Bela Shemesh

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Bela-Shemesh, du chaldéen et de l'hébreu. "Le Seigneur du Soleil". Nom de la Lune durant la période où les juifs devinrent tour à tour adorateurs solaires et lunaires, et alors que la Lune était une divinité mâle, et le soleil une divinité féminine. Cette période embrasse le temps entre l'expulsion allégorique d'Adam et d'Eve de l'Eden jusqu'au déluge non moins allégorique de Noé (voir la Doctrine Secrète, II. 117, Ed. française de 1931).

(source : "Glossaire Théosophique" d'Héléna Blavatsky)



Dans les rites religieux, la Lune servait à un double but personnifié comme déesse féminine pour les usages exotériques, ou comme dieu mâle dans l'allégorie et le symbole, notre satellite était considéré par la Philosophie Occulte comme un Pouvoir sans sexe, qu'il fallait bien étudier parce qu'il était à craindre.

Chez les initiés Aryens, Khaldii (Chaldéens), Grecs et Romains, Soma, Sin, Artémise, Soteira (l'Apollon hermaphrodite dont l'attribut est la lyre et la Diane barbue armée de l'arc et des flèches), Deus Lunus et surtout Osiris-Lunus et Thot-Lunus[1] étaient les pouvoirs occultes de la Lune.

Mais qu'elle soit mâle ou femelle, qu'elle soit Thot ou Minerve, Soma ou Astoreth, la Lune est le mystère des mystères Occultes et plutôt un symbole du mal que du bien.

Ses sept phases, dans la division originale ésotérique, sont réparties en trois phénomènes astronomiques et en quatre phases purement psychiques. Que la Lune n'était pas toujours respectée est montré dans les mystères où la mort du Dieu Lune – c'est-à-dire les trois phases de la décroissance graduelle et de la disparition finale – était symbolisée par la Lune représentant le génie du mal qui, pour un temps, triomphe du Dieu qui donne la vie et la lumière, le Soleil ; et il fallait toute l'habileté et tout le savoir des anciens Hiérophantes en Magie pour changer ce triomphe en défaite.

C'était le plus ancien de tous les cultes, celui de la Troisième Race de notre Ronde, les Hermaphrodites, culte dans lequel la Lune mâle devint sacrée, lorsque après la "Chute" prétendue, les sexes eurent été séparés.

"Deus Lunus" devint alors un androgyne, tour à tour mâle et femelle, pour être finalement employé, pour des pratiques de sorcellerie, en guise de pouvoir double par la Quatrième Race-Racine, les Atlantes. Avec la Cinquième, notre Race à nous, le culte lunaire-solaire divisa les nations en deux camps distincts et opposés. Ce fut la cause des événements décrits des æons plus tard dans la Guerre du Mahâbhârata, qui est considérée par les Européens comme la lutte fabuleuse et par les Hindous et les Occultistes comme la lutte historique entre les Souryavamshas et les Indouvamshas. Après avoir eu pour cause première le double aspect de la Lune, c'est-à-dire le culte des principes mâle et femelle, la lutte se termina par l'adoption des cultes Solaire et Lunaire distincts.

Chez les races Sémitiques, le Soleil fut pendant longtemps féminin et la Lune masculine ; cette dernière conception avait été tirée par eux des traditions Atlantes. La lune était appelée le "Seigneur du Soleil", Bel-Shemesh, avant le culte de Shemesh. L'ignorance des raisons premières de cette distinction et des principes occultes, conduisit les nations au culte anthropomorphique des idoles.

[Pendant cette période dont il n'est pas parlé dans les livres mosaïques, c'est-à-dire depuis l'exil de l'Eden jusqu'au Déluge allégorique, les Juifs comme les autres Sémites, adorèrent Dayanisi[2], ישניד, le "Souverain des Hommes", "le Juge", ou le SOLEIL.

