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Les plus anciens Nazaréens, descendants des nazars des Ecritures, | |||
dont le dernier chef le plus éminent fut Jean-Baptiste, bien que considérés | |||
comme peu orthodoxes par les Scribes et les Pharisiens de Jérusalem, | |||
commandaient toutefois le respect et ne furent jamais inquiétés, Hérode, | |||
lui-même, "craignait la foule, parce qu'elle regardait Jean comme un | |||
prophète" (Matthieu, XIV, 5). Mais les disciples de Jésus appartenaient | |||
manifestement à une secte qui devenait de jour en jour une épine plus | |||
douloureuse dans leur côté. Elle apparaissait comme une hérésie contenue | |||
dans une autre hérésie ; car, tandis que les nazars des anciens temps, les | |||
"Fils des Prophètes", étaient des cabalistes chaldéens, les adeptes de la | |||
nouvelle secte dissidente se montrèrent dès le début des réformateurs et | |||
des innovateurs. La grande ressemblance notée par quelques critiques entre | |||
les rites et les coutumes des premiers Chrétiens et ceux des Esséniens | |||
s'explique sans aucune difficulté. Les Esséniens, comme nous venons de le | |||
faire remarquer, étaient des convertis, des missionnaires bouddhistes qui, à | |||
un moment, avaient parcouru l'Egypte, la Grèce, et même la Judée, depuis | |||
le règne d'Asoka, le zélé propagandiste ; et tandis que c'est évidemment | |||
aux Esséniens que revient l'honneur d'avoir eu comme élève le | |||
Réformateur Nazaréen, Jésus, nous voyons que celui-ci est en désaccord | |||
avec ses premiers maîtres, sur plusieurs points, d'observances formelles. | |||
On ne peut pas dire qu'il était un Essénien dans le sens strict du mot, pour | |||
des raisons que nous donnerons plus loin, et il n'était pas non plus un nazar | |||
ou un Nazaréen de la secte plus ancienne. Ce que Jésus était en réalité, se | |||
trouve dans le Codex Nazaraeus, dans les accusations injustes des | |||
Gnostiques de Bardesane. | |||
"Jesu Mésio est Nebu, le faux Messie, le destructeur de l'ancienne | |||
religion orthodoxe", dit le Codex 269. Il est le fondateur de la secte des | |||
nouveaux nazars, et, ainsi que les mots l'indiquent clairement, un partisan | |||
de la doctrine Bouddhiste. En hébreu, le [152] mot naba נבא signifie parler | |||
d'inspiration ; et נבו nebo est un dieu de la sagesse. Mais Nebo est encore | |||
Mercure, et Mercure est Bouddha dans le monogramme hindou des | |||
planètes. De plus, nous voyons que les Talmudistes reconnaissent que | |||
Jésus était inspiré par le génie de Mercure 270. | |||
Le réformateur Nazaréen avait appartenu, sans aucun doute, à l'une ou | |||
l'autre de ces sectes, bien qu'il soit presque impossible de dire à laquelle ; | |||
mais ce qui est de toute évidence, c'est qu'il prêcha la philosophie du | |||
Bouddha-Sâkyamouni. Dénoncés par les derniers prophètes, maudits par le | |||
Sanhédrin, les nazars – qu'on confondit avec les autres du même nom "qui | |||
se sont séparés dans cette même honte" 271 – furent persécutés secrètement, | |||
sinon ouvertement, par la synagogue orthodoxe. Il apparaît clairement | |||
pourquoi Jésus fut traité avec dédain dès le début, et qu'on le qualifia | |||
dédaigneusement de "Galiléen". Nathanaël demande : – "Peut-il venir de | |||
Nazareth quelque chose de bon ?" (Jean, I, 46) et ce au début de sa | |||
carrière, sans autre raison que Nathanaël sait qu'il est un nazar. Cela ne | |||
prouve-t-il pas que même les plus anciens nazars ne faisaient pas vraiment | |||
partie de la religion hébraïque, mais qu'ils étaient plutôt une classe de | |||
théurges chaldéens ? De plus, comme le Nouveau Testament est connu | |||
pour ses erreurs de traduction et des falsifications transparentes des textes, | |||
nous soupçonnons fort que le mot Nazareth fut substitué à celui de nasaria | |||
ou nozari. On devrait alors lire : "Peut-il venir quelque chose de bon d'un | |||
nozari, ou d'un Nazaréen", c'est-à-dire d'un partisan de saint Jean-Baptiste, | |||
avec lequel nous le voyons associé dès le début de son entrée en action, | |||
après qu'on l'eut perdu de vue pendant une période de prés de vingt ans ? | |||
Les bévues de l'Ancien Testament ne sont rien à côté de celles des | |||
Evangiles. Ces contradictions évidentes sont la meilleure preuve du | |||
système de fraudes pieuses sur lequel repose la doctrine du Messie. "C'est | |||
lui qui est Elie qui devait venir", dit saint Matthieu en parlant de Jean- | |||
Baptiste, forçant ainsi la reconnaissance d'une ancienne tradition | |||
cabalistique (XI, 14). Mais lorsque, s'adressant à Baptiste lui-même, ils lui | |||
demandent : – "Es-tu Elie ? il dit : – Je ne le suis point." Lequel des deux | |||
était le mieux renseigné, Jean ou son biographe ? Et laquelle des deux | |||
versions constitue la révélation divine ? | |||
Le but de Jésus, comme ce fut évidemment celui du Bouddha- | |||
Gautama, était de faire bénéficier l'humanité entière d'une réforme | |||
religieuse qui aboutirait à une religion d'éthique pure ; jusqu'alors, la | |||
véritable connaissance de Dieu et de la nature était restée entre [153] les | |||
mains des seules sectes ésotériques et de leurs adeptes. | |||
({{isis}}, II, pp.151-153) | |||
== Voir aussi == | == Voir aussi == |