilisé purement en vue d'intérêts égoïstes à mesure que le temps passe, il progresse régulièrement en force et en puissance, jusqu'à devenir un fil robuste, clair et net, qui va directement de la vie physique extérieure, d'un point à l'intérieur du cerveau, jusqu'au mécanisme intérieur. Ce fil néanmoins n'est pas identifié avec le mécanisme, mais avec la conscience de l'homme. Grâce à ce fil, l'homme prend conscience de sa vie émotionnelle sous ses nombreuses formes (notez l'expression) et prend conscience du monde de la pensée ; il apprend à penser et commence à fonctionner consciemment sur le plan mental, où les penseurs de la race – dont le nombre croît régulièrement – ont la vie, le mouvement et l'être. De plus en plus, il apprend à fouler ce sentier de conscience et, de ce fait, cesse de s'identifier à la forme extérieure animale ; il apprend à s'identifier avec les qualités et attributs intérieurs. Il vit d'abord la vie des rêves, puis la vie de la pensée. Puis vient le moment où cet aspect intérieur de l'antahkarana est achevé, et où la première grande unité consciente est consommée. L'homme est une personnalité vivante, consciente, intégrée. Le fil de continuité entre les trois aspects intérieurs de l'homme est établi et peut être utilisé. Il s'étend, si on peut employer un tel terme (mon intention est uniquement picturale), du centre de la tête au mental qui, à son tour, est un centre d'énergie dans le monde de la pensée. En même temps, cet antahkarana s'entrelace avec le fil de vie, ou sutratma, qui vient du centre du coeur. L'objectif de l'évolution dans la forme est alors relativement atteint.
Lorsqu'on en arrive à ce stade, la sensibilité continue à s'exercer vers l'univers environnant. L'homme tisse un fil semblable au fil que l'araignée tisse de façon si étonnante. Il va toujours plus loin dans son entourage possible, et découvre un aspect de lui-même auquel il n'avait guère songé dans les premiers stades de son développement. Il découvre l'âme et subit l'illusion de la dualité. C'est un stade nécessaire, mais non permanent. C'est celui qui caractérise l'aspirant de ce cycle mondial, peut-être devrais-je dire de ce manvantara ou de cette période mondiale. Il cherche à fusionner avec l'âme, à s'identifier, lui, personnalité consciente, avec l'âme adombrante. C'est à ce point, pour parler en termes techniques, que la vraie construction de l'antahkarana doit être entreprise. C'est le pont entre la personnalité et l'âme.
(source : "Education dans le Nouvel Age" d'Alice Bailey, pp.26-29)
Il faut noter ici que ce pont doit être construit dans l'aspect conscience et
concerne la continuité, chez l'homme, de la conscience de vie dans tous ses
aspects divers. L'énergie utilisée pour relier, dans la conscience, l'homme
physique et le corps astral est focalisée dans le plexus solaire. En termes
symboliques, beaucoup de personnes aujourd'hui font avancer ce pont, et
relient le mental aux deux aspects déjà reliés. Ce fil d'énergie émane de la tête,
y est ancré. Quelques personnes relient assidûment l'âme et le mental qui, à son
tour, est relié aux deux autres aspects. L'énergie de l'âme, lorsqu'elle est reliée
aux autres fils, est ancrée dans le coeur. Un très petit nombre de personnes (les
initiés), ayant effectué les synthèses inférieures, sont maintenant occupées à
obtenir une union encore plus élevée avec cette triple Réalité qui utilise l'âme
comme moyen d'expression, exactement comme l'âme, à son tour, s'efforce
d'utiliser son ombre, l'homme inférieur triple.
Ces distinctions et unifications sont des questions de forme, de symboles dans la parole, et sont utilisées pour exprimer des événements du monde des énergies et des forces dans lesquels l'homme est nettement impliqué. C'est de ces unifications que nous parlons quand la question de l'initiation est envisagée.
Le fil de vie, le cordon d'argent, ou sutratma, est de nature double en ce qui concerne l'homme. Le fil de vie lui-même, qui est l'un des deux fils constituant l'antahkarana, est ancré dans le coeur, tandis que l'autre fil, qui incarne le principe de la conscience, est ancré dans la tête. Vous le savez déjà, mais j'éprouve le besoin de le répéter constamment. Dans le travail du cycle évolutionnaire, néanmoins, l'homme doit répéter ce que Dieu a déjà fait. Il doit créer lui-même, à la fois dans le monde de la conscience et dans le monde de la vie. Comme l'araignée, l'homme tisse les fils de liaison et opère ainsi la jonction et le contact avec son entourage, ce par quoi il obtient expérience et subsistance. Le symbole de l'araignée est souvent utilisé dans les livres d'occultisme anciens et dans les écritures de l'Inde, lorsqu'il s'agit de l'activité de l'être humain.
Les fils que l'homme crée sont triples, et, avec les deux fils de base qui ont été créés par l'âme, ils constituent les cinq types d'énergie qui font de l'homme un être conscient. Les fils triples créés par l'homme sont ancrés dans le plexus solaire, la tête et le coeur. Quand le corps astral et le mental commencent à fonctionner comme une unité, et que l'âme est aussi reliée consciemment (n'oubliez pas qu'elle est toujours reliée inconsciemment), une extension de ce fil quintuple – les deux fils de base et les trois fils humains – est dirigée sur le centre de la gorge ; lorsque cela se produit, l'homme peut devenir un créateur conscient sur le plan physique. A partir de ces lignes majeures d'énergie, des lignes mineures peuvent rayonner à volonté. C'est sur cette connaissance que tout le développement psychique intelligent de l'avenir doit être fondé.