Bien que le canon Juif et le Christianisme aient fait du Soleil le "Seigneur Dieu" et "Jéhovah" dans la Bible, celle-ci n'en est pas moins pleine d'allusions indiscrètes à la Divinité androgyne qui était Jéhovah, le Soleil, et Astoreth, la Lune, sous son aspect féminin, sans métaphore aucune, comme de nos jours.

Dieu est un "feu consumant", il apparaît dans le feu et il "en est entouré". Ce ne fut pas seulement dans ses visions qu'Ezéchiel vit les Juifs "adorant le Soleil"[3]. Le Baal des Israélites – le Shemesh des Moabites et le Moloch des Ammonites – était le même "Jéhovah-Soleil" et il est aujourd'hui encore "le Roi des Légions du Ciel", le Soleil, tout comme Astoreth était la "Reine du Ciel", ou la Lune. Ce n'est qu'actuellement que le "Soleil de Justice" est devenu une expression métaphorique.]

Les religions de toutes les nations anciennes avaient d'abord été basées sur les manifestations Occultes d'une Force ou d'un Principe purement abstrait que l'on appelle aujourd'hui "Dieu". L'établissement même d'un tel culte montre, par ses détails et ses rites, que les philosophes qui établirent de pareils systèmes de la Nature, subjective et objective, possédaient un savoir profond et connaissaient nombre de faits de caractère scientifique.

A part leur côté purement Occulte, les rites du culte Lunaire étaient, en effet, basés, comme nous venons de le voir, sur la connaissance de la Physiologie – science qui, pour nous, est tout à fait moderne – de la Psychologie, des Mathématiques sacrées, de la Géométrie et de la Métrologie, dans leurs applications correctes aux symboles et aux figures, qui ne sont que des glyphes remémorant de faits naturels et scientifiques qui ont été observés, en un mot sur la connaissance la plus minutieuse et la plus profonde de la Nature.

Comme nous venons de le dire, le magnétisme Lunaire génère la vie, la conserve et la détruit. Soma incarne le triple pouvoir de la Trimourti, bien qu'il ne soit pas reconnu jusqu'à présent par les profanes. L'allégorie qui représente Soma, la Lune, comme produite par le Barattement de l'Océan de Vie (l'Espace) par les Dieux durant un autre Manvantara, c'est-à-dire à une époque qui précéda la Genèse de notre Système Planétaire et le mythe qui représente "les Richis trayant la Terre dont le veau était Soma ou la Lune" ont une profonde signification cosmographique, car ce n'est ni notre Terre qui est traite, ni la Lune que nous connaissons qui est le veau[4].

Si nos hommes de Science en savaient autant que les anciens Aryens sur les mystères de la Nature, ils n'auraient sûrement jamais imaginé que la Lune avait été projetée par la Terre. Encore une fois il faut se rappeler et prendre en considération les plus anciennes permutations de la Théogonie, le Fils devenant son propre Père et la Mère générée par le Fils, si l'on veut comprendre le langage symbolique des Anciens. Autrement la mythologie continuera à obséder les Orientalistes, comme n'étant "qu'une maladie qui apparaît à une certaine époque de la culture humaine !" – comme le dit gravement Renouf dans une Conférence Hibbert.

(source : "La Doctrine Secrète" d'Héléna Blavatsky, II, pp.117-120)


Notes et références

  1. Thot-Lunus est le Bouddha-Soma de l'Inde, ou "Mercure et la Lune".
  2. Dayaneesh.
  3. Ezéchiel, VIII, 16.
  4. Dans l'allégorie, la Terre fuit, pour sauver sa vie, devant Prithou qui la poursuit. Elle prend la forme d'une vache, et, tremblante de frayeur, court se cacher même dans les régions de Brahmâ. Ce n'est donc pas notre Terre. De même dans chaque Pourâna, le veau change de nom. Dans l'un c'est Manou Svâyambhouva, dans un autre c'est Indra, dans un troisième l'Himavat (l'Himalaya) lui-même et Mérou était celui qui trayait. Cette allégorie est plus profonde que l'on pourrait le supposer.