« Pythie » : différence entre les versions
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'''Pythie''' ou '''Pythonisse''', du grec. Les dictionnaires modernes nous informent que le terme veut dire ''celle qui délivre les oracles'' au temple de [[Delphes]], et "toute femme supposée être possédée par l'esprit de divination — une sorcière" (Webster). Ceci n'est ni véridique, ni juste, ni correct. Sur l'autorité de [[Jamblique]], de [[Plutarque]] et d'autres, une Pythie était une [[prêtresse]] choisie parmi les sensitives des classes pauvres, et placée dans un [[temple]] où l'on pratiquait les pouvoirs oraculaires. C'est là qu'elle vivait dans une chambre à l'écart de tous sauf du principal [[hiérophante]] et voyant ; et une fois reconnue, elle était, telle une nonne, perdue pour le monde. Assise sur un trépied d'airain placé au-dessus d'une fissure qui s'ouvrait à même le sol, duquel s'élevaient des vapeurs enivrantes, elle était pénétrée de ces effluves souterraines, qui, s'introduisant dans tout son organisme, produisaient le délire prophétique, condition anormale dans laquelle elle délivrait ses oracles. | '''Pythie''' ou '''Pythonisse''', du grec. Les dictionnaires modernes nous informent que le terme veut dire ''celle qui délivre les oracles'' au temple de [[Delphes]], et "toute femme supposée être possédée par l'esprit de divination — une sorcière" (Webster). Ceci n'est ni véridique, ni juste, ni correct. Sur l'autorité de [[Jamblique]], de [[Plutarque]] et d'autres, une Pythie était une [[prêtresse]] choisie parmi les sensitives des classes pauvres, et placée dans un [[temple]] où l'on pratiquait les pouvoirs oraculaires. C'est là qu'elle vivait dans une chambre à l'écart de tous sauf du principal [[hiérophante]] et voyant ; et une fois reconnue, elle était, telle une [[nonne]], perdue pour le monde. Assise sur un trépied d'airain placé au-dessus d'une fissure qui s'ouvrait à même le sol, duquel s'élevaient des vapeurs enivrantes, elle était pénétrée de ces effluves souterraines, qui, s'introduisant dans tout son organisme, produisaient le délire prophétique, condition anormale dans laquelle elle délivrait ses oracles. | ||
Aristophane dans ''Væstas'' (I. reg. 28.) nomme la Pythie ''ventriloqua vates'' ou "prophétesse ventriloque", à cause de sa voix ventrale. Les anciens situaient l'[[âme]] de l'homme (le [[Manas inférieur]]) ou sa conscience personnelle, au creux de l'estomac. Nous trouvons au quatrième verset de la seconde hymne ''[[Nâbhânedishtha]]'' des ''[[Brâhmanas]]'' : "Écoutez, Ô fils des dieux, celui qui parle à travers son nom ([[nâbhâ]]), car il vous salue là où vous résidez !". C'est là un phénomène somnambulique moderne. Le nombril était regardé dans l'antiquité comme "le cercle du [[Soleil]], le siège de la lumière intérieure divine. C'est pourquoi l'oracle d'[[Apollon]] résidait à [[Delphes]], la cité de [[Delphus]], la matrice ou abdomen — tandis que le siège du temple était appelé l'[[omphalos]], l'ombilic. Ainsi qu'on le sait bien, de nombreux sujets [[mesmérisés]] peuvent lire des [[lettres]], entendre, sentir et voir par cette partie de leur corps. En [[Inde]], ainsi que chez les [[Parsis]], il existe jusqu'à ce jour une croyance selon laquelle les [[adeptes]] ont des flammes dans leur nombril, lesquelles, pour eux, dispersent toute obscurité et dévoilent le monde spirituel. Elle est appelée, chez les [[Zoroastriens]], la lampe de [[Deshtur]] ou du "Grand Prêtre", et la lumière ou rayonnement du [[Dîkshita]] (l'[[Initié]]) chez les [[Hindous]]. | [[Aristophane]] dans ''Væstas'' (I. reg. 28.) nomme la Pythie ''ventriloqua vates'' ou "prophétesse ventriloque", à cause de sa voix ventrale. Les anciens situaient l'[[âme]] de l'homme (le [[Manas inférieur]]) ou sa conscience personnelle, au creux de l'estomac. Nous trouvons au [[quatrième]] verset de la seconde hymne ''[[Nâbhânedishtha]]'' des ''[[Brâhmanas]]'' : "Écoutez, Ô fils des [[dieux]], celui qui parle à travers son nom ([[nâbhâ]]), car il vous salue là où vous résidez !". C'est là un phénomène somnambulique moderne. Le nombril était regardé dans l'antiquité comme "le cercle du [[Soleil]], le siège de la [[lumière]] intérieure divine. C'est pourquoi l'oracle d'[[Apollon]] résidait à [[Delphes]], la cité de [[Delphus]], la matrice ou abdomen — tandis que le siège du [[temple]] était appelé l'[[omphalos]], l'ombilic. Ainsi qu'on le sait bien, de nombreux sujets [[mesmérisés]] peuvent lire des [[lettres]], entendre, sentir et voir par cette partie de leur corps. En [[Inde]], ainsi que chez les [[Parsis]], il existe jusqu'à ce jour une croyance selon laquelle les [[adeptes]] ont des flammes dans leur nombril, lesquelles, pour eux, dispersent toute obscurité et dévoilent le monde spirituel. Elle est appelée, chez les [[Zoroastriens]], la lampe de [[Deshtur]] ou du "Grand Prêtre", et la lumière ou rayonnement du [[Dîkshita]] (l'[[Initié]]) chez les [[Hindous]]. | ||
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