Dans le paragraphe ci-dessus, et dans ses implications, vous avez une déclaration, brève et inadéquate, concernant la Science de l'Antahkarana. Je me suis efforcé de l'exprimer en termes symboliques si vous voulez, qui transmettront à votre mental une idée générale du processus. Nous pouvons apprendre beaucoup en utilisant l'imagination visuelle. Beaucoup d'aspirants ont déjà établi les chaînons suivants de l'antahkarana :
- 1. Entre le corps physique et le corps éthérique ou vital. Ceci, en vérité, est une extension du fil de vie, entre le coeur et la rate.
- 2. Entre le corps physique et le corps vital, considérés comme une unité, et le véhicule astral ou émotionnel. Ce fil émane du plexus solaire, y est ancré, et il est porté vers le haut par l'aspiration jusqu'à ce qu'il s'ancre dans les pétales d'amour du lotus égoïque.
- 3. Entre les véhicules physique et astral, et le corps mental. L'une des extrémités est ancrée dans la tête, et l'autre dans les pétales de connaissance du lotus égoïque, étant poussée vers l'avant par un acte de la volonté.
Beaucoup de personnes aussi sont en train de relier les trois aspects
inférieurs, que nous appelons la personnalité, avec l'âme elle-même, par la
méditation, la discipline, le service et l'attention dirigée. Une véritable relation
est alors établie entre les pétales de sacrifice ou de volonté du lotus égoïque, et
les centres de la tête et du coeur, ce qui produit une synthèse entre la
conscience, l'âme et le principe de vie. Ce processus d'établissement d'une
relation réciproque et de renforcement du pont ainsi construit se poursuit
jusqu'à la troisième initiation. Les lignes de force sont alors tellement reliées
entre elles que l'âme et son mécanisme d'expression forment une unité. Une
unification et un fusionnement supérieurs peuvent alors se poursuivre.
(source : "Education dans le Nouvel Age" d'Alice Bailey, pp.31-33)
Je voudrais ici faire une simple demande à l'étudiant sérieux. Réfléchissez
aux quatre déclarations suivantes :
- 1. L'antahkarana exprime la qualité du magnétisme qui ouvre la porte du centre d'enseignement de la Grande Loge Blanche.
- 2. L'antahkarana est la force d'intégration consciente.
- 3. L'antahkarana est le moyen de transfert de la lumière.
- 4. L'antahkarana concerne la continuité de la perception de l'homme.
(source : "Education dans le Nouvel Age" d'Alice Bailey, pp.51-52)
J'ai dit, ici et ailleurs, que l'âme s'ancre en deux points du corps :
- 1. Il existe un fil d'énergie, que nous appelons l'aspect vie ou esprit, ancré dans le coeur. Il utilise le courant sanguin, ainsi qu'on le sait, comme agent de distribution ; au moyen du sang, l'énergie de vie régénère et coordonne tout l'organisme physique et maintient le corps en un "tout".
- 2. Il existe un fil d'énergie, que nous appelons l'aspect conscience, ou faculté de connaissance de l'âme, ancré au centre de la tête. Il gouverne le mécanisme de réponse que nous appelons le cerveau ; par son intermédiaire il dirige l'activité et amène la prise de conscience dans le corps tout entier, au moyen du système nerveux.
Ces deux facteurs d'énergie, connus des êtres humains en tant que vie et
connaissance, ou en tant qu'énergie de vie et intelligence, sont les deux pôles
d'existence de l'enfant. La tâche qui l'attend est de développer consciemment
l'aspect médian ou équilibrant qui est l'amour ou relation de groupe, afin que la
connaissance soit subordonnée au besoin et à l'intérêt du groupe, et que cette
énergie vivante soit dirigée consciemment, et avec intention, vers l'ensemble du
groupe. Ce faisant, un véritable équilibre sera obtenu, provoqué par la
reconnaissance que la Voie du Service est une technique scientifique pour
parvenir à cet équilibre.
(source : "Education dans le Nouvel Age" d'Alice Bailey, pp.92-94)
Hiérarchie, responsabilité, influence réciproque de groupe, don de soi ou
sacrifice, voilà les quatre catégories de prises de conscience qui permettront à
chacun de jouer son rôle, et de participer à jeter un pont de personne à
personne, de groupe à groupe, de nation à nation, établissant ainsi le nouveau
monde de relations de corps reconnues ; cela produira, en fin de
compte, la civilisation de lumière et d'amour qui caractérisera l'âge du Verseau.
Ce sont ces quatre concepts qui sous-tendent la Science de l'Antahkarana, la Science de la Méditation, et la Science du Service. On ne doit pas interpréter leurs connotations dans un sens sentimental, ou selon les idées courantes, mais toujours sous l'angle de l'intelligence exercée et de la conscience développée spirituellement.
(source : "Education dans le Nouvel Age" d'Alice Bailey, pp.130-131)